29 mai 2014

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Des cargos pour la Liberté



Tout le monde connait ma passion pour la bande dessinée et notamment pour la bande dessinée TRAMP (sur un scénario de Jean-Charles Kraehn et des dessins de Patrick Jusseaume). C'est par ce biais que j'ai mis le pied sur ces navires.




En 2000, les auteurs recherchaient de la documentation pour illustrer le commerce du bois en Afrique et les marchés africains. J'ai ainsi rejoint Georges Tanneau dans l'équipe de documentation de la série.


Tramp Sur la route de Pointe-Noire  J-C Kraehn P. Jusseaume Editions Dargaud

Si je connaissais bien l'Afrique de l'ouest, ma connaissance du Liberty ship était moindre. 

En 2000, à l'occasion d'un voyage aux USA, j'ai pu visiter le Jeremiah O'Brien à San Francisco et ramener "quelques" photos.



https://www.facebook.com/tramp.jusseaumekraehn?ref=ts&fref=ts


Ma documentation fut diverse : un livre et un documentaire et la bibliothèque du Congrès, les photos des chantiers et du Signal Corps

Le livre est celui de Jean-Yves Brouard qui me semble être la bible en ce domaine 


Jean-Yves Brouard Les Liberty ships Glénat 1993


et puis ensuite le film de  
Jean-François Pahun Liberty Ships réalisé en 2003




Le Liberty Ship

Durant une guerre, quand le tonnage de navires perdus est supérieur au tonnage de navires livrés, il est grand temps de réagir. 


3e souscription pour des bons  Des armes pour la Liberté


Les films de guerre ne l'on guère mis en évidence, "Le jour le plus long" n'en parle pas. Il aura vraiment été la vedette inconnue du D-Day, pas même un oscar pour un second rôle... Tout le monde connait le C-47 ou Douglas DC-3, le célèbre Dakota... mais le Liberty ship? 




Bien sûr, les marins français de la Marine marchande auront navigué sur les 75 navires ayant fait l'objet d'un prêt bail dont les noms évoquent les villes de la guerre 39-45 : Vire, Les Glières, Sein, Ouessant, Courseules...


Les navires répondent à la déclaration et à la volonté de Franklin Delano Roosevelt et des Etats-Unis d'être l'arsenal du monde libre. Le congrès vote en mars 1941 la loi Lend-Lease pour aider la Grande-Bretagne à financer ses acquisitions




Seize chantiers navals américains ont construit 2 710 Liberty ships entre 1941 et 1945, ce qui en fait le modèle de bateau le plus produit au monde. Le premier chantier ouvert était à Richmond dans la baie de San Francisco, puis à Vancouver (État de Washington) et Vancouver (Colombie Britannique) et ensuite partout, du golfe du Mexique (tel le chantier naval ADDSCO de Mobile en Alabama) jusqu'aux provinces maritimes canadiennes du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse.



Contrairement à une idée reçue, les Liberty ships ne sont pas tous des sister-ships. Il a été construit des Liberty ships de différentes tailles. 


L'ingénierie du système assemblage a permis le déploiement d'une multitude de versions différentes d'un même modèle, avec un maximum de simplicité.



 La version nouvelle et améliorée du Liberty ship a été le Victory ship qui a sacrifié la rusticité et la simplicité au profit du confort et de la performance. Le nom de « Liberty ship » a été prononcé, pour la première fois, par l'amiral Emory S. Land lors du Liberty Fleet Day du 27 septembre 19411.


Géraldine Doyle, 17 ans, travaille pour American Broach
& Machine Co. L'agence United Press la prend en photo devant une machine à
emboutir des pièces métalliques. Pour être plus à l’aise, elle porte un bleu de
travail et ses cheveux sont retenus par un bandana.

En 1940, les Anglais proposent aux Américains de construire aux USA, pour leur compte, des cargos bon marché sur un plan britannique de 1939, le projet est nommé Ocean. le premier sortira en octobre 1941 : l'Ocean Vanguard.




Les Américains ne sont pas "encore" en guerre. Ils souhaitent cependant s'y préparer et aider leurs amis et leurs intérêts économiques. Des bateaux sont nécessaires pour cela. Les études doivent aller vite, à partir des plans anglais, le  nouveau cargo va être nommé EC2 comme Emergency Cargo2


Il sera doté d'un pont principal et d'un entrepont. 

9 chantiers en 1941 produisent 200 cargos. 

Le EC2 devient Liberty ship le jour du "Liberty Fleet Day" , le 27 septembre 1941. Le premier sorti des chantiers est le Patrick Henry.  

C'est l'entrée en guerre des USA et le désastre de Pearl-Harbour qui vont accélérer les choses.

Les méthodes de construction changent, on va appliquer des méthodes jusque là réserver à l'automobile. 



  • Plus question de rivetage, on va souder les plaques de métal.Sur un Liberty il y aura 80 kilomètres de soudure...
  • On va construire les bateaux à la chaîne.
  • Des portions complètes vont être construites à des kilomètres du chantier, seront transportées et assemblées.
  • Les chantiers ne font que recevoir et assembler sur place les différents éléments.
  • Les outils sont dans des ceintures à portée de mains, des râteliers et des herses sur les quais d'armement sont à proximité distribuant les fluides avec des couleurs différentes.





Il faudra un peu plus d'un mois pour assembler le bateau. 


Des rivalités naissent entre chantiers, qui ira le plus vite? Des malfaçons apparaissent, des soudures sont mauvaises qui engendrent des accidents, des naufrages.


Il va être décider de construire un Liberty le plus rapidement possible afin que le temps de construction ne puisse être égalée. C'est la coque 440 au chantier n° 2 de Richmond près Oakland (San Francisco) qui est choisie pour cet exploit. 


Le 8 novembre 1942 à minuit et une minute le montage du Robert E. Peary commence. A la fin de la première journée, la coque a pris forme. la quatrième jour on installe le château et la dunette. 



Le chronomètre marque quatre jours, quinze heures et vingt-neuf minutes...
Trois jours après le Robert E. Peary prend la mer...




De nouveaux chantiers sont créés, il seront 18 à la fin de la guerre côté Atlantique et côté Pacifique. 

La production sera de 2710 bateaux soit 2 par jour de guerre.




La formation des équipages est simplifiée au maximum, on forme le personnel que dans sa spécialité. La formation est simple et concrète pour du personnel qui n'a pas le pied marin : la TWI (Training within Industry) permet sans initiative, avec efficacité les tâches courantes et simples : mouillage, navigation sous la responsabilité d'un commodore embarqué sur les navires d'escorte, utilisation du radar de veille, transmissions.


Et comme tous les Liberty se ressemblent on peut passer aisément de l'un à l'autre.





















sources

Jean-Yves Brouard Les Liberty ships Glénat 1993

Jean-François Pahun Les Liberty ships 1- L'Epopée 2- Jusqu'au bout des mers

http://www.mariners-l.co.uk/LibIndex.html

Bibliothèque du Congrès Washington

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