EV Blétry Nord Caper Jauréguiberry Port-Saïd Escadre du Levant
Nous reprenons avec le deuxième courrier écrit depuis Port-Saïd par l'EV Blétry qui doit rejoindre le Jauréguiberry. Ces lettres sont écrites sur du papier à lettre du paquebot Athos. Elles nous permettront de découvrir le Nord Vaper et le Barsac torpillé devant Le Havre.
Athos le 4 nov 1916
" Ma chère maman,
me voila à quelques heures de Port-Saïd où nous serons arrivés sans incident. Ce matin cependant grand émoi comme je prenais un cocktail avec le major anglais devenu mon ami malgré nos efforts...
Quant à l'alerte dont le te parlais elle a été provoquée par la formation à l'avant de notre route d'un tourbillon d'air qui a fait croire à un sous-marin. Je me suis efforcé d'ouvrir les yeux de tous les yeux affolés mais je crois m'être crée de cette façon de nombreuses antipathies car toutes ces personnes qui ne demandaient alors qu'à être rassurées veulent absolument à l'heure présente avoir échappé à un grand danger."
Le 10 novembre 1916
Mon cher papa,
je triomphe littéralement. Ce que j'avais espéré et souhaité vient de se produire encore plus tôt que je ne l'avais cru.
J'embarque aujourd'hui, enfin, sur le Nord-Caper celui-là même qui se distingua l'an passé en remplacement d'un enseigne sur ce chalutier les fonctions de second et surtout je vais naviguer et faire des choses intéressantes."
"Il est cinq heures du matin et je fais en ce moment mon dernier quart sur le Jauré. (Jauréguiberry)
L'idée d'avoir encore à déménager puis à emménager me chiffonne bien un peu mais on a rien sans peine.... Le courrier postal part ce soir ou demain...
Je suis descendu deux fois à terre depuis mon arrivée ici. La première pour aller faire la traditionnelle promenade de la plage et de la jetée (elle ne vaut pas celle d'Arcachon); la deuxième pour assister à une représentation cinématographique.
"Hier au soir deux jeunes midships nous ont amené à bord pour prendre le thé, deux jeunes filles (les deux soeurs) indigènes du cru. L'une d'elles très exubérante et assez gentille mais d'une voie de crécelle désagréable au possible, la seconde beaucoup plus calme mais aussi bien moins partagé par la nature que sa jeune soeur. Evidemment tout le monde flirtait plus ou moins avec la première, moi j'ai donc choisi la seconde pour tâcher d'en tirer quelque chose
Le Nord Caper
Le nord Caper est un chalutier construit à Dunkerque pour le compte de la Société des Pêcheries du Golfe de Gascogne de J. Duvergier, sous le nom de NORD CAPER.
Il va être réquisitionné le 11 décembre 1914 jusqu'au 22 avril 1919. Réquisitionné à Boulogne, il est affecté comme arraisonneur à Calais puis envoyé en octobre 1915 à la division des chalutiers de la mer Egée à Milo.
" Mobilisé en août 1914, il fit d'abord le métier obscur d'arraisonneur devant le port de Calais. Les Boulonnais de son équipage grognaient dur. Vraiment, il fallait que la marine de France fût bien riche pour charger de cette besogne peu reluisante un bateau comme celui-là. Et, pleins de mépris, ils regardaient l'infime pétoire de 47 millimètres qui avait poussé sur le gaillard d'avant. Pour se consoler, ils mettaient un petit chalut à la traîne et vendaient le poisson. On leur disait bien qu'un beau jour ils ramasseraient une mine dans leur filet. Ils n'en avaient cure et répondaient, en riant bien haut, qu'ils la vendraient aux soldats anglais, comme souvenir...
En fait, ils étaient profondément écœurés de leur métier de factionnaire... Si au moins c'eût été devant Boulogne..."
Le 07 novembre 1915 il capture à l'abordage les 43 hommes de l’équipage d’une goélette turque près de la pointe sud de la Crète (LV Lacombe) puis le 28 novembre 1915 prend en remorque le Cassini après un abordage.
Dans tout le secteur français, la patrouille fut menée par nos croiseurs, torpilleurs et, surtout, chalutiers. Ceux-ci y écrivirent les plus belles pages de leur histoire et accomplirent maintes actions d'éclat, parfois à la manière des corsaires du grand siècle. Tel fut le cas du du petit chalutier Nord-Caper, monté par 10 hommes sous les ordres du lieutenant de vaisseau Lacombe, qui s'empara à l'abordage d'une goélette turque transportant 11 officiers et 50 hommes de troupes régulières en Tripolitaine.
La lutte fut épique entre nos matelots bondissant pieds nus, sans autres armes que quelques revolvers, leurs couteaux, des barres de bois, des massues improvisées, et l'équipage de la goélette renforcé par ses passagers.. Surpris par l"attaque, épouvantés par l'audace de ces démons, par l'accostage brutal du Nord-Caper dont le commandant fit tirer à bout portant la pièce de 47 millimètres, en mugissant dans son porte-voix l'ordre de se rendre, les ennemis mirent bas les armes après une courte résistance.
C'est ainsi qu'Ahmed-pacha, colonel professeur à l'école militaire de Constantinople; Loufty-bey, capitaine d'infanterie, 8 lieutenants ou sous-lieutenants et une demi-compagnie de réguliers turcs se rendirent à deux officiers et 10 matelots français. Surcouf lui-même n'aurait pas désavoué un pareil exploit.
