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13 février 2021

le RHM Malabar en partance pour Le Havre
le RHM Malabar en assistance aux pêches Finlande et Islande IV 10-02-1984
 
En route pour Le Havre photo Bernard Hily
Les départs de vieux navires vers Le Havre s’enchaînent ces dernières semaines depuis le port de commerce de Brest. Après le patrouilleur Sterne et et le remorqueur Tenace, un autre remorqueur de haute mer (RHM), le Malabar, a pris, jeudi, le chemin des chantiers de démolition Gardet et De Bezenac dans le port normand. Un transit qui devrait durer deux jours pour le convoi, conduit par le TSM Kermor d’Iroise Mer.


Construit, comme le Tenace, par les chantiers Oelkers de Hambourg, le Malabar avait été mis en service en février 1976.

Long de 51 m, il était armé par un équipage d’une trentaine de marins, et avait été retiré du service en 2016.
RHM Malabar Saint-Malo   photo JM Bergougniou

Vers une fin de vie


PHM Malabar photo Ouest-France

En arrêt technique programmé avec CNN-MCO au bassin n° 7 de la Base navale, le remorqueur de haute mer Malabar, qui devait être désarmé en 2018, le sera plus tôt que prévu. Le 14 novembre, la Marine a entériné son retrait du service actif au cours de l'année prochaine. Cette anticipation fait suite à une expertise du bâtiment, qui a mis en évidence un vieillissement de la coque nécessitant des travaux trop importants pour un remorqueur de 40 ans d'âge.




 Le désarmement du Malabar, armé par une trentaine de marins, débutera bientôt pour s'achever courant 2017. Son sister-ship, le Tenace, continuera d'assurer les missions afférentes à ce type de bateau sur la façade Atlantique. Long de 51 m, d'une puissance de 4 600 CV, le Malabar, construit par le chantier Johann Oelkers à Hambourg, avait été admis au service actif en 1976.

Photo Claude Bélec
Publié le 

Dans le bassin n° 7 de la Base navale, c'est en toute discrétion que s'est déroulée, le 7 février, la dernière cérémonie des couleurs à bord du remorqueur de haute mer Malabar.

RHM Malabar En route pour Le Havre photo Bernard Hily

Construit au chantier Oelkers à Hambourg en Allemagne, le Malabar, admis au service actif en février 1976, a été désarmé plus tôt que prévu. En décembre 2016, durant son arrêt technique, une expertise avait mis en évidence un vieillissement de la coque nécessitant des travaux trop importants pour ce remorqueur de 40 ans d'âge.




RHM Malabar photo JM Bergougniou

Conçu à l'origine pour la sauvegarde des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), le Malabar a vu ses missions se diversifier : assistance, sauvetage, lutte antipollution, contrôle des pêches en Atlantique Nord, mission dans les Caraïbes en 2003, renfort aux Antilles en 2004... Son sister-ship, le Tenace, sera désarmé cette année.


RHM Malabar photo JM Bergougniou

Ces remorqueurs seront remplacés par deux bâtiments de soutien et d'assistance hauturiers (BSAH) en construction au chantier Piriou de Concarneau. Le Rhône doit rejoindre Brest cette année, et la Seine en 2019




RHM Malabar photo JM Bergougniou


Le bâtiment d'assistance aux pêches RHM Malabar voit son agence postale réouverte chaque année ici du 15 janvier au 1er avril 1984.





RHM Malabarremorque  photo JM Bergougniou

RHM Malabar photo JM Bergougniou


RHM 

RHM Malabar photo JM Bergougniou

RHM Malabar remorque  photo JM Bergougniou


RHM Malabar photo JM Bergougniou


RHM Malabar photo JM Bergougniou




RHM Malabar photo JM Bergougniou

RHM Malabar photo JM Bergougniou

RHM Malabar photo JM Bergougniou

RHM Malabar photo JM Bergougniou

RHM Malabar photo JM Bergougniou

Sources 
ouest-France
Le Télégramme



08 octobre 2020

RHM Malabar Contrôle des pêches 1984 chalutier ISLANDE IV SNPL

RHM Malabar Contrôle des pêches 

1984

Le bâtiment d'assistance aux pêches RHM Malabar voit son agence postale ouverte du 15 janvier  au 1er avril 1984.


