20 mai 2021

Le Goarant de Tromelin Une discussion de marchands de vin général Fabre de Vannes à Vanikoro Tunis île Bourbon Cayenne

Louis François Le Goarant de Tromelin

Une discussion de marchands de vin

Toujours dans les courriers toulonnais, aujourd'hui une lettre de Louis Le Goarant de Tromelin adressée au Général Baron Fabre. C'est une vraie discussion de marchands de vin...

TàD Toulon sur Mer - 78 - 2 OCT 1842 - taxée à 11 décimes
La lettre est adressée au Lieutenant général Baron Fabre à Vannes rue du Noé.
Gabriel Jean Favre est un général de la Révolution et de l'Empire. Il nait à Vannes (Morbihan) et décède à Laval (Mayenne). Baron d'Empire, il sera député sous la restauration.

Au verso le cachet de transit Paris (5 oct 1842)  et d'arrivée Vannes (7 oct 1842)

La lettre est écrite à bord du Jemmapes en rade de Toulon le 1er octobre 1842
 
Dans une lettre entre un officier supérieur et un officier général on pourrait s'attendre à des discussions stratégiques... mais non nous avons ici que des questions d'intendance et de commandes de vin.
"La commande de vin que j'avais faite pour vous à la maison Mongrand de ........ et que je renouvelai le 3 août dernier à la première occasion que l'on trouverait pour Nantes ou Bordeaux, a produit son effet. Vous devriez avoir reçu avis, comme moi, de Mme Vve Mongrand que du 17 septembre dernier, elle vous a expédié par Bordeaux deux barils de vin sur le chasse-marée le Jeune Edmond Cne Hommetter et à la consignation de MM Gros, Odier, Roman et Cie...



Louis François Marie Nicolas Le Goarant de Tromelin est

né le 11 janvier 1786 à GOURIN (Morbihan) - Décédé le 15 mai 1867 à LORIENT (Morbihan)

Contre-amiral français, 
Il sera envoyé dans l'océan Pacifique pour y mener des missions politiques et militaires
On lui attribue la découverte des îles Phœnix dans l'archipel des Kiribati et l'Île Fais dans les Îles Carolines.
Il explore également Vanikoro et donne l'assaut sur Hawaï en 1849.

La carrière

II rejoint la Marine en 1800.
Il sert sur des différents bâtiments au cours des guerres napoléoniennes.

Le 6 octobre 1801, il est promu aspirant, il embarque à bord du Duguay-Trouin, et participe à son bord à la Bataille de Trafalgar en 1805, au cours de laquelle il est blessé.
Le 18 juillet 1811, il est promu enseigne de vaisseau.
Il sert successivement sur les vaisseaux Le Vétéran de 1811 à 1813, sur Le Nestor de 1813 à 1814, le Marengo, en 1814, sur L'Africaine de 1814 à 1817, et navigue dans les Îles de France et de Bourbon.

Nommé lieutenant de vaisseau, le 1er juillet 1818, il prend le commandement de la goélette Le Lévrier pour la troisième campagne de reconnaissance sur les côtes de l'Afrique.
Après avoir passé une année à terre, il est fait Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, le 22 août 1819.

En 1820 et 1821, il prend place comme passager à bord du navire de commerce Le Courrier, Le Havre et Cayenne, où il reste en mission durant près de 5 mois.

Sa mission terminée, il quitte Cayenne en direction de la Martinique à bord du brick Le Lézard, puis il monte à bord du navire de commerce Le Juste, pour revenir en métropole (à Bordeaux).
En 1821 et 1822, il navigue vers l'Ouest à bord des frégates Fleur de Lys et La Guerrière.

Le 22 mai 1825, il est promu au grade de capitaine de frégate, par ordonnance du roi Charles X, et obtient le commandement de la goélette La Torche, avec laquelle il patrouille au large des côtes d'Espagne.

L'année suivante, il reçoit le commandement de la corvette La Bayonnaise (sans M au début)
A LA MÉMOIRE DE LAPEROUSE ET DE SES COMPAGNONS.
L'ASTROLABE,
 14 MARS 1828.

M. Dumont D'Urville, retenu à bord par sa santé, chargea le premier lieutenant M. Jacquinot, de procéder à l'inauguration du mausolée. Cet officier descendit à la tête d'une partie de l'équipage sur le récif; un détachement de dix hommes armés défila par trois fois dans un silence solennel et respectueux autour du monument et fit trois décharges de mousqueterie, tandis que du bord une salve de vingt-un coups de canon faisait retentir les montagnes de Vanikoro.  Quarante ans auparavant, dit M. Dumont D'Urville, les échos de ces mêmes montagnes avaient petit-être répété les cris de nos compatriotes expirant, sous les coups des sauvages, ou succombant sous les atteintes de la fièvre.

