150 ans de l'observation du passage de vénus devant le soleil île Saint-Paul amiral Mouchez 1874
La conjonction de Vénus et du Soleil n'a lieu que deux fois tous les cent treize ans, à huit ans d'intervalle "Un point noir, à peine visible à l'oeil nu, passant lentement sur le Soleil, voilà ce qu'est le phénomène,
150e anniversaire du succès de la mission française à l’île Saint-Paul pour l’observation du transit de Vénus devant le soleil par le capitaine de Vaisseau Ernest Mouchez le 9 décembre 1874
L’année 1874 donna lieu à une importante effervescence dans la communauté scientifique internationale. Un événement, le transit de Vénus devant le Soleil, est prévu le 9 décembre de la même année. Cela fait 105 ans que ce phénomène ne s’est pas produit. Cette observation permet aux scientifiques d’affiner la mesure de la parallaxe solaire et l’accès direct aux distances entre les planètes dans le système solaire. Plusieurs lieux autour du globe présentent des sites d’intérêt pour l’observation de ce phénomène rarissime, dont les îles australes, emplacements de choix pour les scientifiques de l’époque.
Astronome, hydrographe et Contre-Amiral Français, Ernest Amédée Barthélemy Mouchez, est né à Madrid le 24 août 1821 et mort à Wissous le 25 juin 1892. Il a conduit une des expéditions françaises, sur l’île de Saint-Paul, afin d’observer le phénomène astronomique du transit de Vénus devant le Soleil.
« En octobre 1872, Mouchez et l’officier de Marine ingénieur hydrographe Jean-Jacques Anatole Bouquet de la Grye sont mobilisés par Hervé Faye, membre de l’Académie des Sciences, pour recueillir toutes les informations sur les îles australes, établir les plans de voyages, les dates de départ des navires et la logistique nécessaire pour mener à bien les missions. Mouchez est désigné comme responsable de l’une des missions dans les îles australes, pour s’être « fait connaître avantageusement des astronomes par l’exactitude de ses observations de longitude ». L’Académie et les ministères concernés lui confient le 26 mars 1873 la direction de la station de l’île Saint-Paul et le commandement militaire de l’expédition. »
L’équipage est donc constitué de sept officiers scientifiques, auxquels s’ajoutent quatorze marins spécialisés dont le lieutenant de vaisseau Frédéric Turquet de Beauregard, officier aussi versé que lui dans les observations astronomiques, le capitaine Charles Velain, géologue placé par la Sorbonne et Lantz, naturaliste conservateur du musée de Saint-Denis, qui s’associera à cet équipage lors de la dernière étape du voyage avant l’arrivée à Saint-Paul.
L’expédition Française à Saint-Paul emporte des instruments précis pour l’époque et s’inscrit dans le champ de l’innovation et de la modernité par la présence d’appareils photographiques. Malgré le choix audacieux de se positionner sur l’île Saint-Paul et non à Kerguelen, site privilégié par de nombreuses autres expéditions, et les difficultés logistiques et météorologiques rencontrées sur place, l’équipe scientifique réalise 489 clichés photographiques et dessine le halo de Vénus. Le phénomène ayant été observé dans sa totalité avec la précision attendue, les membres de l’expédition ont satisfait aux critères scientifiques et rapportent en France une documentation riche.
La mission Saint-Paul a permis à la France de conforter sa place dans le concert des grandes nations scientifiques, posant les premiers jalons de recherche et d’accroissement des connaissances scientifiques dans les terres australes et antarctiques françaises.BNF GALLICA - Observatoire de Paris - Passage de Vénus sur le soleil du 9 décembre 1874 : missionde l'île Saint-Paul / Ernest Mouchez