RHM Malabar à Saint-Malo
photo JM Bergougniou

Suite aux restrictions imposées par la restriction des zones de pêches, les armateurs vont se diversifier notamment en partant à la pêche à la crevette dont le marché japonais est friand.

La grande pêche est la plus menacée, particulièrement la flotte morutière qui a dû abandonner deux de ses chalutiers en 1980.


La pêche de la crevette nordique a commencé au début des années 1970 lorsqu’un programme de pêche exploratoire a permis de confirmer la présence de stocks de crevettes (Pandalus Borealis et Pandalus Montagui) d’abondance commerciale dans les eaux s’étendant de l’île de Baffin vers le sud jusqu’à la côte nord-est de Terre-Neuve. 


Pandalus Borealis
Elle s’est par la suite élargie afin d’inclure la pêche au large de la côte est de Terre-Neuve dans la zone de pêche à la crevette (ZPC) 7, puis le Grand blanc (division 3M de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest [OPANO]).

Troisième puissance maritime du monde, la France ne parvient pas à faire vivre sa pêche ; tandis que les pêcheurs, eux, ne réussissent pas à nourrir les Français. En 1980, pour la 3ème année consécutive, la valeur des importations vient de dépasser celle de la production nationale.

RHM Malabar à Saint-Malo 
photo JM Bergougniou
La situation semble irréversible car c'est chaque stade de la filière poisson qui pose un problème : incertitudes sur l'évolution réelle des ressources naturelles trop longtemps surexploitées, interdictions politiques d'accès aux lieux de pêche depuis l'apparition des zones économiques exclusives des 200 milles, difficultés liées au renchérissement du coût du carburant, immobilisme d'un système de distribution atomisé et coûteux, insuffisances enfin de l'industrie de transformation. Ce tableau est d'autant plus décourageant que la politique européenne de la pêche s'enlise depuis 4 ans. « C'est la valeur du poisson qui doit rémunérer le navire » a posé en principe le Ministre de la mer. L'objectif est clair : c'est le prix auquel ils vendent leurs poissons et non l'aide de l'État qui doit permettre aux armements d'équilibrer leurs charges.

La Morue


De son nom scientifique gadus morhua callarias, la morue est un poisson marin appartenant à la famille des gadidés. Quand il est consommé frais ou décongelé, il apparaît sous le nom de cabillaud. Le nom « morue » est, en théorie, réservé au même poisson quand il est séché et/ou salé. 


Dans les années 1960, la consommation de la morue surgelée (sous le nom de cabillaud) remplace la consommation de la morue salée. De nouveaux perfectionnements techniques conduisent à accroître encore la productivité. Les nouveaux chalutiers sont des navires-usines aux moteurs puissants, équipés de systèmes de navigation électronique et de sonars. Ils repèrent les bancs de poissons en grande profondeur et sont équipés de cales frigorifiques et de machines aptes à débiter le poisson en filets ou en plaques. Les campagnes de pêche sont maintenant plus courtes mais beaucoup plus rentables. Le volume des prises s’envole et atteint 1 800 000 tonnes de poissons par an, soit 6 fois plus que la moyenne annuelle des années 1850 à 1950.

Les tensions qui marquent les rapports de la France avec le Canada en matière de délimitation des zones économiques exclusives autour de Saint-Pierre-et-Miquelon ont connu à la fin de l'année 1984 un regain d'actualité avec le refus opposé par les autorités d'Ottawa d'accorder au nouveau chalutier-congélateur usine « La Bretagne » une licence de pêche dans les eaux du golfe du Saint-Laurent ; deux chalutiers de l'armement bordelais SNPL, qui pêchent sur les bancs de Terre-Neuve, ont -dû renoncer à s'immatriculer au quartier de Saint- Pierre

Société Nouvelle des Pêches Lointaines SNPL

Cette nouvelle société présidée par Jean-Roger Domecq est issue de la fusion de la "Pêche au Large" (les frères Jean et Gérard Vidal) et de "Pêcheries de Bordeaux-Bassens" (famille Dezeustre). Le directeur commercial et de l'armement est Jacques Dezeustre, son frère Guy est directeur des services techniques, Gérard Vidal directeur de achats et Michel Peyrot, secrétaire général. 
Sont ainsi regroupés les trois navires de la famille Vidal et les cinq de la famille Dezeustre. 

