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17 avril 2023

Corvette ACONIT Mars 1943 la bataille des convois FNFL sous-marin

corvette ACONIT FNFL La bataille des convois

A bord du Mimosa en Atlantique - Cols Bleus


L'hiver de 1942-1943 en Atlantique Nord connait les conditions météorologiques rencontrées dans cette zone depuis plus de cinquante années : cent seize jours de tempête sur cent quarante jours d'hiver !

La bataille de l’Atlantique, vitale pour l’Angleterre, qui dépend absolument de la mer pour son ravitaillement et ses communications, s’est jouée de 1939 à 1943. 



 inaugure ses premières missions en escortant des convois entre la Grande-Bretagne et l’Irlande (3 septembre-19 octobre). Ce sont ensuite des escortes entre Terre-Neuve et l’Islande du 19 octobre au 18 décembre 1941. Avec ses sisterships Mimosa et Alysse, la corvette se joint au débarquement dans l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon (10-27 décembre) avant de reprendre ses missions d’escorte sur la route difficile entre Terre-Neuve et l’Islande (27 décembre 1941 – 31 janvier 1942). À partir de février 1942, la route s’allonge pour une traversée de l’Atlantique Nord de bout en bout depuis le Canada jusqu’au Royaume-Uni (jusqu’en juillet 1942).

À partir de cette date, la décision est prise de supprimer les escales d’Islande, les convois étant escortés sur la totalité du parcours de Terre-Neuve jusqu’en Angleterre en raison du harcèlement des « U-Boot ».

Pendant l’escorte du convoi ON 77, l’Aconit est amenée à porter secours aux naufragés du pétrolier de 8 000 tonnes Imperial Transport qui vient d’être torpillé. Par suite d’une malencontreuse indisponibilité de l’asdic, le sous-marin attaquant ne peut être poursuivi.

Du 31 mars au 21 mai, l’Aconit poursuit sa tâche auprès des convois HX 183, ON 89 et HX 189.

Du 31 mai au 15 juin, l’Aconit, de conserve avec le Mimosa, assure l’escorte du convoi ONS 100. Ce convoi, qui vient de l’estuaire de la Clyde et se dirige vers le Canada, comporte 36 bâtiments marchands. Il fait route au 266, escorté, outre les deux unités FNFL, par le torpilleur HMS Assiniboine, chef d’escorte, les corvettes britanniques HMS Dianthus et Nasturtium.

Le temps est beau, la mer calme, le vent souffle du sud-est force 2.

La houle se lève le lendemain. Aucun sous-marin n’est en vue. Ce calme sera de courte durée. Repéré dès le 20 mai, puis perdu de vue, le convoi est retrouvé par une meute de huit « loups gris », le 9 juin.

À 2 h 20, nous savons que le Mimosa a été torpillé à environ 5 000 yards de l’Aconit sans qu’aucun navire de l’escorte s’en soit aperçu immédiatement. Il n’y a donc pas eu de réaction.

À 2 h 50, dans la nuit, on entend une forte explosion. C’est le vapeur Partford de 5 000 tonnes qui coule bas.

L’Aconit recueille les survivants. Les réactions du groupe d’escorte apparaissent lentes. Le convoi ne sera pourtant plus inquiété. Les opérations du groupe « Hecht » (nom de la « meute ») contre le convoi ont été interrompues à cause de la mauvaise visibilité.

À 10 h 20, le 13 juin, le feu du cap Race est aperçu. Mission terminée.
Du 12 septembre 1942 au 1er mars 1943  l’Aconit, rattachée au groupe B3, reprend les escortes dans l’Atlantique. En sus des quatre corvettes : Lobélia, Aconit, Renoncule et Roselys, ce groupe comprend :

– un destroyer britannique : HMS Harvester, chef de groupe ;
– un torpilleur polonais : le Garland ;
– deux corvettes britanniques.

Du 5 au 15 mars 1943, l’Aconit (après un séjour en cale sèche du 2 au 5 mars) escorte le convoi HX 228 de Saint-Jean-de-Terre-Neuve jusqu’en Grande-Bretagne en compagnie des autres bâtiments d’escorte du groupe B3, à savoir le destroyer Harvester et son homologue Escapade, le Garland (ORP) et le Burza (polonais), ainsi que les corvettes Narcissus, Renoncule et Roselys.

Il s’agit par conséquent d’un convoi fortement armé qui regroupe 61 bâtiments rangés en 14 colonnes. Le chef d’escorte est le Harvester (Commander A.-A. Tait).

Le 6, le porte-avions d’escorte USS Bogue, accompagné des destroyers anciens USS Belcknap et Badger, rejoint le groupe B3. Le convoi fait route au nord-est.

La menace sous-marine se précise d’autant plus que le 10, un avion du Bogue signale un sous-marin à 10 mille dans le nord du convoi.

Dans la soirée, le transport de munitions Andrea-F.-Luckenbach saute sous l’impact d’une torpille. Un autre navire, le SS Tulurinca est touché, mais se maintient à flot. La Roselys reçoit l’ordre de lui porter assistance.

Le 11 mars est une journée décisive. La meute attaque. Les bâtiments numéros 131 et 23 sont torpillés simultanément de chaque côté du convoi.


