Quand on construisait des sous-marins sur la Saône
Située au cœur de la Bourgogne, dans le département de Saône-et-Loire, Chalon-sur-Saône est à 140 km au Nord de Lyon et 70 km au sud de Dijon. L’arrivée de la ligne LGV Rhin-Rhône en 2012 a placé Strasbourg à 2h20, Paris à 1h15 et Lyon à 45 minutes.
En 1836, Eugène et Adolphe Schneider achètent les forges du Creusot. Ils ont foi dans les chemins de fer, dans la machine à vapeur, dans le progrès. Portés par le décollage de l’économie française et l’essor des produits métallurgiques, l’entreprise devient en l’espace de trente ans, l’une des plus grandes de France. Leurs descendants s’attacheront à marquer définitivement leur siècle.
On ne peut concevoir l’importance de la famille Schneider en France ou en Europe sans prendre en compte ses relations avec le monde des affaires, de la finance ou de la Haute Aristocratie. Ainsi, Eugène Schneider est à la base de la création de la Société Générale. Il possède des actions dans le PLM et d’autres compagnies de chemin de fer. Ses activités politiques englobent près de 30 ans de vie publique.
Un autre secteur s’avère prometteur : la construction des navires en fer pour remplacer les voiliers en bois. En 1839, les Schneider installent à Chalon-sur-Saône un chantier de construction navale. Ils y construisent des remorqueurs ou des paquebots. Les navires terminés descendent la Saône et le Rhône pour rejoindre la Méditerranée.
La création du Petit Creusot
Dans la seconde moitié du 19e siècle, c'est l'âge d'or du développement du transport ferroviaire et des bateaux à vapeur. L'industrie métallurgique est en plein essor. Les établissements Schneider situés au Creusot, créent des chantiers navals à Chalon-sur-Saône, à l'endroit où débouche le canal du Charollais qui fait la jonction entre la Loire et la Saône (connu aujourd'hui sous le nom de Canal du Centre) et qui amène la matière première.
A l'origine, en 1839, les chantiers navals du Petit Creusot sont dédiés essentiellement à la construction de bateaux à vapeur destinés à la navigation fluviale. Bien vite leur production va se diversifier et prendre de l'ampleur.
En effet, dans les décennies suivantes, les chantiers Schneider reçoivent des commandes de petites unités pour la marine Nationale. Ils produisent également descharpentes métalliques employées notamment dans la construction des gares et de ponts parmi les plus impressionnants comme le premier pont tournant en France, celui de Brest, inauguré en 1861, ou encore le viaduc ferroviaire du Grandfey (1862) en Suisse, et le viaduc du Malleco (1886) au Chili, entre autres réalisations
Après 1970, la défaite de Sedan, la France prépare sa revanche, et les établissements Schneider sont appelés à participer à la fabrication d'armement. Au Creusot mais aussi au Petit Creusot, on construit du matériel d'artillerie, des ponts métalliques démontables, des tourelles pour navire de guerre, et des navires de guerre de tonnage limité (torpilleurs, contre-torpilleurs).
Au début des années 1900, les autorités navales françaises pressentent la grande utilité que pourraient avoir les sous-marins dans l'avenir. Elle encourage les industriels du secteur métallurgique privé à en construire. Les établissement Schneider, construisent leurs premiers submersibles à Chalon-sur-Saône à partir de 1909. Les submersibles apparaissent dans les commandes sous le nom de S.C. ou S.D.
Un grand merci à Gérard Colline pour son envoi et sa proposition d'article
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sources :
http://www.mairie-la-machine.fr/documents/portal20/dossier-de-presse-les-schneider-et-la-machine.pdf