Marion Dufresne OBS Austral 2017
Le projet OHA-SIS-BIO (Observatoire HydroAcoustique de la SISmicité et de la BIOdiversité), soumis en 2008, prévoyait le déploiement d'un réseau d'hydrophones autonomes dédié à la surveillance acoustique long terme (3 ans ou plus) dans l'océan Indien austral, profitant des voyages annuels du NO Marion Dufresne vers les bases australes de cette région.
Le Marion Dufresne de retour à Maurice le 10 février 2017 puis à la Réunion à la même date.
Timbre de Maurice annulé à l'île de la Réunion le 13-2-2017
mais datée du MD à La Réunion le 10 février 2017
L'océan est l'un des deux principaux réservoirs, ou puits, de carbone de la planète. Depuis une centaine d'années, il a absorbé environ la moitié des émissions anthropiques de CO2, dont une grande part est stockée dans les eaux froides de l'océan Austral, ce qui limite en partie l'accroissement de l'effet de serre. Mais si le climat change dans les prochaines décennies, l'océan pourra-t-il continuer ainsi à réguler une partie du CO2 anthropique ?
D'ores et déjà, et ce malgré les incertitudes numériques sur les bilans nets de carbone, les prédictions des modèles couplés océan-atmosphère indiquent que l'océan Austral devrait être particulièrement sensible à l'accroissement de l'effet de serre, avec des changements notables à l'horizon 2050-2100 dans ses structures thermiques, sa circulation et son activité biologique, conduisant à une répartition différente des sources et puits de CO2 aux hautes latitudes avec des répercutions sur les niveaux de CO2 atmosphérique. Grâce aux réseaux d'observations atmosphériques et océaniques internationaux (dont OISO), on constate déjà que le puits de CO2 dans l'océan Austral diminue depuis une vingtaine d'années (communiqué de presse, 24 mai 2007). Des simulations de modèles couplés climat-carbone suggèrent que l’accroissement des concentrations atmosphériques des gaz à effet de serre (dont le CO2) et la diminution des concentrations d’ozone stratosphérique participent, ensemble, à une accélération des régimes de vent dans les hautes latitudes, laquelle, en induisant un brassage des eaux, conduit à un apport de CO2 des eaux profondes aux eaux de surface et in fine à une diminution des flux air-mer de CO2 (communiqués de presse, 13 février 2009 et 21 juin 2009).
Labellisé Service d'Observation INSU en juillet 1997, le programme OISO a pour objectif général de réaliser, via des observations océaniques et atmosphériques, une étude détaillée du cycle du CO2 océanique et de son évolution dans le temps, dans la région sud-ouest de l'océan Indien et notamment dans sa partie australe qui est très peu documentée et loin d'être correctement représentée par les modèles globaux du cycle du carbone océanique.
Ce programme d'observations vise notamment à :
mieux identifier et quantifier les variations des sources et puits de CO2 océaniques ;
comprendre comment les échanges air-mer de CO2 varient d'une saison et d'une année à l'autre ;
estimer l'évolution de ces échanges en réponse à des changements climatiques ;
identifier le carbone anthropique dans l'océan et son évolution.