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20 novembre 2021

Saint-Nazaire 1917 débarquement des troupes américaines destruction bronze récupération

Saint-Nazaire 1917 débarquement des troupes américaines



La mobilisation des métaux non ferreux est un événement de la Seconde Guerre mondiale qui se déroule à partir de l'année 1941, en France. Pendant cette période, l'Allemagne nazie, qui occupe la France, fait réquisitionner pour son effort de guerre une grande quantité de métaux non ferreux, tels que de l'étain, du plomb, du nickel ou du cuivre, afin d'approvisionner ses usines d'armement.

1917

26 juin 1917. La première division, forte de 14 750 hommes alors, est la première division dont des éléments arrivent en France, le 26 juin 1917, à Saint-Nazaire (Bordeaux en juillet, Brest en novembre), sous le commandement du général Sibert. Le général en chef du corps expéditionnaire en France (American Expeditionary Force, A.E.F.), Pershing, vient les accueillir les 28 et 29 et les passer en revue ; il est en compagnie du Général Sibert, du colonel Stanley, chef de la mission américaine en Fance, du commandant Appleton, ainsi que du général Pelletier.



Inaugurée en 1926, le Monument américain, aussi surnommé le Sammy ou même le « soldat de la Liberté », commémore l’arrivée des troupes américaines à Saint-Nazaire, à partir de 1917. Détruit par l’occupant allemand en 1941, le monument est reconstruit à l’identique en 1989, grâce à une souscription franco-américaine.


26 juin 1917. La première division, forte de 14 750 hommes alors, est la première division dont des éléments arrivent en France, le 26 juin 1917, à Saint-Nazaire (Bordeaux en juillet, Brest en novembre), sous le commandement du général Sibert. Le général en chef du corps expéditionnaire en France (American Expeditionary Force, A.E.F.), Pershing, vient les accueillir les 28 et 29 et les passer en revue ; il est en compagnie du Général Sibert, du colonel Stanley, chef de la mission américaine en Fance, du commandant Appleton, ainsi que du général Pelletier.



Le mois de juillet voit les Sammies de la 1re division s’installer dans leurs camps d’entraînement mais, à deux reprises les 4 et 14 juillet, ils défilent et paradent sous les acclamations des populations, particulièrement l’Independence Day ou Fourth of July, jour de la fête nationale américaine. Arrivés le 3 à Paris, ils défilent le 4 (y compris le 16e RI qu’on retrouvera à Bathelémont) et gagnent la gare de l’Est le 5. Avant même que fut déterminé le front américain, il désigna, vue la qualité de ses équipements, le port de Saint-Nazaire comme base de débarquement. Après accord avec le Haut Commandement français, il avait été convenu que les troupes américaines occuperaient le front Nord-Est (Région de Verdun et de Pont-àMousson). Etant donné l’intensité de la circulation sur les voies ferrées de la Compagnie du Nord, ce mode de transport, de Bordeaux vers la Lorraine par le Centre, paraissait la solution la meilleure.



Il intrigue plus d’un promeneur, cet énorme aigle en bronze qui porte sur son dos un soldat américain brandissant une épée. La statue monumentale qui orne le front de mer de Saint-Nazaire a été réalisée grâce à la société new-yorkaise « Saint-Nazaire Association of Base Section 1 » et elle est l’œuvre de l’artiste américaine Gertrude V. Whitney (1875 – 1942).

1941. L’entrée en guerre des Etats-Unis provoque la réaction de l’Etat major allemand qui détruit les signes de l’humiliante défaite de 14-18.

Ouest-Eclair 06-09-1941


Des affiches sont placardées dans les villes de France, appelant la population à participer à cette campagne, en apportant au centre « impôt métal » leurs objets usuels contenant du cuivre ou du plomb : bouton de porte, chaudron, applique, bougeoir, cadre de bicyclette. Cependant, pour éviter des incidents lors de la mobilisation, les affiches indiquent uniquement le fait que ces métaux serviront à l'agriculture, sans évoquer l'industrie d'armement. L'État rachète aux citoyens et aux collectivités le plomb à 6 francs par kilogramme, le cuivre et ses alliages, laiton, bronze, maillechort à 30 francs par kilogramme et l'étain à 75 francs par kilogramme.