Le Harvester a repéré un « U-Boot » en surface, fonce sur lui, l’éperonne et l’oblige à plonger avant de l’attaquer à la grenade. Contraint de faire surface en raison de ses avaries, l’« U-444 » est alors de nouveau grenadé, puis abordé et coulé par l’Aconit. Quatre survivants sont repêchés.

Une troisième attaque de sous-marins a lieu à 3 h 40. Le bâtiment numéro 135 est coulé. La Renoncule largue un chapelet de grenades. Le convoi continue sa route malgré les attaques.

À 8 h 30 le 11, le Harvester, endommagé par l’abordage de la nuit, est désemparé. Il demande du secours à l’Aconit qui le rallie trois heures plus tard. À ce moment-là (11 h 05), l’Aconit entend une explosion sous-marine et aperçoit une colonne de fumée droit devant. Le Harvester signale : « Je suis torpillé ». L’Aconit fait un balayage asdic et attaque à 13 heures avec 23 projectiles de « Hedgehog ».


À 13 h 10, le sous-marin fait surface à tribord arrière de l’Aconit. L’ennemi est immédiatement engagé au canon (« pom-pom ») et la corvette fait route sur lui à toute vitesse, ouvrant le feu avec les « Oerlikon » et le canon de 4 pouces. Le kiosque de l’« U-Boot » est volatilisé. À 13 h 12, l’Aconit cesse de tirer, stoppe et bat en arrière pour essayer d’envoyer sur le sous-marin un équipage de prise. Mais ayant encore un peu d’erre, la corvette aborde l’« U-432 » qui chavire et disparaît. Vingt survivants sont ramassés dont l’officier en second du submersible.

Puis l’Aconit recueille les 29 survivants du Harvester et les rescapés du cargo américain Henry-Wynkoop. Le 12, enfin, l’Aconit rallie le convoi avec le Narcissus. Se détachant vers 15 heures à cause de ses avaries de coque, la corvette FNFL fait route sur Greenock isolément à 15 nœuds, prenant à son bord au passage le médecin du destroyer polonais Burza.

Le 14 mars à 12 h 05, l’Aconit s’amarre au quai de Greenock, mission accomplie.
Le 2 avril le commandant de l’Aconit, le lieutenant de vaisseau Levasseur, reçoit la croix de la Libération des mains du général de Gaulle et, le 21 avril 1943, la corvette Aconit est citée à l’ordre des Forces Françaises Libres.







 Du 27 juillet, date de sa mise en service, jusqu’à la fin août, l’Aconit effectue des exercices d’entraînement à Tobermory.


La tactique organisée dès le début par les Alliés fut celle des convois, les navires marchands étant toujours escortés par des bâtiments de guerre ou des cargos armés. Les Anglais mettent en chantier 100 corvettes, font passer le nombre de leurs chalutiers armés de 300 à 600 et obtiennent des États-Unis la cession de 50 destroyers de type ancien. 

De plus, ils perfectionnèrent leur « asdic » dont ils équipent 800 nouveaux bâtiments, accroissant la portée de leurs armes de jet, les hedjehogs qui firent leur apparition en 1941. En juillet  les USA commencent la construction de 100 destroyers d’escorte (les DE) pour la Grande-Bretagne.

C’est au cours de cette période, de mars à décembre 1941, que les FNFL reçoivent les trois premières corvettes cédées par la Royal Navy.


Les corvettes FNFL.

Elles sont d'abord organisées en deux divisions

Première division Mimosa, Alysse, Aconit  est à demeure, rattachée aux forces d’escorte de Terre-Neuve.

Deuxième division Roselys, Renoncule, Lobélia fait partie des forces d’escorte des convois Royaume-Uni Islande.


Après la perte de l'Alysse et du Mimosa, une réorganisation eu lieu en novembre 1942

Première division : Roselys, Renoncule, Lobélia, Aconit.

Deuxième division : Commandant Détroyat, Commandant Drogou, Commandant D'Estienne d'Orve.

Ils étaient faiblement armés un canon de 102 mm, des grenadeurs, des mitrailleuses, un appareil asdic dont les performances étaient encore assez modestes.

Le précieux radar ne sera installé qu'en 1942. Nouveauté spectaculaire fin 1942 mise en place du hedgedog (hérisson) lanceur d'une douzaine de petites grenades d'une efficacité redoutable.

Les corvettes françaises sont toutes rattachées au Western Approach Command à Greenock, en Écosse. Cette base, créée de toutes pièces, leur sera d’un grand secours pour les relèves, entraînement des équipages, le ravitaillement, les réparations, pendant de très courtes escales de 8 à 10 jours, pour des escortes de convois qui dureront un à deux mois.

Durant cette période de la guerre, en Atlantique, plus de cent vingt sous-marins allemands sont chaque jour à la mer, dangereusement à l'affût : la tactique des meutes de vingt à trente sous-marins est maintenant rodée et se révèle terriblement efficace. 








L’Aconit

Sources

 Cols bleus n° 1775 du 29-10-1983


https://www.colsbleus.fr/fr/node/1224 


https://www.france-libre.net/corvettes-ffl-atlantique-nord/


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