Frégate Lorraine mise à flot
13 novembre 2020 Lorient
Dixième frégate multi-missions (FREMM) produite par Naval Group à Lorient (Morbihan), la Lorraine est la 8e et dernière destinée à la Marine nationale. Ce bâtiment aux capacités de défense aérienne renforcées est mis à flot, ce vendredi 13 novembre 2020, en présence de la ministre des Armées.
photo Pierre Le Galle |
À peine plus de 30 mois après le début de sa production sur le site de Naval Group à Lorient (Morbihan), la FREMM (Frégate multi-missions) Lorraine sort de sa forme de construction ce vendredi 13 novembre 2020, en présence de Florence Parly, ministre des Armées. La mise à flot a eu lieu à 15 h.
L’achèvement (armement, notamment) de cette FREMM aux capacités de défense aérienne renforcées se fera à quai. Viendront ensuite les essais en mer, prévus fin 2021, pour tester les performances des systèmes de navigation et de la propulsion, et vérifier l’intégration des systèmes de combat.
La FREMM Lorraine doit être livrée à la Marine nationale fin 2022. Sa sœur jumelle, l’Alsace, actuellement en phase d’essais, le sera en avril 2021.
photo Pierre Le Galle |
Pour sa part, depuis sa prise de fonction, la ministre des Armées vient pour la 5e fois à Lorient. Qui dit mieux ? Qu’il s’agisse de Naval Group, de la base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué ou de la base des fusiliers marins et commandos, elle commence à bien connaître le secteur… Sa dernière visite est récente, puisqu’elle remonte au 8 septembre 2020.
Ouest-France
photo Pierre Le Galle |
Une page commence à se tourner pour Naval Group avec l’aboutissement prochain d’un programme qui aura offert à la Marine nationale ce qui est aujourd’hui considéré comme l’une des frégates les plus performantes au monde et probablement la meilleure plateforme de lutte anti-sous-marine actuellement en service. Mais ce programme restera aussi entaché par des vicissitudes politiques et budgétaires qui au bout du compte auront réduit les capacités opérationnelles initialement prévues pour la flotte française, tout en augmentant sensiblement le coût pour le contribuable. Mené en coopération avec l’Italie, qui a pour sa part réalisé 10 bâtiments conformément à la cible initiale, le programme est mis sur les rails fin 2002 et notifié trois ans plus tard. Le 29 avril 2010, l’Aquitaine, première frégate multi-missions produite par Naval Group, qui avait lancé sa construction début 2007, était mise à l’eau à Lorient. Dix ans et demi plus tard, l’ultime unité française du programme FREMM, la Lorraine, est sortie vendredi 13 novembre 2020 de la forme de construction du chantier morbihannais. Ce bâtiment va clôturer une série de dix frégates réalisées en France, avec huit unités pour la Marine nationale et deux pour l’export.
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photo Naval Group |
Vendredi 13 novembre, la Lorraine est sortie de la forme de construction du site Naval Group de Lorient. Il s’agit de la huitième et dernière frégate multi-missions (FREMM) française, mais aussi de la seconde de la série optimisée pour la défense aérienne. La première FREMM DA est l’Alsace, mise à l’eau en avril 2019 et qui a débuté en octobre ses essais mer, en vue d’une livraison à la Marine nationale en avril 2021. La Lorraine doit quant à elle prendre la mer dans un an et être réceptionnée en novembre 2022.
© Mer et Marine https://www.meretmarine.com/fr/content/gros-plan-sur-les-fremm-de-defense-aerienne
Développées suite à l’abandon des FDA 3 et 4 Initialement appelé FREDA, ce projet est étudié discrètement à partir de 2003/2004, au moment où la France et l’Italie concluent un accord pour mener le programme FREMM en coopération. Le développement des FREDA est acté en 2005, lorsqu’est décidé l’abandon des troisième et quatrième frégates de défense aérienne (FDA) du type Horizon, seules les Forbin et Chevalier Paul, mises en service en 2010 et 2011, étant finalement réalisées pour remplacer les anciennes frégates lance-missiles Suffren (1967-2001) et Duquesne (1970-2008) . Alors que les FDA 3 et 4 devaient succéder aux frégates antiaériennes Cassard (1988) et Jean Bart (1991), l’annulation de ces bâtiments au profit d’une adaptation à la défense aérienne de deux FREMM (la série devant comprendre initialement 17 unités) est une alternative présentée comme moins coûteuse. Sachant qu’à l’époque la France comme l’Italie (qui renonce aussi à ses troisième et quatrième Horizon) cherchent des ressources budgétaires pour lancer FREMM, leur second grand programme naval en coopération après Horizon. De plus, on estime que les Cassard et Jean Bart, bien que leur système d'armes principal n’est plus au goût du jour, peuvent encore attendre une décennie. Certains espèrent entretemps une refonte de ces FAA avec le remplacement de la rampe Mk13 et de la soute associée (40 missiles SM-1 MR) par des lanceurs verticaux pour missiles Aster. Mais ce projet ne voit pas le jour. La FDA Chevalier Paul (© JEAN-LOUIS VENNE) La FAA Jean Bart (© JEAN-CLAUDE BELLONNE) Plusieurs design étudiés au fil des années La gestation des FREDA, puis FREMM DA, sera longue et subira les vicissitudes politiques et budgétaires autour du programme, dont la cible est réduite à deux reprises, pour être ramenée à seulement 8 frégates au lieu de 17. En tout, quatre design seront étudiés pour ces FREMM de défense aérienne. Au départ, il est plutôt question de les développer sur la base de la défunte version AVT (action vers la terre) qui ne dispose pas de sonar remorqué. Mais ce modèle (9 exemplaires prévus) est abandonné en 2008 lorsque le programme est ramené à seulement 11 frégates. La question du radar est centrale car, pour assurer des missions de défense aérienne, en particulier d’unités précieuses comme le porte-avions ou des bâtiments amphibies, il faut de puissants senseurs et réduire au maximum les effets de masque engendrés par les mâts.
En 2003/2004, les ingénieurs de Naval Group avaient d'ailleurs déjà travaillé sur une mâture unique intégrant un radar tournant sous radôme, concept qui sera ultérieurement retenu pour le patrouilleur hauturier L’Adroit et les corvettes de la famille Gowind. Le projet FREMM (alors appelé FMM) avec mâture unique Mais pour les FREMM, la solution de la mâture unique est écartée au profit du radar multifonctions Herakles de Thales, surplombant la passerelle. Une autre option se dessine dans les années 2010. A l’époque, le groupe d’électronique planche sur le premier radar français à panneaux fixes (sa filiale néerlandaise en ayant déjà développé), qui deviendra le Sea Fire. En 2013, Naval Group travaille sur son intégration aux FREMM, alors que la France propose des frégates de ce type équipées du nouveau radar à l’Arabie Saoudite, puis au Canada. L’objectif est évidemment de profiter d’un programme export pour financer le développement du Sea Fire et son adaptation sur FREMM, dont la Marine nationale pourrait alors bénéficier. Sauf que le projet saoudien SAWARI III échoue et le ministère français de la Défense n’a pas les moyens de financer cette évolution. Un second espoir du même type était né avec le Canada, lorsque celui-ci avait lancé en 2010 un vaste plan de renouvellement de sa flotte, mais le volet portant sur les frégates prend beaucoup de retard et, au final, c’est le modèle des T26 britanniques qui est retenu en 2018.
© Mer et Marine https://www.meretmarine.com/fr/content/gros-plan-sur-les-fremm-de-defense-aerienne
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Sources
Ouest-France
Le Télégramme
Naval Group
Merci à Patrick et Pierrot
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