16 novembre 2020

1919 Sébastopol Odessa révolte de la Mer Noire cuirassé Mirabeau France Jean-Bart révolte mer noire

1919 Odessa révolte de la Mer Noire Cuirassés  Mirabeau France Jean-Bart

Odessa s’est trouvée, en pratique, sous administration française de la mi-décembre 1918 à la fin mars 1919, temps qu’a duré l’intervention militaire dans le « sud de la Russie ». Elle a donné lieu à un épisode diplomatique inhabituel. Pas plus que la paix de Brest-Litovsk, en mars 1918, l’armistice du 11 novembre 1918 n’a mis fin aux combats sur le territoire de la Russie ; la situation politique et militaire y est partout mouvante et confuse.


occupation allemande de l'Ukraine juin 1918
Timbre Empire austr-hongrois

Fin 1917, une conférence franco-britannique avait retenu le principe d’une action militaire conjointe et défini les zones d’intervention : à la France le sud de la Russie, où les investissements français sont importants, à la Grande-Bretagne le Caucase et les zones riches en pétrole. En décembre 1917, l’objectif était de contrer le bolchévisme et de maintenir la Russie dans l’Entente. Pour Clémenceau, ceci est encore valable en 1919.

 


Le direct après guerre est marqué par trois mutineries: l'allemande des 29 et 30 octobre 1918 qui participe à l'effondrement du IIe Reich, la russe pré-annoncée dès 1905 par l'affaire du cuirassé Potemkine, qui ne débute pas cependant dans la marine, celle-ci apportant le soutien du croiseur Aurore, la française qui se déroule quelques mois après la victoire.

L'Ouest-Eclair 17-1-1919


Les causes sont multiples et communes : la lassitude d'une guerre interminable; la frustration de la marine de surface vouée à des rôles peu glorieux, la mauvais ravitaillement, les longs et interminables séjours en rade facteurs de désorganisations, d'ennui et de désoeuvrement.  A cela s'additionne et se combine un hiver rude et une surcharge de travail dans une discipline draconienne. Tout le monde a espoir de rentrer rapidement à la maison



A l'assemblée nationale une relation houleuse

l'Ouest-Eclair

M. Leygues, ministre de la Marine, monte à la tribune avec un gros dossier et il rallie bientôt la Chambre par sa fermeté et son impartialité M. Leygues déclare qu'il exposera sans réticences les faits qui se sont passée les 13, 20 et 21 avril Il faut regarder les choses en face, dit-il, si l'on veut y parer. 
• Le ministre rappelle que l'escadre fût en envoyée en Mer Noire en fin novembre en liaison avec les Alliés, pour assurer l'exécution ces clauses de l'armistice, les incidents commencèrent le 19 avrll 
Le lendemain, ils s'aggravent, le drapeau rouge est hissé. Pas de violences contre les officiers, toutefois des menaces sont dirigées contre des hommes de la maistrance. Le mouvement à caractère révolutionnaire passe alors du France au Justice et au Vergniaud.



Un Exposé des incidents


M. Leygues. Je n'entrerai pas dans le détail des incidents qui se Sont déroulés à bord de ces navires, j'en marquerai seulement le caractère. A bord du France le drapeau rouge est hissé, des hommes prenaient neuf des canots et des yoles pour aller porter le mot d'ordre aux cuirassés voisins. Des appels sont adressés au Jean-Bart Justice! Révoltez-vous! 


Les officiers de ces navires, où était hissé le drapeau rouge, s'efforcent par la persuasion de le faire amener, ils réussissent presque partout. 
A bord du France, des matelots ont été désignés tour porter au commandant les doléances de l'équipage. Le commandant leur dit qu'il ne peut tolérer l'exhibition de l'emblème rouge. Eux-mêmes disent a leurs camarades : Nous ne parlerons que si le drapeau rouge est amené .
 
