01 février 2017

FNFL Sur le perchoir Marine nationale France Libre Amiral Muselier Auboyneau Général de Gaulle

FNFL  Sur le perchoir avec l'amiral Muselier


Londres le 1er juillet 1940


Le vice-amiral Muselier est nommé au commandement des Forces Maritimes Françaises restées libres quelles qu'elles et quel que soit l'endroit où elles se trouvent. Il assure provisoirement le commandement des Forces Aériennes Libres dans les mêmes conditions.
Signé : Charles de Gaulle 




Une des premières décisions de l'amiral Muselier est l'adoption d'un insigne pour les FNFL et FAFL. Il voulait différencier les bâtiments de la France Libre de ceux de Vichy.  

"J'estimais qu'il était   donner à notre mouvement, l'allure d'une croisade et qu'il fallait choisir un emblème que l'on put opposer à la croix gammée".
C'est en pensant à son père qui était lorrain qu'il choisit la croix de Lorraine.

Le 3 juillet il écrit ""Les bâtiments de guerre et de commerce de la marine française libre porteront à la poupe, le pavillon national français et à la proue un pavillon cerné de bleu, orné en son centre de la Croix de Lorraine en rouge. 

Finalement cet emblème sera modifié : croix rouge se détachant sur un losange blanc d'un pavillon tricolore.









Dès 1940, l'effectif des FNFL s'élevait à 400 hommes. Ce sont principalement des marins présents en Grande-Bretagne, quelques marins de l'escadre d'Alexandrie et surtout les 103 marins de l'île de Sein.


Pavillon de la France libre sur la goélette Etoile photo JM Bergougniou
Petit Journal 27/09/1940




Le ralliement est difficile. Dans l'article de presse ci-joint on peut voir la réponse du commandant de l'Aviso colonial Dumont d'Urville à la demande de ralliement de l'amiral Muselier. Le Dumont d'Urville était basé en Nouvelle-Calédonie.


L'amiral Muselier sera déchu de sa nationalité française par un décret du 2 février 1941.







Fin 1940, ils seront 3000 et environ 10 000 en août 1943 date à laquelle ils fusionnent avec les Fort de son succès  Forces Maritimes d'Afrique. 

L'amiral Muselier va entrer en conflit avec le général de Gaulle. Muselier se considérait comme co-fondateur de la France libre  et après l'échec de l'opération de Dakar (septembre 1940) le conflit s'envenime et malgré le ralliement de Saint-Pierre et Miquelon le 24 décembre 1941 grâce à l'action des FNFL, il est démis de son commandement en mars 1942.






























31 janvier 2017

FNFL les Forces Françaises Navales Libres

les Forces Françaises Navales Libres FNFL  le contexte et les événements 



En 1939, la France possède une vraie puissance navale. Sous le commandement de l’amiral Darlan depuis 1937, la Marine nationale a pour mission d'assurer le contact avec les territoires de l’empire colonial, rechercher et détruire les flottes ennemies et mener une guerre de course contre les convois marchands ennemis. 




Elle comprend alors 76 navires de guerre (550 000 tonnes) : 2 cuirassés récents de type Dunkerque (26 500 t), 3 cuirassés de type Provence (23 000 t), 2 autres cuirassés en construction le Richelieu et le Jean-Bart (35 000 t), 18 croiseurs, 32 contre-torpilleurs*, 26 torpilleurs*, 1 porte-hydravions le Commandant-Teste, 1 seul porte-avions le Béarn. Pour assurer sa sécurité, la France entreprend aussi la construction d'une vaste flotte sous-marine. 

Le sous-marin Surcouf*, construit en 1939, est le plus grand du monde (3 000 t). Il peut même embarquer un hydravion ! Grâce à ses ailes repliables, celui-ci est rangé dans un hangar étanche avant la plongée. C’est également le seul sous-marin à être armé d’une artillerie de gros calibre (tourelle double* de 203 mm). 

La Marine française possède 77 sous-marins plus petits, mais techniquement inférieurs aux U-Boot* allemands qui eux disposent de bases d’entraînement en mer Baltique. Malgré tout, la France est en retard dans le domaine de la détection, de la fabrication de torpilles et de l’artillerie. L’aéronautique de marine est insuffisante avec seulement 350 avions et la protection anti-aérienne est embryonnaire.