Malgré la propagande, la collecte est jugée insuffisante, ce sont donc les statues et les œuvres d'art en bronze qui sont réquisitionnées. Une loi du  dispose qu'« il sera procédé à l'enlèvement des statues et monuments en alliages cuivreux sis dans les lieux publics et dans les locaux administratifs, qui ne  pas un intérêt artistique ou historique ». Les sculptures en bronze érigées dans les cimetières (monuments funéraires) ou conservées dans les musées et les monuments aux morts sont exclus du champ de la loi. La statue de Louis  dans le musée des Beaux-Arts de Bordeaux sera pourtant sacrifiée, ainsi que celles des monuments aux morts de 1870 de Coutances, Niort, Pontoise, Quimper, Saint-Quentin et Verdun.

Les autorités interdisent de photographier le déboulonnage des sculptures ; c'est pourquoi il existe très peu de photographies ou de films montrant l'enlèvement des monuments. Les rares images ont été réalisées dans les villes petites ou moyennes.

L'Ouest-Eclair 25 mars 1941


Dans la France occupée, les industries agrochimiques ont besoin de métaux pour produire des pesticides et des engrais (le sulfate de cuivre pour les vignes contre le mildiou, l'arséniate de plomb est un insecticide protégeant les pommes de terre contre les doryphores, ), afin de soutenir l'agriculture française, même si cet argument est probablement un simple leurre pour cacher l'utilisation militaire du métal réquisitionné

Le gouvernement français à toujours déclaré que les métaux serviraient à fabriquer des produits phytosanitaire comme la bouillie bordelaise... Il n'a jamais dit que ces métaux servaient à l'effort de guerre nazi et à son armement (munitions, armes, etc.)

  Après-guerre 

A l’occasion des commémorations du centenaire du débarquement américain en 1917, une réplique du Sammy a été réalisée par les élèves du lycée Brossaud-Blancho. 
Elle a été inaugurée en novembre 2019 sur les rives du Bois-Joalland.

Sources


06 juin 2021

D-DAY 6 juin 1944 Sainte-Mère-Eglise débarquement parachutistes 82nd Airborne 101st Airborne

D-DAY 6 juin 1944  Sainte-Mère-Eglise


Le jour le plus long 

" Ce film a fabriqué une mémoire de pacotille" 
"Cette atteinte à la mémoire se perpétue. Par exemple, concernant l'histoire du para sur l'église, deux paras sont tombés sur l'église en réalité. L'un deux Ken Russel a répété à plusieurs reprises le même témoignage : "j'ai atterri sur l'église, mes suspentes enroulées sur le clocher. Heureusement, j'étais de l'autre côté de la place, dans une petite rue, Steele pendait tout près." Et ils ne sont pas face à la place mais bien dans une petite rue. Cette scène théatralisée  devient un des passages mythiques du film. Pourtant Cornelus Ryan dans son livre, ne lui consacre que que quelques lignes..."
Jean Quellien

Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou



C’est au bruit du tocsin que le soir du 5 juin 1944, Sainte-Mère-Eglise entre dans l’Histoire. 
Une maison située derrière l’Église brûle, il est 23h00. 

Les pompiers et la population essaient de maîtriser l’incendie. Peu après, vers 1h du matin, les premiers parachutistes atterrissent à Sainte-Mère-Eglise, objectif stratégique pour les Alliés


Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou
La division est réorganisée et devient alors la première division aéroportée américaine. Le 15 août, elle prend le nom de 82nd Airborne Division. En octobre 1942, elle s’installe à Fort Bragg en Caroline du Nord. Le même mois, le  régiment d'infanterie parachutiste est intégré à la  puis c'est le cas également du  parachutiste et du  régiment d'infanterie transporté par planeur.

Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou
En avril 1944, la division est transportée en Angleterre en prévision de l’opération Overlord. Elle est alors constituée des ,  et  régiments d’infanterie parachutée (Parachute Infantry Regiment) — ainsi que du  qui se reconstitue après ses pertes en Italie, du  régiment aéroporté (Glider Infantry Régiment), de trois bataillons d’artillerie de campagne et d’un bataillon d’artillerie antiaérienne.

Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou

Le soir du 5 juin 1944, les éclaireurs (pathfinders) de la  division aéroportée, équipés de balises radio et de moyens de communication, sont les premiers soldats alliés à décoller de la base de RAF North Witham puis, peu de temps après, les premiers à toucher le sol français en vue de baliser les zones de largage des deux divisions de parachutistes américains : la 82e et la 101e.

Peu après, dans la nuit du 5 au 6 juin, la  et la  sautent sur le flanc ouest des plages prévues du débarquement, au début de la péninsule du Cotentin. Un détachement de la  s’empare de Sainte-Mère-Église.



Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou
Hormis prendre Sainte-Mère-Eglise, les parachutistes de la 82e Airborne Division avaient pour objectif de maitriser les ponts de la Fière et de Chef du Pont qui permettent de franchir les marais et progresser vers l’ouest pour couper la presqu’île du Cotentin. Si la prise du pont de Chef du Pont se passe relativement bien, les combats pour la prise de la Fière seront d’une âpreté rarement atteinte. Les attaques et contre-attaques dureront 3 jours.


Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou


Le 15 août 1942, la 82nd Infantry Division, désormais commandée par le major-général Ridgway, devient la première division aéroportée de l'histoire de l'armée américaine et est rebaptisée 82nd Airborne Division . La division se composait initialement des 325e , 326e et 327e régiments d'infanterie , et des unités de soutien. Le 327th fut bientôt transféré pour aider à former la 101st Airborne Division et fut remplacé par le 504th Parachute Infantry Regiment , laissant la division avec deux régiments d'infanterie de planeurs et un d' infanterie de parachutistes . En février 1943, la division reçut un autre changement lorsque le 326th fut transféré au13th Airborne Division , étant remplacé par le 505th Parachute Infantry Regiment , sous les ordres de James M. Gavin, alors colonel , qui devait plus tard commander la division.

Peu après minuit, des parachutistes allemands de la 13ème compagnie du Fallschirmjäger-Regiment 6 notent et signalent la présence de parachutistes ennemis.


Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou
Chaque division aéroportée comprend :
    • un QG ;
    • trois régiments d'infanterie parachutiste (PIR - Parachute Infrantry Rgt) ;
    • un régiment d'infanterie planée (GIR - Glider Infrantry Rgt) ;
    • un régiment d'artillerie de campagne à 4 bataillons ;
    • un bataillon d'artillerie antiaérienne (AAAB - Airborne Antiaircraft Artillery Battalion) ;
    • une unité de reconnaissance planée ;
    • un bataillon de génie ;
    • des unités logistiques et médicales ;
    • des pathfinders (éclaireurs) provenant des diverses unités mais regroupés pour la mission de balisage avant l'arrivée du gros des troupes.

L'effectif total d'une division est d'environ 12 000 hommes, dont presque 7 000 parachutistes.

Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou
Derrière Utah Beach le terrain inondé et la configuration du réseau routier sont très favorables à l'ennemi pour mener un combat retardateur et pour lancer des contre-attaques. De plus, cette plage est isolée par rapport à l'ensemble. La mise en place d'une tête de pont aéroportée, tout en assurant le flanc ouest du débarquement, doit faciliter l'accès à l'intérieur des terres aux troupes qui vont débarquer sur cette plage.

Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou
Pour la  : 101e
  • s'emparer des débouchés des quatre routes venant de la plage à travers la zone inondée et numérotées, du sud au nord, sorties 1 à 4

  • détruire la batterie d'artillerie allemande déployée à Saint-Martin-de-Varreville

  • s'emparer des ponts sur le canal de Carentan et de l'écluse de la barquette (qui permettrait, dit-on, l'inondation)

  • détruire deux ponts sur la Douve

  • protéger la tête de pont face au sud et à l'ouest


Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou


Pour la  82e:

  • saisir et tenir le nœud routier de Sainte-Mère-Église

  • s'emparer des passages sur le Merderet (La Fière et Chef-du-Pont)

