24 juin 2022

Ste Marguerite île de Lérins Internés civils guerre 1914 1918

Ste Marguerite - île de Lérins - Internés civils guerre 1914 1918

Les ressortissants austro-allemands et Alsaciens-Lorrains furent emprisonnés, peu de temps après la déclaration de guerre, soupçonnés a priori.
La période était propice à une suspicion totale. Près de 300 hommes furent internés, notamment sur les îles.

 

Il suffisait de porter un nom à consonance germanique pour connaître quelques difficultés (ex. : jet de pierre sur le magasin d'un commerçant).

 



Les étrangers de nationalité ennemie présents en France en 1914 sont privés de liberté et regroupés dans des camps. 
Des Français et ressortissants de pays neutres, «suspects au plan national » et indésirables dans la zone des armées, les y rejoignent tout au long de la guerre. Ils sont dénommés à l’époque « dépôts d’internés » ou « camps de concentration ».

Camp de Garaison - Ariège
À la mobilisation, il était seulement prévu  les ressortissants d’Allemagne et d’Autriche-Hongrie de la région du Nord-Est ainsi que des villes de Paris et de Lyon. Le décret du 2 août 1914 leur laisse la faculté de quitter librement le pays (dans un délai de 24 heures seulement) ou d’y rester en bénéficiant d’un permis de séjour servant de sauf-conduit pour se déplacer.

Camp de Mascara - Algérie
On a donc « concentré », pendant la durée de la guerre, dans 70 camps, environ 60 000 étrangers, suspects et indésirables. Ces camps sont principalement situés dans les zones littorales de l’Ouest et du Sud-Est, dans des lieux éloignés et faciles à surveiller. 

Camp de triage- Fleury en Bière
Aux côtés des trois centres de triage - La Ferté-Macé (Orne), Fleury-en-Bière (Seine-et-Marne) et Besançon - dans lesquels les évacués attendent, en général quelques mois, le passage des Commissions décidant de leur sort, existent une grande variété de camps, les plus nombreux étant réservés aux Austro-Allemands. 


Pour ces derniers, il y a d’ailleurs de grandes différences entre l’ordinaire du camp de mobilisables, le dépôt de notables (tel l’hôtel de Carnac dans le Morbihan) faisant figure de prison dorée et les camps disciplinaires où sont rassemblés repris de justice et fortes têtes des camps précédents. Des camps de faveur vont être créés en 1916 pour les anciens légionnaires et les internés s’affirmant fidèles à la France.


Il existe même un dépôt spécifique pour les ecclésiastiques (abbaye de Langonnet dans le Morbihan) et un autre pour les prostituées !



 









Les ressortissants austro-allemands et Alsaciens-Lorrains furent emprisonnés, peu de temps après la déclaration de guerre, soupçonnés a priori.

La période était propice à une suspicion totale. Près de 300 hommes furent internés, notamment sur les îles.

Il suffisait de porter un nom à consonance germanique pour connaître quelques difficultés (ex. : jet de pierre sur le magasin d'un commerçant).

Militaires en permission ou "Poilus" en convalescence, prisonniers de guerre et internés civils se retrouvent donc sur l'île à cette période.




Pour en savoir plus, se procurer les numéros des Annales sur la Grande Guerre, ou la brochure des Archives : "1914-1918, la Grande guerre, vue de l'arrière".http://www.ssl-cannesgrasse.fr/annale/









Le Fort Royal, monument historique de l'île Sainte-Marguerite, s'est constitué au cours des siècles par l'extension et les remaniements d'espaces architecturaux composites bâtis autour des citernes romaines du Ier siècle. La construction sur ordre de Louis XIV des prisons d'Etat marque une étape importante de l'histoire du bâtiment (1687).

Six cellules sont édifiées sur l'à-pic rocheux qui surplombe la mer au nord de l'île, face à la baie de Cannes. Ces prisons resteront désormais célèbres pour avoir retenu captif "l'Homme au Masque de fer". Des centaines de prisonniers se sont succédés dans ces cachots jusqu'à la fin du XIXe siècle, et nombreux sont ceux qui sont restés anonymes, oubliés par tous.

 Huguenots enfermés à la révocation de l'Edit de Nantes, Andrew Mac Donagh, Irlandais arrêté sous Louis XVI et libéré par la Révolution dont plusieurs messages ont été découverts au cours de la restauration des fresques d'une cellule, la Smala d'Adb-el Kader, le Maréchal Bazaine, ...

Jusqu'en 1940, le Fort abrita des garnisons mais les prisons, désaffectées, continuent d'être visitées pour leur mystère et le souvenir des malheureux qui y vécurent contre leur gré.

Sources

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