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11 juillet 2019

Encore des raisons de raler : Madame de Maintenon et annulation des timbres premier jour

Maintenon et la Marcophilie navale

souvenirs de jeunesse

Encore des raisons de râler : Madame de Maintenon et annulation des timbres "premier jour Oblitérations multiples"


Flamme Maintenon avec l'aqueduc et le château

Habitant en Allemagne durant ma jeunesse, nous revenions pour les vacances,  avec ma mère et mes frères, chez mes grands-parents maternels qui habitaient un hameau de Maintenon. 


TàD illustré 1er jour Madame de Maintenon 28 juin 2019
L'aqueduc, le château, tournage de films, l'exploration du parc du château en traversant l'Eure, les parties de pêche là où nous pensions qu'il y avait le plus de poissons, La Folie et les anciens bâtiments contigus à la ferme. C'était les noëls, les battages dans la plaine de la Beauce, les parties de chasse à l'automne avec mon père... Donc je me faisais un plaisir de la sortie de ce timbre sur Madame de Maintenon. 
Mais Maintenon c'est aussi pour la Marcophilie navale l'évocation de la période sombre de la guerre 39-45, plutôt de la période de la drôle de guerre.


La Marine nationale à Maintenon Bureau Central naval Amirauté
20-3-40

Comme nous l'avons écrit dans un article précédent l'Amirauté prend ses quartiers en Eure-et-Loir au bord de l'Eure. Des baraques vont abriter les services du Ministère de la Marine à l'ombre des tours du château.


http://envelopmer.blogspot.com/2013/03/lamiraute-prend-ses-quartiers-au-bord.html


Maintenon est éloigné de près de 80 kilomètres de Paris, toutes les communications sont ramenées à Maintenon et secret oblige, un cachet Amirauté sans nom de ville est affecté à nos marins.

La correspondance transitait par la rue d'Anjou afin de ne pas révéler l'emplacement de l'Etat-Major.
C'est donc sous le timbre de cette section qu'étaient envoyées les instructions de l'Inspection Générale de la Poste navale.
La section Amirauté utilisa un matériel spécial avec heure et sans heure de la levée (*)
Lors du repli de juin 40, l'Etat-Major migra vers Tours Bordeaux puis Vichy.

Mais revenons à Madame de Maintenon et au désastre philatélique.


Le premier jour se déroulait le 28 juin 2019, le cachet de la Poste en fait foi...

Une enveloppe qui a du cachet... et du tampon
Les employés de la Poste locale ou du centre de tri ont tardé à traiter les enveloppes. Très certainement qu'au centre de tri, il a été constaté un décalage entre la date du premier jour et la date de traitement. Croyant bien faire (selon les règlements) le centre de tri a fait appliquer son timbre à date manuel sur toutes les enveloppes. Un cachet sur l'enveloppe mais aussi un cachet sur le timbre déjà annulé par le TàD illustré du premier jour... Nous pouvons admirer le désastre! et le maquillage de la Marquise.



Madame de Maintenon, née Françoise d'Aubigné est baptisée le 28 novembre 1635 à Niort. La "Belle Indienne" part aux Antilles avec sa famille quand son père est nommé "responsable" de Marie-Galante. Il ne sera jamais reconnu comme Gouverneur. C'est la misère à la Rochelle où la famille va vivre de la mendicité faute de recouvrer l'héritage de son père.


Elle épouse Paul Scaron poète et handicapé de 25 ans son aîné... « La belle Indienne » influence la deuxième partie de l'œuvre de Paul Scarron, qui fera ensuite fréquemment référence à la nécessité d'aller aux Indes et à la Martinique. Scaron lui transmet une grande culture.

Madame Scarron devient l’animatrice du salon ouvert par son mari, très fréquenté par les écrivains de l'époque. Dès lors, elle se tisse un solide réseau de relations avec les beaux esprits du Marais parmi lesquels se trouvent Françoise-Athénaïs de Montespan et Bonne d'Heudicourt, nièces du maréchal d'Albret, Madame de La Fayette, Madame de Sévigné, Ninon de Lenclos, et bien d'autres.

A la mort de Scaron (qui ne lui laisse que des dettes), son amitié avec Madame de Montespan la fait devenir gouvernante des bâtards royaux: Elle savait divertir et était discrète. On gagne toujours à servir le Roi!

