30 avril 2020

Donec Humour dans le carré - Point sur la victoire de Narvik

Point sur la victoire de Narvik

Bonjour la compagnie,

Le 29 mai, c’est désormais une tradition, nous nous réunissons à l’ancien quartier Saint Jean d’Angély à Nice, dans le minuscule square de Narvik pour commémorer ce qui fut, dit-on, la seule victoire que nous ayons remportée en 1940. Nous nous y retrouvons en compagnie d’une solide escouade de légionnaires et de superbes chasseurs alpins toujours émus par le souvenir de cet événement qui les mit à l’honneur. Les marins sont naturellement présents car le combat ayant lieu en Norvège, il était indispensable de posséder des moyens de transport adaptés aux circonstances.




Ainsi, chaque année, en bombant le torse, je me présente à la cérémonie. Après les dépôts de gerbes, le président de l’amicale des chasseurs alpins nous conte par le menu les conditions de cet inoubliable fait d’armes.

Pourtant tous ne partagent pas la même émotion à commencer par Jean Dutourd dont l’ironie mordante est connue de tous. Cet écrivain haut en couleur, petite moustache et lunettes sur le front nous donne son ressenti des faits.

Lisons un extrait de son livre : « les taxis de la Marne ». Il y évoque au détour d’une page quelques soldats, vainqueurs de Narvik qui sont venus échouer, après la défaite de 1940 dans une caserne bretonne.

« En vérité si nous n’avions pas eu l’esprit et le cœur complètement faussés, nous les aurions haïs, ces vainqueurs en fuite, nous les aurions enveloppés dans le mépris où nous pouvions tenir nos aînés. »



« On a débaptisé récemment une place de Paris non loin du boulevard Haussmann : elle s’appelle maintenant place de Narvik. Reportons-nous par la pensée en 1880, et imaginons que le conseil municipal du temps ait pris l’initiative de nommer un endroit de Paris rue de Sarrebruck ou boulevard de Gravelotte ou avenue de Reichshoffen. Quelle indignation ! Pourtant Sarrebruck fut pris par nos troupes comme Narvik. On en fit même une image d’Epinal. Gravelotte fut une victoire française. L’ennemi y perdit dix-sept mille hommes et battit en retraite partout. A Reichshoffen enfin nous avions rencontré quelque désespoir : les braves cuirassiers du général Duchesne s’étaient fait tuer tout aussi bien que, cinquante-huit ans plus tôt les cuirassiers de Caulaincourt en Russie et pas pour rien. Mac Mahon célèbre pour sa bêtise sauvait l’armée en faisant donner cette cavalerie ; Il se montrait bien meilleur stratège que tout ce qu’a produit l’Ecole de guerre entre 1920 et 1940.

[…] De toutes les actions militaires de 1940, Narvik est peut-être celle dont le souvenir est le plus douloureux. Quoi de plus amer qu’une victoire perdue ? Le conseil municipal parisien eût-t’il un peu d’honneur ou de fermeté, il rebaptiserait sa place de Narvik : carrefour des succès inutiles. On pourrait inscrire sur la plaque comme on disait jadis, comme on le fait encore en province : « Cette place a été nommée en souvenir de la prise de Narvik qui ne servit à rien à cause de la sottise et de la lâcheté du G.Q.G. français de 1940. » Humilions-les enfin nos généraux ganaches, réincarnation des badernes dorées sur tranche d’Autriche et de Prusse que les colonels analphabètes de Napoléon mettaient dans leur poche. »

Voilà c’est dit et à bientôt pour de nouvelles aventures.

Donec

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