Amiral Pothuau
L'article de notre Président sur la tourelle arrière du Pothuau m'a donné envie d'en savoir plus sur ce marin deux fois ministres de la Marine et Ambassadeur de France en Grande-Bretagne
Louis Pothuau, né le 28-10-1815 à Paris où il est mort le 7-10-1882, est un officier de marine et homme politique français du 19e siècle. Vice-amiral, Député de Paris puis sénateur inamovible, il est par deux fois nommé Ministre de la Marine et des Colonies, avant de terminer sa carrière comme ambassadeur de France auprès du Royaume-Uni.
Le grand-père maternel de l'amiral, M. Le Camus, fut notaire royal, puis membre de la Cour souveraine à Fort-Royal, aujourd'hui Fort-de-France. Cette ville, d'une importance à peu près égale à celle de Saint-Pierre, est le chef-lieu de la Martinique ; son histoire est glorieuse ; elle prit rapidement un très grand développement agricole et commercial.
Le 21 décembre 1822, église de la Madeleine le baron Duperré épousa Claire Adélaïde Le Camus (27 mars 1789 - Fort-Royal, Martinique † 19 janvier 1874 - Paris), sœur de Pierre-Alexandre Le Camus (1774-1824), comte de Fürtenstein, ministre et favori de Jérôme Bonaparte, et veuve de Joseph Antoine Morio de Marienborn (1771-1811), général de division au service du roi de Westphalie.
- Être marin, cela fut pour lui une irrésistible vocation qui s'était manifestée dès sa plus tendre enfance. Il avait commencé par faire une fois le voyage de France à la Martinique, et vice versa, sur un bâtiment de commerce appartenant au port de Nantes et commandé par le capitaine Gautreau, réputé un des meilleurs officiers de la marine marchande. Les traversées ne furent point exemptes de mauvais temps. Le bâtiment eut à essuyer de fortes bourrasques : une trombe passa près du bord et faillit l'engloutir.
Au moment de l'admission à l'École navale, le jeune homme, quoique jouissant d'une bonne santé, avait une apparence si délicate, que le médecin du bord qui l'examina ne put s'empêcher de témoigner des craintes, d'insister sur les terribles fatigues du métier, redoutant qu'elles ne fussent au -dessus des forces de l'aspirant.
Alfred Pothuau riposta vigoureusement au médecin. — Il se sentait de taille à courir les mers ; il avait déjà navigué, sans être malade; il se portait mieux sur l'eau que sur terre ; il ne comprenait pas qu'on mît en doute sa vigueur.
Au reste, il aimait mieux mourir que renoncer à la marine.
L'expédition se termina à la fin de l'année 1837, et la corvette, de retour à Brest, fut désarmée.
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Quant aux femmes créoles, elles étaient telles qu'on les a souvent dépeintes, belles, charmantes, le teint mat, de longs cheveux noirs, des yeux brillants, des mains d'une délicatesse rare et des pieds d'enfant dont elles ne se-servaient presque jamais pour marcher, malgré la recommandation de La Bruyère aux dames de son temps. On les promenait en palanquin ; elles ne s'exposaient jamais à l'ardeur du soleil; molles, paresseuses, ayant à leur service des troupes d'esclaves qui prévenaient leurs moindres désirs, elles prenaient grand soin de leur beauté et se préoccupaient beaucoup de plaire...
A la Martinique, comme ailleurs, les fortunes qui ne reposaient que sur l'esclavage s'évanouirent aussitôt. Une guerre civile survint qui permit aux Anglais, en 1794, de s'emparer de l'île une fois encore, occupation qui dura huit années, et les colons revinrent presque tous en France.
Le père de l'amiral Pothuau, qui avait hérité de biens considérables disparus en partie dans la tourmente, resta cependant quelque temps la Martinique qu'il ne quitta que vers 1810, pour s'établir momentanément à Paris. De là, il se rendit en Westphalie, et, après la chute du gouvernement impérial, revint de nouveau dans la capitale de la France.
C'est là que naquit, rue Duphot, n° 20, le 30 octobre 1815, l'amiral Pothuau (Louis-PierreAlexis).
Ses parents ayant conservé quelques propriétés à la Martinique, y retournèrent quatre ans plus tard emmenant leur fils avec eux.
Celui-ci y resta trois années, puis revint en France confié aux soins d'une de ses tantes, la comtesse Morio. De graves intérêts exigeaient que le reste de la famille demeurât aux Antilles.
La comtesse Morio, devenue plus tard madame l'amirale Duperré, se montra pour son neveu une seconde mère.
Le père de l'amiral Pothuau, qui avait hérité de biens considérables disparus en partie dans la tourmente, resta cependant quelque temps la Martinique qu'il ne quitta que vers 1810, pour s'établir momentanément à Paris. De là, il se rendit en Westphalie, et, après la chute du gouvernement impérial, revint de nouveau dans la capitale de la France.
