11 décembre 2020

Le Patrouilleur Le Malin aux Glorieuse

Le Malin aux Glorieuses  1-12-2020

Sénat
Sur les Îles Éparses, à la suite d'un déplacement du groupe d'études sur les Terres australes et antarctiques françaises

Rapport d'information n° 664 (2019-2020) de M. Christophe-André FRASSA, fait au nom de la commission des lois, déposé le 22 juillet 2020

Inhabitées, les îles Éparses sont situées dans le canal du Mozambique (le long couloir entre le continent africain et la côte ouest de Madagascar) pour quatre d'entre elles - Juan de Nova, Europa, Bassas da India, les Glorieuses - tandis que Tromelin se trouve au nord de La Réunion. C'est à la fin du XVIIIème siècle, très précisément en 1776, que la France revendique ces îles pour la première fois. La souveraineté française est totale sur l'ensemble des îles Éparses en 1897.

Source : Jérôme Bignon

Très peu connues du grand public, elles sont administrées par la France depuis plus d'un siècle, et sont aujourd'hui intégrées au sein des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Ces dernières sont des territoires d'outre-mer depuis 1955 dotés d'une autonomie administrative et financière.


Les îles Éparses représentent un enjeu de souveraineté, ce qui explique que les Comores, Madagascar et Maurice revendiquent régulièrement ces territoires. À cet égard, la légitimité de la souveraineté française est régulièrement menacée, en particulier par la République de Madagascar comme ce fut le cas lors de la dernière Assemblée générale de l'ONU. En effet, depuis la découverte des richesses hydrocarbures que ces îles abritent, Madagascar exige que les îles Éparses lui soient rendues, alors qu'elles ont été conservées par la France après l'indépendance du pays en 1960. Les enjeux sont majeurs puisque le potentiel économique et géopolitique de ces îles est important : grâce à la zone économique exclusive (ZEE) dont dispose la France dans le canal du Mozambique, elle est présente sur l'une des voies maritimes les plus stratégiques du monde. De plus, l'exploitation exclusive des hydrocarbures représente un vrai potentiel économique dont la France pourra disposer sur le long terme, pouvant la hisser dans les premiers rangs mondiaux.


Le fait qu'elles n'ont jamais été perturbées par le développement des activités humaines (pêche côtière, urbanisation, pollution qui en découle, etc.) en a fait des sites de référence où l'état de naturalité, par exemple à Europa, est unique en son genre. Jusqu'à très récemment, les îles Éparses n'ont été soumises qu'à des pressions climatiques d'origine naturelle (acidification des océans, variations du climat, etc.) ou des événements cycloniques, ce qui leur confère un état de conservation unique dans l'océan Indien.


Source : Jérôme Bignon

À l'heure où les impacts du changement climatique se font déjà sentir et préoccupent scientifiques, citoyens et pouvoirs publics, ces territoires vierges offrent un véritable aperçu d'une nature quasiment intacte, qui permettent d'établir des comparaisons avec des écosystèmes fortement anthropisés et ainsi mieux évaluer et anticiper les conséquences de l'activité humaine sur la biodiversité.

À l'échelle régionale (sud-est de l'océan Indien), les îles Éparses ont une importance majeure car elles constituent des « hot spots » et des sources de biodiversité pour les régions avoisinantes fortement occupées par l'homme. C'est dans un but de protection de ce patrimoine naturel parmi les plus diversifiés et complexes au monde que la France maintient une présence continue depuis près d'un demi-siècle.



Le 2ème RPIMa et le DLEM assurent de manière permanente une présence militaire. L'ensemble de ce groupement compte 14 militaires des FAZSOI, relevés tous les 45 à 60 jours environ, ainsi que le gendarme représentant l'administration des TAAF, sur les îles d'Europa, Juan de Nova et Glorieuse.

Les escadrons de transport 50 (ou « ET 50 »), basés sur le détachement aérien 181, assurent les relèves et ravitaillent les détachements militaires. On compte ainsi 9 rotations annuelles pour la mise en place des relèves sur Juan de Nova, Glorieuse et Europa.



L'île de Grande Glorieuse - également appelée Glorieuse - fait partie de l'archipel des Glorieuses, situé à l'entrée du canal du Mozambique et à 250 km de Mayotte. Plate et sablonneuse, d'une forme à peu près circulaire de 2,3 sur 1,7 km, elle est recouverte de cocotiers et de filaos, et enfin ceinturée sur la presque totalité de son pourtour, par une barrière de corail.

L'île, qui est un site de ponte privilégié des tortues vertes, est un centre d'intérêt de biodiversité.

Elle est surveillée par le détachement de légion étrangère de Mayotte (DLEM), qui dispose d'une station météo pour le détachement militaire, d'un abri anticyclonique pour la relève et d'un ancien camp militaire.

Elle dispose du même équipement qu'Europa pour l'alimentation électrique et d'une piste d'atterrissage de 1 300 mètres sur 20 mètres. La capacité de stockage d'eau douce sur l'île atteint 270m3.

En plus des équipements similaires à ceux d'Europa, Glorieuse est dotée de deux embarcations légères pour permettre l'accès et la surveillance de l'îlot du Lys, situé à 10 km au nord-est.


Source : Jérôme Bignon

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