Le Léopard


En France, dès la déclaration de guerre, le 3 septembre 1939, le quartier général de l’amirauté s’installe à Maintenon. Grâce à l’usage devenu systématique de la radio, il est en relation avec toutes les forces navales et tous les ports. Si l’attentisme prévaut sur terre, la Marine nationale est très active. Il est indispensable de sécuriser les approvisionnements car la France dépend à 75 % de ses importations maritimes. 

Grâce à la mobilisation, les effectifs montent à 160 000 hommes dont 10 000 officiers. Les torpilleurs Sirocco et Simoun coulent à l’éperon des sous-marins allemands : l’un le 20 novembre 1939, l’autre le 23 février 1940.

Le Triomphant


Lorsque le 17 juin 1940, Pétain, le nouveau président du Conseil, annonce que « C’est le cœur serré qu’il faut cesser le combat. », l’armistice devient inévitable. Le gouvernement ne songe pas à livrer la flotte, mais une partie de celle-ci se met néanmoins à l’abri. 



Basé à Saint-Nazaire, le cuirassé Jean-Bart rallie Casablanca. Le Richelieu est évacué de Brest vers Dakar. Le 18 juin, le sous-marin Surcouf s’évade de Brest. Or il est incapable de plonger : il était en révision quand les Allemands se sont emparés de la ville. Sans attendre la fin des réparations, c’est en surface qu’il gagne l’Angleterre. Malheureusement, le 3 juillet, les Anglais s’en emparent de force ; cela coûte la vie à trois officiers français. 



Le 21 juin, le paquebot Massilia quitte le port de Verdon pour l’Algérie, avec à son bord, une trentaine de parlementaires dont quelques anciens ministres (Daladier, George Mandel, Jean Zay, Mendès France). Arrivés à Casablanca, certains sont considérés comme déserteurs et rapatriés ; les autres sont arrêtés. Les conditions de l’armistice (22 juin 1940) sont rudes pour la Marine. L’article 8 exige que la flotte française, bien qu’invaincue, soit désarmée. 



L’amiral Darlan, chef d’état major depuis 1937, joue un rôle essentiel auprès du maréchal Pétain. La Marine nationale, de ce fait, se sent solidaire du gouvernement. Certaines unités cependant échappent à son autorité comme la force X, escadre spécialement formée pour faire face à une intervention de l'Italie en Méditerranée orientale. Basée à Alexandrie, commandée par le contre-amiral Godfroy, elle est en fait sous l’autorité du vice-amiral britannique Cunningham.



A l’appel du 18 juin 1940 et au moment de la création de la France Libre par le général de Gaulle, presque tous les navires de guerre français se trouvent hors de France. Pourtant seule une petite partie d’entre eux rejoint aussitôt l’Angleterre. 

C’est le cas des sous-marins Rubis et Narval dont le commandant Drogou émet dès le 18 juin le message suivant « Trahison sur toute la ligne. Je rejoins un port britannique. » avant de rallier Malte. 

Arrivent aussi plusieurs navires de pêche et de commerce avec leurs équipages et des nombreux volontaires. 


L’amiral Muselier, seul officier général à avoir rejoint de Gaulle, est chargé avec le commandant Thierry d'Argenlieu de créer les Forces Navales Françaises Libres (3 juillet 1940). 


Il les dote du pavillon* à croix de Lorraine. Incontestablement le drame de Mers el-Kébir ralentit les ardeurs des marins français. Ceux-ci éprouvent davantage de loyauté à l’égard de l’amiral Darlan qui leur a assuré que les conditions de l’armistice étaient honorables qu’envers un inconnu, général de cavalerie, soutenu par les Anglais. 




De nombreux marins présents sur le sol anglais souhaitent d’ailleurs être rapatriés. A la fin de l’été 1940, les effectifs des FNFL atteignent à peine 8 000 personnes. Les difficultés sont nombreuses et il faut beaucoup de force de persuasion à de Gaulle pour obtenir de Churchill la signature d’un accord pour une prise en charge financière des FNFL par le Royaume-Uni. Une école navale est créée à Portsmouth, sur le navire Courbet, puis sur le Président-Théodore-Tissier et ses deux annexes l'Étoile et la Belle-Poule. 



