Timbre Tromelin Epreuve d'Etat Claude Jumelet Graveur
Création Patrick DERIBLE, Gravure Claude JUMELET
Issues du poinçon original, les épreuves d'état sont une étape indispensable à l'artiste afin de juger l'avancement de son travail.
Tirées en général dans l'atelier même de l'artiste graveur, elles n'existent cependant pas systématiquement. Emises en noir ou dans des teintes de couleur foncée les épreuves d'état sont généralement imprimées sur des
papiers de diverses qualités. Soeurs ainées des épreuves d'artiste, les épreuves d'état se distinguent facilement par leur gravure inachevée.
Parfois inesthétiques, ces introuvables épreuves d'état demeurent " clandestines" et sommeillent la plupart du temps dans le dossier ou les archives de l'artiste. Utiles à la bonne fabrication du poinçon, ces tiragesd'épreuves permettent au graveur de témoigner des toutes premières apparences de l'état d'avancement de sa gravure.
Génèse dans la conception des timbres-poste, les épreuves d'état sont admises en exposition et sont le plus souvent présentées en tête de collection.
Et pourtant, l’île Tromelin, possession française au large de Madagascar, est âprement revendiquée par la République de Maurice.
L’enjeu de la « zone économique exclusive »
Car c’est surtout l’espace autour de l’île qui intéresse les deux Etats. L’îlot permet de revendiquer le contrôle de 280 000 km² de zone économique exclusive (ZEE), ce qui fait de la France l’Etat contrôlant le plus vaste espace maritime au monde avec, au total, 11,7 millions de kilomètres carrés de ZEE. Concrètement, la ZEE permet notamment le contrôle des droits de pêche et d’exploitation d’éventuelles autres ressources. Un enjeu de taille pour une telle surface.
La République de Maurice estime que ce contrôle lui revient de droit et accorde déjà des permis de pêche dans les eaux entourant Tromelin à des bateaux asiatiques. Il leur est cependant fortement déconseillé d’aller y pêcher, depuis qu’un navire japonais a été arraisonné par des militaires français chargés du contrôle de la zone en octobre 2004. L’incident avait provoqué de « vives tensions »,selon le rapport sénatorial.
Un problème de traduction aléatoire
Maurice a pris son indépendance du Royaume-Uni en 1968. Avant cela, l’île avait été cédée par la France en 1814 à la couronne britannique. C’est justement sur le traité de cette cession que se fonde l’Etat mauricien pour revendiquer son autorité sur Tromelin.Le texte en français prévoit que « l’île de France [nom de l’île Maurice à l’époque] et ses dépendances, nommément Rodrigue et les Séchelles[sic] » soient cédées à la Grande-Bretagne. La France considère cette liste des îles appartenant à Maurice comme exhaustive, mais les Mauriciens, qui se réfèrent à la version anglaise du traité, considère que seuls deux exemples sont cités. Aux yeux de la petite république, Tromelin aurait donc dû être aux mains des Britanniques avant d’appartenir à Maurice à l’indépendance.
En 2010, un accord a été signé entre la France et l’île Maurice pour assurer une « cogestion économique, scientifique et environnementale relative à l’île Tromelin et à ses espaces maritimes environnants ». Ce dernier a par exemple permis que des recherches archéologiques se fassent de manière conjointe pour étudier l’histoire de l’îlot.
L’accord, « un dangereux précédent » pour ses opposants
Bien que signé, l’accord ne peut pas entrer en vigueur sans accord de l’Assemblée nationale, qui rechigne à le valider. Déjà refusé en 2013, le texte devait être à nouveau débattu dans l’hémicycle le 18 janvier. La séance a finalement été reportée. Plusieurs députés sont dressés contre un projet de loi qui créerait « un dangereux précédent », selon le député centriste du Tarn Philippe Folliot (UDI).
L’opposition est avant tout symbolique. Le député centriste estime que cette cogestion pourrait servir « de fondement pour justifier, légitimer et accroître les revendications de Madagascar sur les îles Eparses, du Mexique sur la Passion – Clipperton voire, à terme, de l’Afrique du Sud ou de l’Australie sur les Terres australes… »
Le numéro deux du Front national, Florian Philippot, y ajoute un argument économique, . M. Philippot, qui considère « indécente » et« inimaginable » l’idée de pouvoir partager la souveraineté française sur ses territoires d’outre-mer, ajoute qu’une telle ZEE est une « promesse […] énergétique, économique ». Le député européen évoque de possibles ressources énergétiques dans le sous-sol, qu’il ne veut visiblement pas partager avec l’île Maurice.
Lire la vidéo (Inrap) : « Les Esclaves oubliés de l’île de Tromelin »
Guilhem Dubernet
sources
La Poste
Le Monde
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