  • détruire des ponts sur la Douve

  • protéger la tête de pont face au nord et à l'ouest



Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou
Des éclaireurs, appelés pathfinders, sont chargés d'aller les baliser afin de permettre le parachutage de masse (13 200 hommes et matériel) qui doit suivre. Pour chaque DZ, trois C-47 (appelés Dakotas par les Britanniques) sont chargés de parachuter chacun une équipe (stick) de 18 pathfinders. Deux C-47 sont ajoutés pour le largage de pathfinders chargés de rejoindre et de baliser des LZ (Landing Zone) qui seront utilisées plus tard pour l'atterrissage des planeurs. Il va de soi que les équipages chargés de larguer les pathfinders sont sélectionnés parmi les plus expérimentés en navigation aérienne.

Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou

Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou

Les pathfinders de la  Division sont largués vers 0:30, heure de Londres, c'est-à-dire le 5 juin avant minuit, heure française. Le largage se fait assez correctement mais parfois à 1,5  de la DZ et les avions de la DZ D, qui l'avaient dépassée, ont dû faire demi-tour. Un avion manque ; il est tombé en mer.


Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou
Les pathfinders de la  82e largués une heure plus tard. Seul le balisage de la DZ O est réalisé complètement ; c'est là que le parachutage ultérieur sera le plus précis. Pour la DZ N, la proximité d'Allemands empêche l'utilisation des lampes ; seules les balises sont installées ; le parachutage du 507 PIR sera une catastrophe.




Partant de divers aérodromes du sud-ouest de l'Angleterre, les itinéraires aériens se rejoignent avant de survoler la mer ; ils traversent le Cotentin d'ouest en est. Quelque 800 CD-47  , escortés par des Mosquito, larguent, entre 1h 00 et 3 h00, 13 200 hommes et leur matériel.

Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou
Les 6 800 de la 101e airborne arrivent en premier, à bord de 432 Dakota. C'est une nuit de pleine lune mais le temps est couvert sur la Normandie (8/10 de nébulosité). La Flak entre en action. Toutes les DZ n'ont pas pu être éclairées à temps. De nombreux pilotes manquent d'expérience et seuls les avions leaders, soit un sur neuf, sont équipés du système de détection des balises. Dans ces conditions, beaucoup ne parviennent pas à garder le contact avec leur chef de formation et les parachutages se font de manière approximative. Certains hommes sont même largués à plus de 20km  de leur DZ.

Sainte-Mère-Eglise
photo JM Bergougniou
Le largage de la 82e commence vers 1h50, à l'aide de 369 Dakota. Ici aussi, la dispersion est grande. Plusieurs hommes tombent dans les inondations des vallées de la Douve et du Merderet. 


Il y a moins de noyades que ce qui a parfois été dit. Beaucoup de matériel, par contre, est perdu et les hommes qui s'extirpent des marais ne sont guère opérationnels. Comme deux sticks de la 101e qui y étaient déjà tombés un peu avant eux, quelques parachutistes atterrissent directement sur le village de Sainte-Mère-Église. Le plus connu d'entre eux est certainement le soldat John Steele dont le parachute est resté accroché au clocher de l'église. Toutefois, l'historien Jean Quellien rapporte que Steele n'était pas le seul para resté accroché au clocher et qu'un deuxième homme se serait retrouvé un temps dans cette situation, avant de pouvoir se détacher. De plus, il explique que les deux hommes étaient suspendus de l'autre côté de l'église,et non face à la grande place de Sainte-Mère église.


Peu après leur arrivée au sol, les officiers se rendent compte de l'impossibilité de regrouper leurs unités. En conséquence, des groupes hétéroclites, avec parfois des hommes des deux divisions, se forment autour des gradés. Les groupes qui se croisent s'assemblent. Ce sont finalement des colonnes de 50 à 200 hommes qui menées par un colonel ou un commandant de bataillon vont se charger d'exécuter les missions prévues. Des petits groupes isolés coupent les fils téléphoniques, réalisent des coups de main aux endroits où ils se trouvent et créent ainsi la confusion et l'insécurité chez les Allemands.


sources :

Musée Airborne

Wikipedia

https://www.dday-overlord.com/debarquement-normandie/heure-par-heure/

Le débarquement au cinéma Ouest-France

Atlas du débarquement - Yann Magdemaine - Edition Ouest-France

30 mai 2021

L'Hermite Toulon préfet maritime Var 78 Débarquement île d'Elbe Napoléon les cents-jours Golfe-Juan

Napoléon Départ de l'ile d'Elbe Toulon préfet maritime

 L'Hermite 



l'Empereur chu par le sénat le 3 avril 1814, les coalisés l'exilent à l'île d'Elbe.

