Croiseur Colbert 1942
« J’ai dû me résoudre, le 11 novembre 1942 [...] à occuper la côte méridionale de France [...] vous savez Monsieur le Maréchal que toutes les assertions [...] comme quoi l’Allemagne voulait s’emparer de la Flotte Française [...] ne sont que pures inventions ou des mensonges délibérés [...] C’est pourquoi après avoir eu connaissance de nombreuses violations de leur parole d’honneur commises par des officiers, des généraux et des amiraux Français [...] j’ai ordonné l’ordre d’occuper immédiatement Toulon, d’empêcher le départ des navires ou de les détruire [...] »
lettre du Führer au maréchal Pétain
Croiseur de type Suffren, mis en cale à Brest en juin 1927, mis à flot le 20 avril 1928, en service du 1er avril 1931 au 27 novembre 1942 date à laquelle il est sabordé à Toulon
TAD Hexagonal agence postale Croiseur Colbert 3-9-42 |
Le 27 novembre 1942, l'armée allemande tente de s'emparer de la flotte française, alors consignée au port de Toulon. Près de 90 bâtiments français, dont la totalité des bâtiments de haute mer, se sabordent pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi. Tous les grands bâtiments de combat sont coulés et irrécupérables.
L'opération Lilas visant à s'emparer de la Flotte de guerre française est déclenchée quelques jours après l'invasion militaire de la zone libre. C'est en effet le 27 novembre 1942 que sur ordre d'Hitler les Allemands ont pour mission de s'emparer de cette flotte de plus de 230 000 tonnes.
Ceci en parfaite contradiction avec les termes de l'armistices de 1940 où Toulon devait demeurer un camp retranché tenu par des troupes françaises de l'armée de l'armistice. Deux colonnes allemandes devaient pénétrer dans Toulon, par l'Est et ainsi s'emparer du Fort Lamalgue (poste de commandement du Préfet maritime) et de l'arsenal du Mourillon et par l'Ouest pour occuper l'arsenal principal mais aussi les batteries du Cap Cepet qui contrôlaient la sortie du port militaire.
Le Colbert photo (DR) |
Vers 04h30 les Allemands entrent dans le Fort Lamalgue et arrêtent l'amiral Marquis, Préfet maritime.
Pendant ce temps son chef d'état major le contre-amiral Robin, présent aussi à Lamalgue, parvient à transmettre au major général de l'arsenal, le contre-amiral Dornon, l'ordre de sabordage qu'il retransmet aussitôt à l'amiral Laborde à bord du Strasbourg.
La première intrusion des troupes allemandes dans l'arsenal s'effectue à 4h50 à la porte Nord (Port-marchand). C'est dans ce secteur que sont tirées les premières rafales de mitrailleuses sur les sous-marins comme le mentionne le rapport de la Haute Cour de Justice.
A 5h25 la porte de l'arsenal principal est à son tour enfoncée par les blindés allemands. Le Strasbourg, bâtiment amiral des Forces de Haute Mer, lance par radio l'ordre général de sabordage répercuté également par signaux optiques.
Le branle-bas sonne alors brusquement sur tous les navires bientôt suivi de l'ordre d'évacuation. Ne restent à bord que les équipes de sabordage préalablement désignées et constituées.
Pendant ce temps, les chars allemands ne parviennent pas à se repérer dans l'arsenal et vont perdre de nombreuses minutes avant d'atteindre leurs objectifs ; permettant ainsi aux équipes de sabotages de remplir leur mission.
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