La SNPL reprend les activités des sociétés absorbés-fusionnées du poisson congelé notamment pour les sociétés de distribution comme Findus ou Vivagel suite aux reventes  de 1972 et fusion de 1977.

BATIMENT D'ASSISTANCE DES PÊCHES 16-2-1984
SNPL FINLANDE - SNPL ISLANDE IV

Les activités du port de Saint-Pierre, qui constituaient autrefois avec la pêche et les dépenses de l'administration, l'essentiel de l'économie locale, ont diminué sensiblement au cours des dernières années. Cette évolution a pour cause principale les mesures de restriction de pêche édictées par le Canada en 1977, ce qui a eu pour conséquence une forte diminution de la fréquentation des chalutiers étrangers dans la région de Terre-Neuve.


BATIMENT D'ASSISTANCE DES PÊCHES 7-3-1984
SNPL ISLANDE IV

Construit au chantier Oelkers à Hambourg en Allemagne, le Malabar, admis au service actif en février 1976, a été désarmé plus tôt que prévu. En décembre 2016, durant son arrêt technique, une expertise avait mis en évidence un vieillissement de la coque nécessitant des travaux trop importants pour ce remorqueur de 40 ans d'âge.

Conçu à l'origine pour la sauvegarde des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), le Malabar a vu ses missions se diversifier : assistance, sauvetage, lutte antipollution, contrôle des pêches en Atlantique Nord, mission dans les Caraïbes en 2003, renfort aux Antilles en 2004.

Sources

Musée de la Marine - Dans les mailles du filet

https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/histoire-de-la-peche-commerciale

Rapport du Sénat

https://www.senat.fr/rap/1981-1982/i1981_1982_0060_20.pdf

https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/02/19/la-guerre-de-la-crevette-nordique-est-declenchee-entre-le-canada-et-le-danemark_1308433_3244.html


27 mars 2019

La Marine nationale et l' assistance aux pêches

La Marine nationale et l'assistance aux pêches



La pêche hauturière cessa pratiquement pendant la première guerre mondiale bien que quelques goélettes armées à Granville ou Saint-Malo soient parties vers Terre-Neuve et Saint-Pierre et Miquelon... Cette lettre de juillet 1918 est adressée à Saint-Pierre et Miquelon à l'attention de Marie-Ange Glâtre qui a été second maître de manoeuvre à Salonique après avoir navigué sur le Vinh-Long lors de la mission Shamrock





C’est en 1915, alors que la première guerre mondiale bat son plein, qu’éclata au grand jour l’affaire dite de la Morue Française. Une commission de 44 députés examina plusieurs contrats militaires et l’un des plus décriés fut le contrat signé par un certain Joseph Thierry, sous-secrétaire d’état au ravitaillement auprès de la Morue Française, entreprise dont il était aussi un des anciens administrateurs. Joseph Thierry fut accusé de favoritisme, le prix payé étant supérieur à celui du marché, mais pis encore la Morue Française dut se défendre d’avoir livré du poisson avarié aux troupes. C’est ce qu’on nomma à l’époque les « scandales des marchés » ou « Affaire de la Morue Française ».



Deux inculpés, Louis Légasse et Charles Le Borgne furent accusés d’avoir fourni à l’état de la morue avariée et d’avoir fait usage de substances chimiques dangereuses comme l’acide borique. 




http://grandcolombier.com/2014/01/27/laffaire-de-la-morue-francaise-premiere-partie/



Elle subit alors de profondes modifications : les voiliers pêchant aux lignes de fond mouillées et relevées par doris laissèrent progressivement la place à des chalutiers à vapeur traînant sur le fond des chaluts à panneaux. C’est ainsi que l’on passa d’une moyenne de 400 goélettes par campagne au XIX siècle, à seulement 30 chalutiers en 1919. Il s’ensuivit une diminution du nombre de pêcheurs qui passa de plus de 8 000 en 1912 à 4 000 en 1932. 



