Paris salon philatélique de Printemps
Peu de gens le savent mais je suis un enfant de la butte, du 18e arrondissement. Mes premières promenades en poussette avec ma mère ou ma grand-mère furent l'escalade de la butte et le jardin Saint-Pierre sous la basilique du Sacré-Coeur. C'est la raison pour laquelle cette vignette me tient à coeur. JMB
C’est la deuxième vignette que je réalise pour le Salon Philatélique de printemps, après celle de Belfort, l’année dernière. Le salon se tiendra à Paris cette année, avec pour thème Montmartre. Sur ce format de 80 x 30 mm, sont représentés en fresque trois lieux emblématiques de la butte :
- + Le Moulin de la galette, construit en 1622. Plus tard il sera transformé en guinguette et doit son nom aux galettes que l’on dégustait en dansant la polka.
- + La Place du Tertre, centre de l’ancien village de Montmartre, puis au début du XXème siècle, elle devient le lieu d’art moderne!
- + Le Sacré Cœur, dont la première pierre de marbre rose est posée en 1875, après des mois pour consolider les fondations, elle est achevée en 1923. Florence Gendre
Je me suis constitué une petite collection de cartes postales de la butte que je vous fais partager aujourd'hui.
Sur la butte de Montmartre, on dénombrait environ une quinzaine de moulins en activité, dont seuls deux subsistent encore aujourd’hui !
Montmartre est resté longtemps un village rural, organisé autour de son ancienne Abbaye et peuplé de paysans, d’artisans et de meuniers.
Aux 17e et 18e siècles, de nombreux moulins dressaient leurs ailes sur la Butte. Les quinze moulins officiellement reconnus avaient presque tous été érigés sur la ligne de crête.
Ces moulins ne servaient pas uniquement à moudre le blé, mais servaient aussi à presser les vendanges ou concasser les matériaux nécessaires aux manufactures. Ils représentaient aussi un but de promenade dominicale pour les Parisiens.
- Moulin du Palais – 1591 ; puis Moulin-Vieux-du-Palais – 1622
- Moulin de la Vieille-Tour – 1623
- Moulin de la Lancette – 1630
- Moulin du Palais – 1640
- Moulin de la Petite-Tour – 1647
- Moulin de-la-Fontaine-Saint-Denis – 1724
- Moulin-des-Près – 1725
- Moulin-Neuf – 1741
- Moulin de la Grande-Tour – XVIIIe
- Moulin du Palais – 1622 ; Moulin Bout-à-Fin – 1640 ; Moulin Blute-Fin – 1795
- Moulin des Brouillards ou Moulin-à-vin – XVIIe
- Moulin Chapon – 1717 ; puis Moulin Radet – 1667 et transferé en 1834.
- Moulin de la Turlure – 1770
- Moulin Radet – 1834
Aujourd’hui il n’en subsiste que deux : Le Radet et le Blute-Fin, ce dernier tirant son nom du verbe « bluter » synonyme de tamiser.
Les moulins formaient avec les jardins et la ferme, le célèbre ensemble du Moulin de la Galette, connu pour son bal populaire immortalisé par Renoir.
Depuis la nuit des temps, Montmartre a été un lieu de culte : les Druides gaulois, les Romains avec les temples dédiés à Mars et Mercure, l’Église Saint-Pierre, la plus ancienne de Paris, reconstruite près de l’Abbaye Royale de Montmartre au XIIè siècle par le roi Louis VI et sa femme Adélaïde de Savoie… Enfin, le Sacré-Cœur, érigé à la fin du XIXè siècle.
La chapelle primitive construite sur la Butte en l’honneur de saint Denis tombait en ruine au IXe siècle. Elle fut reconstruite à cette époque, la colline de Montmartre étant un lieu de pèlerinage extrêmement fréquenté. Outre saint Denis, on y vénérait les ossements d’un grand nombre de chrétiens anonymes martyrisés au cours des persécutions et qui ont contribué à faire appeler la colline : « mont des Martyrs » (Montmartre).
1870, la guerre éclate entre la France et l’Allemagne.
Le Concile qui se tenait au Vatican est interrompu et le pape, qui n’est plus protégé par les troupes françaises, se considère prisonnier dans la cité du Vatican ! En France, c’est la défaite militaire et l’occupation d’une partie du pays par les troupes allemandes.
La démarche de Messieurs Alexandre Legentil et Hubert Rohault de Fleury est spirituelle. Ils font vœu de construire une Eglise consacrée au Cœur du Christ « en réparation » (c’est-à-dire en pénitence pour les infidélités et les péchés commis) car pour eux, les malheurs de la France proviennent de causes spirituelles plutôt que politiques.