Le sous-marin Surcouf est finalement intégré aux FNFL. Le 24 décembre 1941, le Surcouf et les corvettes Mimosa, Aconit et Alysse placées sous les ordres de l’amiral Muselier, libèrent Saint-Pierre-et-Miquelon de l’autorité vichyste. 



Cela déclenche les critiques du secrétaire d’état américain Cordell Hull qui évoque « les navires soi-disant français libres ». Cela révèle toutes les ambiguïtés de la politique des Etats-Unis qui, jusqu’au retour de Laval en avril 1942, conservent leur soutien à Pétain. 



Entre 1942 et 1943, les fusiliers-marins du lieutenant Kiefer s’entraînent à Achnaccary (Ecosse). La marine française libre, avec près de 70 navires en 1940 (162 à la fin du conflit), est présente sur tous les océans. Des navires marchands se sont joints à la France combattante et transportent hommes et matériel d’un pays allié à l’autre, y compris jusqu’à Mourmansk en URSS. Fin 1941, une partie de ses forces navales se dirige vers l’Extrême-Orient pour participer à la guerre contre le Japon. Les soldats du 1er RMF* combattent contre l’Africa Korps à Bir Hakeim (Libye). 



Les FNFL jouent un rôle décisif pour libérer certains territoires d’outre-mer où il n’y a pas eu de ralliement spontané à de Gaulle, mais cela s’accompagne parfois de tragédies. Ainsi, à l’automne 1940, au large de Dakar, les navires vichystes de l’AOF* poursuivent les navires des FNFL soutenus par la Royal Navy. Le 9 novembre 1940, au large du Gabon, deux navires français s’affrontent. Le Bougainville, fidèle à Vichy, ouvre le feu sur le Savorgnan-de-Brazza engagé au sein des FNFL. Ce dernier réplique et le coule. A la suite de cet épisode, le Gabon rejoint les FFL et le Savorgnan-de-Brazza rallie le Pacifique.

A suivre



Glossaire 
  • Arsenaux Ports militaires 
  • Aviso Navire rapide, escorteur de patrouilles et à grande capacité d’autonomie BFM Bataillon des Forces marines. Nom donné de 1900 à 1958 aux troupes de la marine coloniale 
  • Contre-torpilleurs Navires de guerre, rapides, conçus à l’origine pour combattre les torpilleurs et encadrer les convois 
  • Corvette Navire de guerre de moyen tonnage, destiné à escorter d’autres navires 
  • Croiseurs Navires puissamment armés, pour la surveillance, la protection des convois, la lutte anti-aérienne sous-marine 
  • Cuirassé Navire de guerre de gros tonnage, fortement blindé et équipé d’artillerie lourde 
  • Destroyer Equivalent anglo-saxon du contre-torpilleur 
  • Dragueurs Navires spécialisés dans l’élimination des mines sous-marines 
  • FFL Forces françaises libres, créées par de Gaulle à l’été 1940. En 1943, elles comprennent 53 000 hommes 
  • FNFL Forces navales françaises libres, une des composantes des FFL 
  • FNGB Forces navales en Grande-Bretagne 
  • France combattante Nouveau nom donné à la France libre le 13 juillet 1941 Force X Force alliée, massée à Alexandrie (Egypte) 
  • Fusiliers marins Marins des unités de la Marine nationale employés à terre 
  • GPRF Gouvernement provisoire de la République française, créé à Alger le 3 juin 1944 
  • Kriegsmarine Nom de la marine de guerre allemande 
  • Marsouins Mot familier désignant des militaires de l’Infanterie de Marine 
  • Pavillon Drapeau 
  • RMF Régiment de la Marine française 
  • Stukas Bombardiers allemands du type Junker JU87 
  • Task Force 86 Groupe naval interallié, chargé de protéger le littoral méditerranéen après le débarquement en Provence 
  • Tonnes Unité de mesure (t) du volume d’un navire. Une tonne = 1 000 kg de port 
  • Torpilleurs Navires de guerre rapides, de petit tonnage, dont l’arme principale est la torpille 
  • Tourelle double Abri blindé et orientable dans lequel sont installés des canons 
  • U-Boot Sous-marin allemand. Abréviation du mot Unterseeboot.

