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13 août 2019

Porte-avions La Fayette ex Langley CVL 27 USS

Porte-avions La Fayette ex Langley

Indochine 1954 



La Fayette a donné son nom, avant la frégate légère furtive à un porte-avions d'origine américaine le USS Langley CVL 27. 

Le 11 avril 1942, l’US Navy commande un croiseur léger nommé USS Fargo (CL-85) dont la quille est posée le 11 avril 1942 à Camden (New Jersey) par les chantiers Newport News Shipbuilding. À peine sur cale la commande est transformée en celle d'un porte-avions sous le nom de USS Crown Point. 



Il est rebaptisé USS Langley en l’honneur de Samuel Pierpont Langley inventeur du bolomètre le 13 novembre 1942 et lancé le 22 mai 1943. 
Langley prend place dans la course au premier vol piloté d'un plus lourd que l'air. Ses modèles volent mais ses deux tentatives de vols pilotés, bien que moins ambitieux que ceux des frères Wright, sont des échecs. 


Langley commence à expérimenter avec des modèles propulsés par élastique et des planeurs. Il n'est pas certain que Langley ait réussi à atteindre les temps de vols d'Alphonse Pénaud avec ces modèles mais il a persisté. Il construit un bras rotatif, similaire à la soufflerie des frères Wright pour les tests.


Un bolomètre est un détecteur afin d'étudier le rayonnement électromagnétique solaire. Son principe est simple : il convertit l'énergie du rayonnement électromagnétique incident en énergie interne de l'absorbeur. Ce dernier est un thermomètre dont les propriétés électriques ou magnétiques dépendent de la température, on peut ainsi mesurer les variations d'impédance du détecteur, et donc l'énergie électromagnétique incidente
Le ministère de la guerre américain lui fournit 50 000 dollars pour développer un engin piloté et continuer son travail avec des modèles plus grands propulsés par une machine à vapeur et à moteur à combustion interne. Ses essais démontrent une stabilité et une portance suffisante. Il élabore une structure soutenue par des entretoises, engage un pilote de planeur, offre un soutien financier aux frères Wright, qu'ils refusent, et engage Charles M. Manly comme ingénieur et pilote d'essai.



Tandis que le véhicule en taille réelle est conçu et construit, le moteur est sous-traité à un fabricant. Quand il échoue à construire un engin répondant aux spécifications requises, Manly en finit la conception. Ce moteur fournit nettement plus de puissance par rapport à son poids que celui des frères Wright, bien qu'il ne soit pas un travail de Langley, c'est la principale contribution du projet à l'aviation.



Mis en service le 31 août 1943, il embarque 25 F6F5 Hellcat et 9 TBM Avenger et part dans le Pacifique. Sa première opération est, en janvier 1944, une attaque sur les îles Marshall. Il participe notamment au débarquement d'Hollandia (Nouvelle-Guinée), à la première bataille de la mer des Philippines après le débarquement aux îles Mariannes.

Engagé dans différentes phases de la grande Bataille du golfe de Leyte en octobre 1944 dans le cadre de la Task Force 38 dirigée par l'amiral William Halsey, le Langley participe aux offensives contre les forces japonaises et subit les attaques de l'aviation japonaise le 24 octobre à l'est de Luçon et du Détroit de San-Bernardino.

Le 'Langley' et ses avions participent aussi le 12 janvier 1945 à l'attaque de l'Indochine française.

Le 21 janvier, le Langley reçoit une bombe qui fait trois morts et onze blessés. Les appontages ne sont interrompus que pendant deux heures. Il est engagé, dans la première grande attaque sur le Japon le 16 février, en couverture du débarquement sur l'ile d'Iwo Jima. Il arrive à San Francisco le 3 juin 1945 pour remise en état et modernisation. Travaux terminés, il est de retour à Pearl Harbor le 8 août. Le Japon capitule le 15.





L'USS Langley, prêté par les États-Unis et rebaptisé La Fayette, passe sous pavillon français le 2 juin 1951. Dans le cadre de l'OTAN, la France doit être capable de fournir deux ou trois groupes « Hunter Killer » pour la lutte anti sous-marine. Le La Fayette est, en principe, le noyau du premier groupe. Il arrive à Toulon le 11 septembre avec les flottilles 12F (Hellcat) et 4F (Avenger). Il manœuvre avec l'escadre de Toulon, notamment en Méditerranée, et participe à une croisière en Atlantique en mai et juin 1952.


TàD octogonal Porte-avions La Fayette 22-7-1954

D'avril à juin 1953, il relève l'Arromanches en Indochine, reprenant les flottilles 12F et 9F laissées sur place par ce dernier.

Modernisé à la mi-1954, il s'entraîne avec l'escadre, puis il retourne en Indochine avec la flottille 12F pour couvrir l'évacuation finale du Tonkin en avril et mai 1955. La 12F passe sur le Bois Belleau, la 14F étant récupérée par le La Fayette.

De retour à Toulon, les activités reprennent au sein de l'escadre. Il est une fois de plus en Extrême-Orient avec la flottille 15F, de février à mai 1956.




J'ai trouvé ce carton aux armes du porte-avions. Il est daté du 5 août 1954. 
Il est interessant car il décrit l'ambiance à bord en ces période de fin de guerre d'Indochine. Suite à la chute de Dien-Bien-Phu 
, c'est à genève que les négociations se déroulent pour arriver à la signature de l'armistice qui prend effet le 20 juillet à minuit et sera ratifié le 21 juillet 1954.
A noter que les USA ne participent pas à ces négociations pour ne pas avoir à reconnaître la République Populaire de Chine. 

Le porte-avions La Fayette est en grand carénage de février à septembre pour modernisation.


Par ce carton nous apprenons que le La Fayette était à Hong Kong qu'il quitte le 7 juillet. Les opérations semblent soutenues car Bernard, l'auteur, signale qu'il n'a eu qu'un seul dimanche et que même le 14 juillet le navire était en opérations.

La dernière bataille 

La bataille du col de Mang Yang (également connue comme la bataille de An Khe ou bataille de Dak Po), qui s'est déroulée du 24 juin au 17 juillet 1954, est officiellement la dernière bataille de la guerre d'Indochine. Ce fut l'une des plus sanglantes défaites de l'Union française avec la bataille de Dien Bien Phu perdue le 7 mai 1954 et la bataille de la RC 4 en octobre 1950.







La présence militaire française en Indochine ne s’achève pas avec la fin de la guerre consacrée par les accords signés à Genève en juillet 1954. En effet, le corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient (CEFEO), présent depuis 1945, reste encore deux ans en Asie du Sud-est. Il s’agit en premier lieu de solder le conflit : établir les pertes, accueillir les prisonniers, mais également procéder à l’évacuation du Nord-Vietnam. Celle-ci s’accompagne de l’exode massif de centaines de milliers de Tonkinois, réfugiés qu’il faut héberger et réinstaller au Sud-Vietnam. Mais, le CEFEO est avant tout un outil militaire, aussi, l’année 1955 est mise à profit pour équiper le théâtre d’opérations : renforcement des infrastructures, création d’un réseau de manœuvre et établissement d’une base opérationnelle.









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