Les missions d’assistance de la Marine Nationale furent à nouveau assurées d’une part par une station locale permanente, la station navale de Saint-Pierre et Miquelon et d’autre part par des bâtiments venant chaque année de France faire campagne sur les bancs de Terre-Neuve, du Groenland et d’Islande, à l’exclusion de tout bateau stationnaire. 






-L’aviso Ville d’Ys : aviso de 1 120 tonnes d’origine britannique dénommé initialement Andromède, la ville d’Ys accomplit sa tâche de manière ininterrompue de 1920 à 1940, date de son désarmement à Fort- de-France. Elle disposait d’une station de T.S.F. d’un service médical dirigé par un médecin et d’une coopérative fournie en produits divers ; par contre elle ne disposait pas d’un établissement postal. 



Aviso Ville d'Ys Gaspé Canada 24 septembre 1938


La Ville d’Ys assurait huit mois de campagne sur les bancs, remplacée alors à Terre-Neuve par un autre bâtiment, l’aviso colonial d’Entrecasteaux. 




carte expédiée depuis la Martinique 4-1-40  via le bureau centrale de la poste navale 31-1-1940


Le croiseur D’Estrées : bâtiment de 2450 tonnes lancé en 1897 avait déjà stationné sur les bancs dans le cadre de la division navale de Terre-Neuve et d’Islande avant la première Guerre mondiale. Il assura les fonctions de bâtiment d’assistance au départ de France pendant la seule campagne de 1919. 





-L’aviso Quentin-Roosevelt : ex-Flamand, lancé en 1913, fut spécialement affecté à l’assistance en Manche et mer du Nord. 
Le Flamand est renommé Quentin Roosevelt fin 1919 en honneur du fils du président Theodore Roosevelt qui a rejoint les Forces aériennes françaises. Son avion Nieuport 28 avait été abattu le 14 juillet 1918 lors d'un combat aérien par un avion allemand au-dessus de Chamery

-Le bâtiment hydrographe Sentinelle : ex-Perruche de 485 tonnes lancé en 1917 (qui changea de nom en 1920), seconda le Quentin-Roosevelt. 


Estafette
-Le garde-pêche Estafette : ex-Pie II de 315 tonnes lancé en 1918 (devenu bâtiment hydrographe en 1936), seconda également le Quentin-Roosevelt.

-L’aviso Ailette : de 570 tonnes, lancé à Bret en 1917 fut primitivement affecté à la station de la Manche et de la mer du Nord et remplaça ensuite le Quentin-Roosevelt comme garde-pêche jusqu’à la seconde Guerre mondiale. 


-L’aviso colonial d’Entrecasteaux : de 1 969 tonnes, lancé en 1931, seconda la Ville d’Ys sur les bancs de Terre-neuve.

Chaque campagne durait en général huit mois de mars à novembre. L’activité de l’aviso recoupait celle du navire-hôpital que la Société des Œuvres de Mer envoyait sur les bancs. Le courrier pouvait être adressé au navire-hôpital de la Société des Œuvres de Mer dans les mêmes conditions d’efficacité et de sécurité que lorsqu’il passait par le bâtiment d’assistance des pêches. Sur les bancs le bâtiment d’assistance de la Marine Nationale assurait le recueil et la distribution du courrier lors de ses rencontres avec les navires de pêche. 




Avant chaque campagne le programme minutieusement préparé, était fixé de façon définitive avant d’être transmis au bureau de poste Paris-Etranger, aux ministères des Colonies et des affaires Etrangères, à la Société des Œuvres de Mer et aux différents armateurs de grande pêche. Il paraissait aussi dans la presse régionale en même temps qu’un avis indiquant la date limite d’envoi du courrier sur Cherbourg, afin que celui-ci puisse être acheminé sur les lieux de pêche par l’aviso lors de son départ en campagne. Pendant la campagne du bâtiment d’assistance, le courrier devait être adressé à Paris-Etranger qui expédiait les dépêches aux ports d’escale prévus par le programme. 