Sources :

Musée national de la Marine 2010
La Marcophilie navale octobre 1990

30 janvier 2017

CMT CASSIOPEE et ANDROMEDE HHL FREMANTLE

La MARINE NATIONALE fait embarquer deux chasseurs de mines sur le HHL FREMANTLE



Comme ce fut déjà le cas en 2013 et 2015, le groupe de guerre des mines déployé cette année dans la région du golfe Persique va rejoindre sa zone d’opération sur le pont d’un cargo. 

http://envelopmer.blogspot.fr/2015/03/cmt-aigle-et-andromede-dans-le-golfe.html

http://envelopmer.blogspot.fr/2015/01/le-jumbo-jubilee-en-route-pour-abu-dhabi.html

Samedi 28 janvier, dans la base navale de Brest, les chasseurs de mines Cassiopée et Andromède ont été embarqués sur le HHL Fremantle. Mis en service en 2011, ce navire de l’armement allemand Hansa Heavy Lift, spécialisé dans le transport de colis lourds, mesure 168.7 mètres de long pour une largeur de 25.2 mètres









Sources

Mer et Marine
MarineTraffic.com
Envelopmer

27 janvier 2017

Humour dans le carré par Donec

Humour dans le carré par Donec


Bonjour à tous,

Vers 1971, le porte avions Clemenceau fit escale en baie de Villefranche sur Mer. Le site était exceptionnel. J’avais acquis chez un bouquiniste toulonnais les œuvres complètes de Maupassant. Confortablement installé dans l’îlot, sur le fauteuil amiral avec une vue imprenable sur la rade, je me délectais des pages de ce magnifique auteur.



Vendredi dernier, nous nous sommes retrouvés dans cette petite ville à commémorer le cinquantième anniversaire du départ de la VIème flotte américaine pour la baie de Naples. En effet le général de Gaulle avait assimilé la leçon des années quarante, aimablement donnée par Roosevelt et Churchill et qui peut se résumer ainsi « On est jamais mieux servi que par soi même ». Il mit le dicton en pratique.




Cela au grand désarroi des belles Villefranchoises et des membres du Parti Communiste qui quelques semaines plus tôt défilaient aux cris de « US GO HOME ». Les « Boys » s’embarquèrent pour Naples.
Naturellement un certain nombre d’américains laissèrent leur cœur en pays niçois. Ce weekend c’est au milieu de vétérans venus du Texas, du Nevada, du Maine ou du Wisconsin qu’ont eu lieu les cérémonies de cet anniversaire. Tous cela avait beaucoup d’allure : population de Villefranche, musique des équipages française et américaine, présence de «l’Enseigne de Vaisseau JACOUBET et de l’U.S. DDG COOK, de leurs équipages respectifs, enfants des écoles et pour les allocutions les amiraux Charles Henri de la Faverie du Che et Christopher Grady.
La fraternisation fut complète quand les marins américains et Français, bras dessus, bras dessous accompagnés de vétérans s’en furent chez « mom’ Germaine » parler du vieux temps et des 250 mariages célébrés.

A la semaine prochaine

Donec

25 janvier 2017

FASM MONTCALM dernière mission MEDOR

FASM MONTCALM 

dernière mission MEDOR



La frégate anti sous-marine Montcalm est une frégate de type F70 de classe Georges Leygues. Son numéro de coque est D 642. Elle est parrainée par la ville de Nîmes. Il porte le nom de Louis-Joseph de Montcalm (1712-1759).
La frégate devait être désarmée en 2015 mais à la suite de la vente de la FREMM Normandie à l'Égypte, le désarmement est repoussé à 2017.






http://www.defense.gouv.fr/marine/equipements/batiments-de-combat/fregates/asm-type-f70/montcalm-d-642


