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23 novembre 2023

Torpilleur d'escadre Aventurier Forges et Chantiers Gironde Lormont Bordeaux

 Forges et  Chantiers Gironde Lormont Bordeaux Torpilleur d'escadre Aventurier 









FORGES ET CHANTIERS de la Gironde

Le port de Bordeaux, désert pendant les affreuses années de l’occupation, reprend son animation d’avant guerre. Les Allemands en fuite n'eurent pas le temps d accomplir dans les installations portuaires les démolitions quils avaient projetées — sans compter que la Résistance veillait. Mais dans les chenaux de la Garonne, ils créèrent un embouteillage si grave que, pendant de longs mois, la navigation fut interdite. 

Maintenant les navires de 9 m. 50 de tirant d’eau peuvent accoster aux quais de la ville et Bordeaux est déjà bien engagé sur la dure et laborieuse route de sa féconde renaissance. Parmi les entreprises dont l’activité est un des éléments principaux de cet essor, il faut citer aux tout premiers rangs les Forges et Chantiers de la Gironde , dont le nom est si intimement lié aux progrès de nos constructions navales tant dans le domaine militaire que dans le domaine commercial. 








Sous l’active impulsion de son directeur. M. Villepelet — ancien ingénieur du Génie Maritime, avec qui tant de commandants ont travaillé lors de l’armement ou de la réparation de leurs bâtiments — les Forges et Chantiers de la Gironde contribuent efficacement à la reconstruction de notre flotte, et, dans la capitale des vins, forment depuis un demi-siècle, un remarquable centre industriel. 

L’établissement, fondé en 1882, emploie normalement deux mille ouvriers et employés et occupe à Bordeaux une très favorable situation géographique, sur la rive droite de la Garonne, à trois kilomètres en aval du pont de pierre. 




Le chantier, qui couvre une superficie de 250.000 mètres carrés, dont le quart est couvert, possède une puissante infra-structure caractérisée par quatre cales de maçonnerie, dont la plus grande a 185 mètres de long, un bassin de radoub de 203 mètres, toute une gamme d’engins de manutention de 5 à 250 tonnes, et des ateliers de constructions navales capables d’assurer l’usinage de 20.000 tonnes de tôleries par an. 



L’atelier de chaudronnerie permet la construction des chaudières les plus puissantes qui existent. Il dispose de machines à cintrer, de riveuses, et d’un four à recuire de 9 m. 50 de long. C’est dans cet atelier qu’ont été construits, en particulier, les appareils évaporatoires du croiseur « Gloire », du mouilleur de mines « Pluton », et de six contre-torpilleurs et torpilleurs. Les appareils moteurs peuvent être construits, soit, pour ce qui concerne les machines alternatives, dans l’atelier de mécanique générale de huit mille mètres carrés de surface couverte muni d’un important outillage spécialisé (c’est l’atelier de mécanique le plus considérable de toute la région sud-ouest de la France) soit, pour les turbines ou moteurs Diesel, dans les ateliers de MM. Schneider et Cie, au Creusot. En effet, grâce aux liens qui les unissent à ces derniers ateliers, les Forges et Chantiers de la Gironde sont en mesure d’assurer la conception de la construction de tous les matériels navals complets. L’activité des Chantiers a été particulièrement intense entre les deux guerres. 
Ils ont, en effet, construit, pour la marine militaire : 1 croiseur : la « Gloire », 1 transport d’aviation : le « Commandant-Teste », 8 torpilleurs : « Tramontane », « Trombe », « Typhon », « Alcyon », « Bordelais », « Epée », « Lansquenet », « Aventurier ». 5 avisos : « Remiremont », * Revigny », « Bougainville », « Rigault-de-Genouilly », Beautemps-Beaupré », 3 sous-marins : « Maurice-Callot », « Thetis », « Doris », et pour la marine marchande : 2 paquebots : « D’Artagnan », « Chenonceaux », 3 cargos : « Bûcheron », « Maçon », « Indochinois », 3 pétroliers : « Monique », « Melpomène », « Ministro-Frers », 12 convoyeurs et 6 navires auxiliaires. 


