Au courrier aujourd'hui
Marara 2009 :
La guerre est finie ! On rentre !(Tahitipresse) -
On a gagné ! La guerre est finie ! On rentre ! Le millier de militaires français, chiliens et néo-calédoniens qui, durant quatre jours ont participé à l'exercice interarmées Marara 2009, dans les îles de Huahine et Raiatea ont regagné Tahiti. Pour le contre-amiral Jean-Louis Vichot, l'heure du bilan a sonné. Pour Tahitipresse, il a évoqué l'avenir de la présence militaire française dans le Pacifique. Interview.
Tahitipresse : L'opération Marara a-t-elle connu des difficultés particulières ?
Tahitipresse : L'opération Marara a-t-elle connu des difficultés particulières ?
Le contre-amiral Jean-Louis Vichot : " Comme dans tous ces processus un peu délicats, il y a eu des difficultés. C'est précisément pour ça que l'on pratique ces exercices, pour en tirer des leçons et mieux faire la fois suivante. Le but est d'arriver à travailler en parfaite symbiose, tous ensemble, en même temps, au même moment afin d'être le plus efficace possible ".
Tahitipresse : En quoi cet exercice tient compte de la réforme des effectifs de l'armée en 2011?
Le contre-amiral Jean-Louis Vichot : "C'est précisément pour obtenir une meilleure efficacité d'ensemble, des uns et des autres dans la mesure ou l'on sera moins nombreux dans les années qui viennent... La base où vous êtes aujourd'hui, en est une parfaite illustration. C'est une base de soutien à vocation interarmées ".
Tahitipresse : Curieusement les briefings se font en langue anglaise ?
Le contre-amiral Jean-Louis Vichot : " Aujourd'hui, l'anglais est la langue des opérations. Nous sommes des éléments inscrits dans une dynamique inter alliés. Quand on participe à des opérations sous le mandat de l'ONU, et en particulier avec une force armée étrangère, en l'occurrence avec nos amis chiliens, il faut parler une langue commune. Aujourd'hui, cette langue commune est l'anglais ".
Tahitipresse : On observe qu'il y a une volonté de l'armée à participer à l'économie des iles où se déroule l'exercice Marara.
Le contre-amiral Jean-Louis Vichot : " Je veux profiter de cette occasion pour remercier vraiment les communes qui nous ont accueillis aussi bien à Raiatea qu'à Huahine. Je sais que l'on perturbe pas mal leur vie quotidienne, mais pour nous, on n'aura rien pu faire sans eux. Ils nous ont facilité la tâche, en nous aidant à trouver les meilleurs endroits pour placer les bases. Ils nous ont ouvert très gentiment et très généreusement leurs portes. Un grand merci à tous. Effectivement, nous leur apportons un surcroit d'activités dans une période un peu creuse. Une partie de notre parc automobile a été louée ici. Les achats des vivres sont réalisés à Raiatea et Huahine. C'est un ballon d'oxygène pour l'économie locale. Ceci étant, nous avons bien conscience qu'ils nous donnent beaucoup plus que nous leur apportons. C'est une volonté d'acheter sur place. C'est aussi une politique générale des forces armées françaises quand elles opèrent à l'extérieur ".
Tahitipresse : Combien de militaires sont basés en Polynésie française ?
Le contre-amiral Jean-Louis Vichot : " L'armée française en Polynésie française représente 2000 militaires. C'est aussi 500 civils qui travaillent pour le ministère de la Défense, soit un total de 2500 personnes ".
Tahitipresse : L'an prochain, y aura-t-il toujours 2500 personnes ?Le contre-amiral Jean-Louis Vichot : " Non, il y en aura un peu moins. Les grandes réductions en terme d'effectif vont intervenir à partir de 2011. Pour 2020, l'objectif est de n'avoir plus qu'un millier de militaires et 250 personnels civils ".
Tahitipresse : La France de retour dans l'OTAN. Est-ce pour vous une fierté ?
Le contre-amiral Jean-Louis Vichot : " Oui, c'est une fierté. Mais, elle ne l'avait jamais quitté. Elle revient en fait dans la structure militaire intégrée de l'OTAN. C'est-à-dire, elle revient à part entière dans l'État Major de l'OTAN. C'est une nouveauté. C'est une fierté parce que c'est la reconnaissance de notre efficacité opérationnelle sur le terrain ".
Tahitipresse : Certains affirment que la présence militaire française dans le Pacifique sera plus axée sur la Nouvelle-Calédonie au détriment de la Polynésie française ?
Le contre-amiral Jean-Louis Vichot : " Non. Les forces armées vont toujours s'équilibrer entre la Nouvelle-Calédonie et le Pacifique. Ce qui a été simplement dit aujourd'hui, est que la crise étant plutôt du côté de la Nouvelle-Calédonie, que l'on ferait l'effort sur la Nouvelle-Calédonie. Mais on gardera une base de défense en Polynésie française, et elle sera à Tahiti ".