La période de l’après-guerre se caractérisa pour les terre-neuvas par de notables améliorations dans les communications. Le rôle des bâtiments de la Marine Nationale dans la desserte postale des navires de la grande pêche allait prendre une plus grande importance ; ils furent en effet les seuls à assister les navires pratiquant la pêche hauturière, aucun navire-hôpital privé n’ayant remplacé le Saint- Yves (1935-1939) le dernier à avoir été affrété par la Société des Œuvres de Mer. Dès la fin des hostilités, la pêche hauturière put reprendre son activité sur les bancs de Terre-neuve et du Groenland, l’Islande étant déjà pratiquement abandonnée. Trois bâtiments de guerre en assurèrent l’assistance et la surveillance pendant la période 1945-1963 :

-La corvette Lobelia : cette unité était l’ancienne corvette britannique K 05 prêtée aux F.N.F.L. en 1941. Avant d’être restituée à la Grande-Bretagne en 1947, elle fit une brève campagne à Terre-Neuve. 





-Les avisos Ailette : pour le premier des trois bâtiments voir ci-dessus.
Le deuxième était un dragueur océanique d’origine allemande lancé en 1939, récupéré à Saint-Nazaire en 1945, qui fit fonction d’aviso garde-pêche de 1948 à 1956 avant d’être restitué à l’Allemagne.


Le troisième était l’ancienne frégate britannique Frome transférée à la Marine Nationale en 1944 ; elle s’appela initialement Escarmouche avant de reprendre le nom d’Ailette en 1957.



Certificat de passage du cercle polaire Frégate L'Aventure 16 août 1953



-L’escorteur L’Aventure : ancienne frégate britannique Braid transférée en 1944 aux F.N.F.L, cette unité de 1 450 tonnes prit le nom de frégate puis d’escorteur l’Aventure ; elle fut affectée à l’assistance des pêches de 1947 à 1961. La plus grande partie de son activité se fit donc sans agence postale, le traitement du courrier était comparable à celui décrit pour l’aviso Ville d’Ys. Les correspondances transitaient par le bureau Paris gare P.L.M. qui les adressait ensuite par voie maritime vers les différents ports de relâche. Le vaguemestre du bord était chargé de porter à la poste locale le courrier recueilli sur les bancs de pêche auprès des chalutiers ainsi que le courrier officiel ou privé de l’escorteur ; en même temps, il prenait le courrier en attente aussi bien pour les chalutiers que pour l’Aventure. 


Quelques extraits du journal de bord du Lieutenant René Guillon lors de sa campagne 1947 citant la frégate L'Aventure 



Journal de bord Lt René Guillon
Campagne 30 avril 1947


Le "René Guillon" appartenait à l'armement Glâtre de Saint-Malo. Le capitaine était Frefield de Trégavou. Il fut lancé en 1934 à Nantes. Sa longueur était de 54,60 m pour 857 t de jauge brut. Dans le cadre d'un incendie à bord, il fut secouru sur les côtes américaines par un garde-côtes. 52 hommes composaient l'équipage, soit 2 hommes par doris et 20 doris embarqués.


 Les hommes d'équipage du Terre-Neuvier étaient logés à l'arrière dans un poste unique "le Gaspard", avec chacun sa paillasse en balle d'avoine ou en paille d'orge. La cambuse était à l'avant. Le cambusier était le second à bord : celui qui était "de verse". Une partie de l'équipage était de Saint-Cast. La moyenne d'âge était de 26 ans. Jules Ohier, le plus jeune avait 17 ans. Mais l'équipage était recruté sur tout le canton de Matignon jusqu'à Fréhel et les communes autour de la Rance. Les hommes pratiquaient d'autres activités rurales, au retour de pêche, entre octobre et février : la confection des fagots, des tonneaux, la fabrique du cidre. D'autres se faisaient employer à la petite pêche ou comme maçon pour construire les maisons de la nouvelle station balnéaire de Saint-Cast. A bord, chaque marin fonctionnait "au métier", payé à la morue. Pendant la campagne de 1950, 530 000 morues furent pêchées. Le doris amiral en pêcha 32 000, et celui qui en pêcha le moins : 18000. 