Nommé en 1811, L'hermite est toujours préfet maritime de Toulon après la chute de l'Empereur et son départ pour l'île d'Elbe. Golfe Juan est de sa juridiction.

Fils d'un conseiller du roi aux bailliage et présidial de Cotentin, à l'âge de quatorze ans, il débuta dans la carrière maritime, comme novice à bord du Pilote-des-Indes, cotre garde-côte en croisière dans la Manche. Il participa alors à son premier abordage contre un corsaire britannique embusqué dans les îles Chausey. Embarqué fin 1780 comme volontaire sur le vaisseau Northumberland, il participa à la campagne de Grasse, à la bataille de la Chesapeake et à la prise de l'île Saint-Christophe.


L'Hermite


Il fut ensuite embarqué sur la frégate La Médée rapportant les dépêches de Grasse en France; de ce fait il ne fut pas présent à la bataille des Saintes qui termina la campagne. Il fit la dernière année de guerre en tant qu'officier auxiliaire sur le lougre L'Oiseau puis la flûte La Pintade.


N'étant qu'officier bleu, il fut démobilisé à la fin de la guerre et s'enrôla dans la marine de commerce et fit, en qualité de lieutenant puis de second, plusieurs campagnes de pêche à Terre-Neuve sur des navires de Granville, la Modeste et la Surveillante.

En 1787, il profita de la réforme du ministère faite par Castries et réintégra la marine royale comme sous-lieutenant de vaisseau1. Il navigua notamment sur le vaisseau L'Achille, puis sur différents petits bâtiments de guerre escortant la flotte marchande de Granville.

Les cents-jours

L'Inconstant

L'Inconstant
est un navire construit à Livourne en 1810, de 18 mètres de long, équipé de 14 canons, échoué dans la rade de Portoferraio Napoléon le fait réparer et réarmer. 

La nuit du 25 février, Napoléon termine les préparatifs et, profitant du sirocco et du départ de son "contrôleur" anglais Campbell pour Florence ou Livourne, il embarque le 26 en compagnie d'une armée réduite, composée de 673 hommes, parmi lesquels de nombreux jeunes appartenant aux familles les plus en vue de l'Elbe.

 Sa mère Letizia ainsi que sa soeur Paolina étaient alors présentes sur l'île

Au départ de l'escadrille, un vent vif soufflait du sud et paraissait devoir s'y maintenir ; aussi le commandant Chautard avait-il fait espérer à l'Empereur qu'avant le jour on aurait doublé l'île de Capraya. Malheureusement il n'en fut point ainsi; le vent fléchit avant qu'on eût doublé le cap Saint-André, de sorte qu'au lever de l'aurore la flottille n'avait pas fait six lieues. Quel parti prendre? Le péril devenait imminent : ici une croisière française, composée d'un brick et de deux frégates; là une croisière anglaise, et, le long du littoral, des vaisseaux-postes , des bâtiments pêcheurs, soudoyés peut-être pour compléter la surveillance de l'île d'Elbe..., 



L'Empereur, qui toute la nuit s'était tenu sur le tillac, réunit alors en conseil ceux qui étaient dans le secret, recueille les avis, discute les opinions, hésite quand il voit la presque unanimité pour le retour à Porto-Ferrajo, met dans la balance le double danger de révéler l'insuccès d'une tentative téméraire et de hasarder sur mer un combat inégal ; puis, après un silence de quelques minutes, pendant lequel des pensées diverses ont dû se heurter et se combattre dans son esprit : « Bah ! messieurs, dit-il, fiez-vous-en à mon étoile, à l'étoile d'Egypte; elle brille encore; elle nous conduira sûrement aux rives de France » Effectivement, vers midi, le vent fraîchit, et avant la fin du jour on se trouvait à la hauteur de Livourne. Pendant la nuit survint un calme désespérant, dont profitèrent les matelots pour déguiser, sous une couche de badigeon blanc et noir, les flancs du brick impérial, qui étaient couleur jaune et gris. 