Le Marquis de Montcalm et le Québec
Né le 28 février 1712, le marquis Louis-Joseph de Montcalm de Saint Véran reçut le grade d'enseigne alors qu'il était encore enfant.Colonel en 1743, il se distingua à Plaisance en 1746 et fut blessé au combat d'Exilles. Maréchal de camp en 1756, il fut envoyé au Canada pour défendre le pays contre une armée de 30 000 hommes. Malgré de très faibles moyens il organisa la défense avec le concours d'un petit nombre d'hommes dévoués dont Bougainville qui était son aide de camp. Il remporta le 8 juillet 1758 la bataille du fort Carillon qui coûta aux Anglais plus d'hommes que n'en comptait son armée.Il fut grièvement blessé le 13 septembre 1759 dans les plaines d'Abraham lors du combat qui devait décider du sort du Canada.Mort le 14 septembre, il est enterré à Québec dans l'église des Ursulines.
Québec de retour des plaines d'Abraham photo (c) JM Bergougniou

Appuyée au mur latéral oriental de la nef, la chaire, dont un bel ange à la trompette sonnant le Jugement dernier surmonte l'abat-voix, est aussi une œuvre des Levasseur. C’est du haut de cette chaire que le chapelain du vaisseau amiral britannique y prononça, en 1759, une oraison funèbre à la mémoire du général James Wolfe. Mais si ce dernier fut un peu plus tard inhumé à Greenwich en Angleterre, son adversaire, le marquis Louis-Joseph de Montréal, fut, lui, bel et bien inhumé dans un caveau de la chapelle des Ursulines. D’ailleurs, sur le mur qui fait face à la chaire, deux plaques de marbre nous le rappellent. Celle qui fut placée par le gouverneur Aylmer en 1831 porte cette inscription : Honneur à Montcalm ! Le destin, en lui dérobant la victoire, l'a récompensé par une mort glorieuse ! Sur l'autre plaque, on peut voir l'épitaphe latine composée par l'Académie des inscriptions et belles-lettres de France et envoyée en 1763. Elle débute par ces mots : Ici, repose celui qui vivra éternellement dans les deux mondes
 http://www.magazineprestige.com/news/post/plaisir-de-se-souvenir/la-chapelle-des-ursulines/2445#sthash.oxmVsejV.dpuf



Quartier Vieux-Québec – Ursulines de Québec – Crâne de Montcalm – Reliquaire / Livernois Limitée . – Vers 1930. BANQ Les restes du marquis (crâne et tibia) ont été transférés dans un mausolée du cimetière de l’Hôpital général de Québec en 2001.

Mercredi, la belle chapelle des Dames Ursulines était tendue de draps noirs aux larmes blanches et, au milieu de la nef de cette précieuse petite église, était élevé un catafalque recouvert d’un drap mortuaire parsemé de fleurs de lis d’argent – Le nouveau monument, dont nous avons donné la description, était fixé à sa place dans le mur de la chapelle près des balustres, du côté de l’Epitre, audessus de l’endroit-même où – sur l’indication d’une religieuse morte il y a plusieurs années, et qui avait été à l’âge de douze ans témoin témoin de la sépulture du héros – de l’endroit où disons-nous, les restes du chevaleresque commandant de la garnison de Québec furent déposés le 14 septembre 1859.

Mausolée Montcalm au cimetière de l’Hôpital-Général de Québec. Source: CCNQ

Les Dames religieuses avaient fait exposer dans une chasse, le crâne du héros, retiré ? il y a quelques années de la tombe où reposait ses glorieuses dépouilles mortelles.
A sept heures et demie, une messe basse était dite pour le repos de l’âme du général marquis de Montcalm par M. l’abbé Lemoine, chapelain des Dames Ursulines. Du fond du cloître de ce couvent des Ursulines, dont l’histoire s’identifie avec celle des premiers temps du pays, s’élevaient, pendant l’office divin, les voix pures et touchantes des filles de Sainte Ursule qui ont rendu tant et de signalés services à la Nouvelle France et au Canada. Pour se rendre à la pieuse demande de Madame la marquise de Montcalm les bons Frères de la Doctrine Chrétienne du Québec et de la Pointe Lévis assistaient en corps à cette messe, à laquelle s’étaient aussi rendus beaucoup de personnes de la ville.