C'est là que naquit, rue Duphot, n° 20, le 30 octobre 1815, l'amiral Pothuau (Louis-PierreAlexis).
Ses parents ayant conservé quelques propriétés à la Martinique, y retournèrent quatre ans plus tard emmenant leur fils avec eux.
Celui-ci y resta trois années, puis revint en France confié aux soins d'une de ses tantes, la comtesse Morio. De graves intérêts exigeaient que le reste de la famille demeurât aux Antilles.
La comtesse Morio, devenue plus tard madame l'amirale Duperré, se montra pour son neveu une seconde mère.
La comtesse Morio épouse Duperré et ses deux filles par Théodore Chassériau |
A seize ans, en 1831, le jeune Pothuau, après avoir passé son examen au port de Brest fut admis à l'École navale.
- Être marin, cela fut pour lui une irrésistible vocation qui s'était manifestée dès sa plus tendre enfance. Il avait commencé par faire une fois le voyage de France à la Martinique, et vice versa, sur un bâtiment de commerce appartenant au port de Nantes et commandé par le capitaine Gautreau, réputé un des meilleurs officiers de la marine marchande. Les traversées ne furent point exemptes de mauvais temps. Le bâtiment eut à essuyer de fortes bourrasques : une trombe passa près du bord et faillit l'engloutir.
Au moment de l'admission à l'École navale, le jeune homme, quoique jouissant d'une bonne santé, avait une apparence si délicate, que le médecin du bord qui l'examina ne put s'empêcher de témoigner des craintes, d'insister sur les terribles fatigues du métier, redoutant qu'elles ne fussent au -dessus des forces de l'aspirant.
Alfred Pothuau riposta vigoureusement au médecin. — Il se sentait de taille à courir les mers ; il avait déjà navigué, sans être malade; il se portait mieux sur l'eau que sur terre ; il ne comprenait pas qu'on mît en doute sa vigueur.
Au reste, il aimait mieux mourir que renoncer à la marine.
Sorti au bout d'un an de l'École navale, il commença ses voyages par une croisière des plus pénibles dans la mer du Nord et dans la Manche, à bord des frégates la Médée et la Junon, sous les ordres du capitaine Troude.
A Brest, l'aspirant prit passage sur l'Endymion, capitaine Lavaud, qui se rendait aux colonies pour faire partie de la station des Antilles.
A Brest, l'aspirant prit passage sur l'Endymion, capitaine Lavaud, qui se rendait aux colonies pour faire partie de la station des Antilles.
Il était destiné à embarquer sur la frégate l'Atalante à bord de laquelle flottait le pavillon du contre-amiral de Mackau, et rejoignit ce bâtiment en rade de Saint-Pierre à la Martinique.
La campagne de l'Atalante dura dix-sept mois pendant lesquels ce navire visita la plupart des Antilles, Carthagène de la côte ferme et en dernier lieu Terre-Neuve. Cette campagne procura au jeune aspirant l'occasion de revoir son vieux père et une partie de sa famille.
La campagne de l'Atalante dura dix-sept mois pendant lesquels ce navire visita la plupart des Antilles, Carthagène de la côte ferme et en dernier lieu Terre-Neuve. Cette campagne procura au jeune aspirant l'occasion de revoir son vieux père et une partie de sa famille.
La campagne de la Bonite, qui visita les principaux points du globe, fut une campagne scientifique. Il y avait à bord un certain nombre de savants et des officiers distingués qui travaillaient avec ardeur. Chacun était animé du désir de remplir dignement le travail qui lui était confié ; on se levait tôt, car on avait à cœur de prouver qu'on savait accomplir sa tâche.
Les résultats de ces travaux d'exploration furent excellents, et le jeune aspirant Pothuau, qui y prit part avec son ardeur habituelle, se distingua de telle sorte, que pendant la campagne il conquit, au choix, le grade d'enseigne de vaisseau.
L'expédition se termina à la fin de l'année 1837, et la corvette, de retour à Brest, fut désarmée.
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Aussitôt, jaloux de justifier la distinction dont il venait d'être l'objet, l'enseigne demanda à embarquer de nouveau. Certes, il avait droit à un congé; sans contredit ses états de service déjà remarquables et ses traversées longues et ininterrompues depuis sa sortie du Borda lui permettaient de solliciter un repos bien mérité.
Mais il tenait à se distinguer plus encore, et, sur sa demande, il fut admis, sous le commandement du capitaine Lapierre, à bord de la corvette la Sabine, destinée à servir d'école de canonnage.
Mais il tenait à se distinguer plus encore, et, sur sa demande, il fut admis, sous le commandement du capitaine Lapierre, à bord de la corvette la Sabine, destinée à servir d'école de canonnage.
A suivre...
Sources :
BNF Gallica
Voyage autour du Monde sur la corvette La Bonite
L'amiral Pothuau / par Alfred Barbou 1882
Barbou, Alfred (1846-1907)
Éditeur : Jouvet et Cie (Paris)
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