Fin 1872 : Le Cardinal Guibert, archevêque de Paris, approuve ce vœu et choisit Montmartre.
« En présence des malheurs qui désolent la France et des malheurs plus grands peut-être qui la menacent encore.
En présence des attentats sacrilèges commis à Rome contre les droits de l’Eglise et du Saint Siège, et contre la personne sacrée du vicaire de Jésus Christ.
Nous nous humilions devant Dieu, et réunissant dans notre amour l’Eglise et notre patrie, nous reconnaissons que nous avons été coupables et justement châtiés.
Et pour faire amende honorable de nos péchés et obtenir de l’infinie miséricorde du Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus Christ le pardon de nos fautes, ainsi que les secours extraordinaires qui peuvent seuls délivrer le Souverain Pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France nous promettons de contribuer à l’érection, à Paris, d’un sanctuaire dédié au Sacré Cœur de Jésus. »
Au Lapin Agile est un cabaret de Paris situé sur la butte Montmartre au 22 de la rue des Saules dans le XVIIIe arrondissement. Établi dans la seconde moitié du xixe siècle, racheté par Aristide Bruant en 1913, il fut l'un des lieux de rencontre privilégiés de la bohème artistique du début du xxe siècle, de Max Jacob à Pablo Picasso en passant par Roland Dorgelès, Francis Carco, Blaise Cendrars ou Pierre Mac Orlan, puis par la suite dans les années 1940-50 il fut fréquenté notamment par Jean-Roger Caussimon et François Billetdoux.
C'est dans la partie haute de Montmartre qu'est construit en 1795 le bâtiment de ce qui abritera le Lapin Agile, qui devient, aux alentours de 1860, une auberge de rouliers baptisée Au Rendez-vous des voleurs.
À partir de 1869, il prend le nom de Cabaret des Assassins, parce que sont accrochées au mur des gravures représentant des assassins célèbres, de Ravaillac à Troppmann.
Entre 1879 et 1880, le propriétaire de l'époque confie au caricaturiste André Gill, familier des lieux, la confection d'une enseigne ; celui-ci peint un lapin vêtu d'une redingote verte et d'une écharpe rouge s'échappant de la marmite qui lui était destinée : le cabaret devient alors connu sous le nom Au Lapin à Gill, bientôt transformé en Lapin Agile. Le lapin de l'enseigne serait en fait un autoportrait transposé du caricaturiste, qui avait participé à la Commune (il faisait partie de la Commission des artistes), mais avait réussi à échapper à la répression qui avait suivi
Cette ancienne place publique ouverte en 1635 a été fréquentée, de la fin du 18è siècle au début de la Première Guerre mondiale, par toute la bohème montmartroise : peintres, chansonniers et poètes …
Aujourd’hui de nombreux peintres et croqueurs de « portraits-minutes » accueillent tout au long de l’année les visiteurs sur le terre-plein central. Ce « carré aux artistes » est divisé en 149 emplacements de 1m² chacun et permet à deux peintres de se relayer.
Montmartre et la guerre de 1870
Nadar constitue de son propre chef la « Compagnie des Aérostiers Militaires » avec des bénévoles dont Camille Legrand (dit « Dartois ») et Claude-Jules Duruof dont le but est la construction de ballons militaires pour les mettre à la disposition du gouvernement. Leur première volonté était d'utiliser des ballons captifs (attachés au sol) pour l'observation des mouvements de l'ennemi. Germain Rampont, directeur général des Postes, se range à l'idée d'organiser des communications avec l'extérieur de Paris. Ils établissent un campement sur la place Saint-Pierre, au pied de la butte Montmartre, où naît la poste aérienne du siège.
Cette première fabrication en série d'aéronefs, marque le début de l'industrie aéronautique. Les trains ne circulant plus, deux ateliers de construction de ballons sont installés dans les gares de chemin de fer réquisitionnées : les frères Godard à la gare d'Austerlitz et Camille Dartois et Gabriel Yon, associés de Nadar, à la gare du Nord. Ils fabriquent des ballons captifs permettant de surveiller l’ennemi, d’établir des relevés des positions et des ballons libres permettant d’acheminer du courrier et des passagers hors de la ville assiégée. Nadar baptise ses ballons : « le George-Sand », « l’Armand-Barbès », « le Louis-Blanc », etc.
(c) Tardi le Cri du peuple |
Et pour les amateurs de bandes dessinées, je conseille de Tardi, le Cri du Peuple...
(c) Tardi le Cri du peuple |
Merci à Jean-Michel Jehan pour l'enveloppe
Sources :
http://www.montmartre-guide.com/histoires_montmartre/la-place-du-tertre/
http://www.sacre-coeur-montmartre.com/francais/histoire-et-visite/article/histoire