 
La belle attitude d'un officier

 
Sur le Jean-Bart un mouvement analogue se produisit Le commandant du Couédic, qui le bras fracturé quelques jours plus tôt avait voulu conserver son commandement, s'avance à l'arrière Des hommes lui barrent le passage. Il leur dit mes enfants réfléchissez. Vous êtes en état de rébellion. J'amènerai le drapeau rouge ou vous m'abattrez a vos pieds (vives applaudissements sur un grand nombre de bancs)



A bord du Justice, même mouvement de nervosité extrême, un coup de foudre, folie des foules, passe. Les hommes accrochent sur une corde à linge, un pavillon rouge, mais sur l'ordre d'un officier, ils l'amènent. 


A bord des bâtiments, sauf le Waldeck-Rousseau et le Mirabeau, le pavillon rouge a été hissé, mais n'est resté que peu de temps. Partout des tentatives ont été faites pour constituer des groupes de délégués qui s'empareraient du commandant. Ces tentatives ont échoué devant la fermeté des chefs.



A bord du France quelques exaltés ayant voulu prendre des yoles pour porter à d'autres marins le mot d'ordre révolutionnaire, les délégués des vieux marins les en ont empêchés.


A bord du Mirabeau, qui était en Mer Noire depuis cinq mois, aucune tentative de désordre. Des réclamations sont formulées avec calme, accueillies avec cordialité. Des engagements, ont dit Goude et de Kerguézec, ont été pris qu'il n'y aurait pas de sanctions. Un officier général a en effet promis le 27 avril que si tout rentrait dans l'ordre à bord de son navire, il ferait son possible pour qu'il -n'y ait pas de sanctions. Le 28. sur le même navire, les désordres recommencent.







En mars 1919, le Mirabeau bombarde Kherson pour protéger la garnison franco-grecque encerclée par les troupes bolcheviques. C'est à ce moment que le Mirabeau est touché par les premiers troubles qui secouent la flotte française lors de la vague de mutineries de 1919. Pris dans une violente tempête de neige, il s'échoue devant Sébastopol. Plusieurs semaines de travail sont nécessaires pour le déséchouer en démontant son artillerie et une partie de son blindage pour l'alléger et le remettre à flot. Le cuirassé rentre en France, en remorque par le cuirassé Justice.

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Jugé irréparable et obsolète, il est retiré du service en 1921, d'autant plus que la Marie nationale dispose alors de six cuirassé dreadnought , trois classe Courbet et trois classe Bretagne.




Une carte postale non datée (mais de fin 1918 ou début 1919) d'un militaire attendant le conseil de guerre. Il donne quelques informations sur la guerre avec les bolchéviques.


"...ces quatre années passées et pourtant celui qui m'a traîner en conseil de guerre il attend le jour de sa libération faut pas qu'il en est dans le ventre, il doit sans doute s'en mordre les doigts aujourd'hui car il devait partir en permission ces jours... et ma fois ilfaut qu'il reste ici tant que je n'aurai pas été jugé. Il est bien punit aussi. Voici le beau temps qui a l'air de s'annoncer, il fait un soleil épatant, il est vrai que voila le printemps qui s'amène. J'espère qu'à Lyon il fait beau aussi.

Les Bolcheviks ont l'air de vouloir réagir. Ils (essaient) de prendre la prise d'eau qui alimente la ville, ils sont en train de chercher à la reprendre. Si ils la reprennent pas nous serons forcés de boire l'eau de la mer. Nous avons appris qu'il y avait quelques amis parmi les volontaires français et nombreux sont les blessés. Une nouvelle guerre qui recommence. Il y a il y a sans doute pas assez de français de tuer comme cela. Je vous mets ci-joint une proclamation bolchévique Avez reçu celle que je vous avais expédiée il y a quelques temps ... Dans l'espoir que mes cartes vous trouveront en parfaite santé... Mes meilleures amitiés. Claudius"



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