Au jour, une brise légère poussa l'escadrille vers la côte; on découvrit le continent italien ; on se trouva presque en face de Noli; mais au loin apparut un vaisseau de 74, portant pavillon anglais. Un frisson involontaire saisit tous les passagers, non pour eux-mêmes, mais pour César et sa fortune. Dans le pressentiment du succès, il semble, seul n'être point préoccupé des obstacles, encore moins des impossibilités. 

L'Inconstant
Déjà cependant les sabords sont ouverts ; chacun se prépare au combat; les grenadiers, pour ne point être reconnus, ôtent leurs bonnets à poil, et se couchent sur le pont, l'Empereur ne voulant tenter l'abordage qu'à la dernière extrémité. Bientôt le navire anglais s'éloigne, et l'escadrille ne fait plus d'autre rencontre que celle du brick français le Zéphyr, commandé par une des gloires d'Aboukir, le capitaine Andrieux, qui longea de quelques encablures seulement le navire impérial. Un lieutenant, Taillade, reconnut Andrieux et fut hélé par lui ; Taillade répliqua : « Gênes. — Comment se porte l'Empereur? reprit Andrieux. —Étonnamment bien, » répondit Napoléon. Mais sa voix n'alla point jusqu'au navire, et Andrieux continua son voyage.


Les heures que Napoléon passait sur le tillac, il les employait à causer avec un charme des plus attrayants ; ses récits étaient semés d'anecdotes, de détails biographiques sur les personnages contemporains, et d'ingénieux rapprochements entre eux et les personnages de l'antiquité. Chacun prenait part à la conversation ; il y régnait un sans gêne respectueux qui rappelait les bivouacs de la campagne de Marengo. Tout le monde croyait aller à Naples, joindre les troupes du roi Joachim, pour opérer ensuite quelque expédition grandiose. Les soldats questionnaient leurs officiers; les officiers questionnaient l'Empereur, qui souriait et ne répondait rien.

Rade de Golfe-Juan
On était au 1er mars, vers midi, quand tout à coup, sur le brick l'Inconstant, s'opère un mouvement inopiné ; les côtes de France viennent d'apparaître ; Chautard les a signalées ; plus de doute, la patrie va s'ouvrir à ses libérateurs France ! dit une voix; France ! Vive l'Empereur! répondent quatre cents voix; sorte d'hymne national montant du sein des flots vers le ciel qui sourit, vers la Divinité qui protège.
 « On prétend qu'alors il se passa quelque chose d'étrange : inondé de la lumière d'un soleil ardent du midi, une main sur le coeur, l'autre tendue vers la côte de Provence, les yeux au ciel, les traits empreints d'une inspiration sublime, le front radieux et calme, Napoléon apparut, en ce moment, à ses compagnons d'exil et de fortune comme le génie sauveur des peuples. Tous les regards se voilèrent de larmes, tous les bras se tendirent, et toutes les voix acclamèrent : Vive la France ! vive l'Empereur !

«Eh bien! oui, mes enfants, reprit l'Empereur, c'est la France ; c'est en France que je vous conduis. » Alors des transports d'allégresse éclatèrent ; on se pressait les mains, on s'embrassait; toutes les souffrances; tontes les privations étaient oubliées; l'amour du souverain se confondait dans l'expression du patriotisme le plus ardent.

Débarquement à Golfe-Juan

«Messieurs, dit Napoléon aux gens de sa suite, en Vue de la patrie, nous reprenons la cocarde nationale et les trois couleurs. Commandant, faites hisser au grand mât le drapeau tricolore. » Aussitôt l'étendard blanc semé d'abeilles d'or descendit pour ne se relever que dans l'histoire; et en un clin d'oeil chaque soldat eut substitué à là cocarde amarante la cocarde tricolore qu'il tenait en réserve.