Ce fut une grande nouveauté que la création d’une Agence Postale Navale à bord d’un bâtiment d’assistance des pêches ; celui-ci ne possédant qu’un équipage de 120 à 130 hommes, il fallut , comme sur le Jules Verne en 1935, interpréter de façon extensive l’esprit de l’arrêté du 18 avril 1923 qui fixait à 500 le nombre d’hommes constituant l’équipage d’un bâtiment pour que celui-ci puisse bénéficier de l’ouverture d’une agence postale.


Journal de bord Lt René Guillon
Campagne 5 mai 1947

L’acheminement du courrier fut mis au point lors de la campagne de 1960 qui servit d’essai à un type de desserte postale que la Poste navale n’avait jamais eu à assurer auparavant. 



Le courrier à destination de l’escorteur provenant de France était soumis à la procédure bien connue de la desserte des bâtiments de guerre en campagne ou mission. Les plis devaient être adressés au Bureau Central Naval de Paris Naval qui formait les dépêches expédiées par voie maritime (au tarif intérieur français) ou par voie aérienne (avec surtaxe) aux bureaux de poste des ports où une escale était prévue. 


Journal de bord Lt René Guillon
Campagne 16 mai 1947
Journal de bord Lt René Guillon
Campagne 16 - mai 1947


Journal de bord Lt René Guillon
Campagne 3-4 juin 1947
Journal de bord Lt René Guillon
Campagne 10 juillet 1947

Le courrier à destination de la France provenant de l’escorteur suivait également les règles régissant le courrier des bâtiments en campagne. 



Pour le courrier des marins-pêcheurs, il fallut mettre en place une procédure particulière qui fut ultérieurement reprise par les autres bâtiments d’assistance des pêches.



Le courrier à destination des chalutiers devait porter le nom du pêcheur à bord du chalutier X..., côtes de Terre-Neuve ou côtes du Groenland ou mer de Barents, sans localité. Le pli affranchi au tarif intérieur français, était ainsi déposé dans un bureau de poste qui l’acheminait sur Paris P.L.M. Celui-ci formait des sacs clos expédiés, selon la position du chalutier, par la voie la plus appropriée. 




Le destinataire de ces sacs était le consul de France à Saint-Jean de Terre-Neuve pour les chalutiers des bancs de Terre-Neuve et du Groenland ; pour les chalutiers en mer de Barents, le sac de courrier était inclus dans celui destiné à l’Aventure et confectionné par Paris Naval, puis expédié ainsi au bureau local d’Honningwaag, le plus septentrional de Norvège. Les sacs étaient enfin pris au passage par l’Aventure où l’agent postal effectuait le tri et délivrait les correspondances au fur et à mesure que le bâtiment rencontrait les chalutiers.






Le courrier en provenance des chalutiers pouvait être remis à l’Aventure, oblitération par l’agence du bord et acheminement par sacs clos et voie maritime, déposés dans les bureaux de poste locaux par l’agent postal. Les marins-pêcheurs préféraient la voie aérienne, possibilité que leur offraient les différents ports d’escale. Pendant les premiers mois de fonctionnement, ils remettaient leurs lettres non ou insuffisamment affranchie pour les tarifs aériens étrangers, accompagnées d’une somme d’argent assez approximative pour que l’agent postal pût procéder à l’affranchissement par avion dans les bureaux de poste locaux. 




La fréquente insuffisance des sommes laissées par les pêcheurs et l’importance prise par ce genre de courrier, posèrent rapidement des problèmes de temps et de finance à l’agence postale. Aussi procéda-t-on différemment à compter de juillet 1960 : chaque chalutier remit son courrier non affranchi de ses pêcheurs à l’agent postal ; celui-ci eut à sa disposition un fonds de 20 000F en devises étrangères alloué par le Comité interprofessionnel de la Grande Pêche, lui permettant l’affranchissement par avion dans les bureaux locaux ; le bord communiquait les sommes et l’identité des expéditeurs au comité qui, en fin de campagne, réclamait aux pêcheurs les frais ainsi engagés. 


