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04 mai 2018

Narcisse ou un épisode de la vie de Narcisse Pelletier par Chanouga au Musée de la Marine à Toulon

Narcisse 

ou un épisode de la vie de Narcisse Pelletier par Chanouga au Musée de la Marine à Toulon



Vers l'an 1880, un gamin qui rêve de voiliers et de découvertes est surpris sur le rivage des côtes vendéennes par Narcisse Pelletier, le gardien de phare, redouté de tous. Cet homme, qui vit en ermite, traîne en effet une vilaine réputation d'anthropophage, car il a passé 17 ans de sa vie parmi les mangeurs d'hommes en Nouvelle Guinée. Narcisse rassure l'enfant sur ses intentions, et l'invite à s'abriter chez lui, en raison de la tempête qui s'abat. Il en profite pour lui raconter les événements qui l'ont conduit à devenir « Amglo ». En 1856, l'adolescent et fils de cordonnier qu'il était, rêvait du grand large et d'exploration. A l'époque, son père essaie alors de lui faire passer cette lubie en étant très sévère avec lui. Un beau jour, las de se heurter à cette indéboulonnable appel de la mer, le paternel accepte de confier son fils aux bons soins du capitaine Olfus, patron du sloop L'Eugénie. 

Relégué aux corvées du bord comme tout mousse qui se respecte, Narcisse apprend alors à supporter la houle et fait ses premières armes de marin aux côtés d'un capitaine humain. Mais le cabotinage le long des côtes finit rapidement par le lasser. Narcisse profite donc d'une escale à Bordeaux pour prendre congé d'Olfus. Il s'engage alors sur une goélette qui met le cap sur l'Illyrie. Mais là, ses rapports avec les autres membres d'équipage sont autrement plus âpres.


Un article du Times de Londres repris par le journal français La Presse qui va révéler au monde l'histoire de Narcisse Pelletier




Journal La Presse du 18 juillet 1875C
Dix-sept ans parmi les Sauvages
 Le Times du 21 juillet a publié deux correspondances d'Australe dpnt l'importance ne paraît pas avoir été comprise par la presse française. Nos journaux se sont bornés a les résumer très sommairement, comme s'il s'agissait d'un fait divers ordinaire. Jamais, cependant, les spéculations des philosophes et des historiens ne nous en ont autant appris sur la nature humaine, mise en contact avec les conditions de là vie primitive, et sur l'existence des sauvages que les deux lettres dont nous parlons. 
L'authenticité du récit n'est pas douteuse; les détails, d'ailleurs, ne manqueront pas de nous venir en plus grande abondance. 
Peut-être y aura-t-il lieu aussi, pour la justice maritime, d'entreprendre certaines vérifications. Le héros de l'aventure est un jeune mousse, nommé Narcisse Peltier ou Pelletier, fils de Martin Pelletier, cordonnier a Saint-Gilles, département de là Vendée. A l'âge de douze ans, en 1858, Narcisse fut embarqué à bord le Saint-Paul de Bordeaux et partit pour la Chine. Là, le Saint-Paul chargea 350 coolies en destination pour l'Australie. Il y eut un naufrage dont on trouvera plus loin les incidents variés, incidents a là. suite desquels Narcisse, cruellement abandonné par le capitaine et les matelots du Saint-Paul tomba aux mains 'd'une tribu de nègres australiens dans le voisinage du détroit de Torrès.

Il fut très bien traité par eux, adopta leurs mœurs, oublia presque totalement son origine et n'a été retrouvé que le 11 avril dernier par l'équipage du schooner John Belle qui l'a ramené au cap York, d'où il à été conduit à Sidney et confié au consul français. Nous allons traduire exactement la première dès correspondances du Times la plus étendue et la plus complète, qui expose ces faits singuliers. Les curieux problèmes qu'elle souleve nous semblent exiger qu'on apporte dans tout ce qui sera publié à ce sujet la plus minutieuse exactitude. 


S. S. Brisbarre, Keppel bay, 20 mai,

Le 14 avril de là présente année, le schooner le john Bell, engagé pour la péché, ]ëtà rahcrë à Night-Island, petite île située vers la côte nord-est de Queensland, par 13 degrés 10 minutes de latitude sud et 143 degrés 35 minutes de longitude est. Cette île est environ à trois milles de là grande terre, où les chaloupes furent expédiées pour faire de l'eau. Les marins aperçurent dans le bush un groupé d'aborigènes noirs, au milieu duquel était un homme blanc, parfaitement nu comme ses camarades et ayant l'air de partager toutes leurs habitudes. Ces détails rapportés au maître du John Bell le décidèrent à faire un effort pour s'emparer de l'homme blanc; en conséquence, le jour suivant, on expédia vers rivage une grande quantité d'objets recherchés par les noirs, en vue de les amener à les accepter en échange de leur prisonnier.