Le 27 décembre 1674, elle achète pour 150 000 livres le château et le titre de Maintenon à Françoise d’Angennes, épouse d'Odet de Riantz marquis de Villeroy, et héritière de Charles François d’Angennes, marquis de Maintenon.


La disgrâce progressive de Madame de Montespan, compromise dans l’affaire des poisons, la mort en couches de Mademoiselle de Fontanges, dernière favorite du roi, puis, le 30 juillet 1683, celle de la reine Marie-Thérèse d'Autriche mettent fin au cas de conscience qui se posait à Mme de Maintenon concernant sa relation avec Louis XIV et lui permettent de prendre un ascendant grandissant sur le roi. 






Celui-ci, éternel amoureux, a besoin d'une femme, mais sa « conversion » l'incite à fuir le péché de la chair. Ne voyant pas d'utilité en une union politique avec l'infante Isabelle du Portugal ou la princesse Anne-Marie-Louise de Toscane, pourtant citées comme favorites pour le trône, le roi penche vite pour un mariage d'inclination avec celle qu'il aime et qui est appelée par les courtisans « Madame de maintenant »

En 1715, trois jours avant la mort du roi, Madame de Maintenon se retire à Saint-Cyr dans la Maison royale de Saint-Louis, pensionnat chargé de l'éducation des jeunes filles nobles et désargentées fondé en 1686.


Elle y reçoit, le 11 juin 1717, la visite du tsar Pierre le Grand qui était « venu voir tout ce qui en valait la peine en France ». Elle y meurt le 15 avril 1719.


Une sépulture qui va souvent changer de place 

« Les Élèves du Collège de Saint-Cyr à Madame de Maintenon 

Elle fonda Saint-Cyr, édifia la France ; 

Son tombeau fut détruit, ses restes outragés ; 

La jeunesse en gémit, et la reconnaissance 

Élève une autre tombe à ses mânes vengés 

Collache, Élève 


La dépouille de Madame de Maintenon d'abord enterrée dans la chapelle de la maison royale de saint-Cyr. Durant la Révolution, son tombeau est profané, sa dépouille est trainée dehors et offerte aux insultes de la foule. En 1802 le directeur du prytanée déplace le corps et le fait jeter sans cercueil dans une fosse de la cour verte. En 1805, les reste sont mis dans un coffre d'emballage et placés dans le débarras de l'économat...



En 1836, le colonel Baraguey d'Hilliers, commandant l'École royale militaire, rassemble le contenu de ce coffre et divers objets retrouvés dans le premier tombeau pour les faire déposer dans un mausolée de marbre noir placé dans un renfoncement du chœur de la chapelle

En 1890, des travaux ont lieu dans le sous-sol de la chapelle. Le premier tombeau est comblé et les premiers cercueils, en chêne et en plomb sont détruits, mais l'aumônier en recueille quelques fragments. En 1895, le général de Monard ordonne que ce premier tombeau soit restauré et il fait placer dessus une dalle : « Ici a reposé de 1719 à 1794 le corps de Madame de Maintenon, Fondatrice de la Maison de Saint-Cyr »



L'établissement occupé par les troupes allemandes est détruit par les bombardements en 1944. C’est pendant des travaux de reconstruction qu’on découvre, dans les greniers de Saint-Cyr, une caisse marquée « ossements de Madame de Maintenon ».

Ces restes, d'abord placés dans la chapelle royale du château de Versailles, sont enterrés depuis le 15 avril 1969 devant l'autel de la chapelle restaurée du nouveau collège militaire de Saint-Cyr, alors que toutes les dépouilles des Rois de France ont été dispersées à la Révolution. Sur la dalle en forme de croix, tous peuvent aujourd'hui lire : « Françoise d'Aubigné, Marquise de Maintenon, 1635-1719 ».

Plusieurs personnes participent à cette cérémonie : le colonel Loyer, chef de corps du collège, monsieur Raimbault, directeur des Études, le lieutenant-colonel Gentilleau, commandant en Second, monsieur Prince, Censeur, monsieur Gérald Van der Kemp, conservateur du château de Versailles, monsieur Sainsaulier, architecte en chef des bâtiments civils et des Palais Nationaux, les commandants des six compagnies, un élève par compagnie, l'adjudant-chef Chêne, président des sous-officiers, et le père Rey, aumônier du collège, ainsi que le président de l'amicale des professeurs.

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