-L’aviso Commandant Bourdais : sixième d’une série de huit avisos-escorteurs de 1 750 tonnes. L’agence créée le 1er
desserte postale des pêcheurs de Terre-neuve, prenant ainsi la suite de l’agence de l’escorteur l’Aventure. Elle ne fonctionnait réellement que lors des campagnes, ouvrant le jour de l’appareillage et fermant provisoirement lors du retour à Lorient ; lors de ces fermetures temporaires, l’agent postal travaillait au bureau Lorient naval. 





L’acheminement du courrier, tant pour l’équipage que pour les marins pêcheurs, se fit selon les mêmes procédures décrites pour l’escorteur l’Aventure, mais la centralisation du courrier pour les marins- pêcheurs se fit au bureau Paris gare Saint-Lazare à partir de 1963 au lieu de Paris gare P.L.M. 




En onze ans le Cdt Bourdais fit vingt-deux campagnes d’assistance à la grande pêche à partir de Lorient où il était basé. Les dates de fonctionnement de son agence postale sont les suivantes :
-du 17-03 au 16-08-62 -du 10-03 au 08-08-63 -du 19-02 au 28-06-64 -du 13-03 au 08-08-65 -du 15-02 au 30-07-66 -du 15-02 au 06-07-67 -du 15-02 au 18-07-68 -du 15-04 au 17-07-69 -du 18-02 au 10-07-70 -du 07-02 au 25-06-71 -du 03-03 au 22-07-72


-du 01-09 au 14-10-62 -du 15-09 au 25-10-63 -du 13-07 au 01-10-64 -du 23-08 au 05-11-65 -du 28-08 au 09-11-66 -du 01-08 au 07-11-67 -du 07-08 au 24-09-68 -du 07-08 au 03-11-69 -du 02-08 au 29-09-70 -du ?-07 au 27-09-71 -du 26-09 au 15-12-72


Bâtiment d’Assistance des Pêches : 


l’agence ouverte le 1 février 1973 pour prendre, à bord de différents bâtiments, la suite de l’agence Aviso-Escorteur Commandant Bourdais.

Cette agence avait la particularité de ne pas être attachée en permanence à un seul bâtiment, mais à chaque campagne, elle pouvait embarquer sur des unités différentes. L’agence ne fonctionnait que lors des campagnes et fermait dès le retour à Brest.
Elle présentait un facteur capital pour le moral des marins-pêcheurs dont la vie était restée
particulièrement rude malgré les progrès techniques réalisés durant les dernières décennies. Les équipages des bâtiments d’assistance subissaient aussi les conséquences des conditions de navigation sur des mers froides et dangereuses ; ils devaient aussi assumer les transbordements et transferts avec les chalutiers.

Escorteur Commandant Bourdais, l’agence Bâtiment d’Assistance des pêches utilisa un cachet à date manuel circulaire. Le 23 mars 1991, au retour de la seule campagne hauturière qui eut lieu cette année là, l’agence est mise en sommeil et ne sera plus réactivée.





L’agence a été embarquée sur les bâtiments suivants (les dates peuvent varier suivant les sources et les dates prises en compte, départ de Lorient ou de Brest, d’arrivée sur zone, prise en compte ou non d'un retour éventuel en métropole en cours de mission ou encore des dates modifiées au tout dernier moment.




- B.S.L. Loire du 01-02 au 31-05-73



- R.H.M Tenace du 01-06 au 12-07-73

- B.S.L. Rhône du 12-09-73 au 15-05-74

- B.S.L. Loire du 15-05 au 12-07-74

- R.H.M. Tenace du 17-09 au 07-11-74

- B.S.L. Rhône du 07-11-74 au 18-01-75


- R.H.M. Centaure du 18-01 au 05-02-75

- B.S.L. Loire du 05-02 au 12-04-75


- R.H.M. Centaure du 28-06 au 13-08-75


- B.S.L. Loire du 13-08 au 23-10-75







- R.H.M. Centaure du 12-01 au 14-04-76


- R.H.M. Malabar du 01-06 au 02-08-76

- R.H.M. Tenace du 21-09 au 15-12-76



- R.H.M. Centaure du 15-01 au 20-05-77 *





http://envelopmer.blogspot.com/2016/01/assistance-des-peches-ee-jaureguiberry.html