Pendant que l'on discutait avec eux le blanc fut invité. à monter dans une des chaloupes où on lui donna du biscuit. à manger en lui enjoignant  de se ténir tranquille; en même temps, les fusils de i'équipage étaient dirigés vers les natifs et tirés au-dessus de leurs têtes pour les forcer à s'éloigner, ce qu'ils Firent à contre-coeur tout en criant au blanc de revenir avec eux. Lui, le blanc; ainsi qu'il l'a expliqué, lui-même plus tard ,n'aurait pas mieux  demandé que de leur obëir mais il avait peur des fusils persuadé qu'on tirerait sur lui s'il bougeait...


Donc l'histoire débute avec le naufrage du Saint-Paul. Le Saint-Paul, capitaine Pinard, va de Chine en Australie, et se perd en septembre 1858 sur une des îles de l’Archipel des Louisiades (Papouasie-Nouvelle-Guinée). Une partie de l’équipage, dont le second et les passagers chinois, au nombre d’environ 330, sont massacrés par les naturels de l’île. Le capitaine Pinard et huit hommes de l'équipage s’échappent et gagnent le Queensland. Parti faire de l'eau Narcisse Pelletier est séparé de ses compagnos et est "recueilli" par des aborigènes australiens.



Cette histoire maritime est reprise par Chanouga dans trois albums B.D. qui sont présentés au Musée de la Marine de Toulon 

A l'occasion de la sortie du tome 3, 
Vincent Campredon, commissaire général des Armées, directeur du Musée national de la Marine à Paris.
Christina Baron, administratrice et conservatrice-adjointe du Musée national de la Marine à Toulon.
Hubert Campigli, alias CHANOUGA, le dessinateur.Pol Beaupé représentant les éditions Paquet était présents au musée de la Marine le 21 avril

le tome 3 de Narcisse, « Vents contraires » relate le retour du jeune homme.




Depuis le 1er juillet, le musée de la Marine de Toulon propose à ses visiteurs de découvrir l’univers de Chanouga. Cet auteur de bandes dessinées a retracé l’incroyable histoire de Narcisse Pelletier, une jeune mousse qui, suite à un naufrage en 1858, sera immergé pendant 17 ans dans la culture aborigène. Le « sauvage blanc », tel qu’il fur surnommé par la presse australienne, sera finalement retrouvé et rapatrié en France en 1875.
Tout l’été, le musée de la Marine a mis en œuvre une offre culturelle variée autour du travail de Chanouga : résidence d’auteur, rencontres et dédicaces avec le public, animations, ateliers, participation au festival BD de Solliès-Ville…

L’aventure continue désormais hors-saison et la programmation est tout aussi riche !









CHANOUGA, de son vrai nom, Hubert Campigli, est né à Marseille. Formé à l’École des Beaux-arts, il travaille depuis plusieurs années comme graphiste illustrateur free-lance. Il nourrit dès l’enfance une passion pour la mer et la bande dessinée, sa rencontre en 2009 avec l’éditeur genevois Pierre Paquet lui donne l’opportunité de se lancer dans l’aventure. 




De Profundis, son premier album publié en 2011, est récompensé par le Crayon d’Or du Festival de Brignais, le Prix du Public France 3 et le Prix Espoir du 36e festival de Chambéry. Grand amateur d’histoire et de patrimoine maritime, Chanouga découvre par hasard l’édifiante aventure de Narcisse Pelletier et le destin hors du commun de ce jeune marin du XIXe siècle qui devient le thème de sa trilogie en cours, “Narcisse”. 




Le tome 1, Mémoire d’outre-monde, publié en 2014 a été nommé pour le Prix des Collégiens du Festival International d’Angoulême 2015. Invité du Salon “Étonnants voyageurs” de Saint-Malo en 2015, Chanouga présente “Narcisse” dans le cadre de l’exposition “Aventures maritimes”. Le deuxième tome, Terra Nullius, parenthèse australienne de son jeune héros abandonné 17 ans en terre aborigène, paraît la même année, l’album a été nommé pour le Prix Historia 2016. Il travaille actuellement sur le troisième tome, Vents contraires, qui viendra clore cette odyssée méconnue d’un jeune mousse français au parcours exceptionnel































Photos : Paul Roy

à lire :

  • Narcisse Pelletier (témoignage recueilli par Constant Merland) (préf. Philippe Pécot), Chez les Sauvages : dix-sept ans de la vie d'un mousse vendéen dans une tribu cannibale (1858- 1875), La Roche-sur-Yon, éditions Cosmopole, mai 2002 (ISBN 2-84630-005-4). 
  • Stephanie Anderson, Pelletier: The Forgotten Castaway of Cape York, Melbourne Books, 2009 (ISBN 9781877096679). 
  • Maurice Trogoff, Mémoires sauvages, Liv’Editions, 2002 Joseph Rouillé, La prodigieuse et véritable aventure d’un mousse vendéen, Offset Cinq, 2002 François Garde, Ce qu'il advint du sauvage blanc, Gallimard, 2012 (ISBN 9782070136629).

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