Après le départ de L'Astrolabe, Vanikoro fut visitée par la corvette la Bayonnaise, commandée par M. Le Goarant, capitaine de vaisseau. Ce bâtiment faisant partie de la station du Pérou fut expédié de là, lorsqu'on eut appris en France la découverte qu'avait faite le capitaine Dillon, pour rechercher à Vanikoro les traces du naufrage de Lapérouse.  A son retour de sa mission, la Bayonnaise relâcha à l'Ile de France, où se trouvait alors L'Astrolabe, et l'on apprit avec satisfaction que les naturels de Vanikoro avaient respecté le monument consacré à la mémoire de Lapérouse, et qu'ils avaient même fait quelques difficultés, quand les marins do la Bayonnaise s'en, étaient approchés, pour clouer une médaille de cuivre à côté de celle que M. Dumont D'Urville avait fait encadrer auprès de l'inscription.


Hawaï et Honolulu

Le 21 décembre, il lève l'ancre de Toulon pour Amérique du Sud, via Hawaï, où il devait faire rapport sur la situation politique et améliorer le sort des missionnaires français.
Il fait escale sur plusieurs îles du Pacifique, avant de revenir à Toulon, le 19 mars 1829.

Son voyage d'Ouest en Est durera 33 mois et 5 jours.
Le 8 août 1829, moins d'un an après son retour du Pacifique il est promu au grade de capitaine de vaisseau.
En 1830, il obtient le commandement de la corvette La Thémis, puis celui de la frégate Victoire. Il restera dix ans sur ce
À partir de 1844, il commande désormais le vaisseau Le Jemmapes

Une visite à Tunis



La Presse 17 novembre 1843

La Presse 17 novembre 1843
Une lettre de Tunis du 2 novembre, adressée au Toulonnais, contient les détails suivants sur les réparations exigées par le consul de France et accordées par le bey : « Le consul-général et le commandant français de la station navale demandaient une explication justificative de la conduite inconvenante tenue à leur égard dans une occasion si solennelle, et signifiaient au bey que tontes relations cesseraient avec S. A. si son premier ministre ne se rendait immédiatement au consulat-général de France; et son ministre de la marine à bord du vaisseau le Jemmapes, excuser et désavouer l'intention de manquer aux représentants de la nation française dans la visite du 26 octobre. »


 Le 30 octobre, l'affaire, en était là, sans réponse satisfaisante de la part du bey, quand le brick la Flèche reçut l'ordre d'être prêt à appareiller dans la nuit, pour apporter en France la nouvelle de cette rupture. , » A quatre heures du soir, le bey écrivit au consul-général pour le prier de retarder ce départ de vingt-quatre heures. Ce délai de quelques heures pouvant amener un accomodemment favorable aux intérêts des deux parties, le commandant, M. Le Goarant de Tromelin, n'hésita pas à l'accorder.

En effet, le 1 er novembre, le consul-général reçut la visite exigée du ministre et de plusieurs grands-officiers du bey, qui eut pour résultat la satisfaction la plus complète et le rétablissement des relations amicales , si désirables entre la France et Tunis. Le 2 novembre, le ministre de la marine, accompagné du général en chef des troupes irrégulières et des deux premiers aides-de-camp du bey, se rendit à bord du Jemmapes, où fut exprimé, en présence de tous les officiers de la division, le vif regret d'un malentendu qui avait pu blesser le commandant français, et le désir ardent du bey de recevoir dans son palais l'état-major de l'escadre, en signe d'oubli du passé et de bonne harmonie pour l'avenir. 



Cette députation, traitée avec dignité et convenance par M. Le Goarant de Tromelin, reçut en quittant le bord les honneurs qui lui revenaient, et une salve d'artillerie du Jemmapes, à laquelle répondirent les forts de la Goulette, annonça à Tunis que la réparation avait été éclatante et la réconciliation sincère. Après-demain, sans doute, la visite des Français au bey aura lieu ; les équipages de S. A. seront mis à la disposition des officiers, qui seront reçus de manière à leur faire oublier le passé. »

Promu contre-amiral, le 17 décembre 1845, il a pour navire amiral la frégate La Poursuivante.
Il retourne dans le Pacifique en 1846 en tant que commandant de la Marine française dans le Pacifique.
En août 1849, il occupe le fort d'Honolulu.

L'Invasion française de Honolulu (aussi connue sous le nom de la Mise à la porte d'Honolulu ou l'Affaire Tromelin) fut une attaque contre Honolulu par Louis Legoarant de Tromelin en représailles à la persécution locale des catholiques et à la répression du commerce français, pour dénoncer le traité de 1846.


Rentré en France en 1851, il reçoit la Médaille de Sainte-Hélène, Commandeur de l'Ordre de Nichan Iftikhar tunisien.

Le Pays - 27 mars 1851

À la fin de sa carrière, Il aura passé 205 mois en mer en temps de paix, et 92 mois en temps de guerre.

Sources 

http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_legoarant.htm

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