A deux heures de l’après-midi la cloche de l’église des Ursulines appelait encore les fidèles, pour assister à la cérémonie de l’absoute solennelle. Le R. P. Martin de la Compagnie de Jésus monta en chair et prononça l’oraison funèbre du Marquis de Montcalm. Il présenta la suite des événements de cette existence si pleine de services rendus à la religion et à la patrie et fit ressortir, dans l’homme illustre dont on vénérait la mémoire, le double caractère du soldat et du chrétien. Le prédicateur déroula avec tact et bonheur la suite de l’histoire de l’illustre guerrier, issu de cette noble race dont on a dit: »Les champs de bataille semblent avoir été les tombeaux des Montcalm: » il fit assister son auditoire aux succès littéraires de la jeunesse de Montcalm, aux brillants débuts de sa carrière militaire, à ces combats d’où il sortait toujours couvert de gloire et d’ordinaire couvert de blessures; il le montra grand surtout à Carillon où il triompha – à force d’audacieuse intrépidité, – au point qu’il eut à répondre d’avoir tant osé, en disant: » Si j’ai dans une position difficile mis de côté les règles ordinaires de la guerre, c’est que je me suis rappelé que l’audace enfante souvent les succès. »



» Mais, a dit l’orateur, s’il nous est agréable de faire, dans la personne du Général Marquis de Montcalm, l’éloge du soldat défenseur de la patrie, il nous est encore plus consolant d’avoir à faire dans la personne de l’illustre mort, l’éloge du chrétien. » Puis le prédicateur a lu une lettre, écrite par le marquis de Montcalm à la Supérieure du Couvent de l’Hôtel-Dieu de Québec alors qu’il faisait la guerre dans le haut du pays, lettre dans laquelle le soldat sans peur, l’homme fort entre les forts demandait le secours des modestes prières de timides vierges et de faibles femmes. Rien n’est touchant comme les détails de la mort de Montcalm, alors qu’après avoir répondu à son chirurgien qui ne lui annonçait que quelques douze heures d’existence – »c’est assez! »- il faisait à la hâte ses dispositions, remettait son commandement en d’autres mains, recommandait au général Murray les prisonniers français en lui écrivant: »je fus leur père, soyez leur protecteur… » puis qu’enfin, tout entier aux soins du salut de son âme, il recevait les secours et les consolations de l’Eglise, pour aller se reposer dans le sein de l’Eternel d’une vie si agitée et si pleine de hasards.

Watteau la mort de Montcalm Musée des beaux-arts du Canada



Le prédicateur, après avoir dit à son auditoire combien est futile la gloire de ce monde, qui n’a pour l’homme aucune jouissance au-delà du tombeau, et avoir dit que Dieu seul et son éternité ont le droit de remplir notre pensée et le pouvoir de récompenser le chrétien, est descendu de la chaire au milieu du religieux silence de la foule qui remplissait la petite église et le nombreux clergé réunit dans le choeur.



A la suite du discours du R. P. Martin, un choeur, organisée par M. Gagnon, a d’abord chanté, avec accompagnement d’orgue, le Lacrimosa du Requiem de Mozart en quatuor. Monseigneur de (?) qui avait voulu lui-même officier, est alors venu, précéder de la croix et accompagné de ses assistants, se placer devant le catafalque et le choeur a entonné le Libera, à la suite duquel sa grandeur Monseigneur a procédé aux cérémonies de l’absoute qui ont terminé les exercices religieux pieux de cette journée de souvenirs religieux et nationaux. La foule s’écoula lentement, en jetant sur le monument et surtout le crâne exposé du marquis de Montcalm des regards recueillis et attendris.
Nous ne serions pas juste si nous laissions le sujet de cette fête sans rendre à notre vénérable ami, M. Faribault, la justice qui lui est due: c’est à l’initiative de ce pieux ami de notre histoire et de nos traditions que nous devons la belle fête qui a eu lieu hier, et chaque fois qu’on se rappellera cette solennité il sera juste d’associer à ce souvenir le nom de M. Faribault.Le Courrier du Canada, 16 septembre 1859

https://www.herodote.net/13_14_septembre_1759-evenement-17590914.php

21 janvier 2017

La Confiance en Guyane aquarelles Joub Guyane Cayenne iles du salut Albert londrès

La Confiance en Guyane


La Confiance est un petit trois-mâts armé de 18 canons, du style frégate légère, lancé à Bordeaux en 1799, célèbre pour avoir été commandé par le corsaire Robert Surcouf. Celui-ci la mène dans une campagne de plusieurs mois dans l'océan Indien qui lui permettra notamment de capturer le Kent, un indiaman de 1 200 tonneaux portant 40 canons, lors d'un combat resté célèbre par sa rapidité.
Un nouveau pli de La Confiance parti de Guyane le 17 janvier 2017

et encore une fois quelques aquarelles de mon copain JOUB



que vous pouvez retrouver pour des oeuvres plus intimes sur 

https://www.facebook.com/marc.j.legrand?fref=ts






Fondé en 1852 sous Louis-Napoléon Bonaparte, ce bagne était situé sur l'Anse du Chaton, non loin de la Pointe de Buzaré, à Cayenne en Guyane française. Les installations du pénitencier étaient constituées de trois baraquements désignés sous le nom de « Europe », « Afrique » et « Asie ». Il comprenait 4 dortoirs, 19 prisons et 77 cellules, ainsi qu'une infirmerie, des cuisines et des logements pour le personnel pénitentiaire.

Le bagne de Cayenne fut employé dans un premier temps pour recevoir des prisonniers politiques opposés au Second Empire. De nombreux communards y furent ensuite envoyés. La loi du 27 mai 1885 étend la peine de déportation à l'ensemble des délinquants récidivistes ayant reçu deux condamnations à la prison sur une période de moins de 10 ans.

« Si le bagne fut officiellement supprimé en 1938, ce n'est qu'en 1953 que les derniers forçats rentrèrent en métropole. »




En 1923, Albert Londres est déjà célèbre quand il décide d'enquêter sur le pénitencier de Guyane. Près de sept mille condamnés, surveillés par six cents fonctionnaires, vivent à Saint-Laurent-du-Maroni et sur les îles du Salut. Les conditions de vie des bagnards, telles qu'il les découvre et telles que son talent les restitue dans leur cruauté, ne sont alors guère connues






20 janvier 2017

Humour dans le carré par Donec

Humour dans le carré par Donec

Bonjour à tous,

Je regardais Manuel Vals aux prises avec quelques journalistes de bonne compagnie. En d’autres temps ce ministre aurait fait un Torquemada tout à fait acceptable. L’interviewer était un jeune godelureau en chemise de bucheron qui le comparait au docteur Jekyll. Il commettait au passage une petite erreur, mais dans la flamme de l’interview nous l’excuserons, il inversait les rôles. En effet le gentil c’est le docteur et le méchant c’est Hyde. On ne peut pas tout savoir. Il avait sans doute mieux à faire que d’assister à la projection du beau film de Victor Flemming joué par Spencer Tracy et Ingrid Bergman.



A ce sujet je soulignerai que Stevenson écrivait des livres pour les enfants. Plutôt que d’ânonner les contes de Perrault à la sauce Mickey, nous devrions plutôt leur lire cet inoubliable ouvrage où l’homme apparait dans sa vérité, cerveau reptilien inclus.



Car vous le savez tous, dans l’être humain deux forces s’affrontent et si c’est le mauvais qui l’emporte ce n’est pas que le bon ait été vaincu. Le duel n’oppose pas la part noble de l’homme à sa partie abjecte. Elle se situe entre l’ardeur impétueuse des forces du mal et l’inertie, le manque d’ambition et l’énergie défaillante du naturel bienveillant.
Enfin c’est ce que voulait dire le godelureau qui jouait au journaliste.
A la semaine prochaine

Donec

Les recettes de Tante Jeanne et du Père Yvon oeuvres de mer Sainte Jeanne Jehanne navire Hôpital

Les recettes de Tante Jeanne
et du Père Yvon


A la mi-septembre 2016, sur les côtes d’Islande à Álftane, à côté de la ferme de Straumsfjördur, étaient célébrées les cérémonies du souvenir de la disparition de Jean-Baptiste Charcot, du «Le Pourquoi Pas?» et de la totalité de son équipage à l’exception du matelot Gonidec, seul rescapé.

Cette évocation de l’Islande me fait penser à Loti, à la pêche à la morue, aux oeuvres de mer.