Napoléon à bord de l'Inconstant
«Mes amis, ajouta l'Empereur, dans une circonstance comme celle-ci, il faut penser lentement et agir vite. J'ai pesé longtemps le projet que nous allons accomplir. Inutile de vous en signaler la gloire et les immenses avantages. Si nous échouons, au contraire, pour des militaires habitués à contempler la mort sous toutes les formes, le sort qui nous attend n'est pas effrayant : nous y sommes familiers et nous la méprisons) car plus de mille fois nous avons vu en face celle qu'un revers peut nous causer— Maintenant, messieurs, du papier, de l'encre.) mettez-vous à la besogne, libellez-moi des proclamations. » Et il en dicta trois qu'on lui lut à haute voix. Après y avoir fait quelques changements, « C'est bien, dit-il enfin ; copiez-les. » Alors tous les soldats, tous les matelots qui savaient écrire, assis sur le pont, furent occupés aux minutes de ces manifestes.
Golfe-Juan Colonne Napoléon

Le soleil marquait trois heures quand l'escadrille pénétra dans le golfe Juan, situé entre la ville d'Antibes et le village de Cannes, lisière maritime du département du Var. Pour débarquer, l'Empereur attendit que ses troupes fussent rangées sur le rivage; mouvement qui s'exécuta sans obstacle, sous les yeux d'un poste de douaniers et d'une foule de mariniers ou de villageois.

En mettant le pied sur le sol français, Napoléon salua ses compagnons d'exil, qui lui présentaient les armes; il salua le sol français ; puis, d'un geste inspirateur, l'aigle prit son vol de clocher en clocher jusqu'aux tours dé Notre-Dame.

Une surprise pour tout le monde

Golfe-Juan Colonne Napoléon
"Lorsque, dans son vol rapide, l'aigle impériale du battement de ses ailes soulevait les populations autour d'elle; lorsque déjà quarante lieues étaient franchies par les braves de l'île d'Elbe, la police royale sommeillait encore. L'Empereur avait eu soin d'intercepter toute communication entre Antibes et Cannes. Cependant, un gendarme d'ordonnance , parti de cette ville, arrivait le 2 mars vers deux heures du matin à Draguignan, annonçant que cinquante hommes de la garde de l'Empereur avaient débarqué la veille au golfe Juan. Le général Morangiés dirige aussitôt cinquante hommes sur le Muy, s'y rend lui-même dans la matinée avec le préfet, comte de Bouthillier, et la gendarmerie; puis il envoie une estafette à Toulon, au général Abbé, qui comm
andait la division militaire des Basses-Alpes et du Var. 


L'estafette arriva le soir. Le général Lhermite, préfet maritime, recevait d'autre part la nouvelle que des militaires en congé, partis de l'île d'Elbe, traversaient la 8e division militaire. Abbé, moins inquiet de ce qu'il savait que de ce qu'il ignorait, donne ordre de réunir à Draguignan le plus de gendarmes et de troupes possible, et de se porter sur Esterelle; il prescrit aux voltigeurs en garnison à Toulon de se tenir prêts à marcher, et part lui-même en poste pour Draguignan. Ce même jour, Masséna, gouverneur général de la 8e division militaire, recevait du général Abbé copie d'une lettre écrite par le général Morangiés dans les termes vagues du message de gendarmerie précité Cinquante hommes! A suffisait d'éclairer leurs mouvements.

Rendant compte de cette circonstance au ministre de la guerre, Masséna lui disait : « Quant à moi, je suis de l'avis du préfet maritime, que ce n'est qu'un débarquement de quelques hommes ennuyés de rester à l'île d'Elbe, et qui rentrent en France. » Opinion d'autant plus naturelle, que, depuis quelque temps, soit par suite d'une nostalgie réelle, soit par mesure préventive, beaucoup de soldats, porteurs de congés définitifs, avaient quitté l'île d'Elbe.

Mission Peau 1923 1924 Kerguelen TAAF

Mission Peau 1923 1924 Kerguelen  Etienne Peau travaille au Muséum du Havre. Mais les liens qu’il peut développer, à l’occasion de missions ...