 Pendant l'occupation, le chantier a été placé sous le contrôle de la marine allemande. Il s'est trouvé dans la tragique situation de tant d’entreprises, c’est-à-dire qu’il fallait éviter à la fois et de licencier trop d’ouvriers et de travailler pour l’ennemi. Il a réussi à « tourner » au rythme le plus lent permis par la police et la nervosité de l’occupant. Non sans de nombreuses alertes, d’ailleurs, car le chantier a été menacé a plusieurs reprises de réquisition. L'ennemi avait décidé de poursuivre à son profit la construction du torpilleur « Opiniâtre ». Mais, en 1943, il fut obligé de le détruire sur cale, parce qu’il avait perdu tout espoir de le faire terminer par le chantier. En fait, les seules constructions trouvées achevées pendant l’occupation, furent celles de trois remorqueurs de 300 C.V. Et ces remorqueurs sont restés en France. A la Libération, les Chantiers de la Gironde se sont vus, en ce qui concerne les dommages de guerre, dans une situation assez favorable. Ils n’ont subi aucun bombardement direct, et s’ils ont souffert de dégâts étendus au cours des divers bombardements de Bordeaux ou par suite des destructions de navires opérées par l’ennemi, ces dégâts n’ont en rien affecté la capacité de production. , Mais l’approvisionnement tardif en. matières premières, en tôles en. particulier, n’a pas permis le démarrage immédiat des constructions neuves. 


Le travail, par ailleurs, ne manquait pas, et les Chantiers ont actuellement en cours d’exécution : 1 aviso colonial : le « Commandant-Ducuing », 2 cargos longs courriers de 9.000 tonnes de port en lourd : « Cavelier- de la Salle », « D’Iberville ». 2 cargos longs courriers de 8.300 tonnes de port en lourd : « Valparaiso », « Equateur », 4 «rmorqueurs de 500 chevaux. Le premier cargo. le « Cavelier- de-la-Salle », sera lancé en février 1948. En outre ,le Chantier est chargé de la réfection complète du cargo ex-allemand « Dresden. », sabordé à la Libération et qu’il a renfloué. En même, temps, les Chantiers poursuivent un vaste travail de modernisation et d’extension. L'industrie de la construction navale est, en effet, en pleine période de transformation consécutive aux progrès nouveaux de l’emploi de la soudure et de la préfabrication de très gros éléments. Ün peut citer, parmi les travaux projetés ou en cours d’exécution : — Gréement des cales en puissants engins de levage, — Installation de marbres de préfabrication (1.500 mètres carrés). — Remaniement de l’atelier de tôlerie. — Montage d’une centrale d’acétylène. — Vaste extension des moyens de soudure. — Installations destinées à améliorer les conditions de travail et d’hygiène du personnel, etc. L’ensemble de ce programme sera réalisé en plusieurs étapes et n’apportera ainsi dans l’exploitation aucune. perturbation grave. 

Cdt M. FERRIÈRE.

08 mai 2023

Torpilleur d'escadre Aventurier guerre 1914 1918 torpilleur Argentine Nantes chantiers Bretagne

Torpilleur d'escadre Aventurier



L'année 1906 connait d'importants changements dans le monde de la construction navale à Nantes. Une nouvelle association voit le jour faite de la réunion d'ingénieurs (Rateau et Laubeuf) et d'un chantier naval La Brosse et Fouché. Les Ateliers et Chantiers de Bretagne sont nés.

Journal de la Manche 22 février 1911


En 1909, l'Argentine commande des torpilleurs à la Grande-Bretagne et à la France. Quatre seront à construire par ACB (Salta, Rioja, San Juan et Mendoza). 


 les essais commencés en 1912 sont décevants. La vitesse de 32 nœuds est atteinte aux essais dans des conditions très éloignées de la réalité opérationnelle.
L'argentine tergiverse, tarde à officialiser la réception et à payer.


3 Août 1914, la Première Guerre mondiale éclate  et la Marine manque de moyens, la France réquisitionne les navires qu’elle rebaptise après avoir indemnisé l’Argentine. Ils deviennent la classe Aventurier et s’en vont au feu dès les premiers mois de la guerre.



Ils sont inscrits sur la Liste des bâtiments de guerre français en Août 1914 (J.O. 17 août 1914, p. 7.478), ayant Toulon pour port comptable (J.O. 27 septembre 1914, p. 8.063).

L'aventurier est  administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre :

— du 2 août 1914 au 16 septembre 1916 ;
— du 24 mai 1917 au 26 février 1918 ;
— du 8 août au 26 novembre 1918 ;
— du 20 mai au 24 octobre 1919, date de cessation des hostilités.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 725.].

Il est ensuite considéré comme bâtiment armé militairement du 30 avril au 31 mai 1921 (Arrêté du 13 juillet 1923 donnant Liste des bâtiments et formations ayant acquis des bénéfices de campagne du 24 octobre 1919 au 1er janvier 1923 : Bull. off. Marine 1923, n° 23, p. 78 et 79).



Engagés en mer du nord, l'Intrépide et l'Aventurier vont être engagés contre des objectifs terrestres tirant de 200 à 300 obus faisant souffrir l'artillerie

L’Aventurier et l’Intrépide resteront jusqu’en 1917 au large des Flandres et affrontent de manière sporadique la marine allemande.

Sources

BNF GALLICA
Mémoires des Hommes
L'Ouest-eclair


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