- R.H.M. Tenace du 20-05 au 10-07-77

- R.H.M.Malabar du 15-09 au 15-12-77

- R.H.M. Tenace du15-01 au 14-04-78

- B.S.L. Loire du 22-05 au 08-07-78

- R.H.M. Centaure du 23-09 au 02-11-78






- A. Q/Mtre Anquetil du 02-11-78 au 07-02-79 

- Aviso Détroyat du 08-02 au 10-04-79



- R.H.M. Malabar du 15-05 au 16-07-79

- B.S.L. Loire du 01-10 au 10-12-79




- R.H.M. Centaure du 07-01- au 31-03-80

- R.H.M. Tenace du 02-05- au 15-07-80




- R.H.M.Malabar du 15-09 au 12-11-80

- R.H.M. Centaure du 02-01 au 31-03-81



- R.H.M. Centaure du 01-05 au 30-06-81

- R.H.M. Tenace du 20-08 au 13-12-81




- R.H.M. Centaure du 16-01 au 05-04-82




- R.H.M.Malabar du 21-09 au 15-12-82




- R.H.M. Tenace du 10-01 au 05-04-83



- R.H.M. Centaure du 22-09 au 15-12-83







- R.H.M.Malabar du 09-01 au 03-04-84




- R.H.M. Tenace du 20-09 au 19-12-84



- R.H.M. Centaure du 03-01 au 12-04-85






- R.H.M.Malabar du 16-09 au 15-12-85











- R.H.M. Tenace du 07-01 au 28-03-86


- R.H.M. Centaure du 22-09 au 14-12-86

- R.H.M.Malabar du 02-01 au 30-03-87








- R.H.M. Centaure du 16-09-87 au 15-01-88 



- R.H.M. Tenace du 06-01 au 08-06-88







- R.H.M.Malabar du 08-09 au 16-12-88







- R.H.M. Centaure du 04-01 au 23-03-89




- R.H.M. Tenace du 15-01 au 29-03-90 **

- R.H.M.Malabar du 25-09 au 15-01-90

- R.H.M.Malabar du 08-01 au 23-03-91 ***





* L’Escorteur d’escadre Jauréguiberry a rempli la mission d’assistance des pêches, pendant la période où il a été désigné pour le tournage du film Le Crabe Tambour. Il quitte Toulon le 11 janvier 1977, et accoste à Lorient le 19 pour une durée de 11 jours ce qui permet le début des prises de vues, l’embarquement de l’équipe cinématographique, du matériel et bien entendu de l’officier des pêches. L’agence postale Bâtiment d’Assistance des Pêches n’est pas embarquée. Il est présent sur zone du 5 février au 8 mars, il assure pleinement son rôle d’assistance, contacts radio avec les chalutiers, soins médicaux, délivrance et collecte du courrier, petits ravitaillements etc.... 
Le 1 mars, lors d’une escale à Halifax, il rencontre le Centaure venu le remplacer. L’agence postale Bâtiment d’Assistance des Pêches est à bord du R.H.M. La relève s’effectue le 5 mars à Saint-Pierre ; le départ du Jauréguiberry a lieu le 7,  l’arrivée à Lorient le 14. Il appareille le 21 mars pour rallier Toulon le 25 et entrer en période de désarmement.
** La seconde campagne de 1990 qui devait être assurée par le B.S.M. Loire et pour laquelle un agent postal avait été prévu, a été annulée.




*** La seconde campagne de 1991 a bien été effectuée par le R.H.M. Malabar qui est reparti du 30 septembre au 13 décembre 1991, mais sans agent postal.
Il y aura encore quelques campagnes d’assistance des pêches sans agence postale en 1992, 1993, 1994, et 1996... 

Sources :

Histoire de la Poste Navale 1792 - 1992  Jacques Mériaux tome II

  • Assistance postale à la pêche hauturière
  • Agence bâtiment d'assistance des pêches 



http://envelopmer.blogspot.com/2014/10/aviso-commandant-bourdais.html



Collection Historique de la Marcophilie navale (Henri Aguilera)


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