Le 04 janvier 1917 il recueille avec le Cordouan les 500 rescapés du cuirassé russe Peresviet qui vient de sauter sur une mine à 10 milles du phare en quittant Port-Saïd. 200 autres passagers sont sauvés par des patrouilleurs anglais, il y a une centaine de disparus
Sources :
Ecole Navale
C'est ainsi qu'Ahmed-pacha, colonel professeur à l'école militaire de Constantinople; Loufty-bey, capitaine d'infanterie, 8 lieutenants ou sous-lieutenants et une demi-compagnie de réguliers turcs se rendirent à deux officiers et 10 matelots français. Surcouf lui-même n'aurait pas désavoué un pareil exploit.
Le 04 janvier 1917 il recueille avec le Cordouan les 500 rescapés du cuirassé russe Peresviet qui vient de sauter sur une mine à 10 milles du phare en quittant Port-Saïd. 200 autres passagers sont sauvés par des patrouilleurs anglais, il y a une centaine de disparus
"J'aurai donc passé ici six jours très exactement. J'y avais retrouvé quelques camarades et au pis aller je ne m'y serais ennuyé que relativement mais combien j'aimais mieux la solution élégante qui vient d'être prise en ma faveur. Je m'étais déjà mis au courant du service artillerie qui est assez intéressant malgré que le bâtiment soit ancien..."
Le 11 janvier 1918, alors affecté à l' A.M.B.C. de BREST, il disparaît en mer avec le vapeur "BARSAC" torpillé par le sous-marin allemand UB80.
Jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal de Bordeaux le 24 juin 1919 et transcrit dans les registres d'état civil d'Arcachon le 10 octobre 1919.
MORT POUR LA FRANCE EN OPÉRATIONS
Circonstances du décès
Vapeur Barsac : EV1 Blétry (Cdt de la 13ème Équipe spéciale)
Pour lutter contre les sous-marins allemands, la Marine française créa fin 1916 des bateaux-pièges en organisant l'embarquement inopiné et secret sur des navires de commerce d'équipes spéciales de canonniers, supérieurement entraînés, armant quatre pièces de 75 mm installées et camouflées à bord après appareillage et placées sous le commandement d'un enseigne de vaisseau également chargé de commander le navire en cas d'attaque.
L'enseigne de vaisseau Blétry était le chef de l'équipe spéciale n° 13 à bord du vapeur Barsac, bâtiment piège affrété par la société Le Nickel. Le 11 Janvier 1918 à 18 h 35, par nuit noire, il se trouvait en navigation isolée, dans les parages du Havre lorsqu'il fut torpillé par un navire ennemi qui ne fut pas détecté. La torpille l'atteignit à bâbord arrière à la hauteur de la cale n° 3, et le navire coula en quelques minutes.
Jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal de Bordeaux le 24 juin 1919 et transcrit dans les registres d'état civil d'Arcachon le 10 octobre 1919.
MORT POUR LA FRANCE EN OPÉRATIONS
Circonstances du décès
Vapeur Barsac : EV1 Blétry (Cdt de la 13ème Équipe spéciale)
Pour lutter contre les sous-marins allemands, la Marine française créa fin 1916 des bateaux-pièges en organisant l'embarquement inopiné et secret sur des navires de commerce d'équipes spéciales de canonniers, supérieurement entraînés, armant quatre pièces de 75 mm installées et camouflées à bord après appareillage et placées sous le commandement d'un enseigne de vaisseau également chargé de commander le navire en cas d'attaque.
L'enseigne de vaisseau Blétry était le chef de l'équipe spéciale n° 13 à bord du vapeur Barsac, bâtiment piège affrété par la société Le Nickel. Le 11 Janvier 1918 à 18 h 35, par nuit noire, il se trouvait en navigation isolée, dans les parages du Havre lorsqu'il fut torpillé par un navire ennemi qui ne fut pas détecté. La torpille l'atteignit à bâbord arrière à la hauteur de la cale n° 3, et le navire coula en quelques minutes.
Sur un équipage de 47 hommes, 22 (dont l'enseigne de vaisseau Blétry) périrent noyés ou tués par l'explosion. Les rescapés furent recueillis par l'arraisonneur du Havre et divers bâtiments qui se trouvaient sur les lieux.
Un témoignage officiel de satisfaction a été accordé au vapeur Barsac le 6 mars 1918 "... pour les preuves de courageuse endurance et de discipline dont son personnel a fait preuve au cours d'une évacuation très difficile de ce vapeur torpillé le 11 janvier 1918."
Par décision parue au JO du 25 mars 1918, l'enseigne de vaisseau Blétry a reçu la citation suivante à l'ordre du jour de l'Armée :
"Lors du torpillage de son bâtiment, s'est courageusement dévoué au sauvetage de ses hommes jusqu'au dernier moment. A disparu avec le bâtiment, victime de son devoir."
Il a reçu la Croix de guerre le 17 octobre 1918 (à titre posthume).
Par décision parue au JO du 25 mars 1918, l'enseigne de vaisseau Blétry a reçu la citation suivante à l'ordre du jour de l'Armée :
"Lors du torpillage de son bâtiment, s'est courageusement dévoué au sauvetage de ses hommes jusqu'au dernier moment. A disparu avec le bâtiment, victime de son devoir."
Il a reçu la Croix de guerre le 17 octobre 1918 (à titre posthume).
le Jauréguiberry
En janvier 1916 il est affecté à la défense du canal de Suez. Il est à Ismaïlia puis à Port Saïd. 15 avril 1916 : il figure à l’effectif de l’Armée Navale, division de Syrie, CA de Spitz commandant de division sur le Pothuau.
Ecole Navale
Messageries Maritimes
Cols bleus
Worms
Encyclopédie site:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire