05 juin 2020

BREST les hôpitaux durant la guerre 14 18 - Hôpital des Mécaniciens 1917

BREST les hôpitaux durant la guerre 14-18 


Je ne connaissais pas ce cachet du Service de Santé du port de Brest - Ecole des mécaniciens. J'ai ainsi découvert que dans un bâtiment aujourd'hui détruit un hôpital temporaire avait abrité des blessés lors de la guerre 14-18.
On va donc essayer d'en savoir un peu plus sur les hôpitaux brestois de la guerre 14-18.








Au centre de la ville l'école des mécaniciens va occuper l'ancien séminaire des Jésuites. Ce séminaire spécialisé dans la formation des aumôniers pouvant embarquer sur les vaisseaux du Roy est autorisé dès 1686. C'est Garangeau architecte émule de Vauban qui va concevoir le bâtiment. Après Marseille, il sera affecté à Brest. L'église sera livrée au culte en 1702. Garangeau quittera Brest pour Saint-Malo en 1691.



L'ensemble de ce grand séminaire situé sur 2 hectares au cœur de la ville était composé d'un long bâtiment central surmonté d'un dôme et entouré de cours et jardins.

En 1741 la Chapelle de la Marine est construite d'après les plans de Choquet de Lindu Ingénieur de la Marine.






C'est en 1764 que les bâtiments du séminaire deviennent propriété de l'État et sont remis à la Marine qui les transforme en caserne.

C'est durant la période 1776/1834 que cet ensemble architectural devient Hôpital suite à l'incendie de l'Hôpital maritime en 1776.
Sous la Révolution, la chapelle devient tribunal révolutionnaire Temple de la concorde puis sert de magasin aux vivres pour l'hôpital.

1863/1883: Hébergement de l'institution offrant un asile aux pupilles de la Marine.




Et entre 1883/1914: les bâtiments deviennent l'École des Mécaniciens.

En 1914 l'école devient Hôpital temporaire.


Les Marins sont engagés dès le début de la guerre en Belgique et dans le nord de la France. A Dixmude, à Ypres les morts et les blessés sont nombreux. 
Un navire hôpital, le Duguay-Trouin est positionné au large de Dunkerque. 
Un officier à bord écrit à sa femme que le bateau vient d'embarque une centaine de marins blessés lors d'un engagement qui a eu lieu sur le territoire belge.

Ces marins seront rapatriés sur Brest.

carte postale représentant la rade de Brest -
au verso le cachet de la formation médicale
Hôpital Ecole des mécaniciens


Brest Finistère - 6-4-17
Les formations sanitaires relevant de la Marine sont organisées autour de l’hôpital maritime, appelé aussi hôpital principal de la Marine (1445/1780 lits) ; elles comprennent trois hôpitaux principaux : 

au verso le cachet de la formation médicale
Hôpital Ecole des mécaniciens




l’hôpital temporaire des Mécaniciens (650 lits),
hôpital militaire de l'arsenal - Brest

 l’hôpital temporaire de l’Arsenal, dit aussi du Bagne (660/930 lits), 






En 1720, l'île de Trébéron devient un lieu de quarantaine. Le lazaret qui y est construit accueille les marins de retour d'expédition en zone tropicale où règnent des maladies épidémiques (fièvre jaune, typhus, choléra…), les équipages « trop » malades (scorbut, gale…), ou les bagnards arrivant au bagne trop épuisés.
Au début du xxe siècle, l'île perd une partie de sa vocation de lazaret pour se transformer en sanatorium, où les marins ou ouvriers de l'Arsenal sont mis au plein air, à l'écart de l'alcool et du tabac.

Pendant la Première Guerre mondiale, l'île est utilisée comme centre de convalescence pour les soldats et marins alliés ou ennemis soignés à l'hôpital maritime de Brest.
Trébéron - le lazaret 
Le port de Brest possède également un réseau d’infirmeries du port, appelées « ambulances » qui ne sont pas considérées comme des formations hospitalières.




Sources 

Wiki Brest
Wikipedia

Humour dans le carré par Donec - Professeur Donec : un remède niçois

Professeur Donec : un remède niçois


‌Bonjour la compagnie,

Devant l’intérêt porté il y a quelques semaines au tour d’horizon effectué par le professeur Donec nous avons initié une nouvelle rencontre afin de connaitre la composition du remède niçois contre le Coronavirus. Chacun pourra alors le confectionner sur un coin de table.


Nous nous sommes rendus à son laboratoire en fin de matinée. Aimablement installé sous un olivier centenaire, son regard suivait une colonie de Canadairs s’entraînant à écoper en rade de Villefranche-sur-Mer. Il sirotait ce breuvage provençal de couleur ivoire qui fit disparaitre plus de combattants français que le FLN et le Viet Minh réunis. Nous ayant offert de l’accompagner, il sortit une cassolette d’olives niçoises qui enchantent le palais et ouvrent l’appétit.

-« Professeur Donec existe-t-il un remède pour la SARS-CoV-2 ? »

- « Assurément, le professeur Raoult a utilisé la chloroquine, remède bien connu de nos coloniaux en général et des Marseillais en particulier. Pour ma part j’ai fait appel à des recettes qu’utilisaient les habitants de la Croix-sur-Roudoule depuis des temps immémoriaux dans leur lutte contre la rage et qui ont fait leurs preuves. Ces deux virus ayant en commun la transmission par la salive.

Le professeur ouvre alors un très vieux grimoire et nous donne lecture de la nature de son traitement.

« Si vous disposez d’une vipère n’hésitez pas à faire mordre le malade par le serpent. Le venin anéantira la covid. Ensuite vous guérirez du venin avec des fermentations huileuses et l’usage tant interne qu’externe de l’alcali volatil. N’oubliez pas de boire un litre de vinaigre en trois jours. Si malheureusement vous ne disposez pas de ce serpent, i l convient d’appliquer la recette suivante dont la mise en œuvre est un peu plus longue.



Prenez de la rüe, de la sauge, des marguerites sauvages et de la marguerite à feuilles de fenouil, une bonne pincée de chacunes. Prenez de la racine d’églantier et de scorsonère à proportion, hachez les racines bien menu, ajoutez à cela 5 ou 6 bulbes d’ail. Pilez premièrement l’églantier puis le reste. Ajoutez une bonne pincée de gros sel et jetez sur ce marc, dans le mortier, un demi-verre de vin du Bellet. Mêlez bien et passez à travers un linge. Puis faite boire à jeun, pendant 9 jours, observant de ne manger que trois heures après.

Ce traitement a été baptisé par le premier magistrat de notre ville « cloroquina-nissarda ». Il l’a longuement expérimentée avouant qu’en plus des qualités thérapeutiques, il avait constaté une suractivité de sa libido.
A l’instar du bon professeur Raoult à Marseille, la médication niçoise, sponsorisée par la mairie a rencontré un vif succès dans les quartiers de Magnan, la Bornala, Saint-Pierre de Féric, Cimiez, le mont Boron et Dubouchage. Ce traitement efficace a permis aux habitants du comté de Nice d’échapper à la pandémie.

Par ailleurs nous n’avons pas voulu donner à la « cloroquina-nissarda » trop d’audience pour ne pas porter ombrage au sympathique professeur Raoult et lui gâcher un plaisir médiatique bien mérité. D’autant que sa célébrité rejaillit sur celle de Marseille qui se trouve enfin sur le devant de la scène mondiale pour d’autres raisons que le trafic d’organes, l’exportation de fausses Ukrainiennes ou le hachich frelaté ».
Satisfait de cette rencontre qui a illustré l’excellence de la science niçoise, nous nous sommes séparés avec l’émotion que vous imaginez.

A la semaine prochaine

Donec

03 juin 2020

1922 - Longchamp -la revue du 14 juillet

1922 - Longchamp -la revue du 14 juillet 

Un carton d'invitation pour la revue du 14 juillet me permet d'évoquer cette grande manifestation. Merci à Krokfoch.







"Tout à coup on crie vive la France, crédié c'est la revue qui commence ! Je grimpe sur un marronnier en fleur, et ma femme sur le dos d'un facteur. Ma tendre épouse bat des mains quand défilent les Saint-Cyriens, moi je faisais qu'admirer notre brave général Boulanger."
En revenant de la revue est une chanson de Lucien Delormel et Léon Garnier pour les paroles, Louis-César Desormes (1840-1898) pour la musique, créée par Paulus à la Scala à Paris en mai 1886. Les paroles présentent une satire de la petite-bourgeoisie séduite par le général Boulanger, racontant un pique-nique patriotique virant à la bacchanale

LE 14 JUILLET 1922 A PARIS



PARIS, 14 juillet. Il est sept heures du matin. La Ville, la ville immense où d'habitude en ces premiers moments du jour, des centaines de milliers d'hommes et de femmes circulent déjà en tous sens, la ville aux bruits innombrables est silencieuse et presque déserte. Des balayeurs, quelques marchands, quelques autobus c'est tout. Paris est à Longchamp.

C'est la première fois, depuis 1914, en effet que la revue a lieu dans ce cadre à la fois grandiose et charmant.




Le temps est frais, le ciel légèrement couvert, les routes bien arrosées les verdures du bois de Boulogne, avivées par les brumes de la nuit, sont intenses comme aux derniers jours du printemps. Et parmi les bosquets, dans les clairières lumineuses, aux larges carrefours l'on voit apparaître les bataillons en marche, magnifiques parterres mouvants de fleurs bleues, rouges, blanche, ou brunes, tandis que retentissent au loin les puissantes fanfares de la garde, de l'infanterie de la cavalerie et des coloniaux.

Mais voici que l'attente de la multitude se concentre autour d'un carré symbolique, d'ou parlent des rayons d'or et des trainées de pourpre. C'est la tribune présidentielle autour de M. Millerand, des ministres, des maréchaux, du roi d'Annam et de son fils, des chefs indigènes de l'Afrique Occidentale. des Marocains en blancs manteaux, autour de ce qui est la France prochaine et lointaine, la France d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Le corps diplomatique est groupé, en grand uniforme. Le nonce, en "cappa " ponceau, s'entretient, souriant, avec M. Léon Bourgeois l'ambassadeur, d'Espagne et M Myron Herrick causent avec M. Raoul Péret, l'ambassadeur du Japon' regarde les troupes, immobile et muet le ministre de Perse, coiffé d'astrakan, le ministre de Tchécoslovaquie, au béret rehaussé d'une plume noire, l'ambassadeur d'Italie, les ministres des Républiques Sud-Américaines viennent, tour a tour. saluer le Président de la République. L'ambassadeur d'Allemagne, en habit noir, est en conversation suivie avec M. Colrat. Les ministres de Belgique et de Pologne abordent en souriant M. Poincaré et M. Maginot.


Soudain, après un éclat de trompettes, le défilé commence. Tout le monde est debout tète nue. L'on vous dira plus loin les acclamations de la foule au passage des étendards et des troupes qui les suivent, acclamations indescriptibles, voix immense qui monte se calme, s'éteint, puis s'enfle ci nouveau comme une tempête, et qui dit à nos officiers et à nos petits soldats la gratitude émue de la Patrie.


Algériens, Africains d'Occident, Indochinois sont salués d'un applaudissement formidable et, certes, abondamment mérité. La même clameur accueille Polytechnique, l'Ecole Navale, les fusiliers-marins, les chasseurs à pied.



A LONGCHAMP

Comme tous les ans, la revue est le clou de cette journée. Elle a lieu aujourd'hui pour la première fois, ainsi qu'il était de tradition avant la guerre, sur l'hippodrome de Longchamp, aux environs du champ de courses. Dès 5 heures, la foule des parisiens est déjà considérable.

Quand les tribunes s'ouvrent, elles sont envahies à 6 h. 30, il devient impossible de trouver des places.

Autour de la pelouse, une masse compacte se presse a faire craquer les barrières. Les régiments arrivent

A 7 heures, on perçoit les premiers appels des fanfares et des clairons. Ce sont les premiers régiments qui approchent. Tous sont acclamés par la foule mais les troupes noires, les chasseurs et les marins sont l'objet de particulières ovations.


Dans un ordre parfait, les régiments entrent sur le terrain et. drapeaux déployés, gagnent leur place de bataille. Les troupes Sont placées sous les ordres du général Berdoulat gouverneur militaire de Paris, et du général Simon, chef d'état-major.

C'est le général Berdoulat qui doit présenter les troupes au Président de la République, et qui, à cheval, en passe rapidement l'inspection.

Le spectacle de cette vaste pelouse hérissée de casques, couverte d'uniformes bleu horizon, kaki ou bleu marine, où brille l'éclair des baïonnettes, où les drapeaux tricolores claquent au vent, est splendide.


On remarque fort les riches costumes de l'empereur d'Annam et des dignitaires de sa suite qui occupent une loge voisine de celle du président. Les 23 chefs noir. du Sénégal, du Soudan, de la Mauritanie. de la HauteVolta. du Dahomey, de la Côte d'Ivoire et de la Guinée, et leurs trente suivants, qui ont pris place un peu plus loin, font également l'objet de la curiosité de la foule.


A noter qu'en 1922, à Marseille se tient l'Exposition Coloniale.
Un peu avant 8 heures, M. Léon Bourgeois, président du Sénat, et M. Raoul Péret, président de la Chambre des Députés, font leur entrée dans la cour d'honneur en landaus découverts. Ils sont suivis des membres des bureaux des deux Assemblées et escortés par des dragons portant la lance avec oriflamme.

La daumont présidentielle
Attelage à la d'Aumont (ou Daumont), attelage à quatre ou à six qui n'utilise pas de cocher, mais des postillons montés. Les voitures attelées à la d'Aumont n'ont pas de siège de cocher. Ce sont traditionnellement des grands ducs, des victorias, des calèches et des landaus.

A 8 heures, la daumont présidentielle, escortée de spahis dont les longs manteaux rouges flottent au vent et conduite par les piqueurs de l'Elysée en culotte rouge, pénètre sur le terrain.

M. Millerand, en habit, la poitrine barré du grand cordon de la Légion d'honneur, est accompagné de M. Maginot, ministre de la Guerre. En face de lui ont pris place le général Buat, chef d'état-major général de l'armée, et le vice-amiral Grasset, chef d'état-major de la marine.

Une immense acclamation salue l'arrivée du chef de l'Etat. Un drapeau est alors hissé sur la tribune présidentielle et un autre sur le moulin. Les canons placés sur les berges de la Seine tirent la salve réglementaire tambours et clairons battent et sonnent aux champs

Le général Berdoulat s'avance à la rencontre du Président qu'il salue de l'épée, puis il galope à la portière de droite, suivi de tout son état-major. Les musiques jouent la Marseillaise tandis que les coups de canon se succèdent de demi-minute en demi-minute. Le chef de l'Etat passe rapidement devant le front des trois. lignes. se découvrant et s'inclinant, devant-les drapeaux et les étendards des régiments immobiles, puis s'arrête à la hauteur de la tribune d'honneur où il est reçu par les maréchaux de France, Joffre, Foch et Pétain.


Les nouveaux maréchaux

 Les musiques ouvrent le ban.

C'est alors l'appel des maréchaux nouvellement promus

Le maréchal Franchet d'Espérey, le premier s'avance et s'arrête, face au chef de l'Etat, dans l'attitude du garde-à-vous. M. Millerand, cependant que les troupes présentent les armes, prononce la formule traditionnelle, puis il ajoute

« Le 28 septembre 1918, trois plénipotentiaires ennemis se présentaient votre Grand Quartier Général de Salonique pour réclamer un armistice, dont ils acceptaient toutes les conditions. C était la premières capitulation annonciatrice de l'effondrement définitive et de notre victoire.


A l'officier général qui sut l'imposer par les qualités d'initiatives, de sang-froid, d'énergie, affirmées dans ses commandements successifs, du début à la fin de la grande guerre, le Gouvernement de la République se devait de conférer la dignité suprême, dont je suis heureux de vous remettre aujourd'hui l'insigne


Le Président remet le bâton de velours bleu aux étoiles d'or au maréchal, puis il lui donne l'accolade.

Le maréchal, visiblement émue, salue de l'épée et se retire.

La musique ferme le banc et joue la Marseillaise

Elle rouvre le banc (sic)

C'est au tour du maréchal Fayolle de s'approcher.

Le même cérémonial préside à la remise du bâton.

Les spectateurs ont suivi tête nue la double cérémonie et acclamé chaleureusement les deux maréchaux.

On sait d'autre part que le maréchal Lyautey devait également recevoir aujourd'hui le bâton de maréchal. La maladie l'en a empêché. 


La médaille à l'amiral Lacaze

Un officier d'ordonnance donne ensuite lecture de la citation par laquelle la médaille militaire est décernée à l'amiral Lacaze ancien ministre. Le Président de la République accroche sur la poitrine du grand marin la consécration d'une vie toute de courage et de dévouement à ta Patrie, puis il lui donne l'accolade.

Le Président de la République, suivi des maréchaux de France, se fait ensuite présenter les vingt-deux chefs noirs pour chacun desquels il a un mot aimable.


LE DÉFILÉ

A 8 h45. M. Millerand prend place au centre de la tribune. Quelques instants plus tard les troupes commencent à défiler devant le chef de l'Etat.


La musique de la Garde républicaine vient en tête, puis ce sont. les grandes écoles militaires, Polytechnique, Saint-Cyr. Navale. Viennent ensuite le bataillon de la Garde républicaine, les sapeurs-pompiers, le 340 régiment d'aviation, les ler et 5e régiments du génie.


Nos marins sont acclamés


Mais les applaudissements se font plus nourris ce sont les compagnies d'apprentis marins, de canonniers marins et de fusiliers marins qui approchent, précédées de la musique des Equipages de la Flotte. D'une tenue irréprochable, ils passent dan» un alignement parfait.
Les mousses de la marine les apprentis marins n'ont pas pu défiler à la revue à cause d'une bénigne épidémie d'oreillons qui a atteint ces jeunes gens à leur arrivée à Paris. On a tenu prendre pour eux toutes les précautions et à leur épargner une fatigue inutile.


Mais voici que la « Sidi-Brahim » retentit ce sont les deux bataillons de chasseurs alpins, hier encore, étaient en Silésie. Immédiatement ils sont suivis par les 1er et 5e groupes de chasseurs cyclistes. Mais de nombreux regards se tournent vers le ciel. Les escadrilles du 34e régiment d'aviation survolent la revue en formation de bataille. Les escadrilles succèdent aux escadrilles, empruntant les déploiements les plus divers. Et ce spectacle nouveau pour beaucoup retient longtemps l'attention de la foule qui ne cesse de. pousser des hourras et d'agiter des mouchoirs.


Maintenant ce sont les troupes qui défilent d'une allure splendide coloniaux, tirailleurs algériens et sénégalais, malgaches et indochinois.

C'est ensuite les équipage des Ponts et du 1er régiment d'aérostation. l'artillerie et enfin la cavalerie. Le demi régiment de spahis ouvre la marche. Les magnifiques montures, les grands manteaux rouges font impression au milieu de !a plaine et leur arrivée est saluée par des bravos nourris.


L'escadron de Saint-Cyr, la Garde républicaine, la 1ere division de cavalerie viennent ensuite, et enfin le groupe d'artillerie légère, les auto-mitrailleuses, les auto-canons et le 503° régiment de chars de combat.

La revue est terminée, M. Millerand regagne la présidence au milieu des acclamations.

Au retour du cortège officiel, un illuminé tire en vain trois coups de revolver sur la voiture du préfet de police qu'il avait prise pour celle de M. Millerand

Et, comparant les allures et l'esprit de chacune de nos armes, j'admirais la splendide et féconde diversité de nos forces dans l'unité de notre pensée. Pourquoi faut-il qu'un attentat imbécile soit venu troubler l'heureuse et puissante harmonie de cette matinée ? L'auteur de ce coup n'est, du reste, lui-même, que la victime à peu près irresponsable des excitateurs qui, chaque jour, sèment la haine, la discorde et la fureur anti-françaises. Ce n'est pas à Bouvet qu'il faut appliquer l'extrême rigueur des lois. c'est aux hommes et aux hommes publics qui n'opèrent pas eux-mêmes et dans leurs appels ont armé le bras de cet enfant. L.-A. Pagès.

L'attentat manqué

Son auteur, ancien secrétaire des jeunesses communistes, voulait tirer sur le Président de la République

Paris, 14 juillet.
 -Au retour de la revue de Longchamp, au moment où le cortège présidentiel quittait l'avenue des Champs-Elysées et allait s'engager dans l'avenue Marigny pour rentrer à l'Elysée, trois coups de revolver ont été tirés sur la voiture occupée par le Préfet de Police et qui précédait celle du Président de la République. Disons tout de suite que l'attentat n'a fait, heureusement, aucune victime. Voici, d'ailleurs, dans quelles conditions il s'est produit.

En tête du cortège présidentiel revenant de Longchamp marchait une automobile de la Préfecture de Police dans laquelle avait pris place un commissaire divisionnaire en tenue. Quelques mètres plus loin, M. Naudin, préfet de police, se tenait dans une automobile qui était également. occupée par M. Marlier, directeur du Cabinet du Préfet, et par M. Guichard, directeur de la police municipale. L'auto roulait très lentement. Ni. Naudin se retournait pour voir si le cortège présidentiel suivait sa voiture, laquelle était immédiatement suivie par l'escorte de spahis à cheval. C'est à ce moment que des détonations retentirent. Un maigre et long jeune homme d'aspect débile, venait de tirer dans la direction du préfet de police, à hauteur d'homme, et tentait de 
s'enfuir. La foule qui était à cet endroit très nombreuse, s'est immédiatement ruée sur l'individu, tandis que des agents cyclistes du peloton d'escorte s'opposaient à sa fuite en lui jetant leurs machines dans les jambes.

En même temps, un grand nombre de spectateurs se retournaient vers la voiture du Président de la République et criaient à M. Millerand ̃ N'avancez pas, on vient de tirer Mais le Président de la République qui. par suite du bruit des voitures, ne s'était pas aperçu de l'attentat, donnait l'ordre de continuer la route. Tandis que les agents cyclistes empêchaient l'auteur de l'attentat de fuir, l'inspecteur principal Poupard et le brigadier chef Paddi arrivaient à temps pour l'appréhender et l'arracher des mains de la foule qui voulait le lyncher.
L'agresseur a été conduit au commissariat du quartier des Champs Elysées où il a été interrogé.
 
Il a déclaré se nommer Bouvet Gustave, dit Juvenes. et être âgé de 20 ans. Il a donné comme adresse. 50, rue des Panovaux. Il est grand, maigre, a le teint très pâle. C'est un anarchiste notoire, ancien secrétaire des jeunesse communistes il a déjà subi deux condamnations.

Nous avons dit que. fort heureusement, cet attentat n'avait fait aucune victime. Personne en effet n'a été blessé seule une dame. Marie Ducamp, demeurant. 7, rue Augereau et qui se trouvait dans la foule devant l'agresseur. a été légèrement brulée par le feu du revolver.

La nouvelle de l'attentat s'est répandue très vite dans Paris et a causé une très vive émotion. Dés son retour à l'Elysée. M. Millerand a été mis au courant de l'attentat M. Millerand a vivement félicité M. Naudin qui nullement impressionné, a répondu « C'est le baptême du feu

L'auteur de l'attentat est originaire d'Angers
Condamné le 8 janvier 1923 à cinq ans de travaux forcés et dix ans d’interdiction de séjour, peine qu’il accueille aux cris de « À bas la guerre ! Vive l’anarchie ! », il est libéré en janvier 1925.

Sources :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k646971d.item

Gallica - BnF 


Agence ROL
L'agence Rol est une agence de reportage photographique créée en 19041 par le photographe Marcel Rol (1876-1905) et disparue en 1937 en raison de sa fusion avec les agences Meurisse et Mondial Photo Presse.
La Bibliothèque nationale de France conserve plus de 130 000 photographies de l'agence Rol (fonds concernant l'actualité et le sport) tandis que le Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget détient 27 905 photographies de l'agence (fonds aéronautique).
Les photographies de l'agence Rol sont numérisées par la BnF et progressivement ajoutées sur le site de la BnF Gallica.

29 mai 2020

Donec humour dans le carré -ah, ce brave amiral Darlan!

 Donec humour dans le carré - ah, ce brave amiral Darlan!


Bonjour la compagnie,

En ce temps de coronavirus nous nous sommes penchés sur nos grands anciens et avons relu les ouvrages de référence. Un ami m’avait offert des numéros de « la France Libre » reliés. Ces petits opuscules paraissaient à Londres entre 1941 et 1945. Ils réunissaient quelques signatures prestigieuses comme John Dos Pasos, Raymond Aron, Herve Alphan, Jules Roy ou Romain Gary.

Naturellement le regard posé sur le gouvernement de Vichy était acide.

L’amiral Darlan était à cette époque un personnage incontournable qui veillait jalousement sur « sa » Marine avant d’imaginer dialoguer d’égal à égal avec Hitler.





Un officier des Forces Navales Françaises libres évoque, dans le numéro du 15 décembre 1941, un fait d’armes peu connu : le bombardement de Gênes par la flotte française en juin 1940.

A Toulon La 3ème escadre était sous les ordres de l’amiral Emile Duplat. Elle se composait de plusieurs croiseurs, l’Algérie, Le Foch, le Dupleix, le Colbert et pour faire bonne mesure onze contre-torpilleurs de la série Maillé-Brézé et Vautour. Les équipages étaient remontés à bloc à l’idée d’en découdre avec ces italiens adeptes du « coup de couteau dans le dos ».

Dans la soirée du 10 juin un ordre est reçu venant de l’amiral Darlan « interdiction effectuer opération projetée ». Quelle déception !





Mais le 13 juin après-midi, nouveau message : « Vous laisse seul juge opportunité exécuter opération projetée ».

Alors on y va. La 3ème escadre quitte la rade d’Hyères et met le cap au nord en ligne de file, direction Gênes à 25 nœuds. A 4h20 le bombardement commence. Usines, dépôt et raffineries de pétrole sont visés. Vingt-deux minutes plus tard on cesse le feu, les bâtiments se rejoignent et c’est le retour sous la protection des flottilles de l’aéronavale.

Rentré à Toulon l’amiral Duplat fait d’urgence compléter les munitions et le combustible. Il demande ensuite à ses officiers de choisir leur objectif : Caligari ou Naples. Mais au moment d’appareiller, ils reçoivent un télégramme comminatoire. : « Vous interdit formellement toute opération offensive contre l’Italie ! ».

Ah ce brave amiral Darlan toujours prévenant.

A la semaine prochaine

Donec

27 mai 2020

Le tour du monde en cartes postales avec Ionyl et Plasmarine Dieppe

Plasmarine publicité 

En rédigeant un article sur la croisière d'Application du PH Jeanne d'Arc j'ai ressorti quelques cartes postales publicitaires d'un laboratoire pharmaceutique Dieppe qui distribuait les marques Ionyl et Plasmarine...
Longwoos Sainte Hélène publicité Plasmarine

Au carrefour d'influences diverses liées à son port, la ville de Dieppe a connu un
essor économique florissant, mais aujourd'hui, il ne reste bien souvent que quelques marques ou même de rares souvenirs de ce patrimoine industriel disparu. C'est une plongée dans le passé glorieux de la ville que ce numéro propose à ses lecteurs.




Parmi les industries des produits de la mer, il y eut les Laboratoires La Biomarine qui « mettaient l'eau de mer en bouteilles ». Leur fondateur est

Marcel Bosquet, un Rouennais spécialisé à l'origine dans les assurances fluviales, qui eut l'idée en 1911 de proposer des médicaments à base d'eau de mer. Ainsi naît le Marinol, le produit phare du laboratoire, dont il a acheté le brevet à AndréCussac. Celui-ci, pharmacien, avait corrigé le mauvais goût du produit marin en y ajoutant « des extraits glycérines de fucus iodifères pourvus d'un goût agréable et d'une digestibilité facile ».

Marcel Bosquet a développé progressivement son produit, puis deux dérivés : la Plasmarine sous forme de sirop et l'Ionyl en gouttes. Dans les années 1930, la fabrication a été industrialisée et le laboratoire a employé une centaine de personnes, puis est venue la période difficile de l'Occupation allemande. L'activité a redémarré

après la guerre, une équipe de visiteurs médicaux a développé la promotion des produits, mettant en avant pour le Marinol et la Plasmarine, « le traitement énergétique de la plupart des états chroniques de l'enfance et de l'adolescence » et, pour l'Ionyl, « le surmenage physique et intellectuel ». Ils mettaient également en exerg
ue les composants majeurs des produits : « les phosphates calciques, les algues marines iodifères, le méthylarsinate disodique et l'eau de mer isotonique » pour le Marinol ; « le calcium organique et minéral, l'acide phosphorique et les phosphates, l'iode dissimulé, le manganèse glycérophosphorique et l'eau de mer isotonique » pour la Plasmarine.


La Plasmarine était partiellement remboursée par la Sécurité sociale. Cependant, les jours fastes des fortifiants ont décliné. Les Laboratoires La Biomarine ont décidé, dès 1975, de modifier leur activité en prenant une autre voie, celle de la logistique, et ont vendu leurs spécialités pharmaceutiques1. Malgré cela, l'entreprise a continué jusqu'en 2000 de fournir à d'autres laboratoires de l'eau de mer dieppoise, qu'elle prélevait avec ses bateaux comme autrefois.



Aujourd'hui, les Laboratoires La Biomarine n'existent plus, l'entreprise a changé de nom et d'activité dans les mêmes locaux. Devenue La Biomarine Logistique en 2000, elle est restée dans le domaine pharmaceutique. Sous la direction de Jean- Luc Lagente, pharmacien responsable, elle propose une logistique promotionnelle en fournissant aux laboratoires pharmaceutiques divers services : documentations scientifiques et commerciales, objets promotionnels, certification de la visite médicale (analyse, conseil, prestations...), distribution d'échantillons médicaux avec un envoi direct aux médecins...

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Pour vanter leurs produits, les Laboratoires La Biomarine avaient organisé un astucieux système d'envoi de cartes postales aux médecins. Avec Maurice Hélain, ancien officier de marine devenu directeur commercial, Jean Bosquet, fils de Marcel, pharmacien gérant de l'entreprise de 1942 à 1979, a eu une idée de génie pour la publicité de son entreprise : un message publicitaire sur des cartes postales aux illustrations exotiques et portant des timbres du bout du monde. 




Ainsi, en 1947, les médecins ont reçu les premières cartes d'une série intitulée « Le périple atlantique du Marinol » en neuf escales. Il y eut aussi des séries sur « La côte occidentale de l'Afrique », « Vers l'Orient » ou encore une série commémorative du Concile de Trente avec un timbre du Vatican. Cette publicité postale a duré jusqu'en 1966.







S'il s'agissait autrefois d'attirer l'attention des médecins prescripteurs ; les cartes postales publicitaires La Biomarine font maintenant l'objet de collections et sont recherchées par les particuliers. Elles sont en vente sur les stands de salons ou defoires aux vieux papiers ou sur des sites Internet, pour le bonheur des collectionneurs.

Patrick Bourrinet


Sources
Bourrinet Patrick. Laboratoires La Biomarine : « Ces industries qui ont fait la gloire de Dieppe », Informations Dieppoises, hors- série,2007. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 95e année, n°357, 2008. pp. 118-119.

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