La Société des Oeuvres de Mer, ce qui, prononcé avec un fort accent finistérien, devient «L’oeuf de Mer», est une société d’entraide aux marins de la grande pêche créée en 1894 par les frères Bailly, marin et religieux. Elle crée des maisons de famille, des hôpitaux et arment des navires-hôpitaux dont l’un portera successivement les noms de «Sainte-Jehanne» et «Sainte Jeanne d’Arc».




Ils assureront de nombreuses campagnes de pêche entre 1914 et 1933.

Ces bateaux portent aide, assistance et courriers aux nombreux terre-neuvas en pêche au large des côtes canadiennes et du Groenland. En plus d’un médecin et d’un infirmier, le navire-hôpital embarque un aumônier. Le plus connu est certainement le père Yvon qui, après avoir prêché la bonne parole en Bretagne, embarque pour les bancs (et pas ceux de l’église), sa hiérarchie pensant ainsi calmer sa verve oratoire.





Ancien combattant, il embarque en froc et médailles pendantes. En panne de navires-hôpitaux en 1934, il embarque sur l’aviso «Ville-d’Ys» et en fin de campagne sur le «D’Entrecasteaux». Le «Ville-d’Ys», stationnaire à Terre-neuve et devant faire quelques escales protocolaires qui lui déplaisent, le père Yvon quitte donc le bord et embarque sur un chalutier «l’Alfred».



A Saint-Pierre et Miquelon, il troque son goupillon pour une caméra et un appareil photos et réalise les premiers films documentaires sur la «Grande pêche». L’année suivante, pour que sa parole porte plus loin en mer, il fera installer sur le «Saint-Yves» un poste émetteur d’où il diffuse la messe sur les ondes, au grand dam du Ministre des postes et télécommunications et de sa hiérarchie.

Son prosélytisme lui coûtera son poste et lui vaudra une mutation aux Indes.

Sur le père Yvon


Mais revenons à nos moutons ou plutôt à nos cochons. Il était de tradition sur les bateaux partant pour la grande pêche d’emporter des animaux vivants (poules, canards, porcs, etc.) qui fournissaient oeufs et viande au cours de la campagne. C’est le cas du «Jacques-Coeur», capitaine Fernando. Ecoutons le récit du Père Yvon.

Le capitaine Fernando emporte trois porcs. L’un deux est mort en cours de route. Les deux survivants ont fort bonne mine. Ils se promènent sur la passerelle comme chez eux et sont familiers avec tout l’équipage. Le capitaine se montre fier de ses pensionnaires. Mais trop de familiarité nuit à la discipline et conduit aux abus. C‘est le cas de ces deux «petits messieurs» à quatre pattes.





Un matin, en l’absence  du capitaine, ils s’introduisent dans sa cabine où ils font
une inspection en règle.Regrettant sans doute de ne pas trouver le maître de
céans pour lui présenter leurs hommages, ces deux «gentlemen» ont la délicate attention de marquer leur passage en déposant leur honorable carte, mais «sui generis» dans les sabots du capitaine.



Le père Yvon raconte : Il y a de bons moments dan la vie ! même à Terre-Neuve. Vous pouvez croire que l’instant où j’eus le plaisir de contempler la tête du capitaine tombant en arrêt devant ses sabots, est un de ces bons moments ! Rien que d’y penser, j’en ris encore.
Sur le moment, le fou rire me coupa la respiration, à tel point que je dus m’appuyer à la table pour ne pas tomber. Le capitaine éclata à son tour. Mais voilà que sur ces entrefaites arrive le consignataire du bateau. Nous voyant rire comme des fous, la contagion le gagne aussi...



Ce fut le capitaine qui se domina le premier mais pour aggraver l’état des deux autres. Il sortit d’un bond en criant : «Espèces de cochons, vous avez foutu votre c... dans mes sabots, je vais vous foutre mes sabots dans le c...»

L’histoire ne dit pas si les côtes et les jambons ont été appréciés de l’équipage.
Merci au père Yvon : «Avec les pêcheurs de Terre-Neuve et du Groenland», Edition du Nouvelliste de Bretagne, Rennes

Dessin Alain Carpier
Texte JM Bergougniou pour la lettre des anciens marins de la Jeanne

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