11 juin 2020

SNA SUFFREN Cherbourg Brest

SNA SUFFREN de Cherbourg à Brest 



Après une première phase d’essais en rade de Cherbourg (Manche), tout près des bassins où il a été conçu par l’industriel Naval Group, le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de nouvelle génération Suffren (issu du programme Barracuda) a entamé la deuxième phase de ses essais dans la rade de Brest (Finistère).

La campagne d’essais du Suffren, premier sous-marin nucléaire d’attaque de la classe Barracuda, vient de débuter. Le but de ces opérations est de permettre à la Direction générale de l’armement (DGA) et à la Marine nationale de mettre en œuvre et tester à la mer la performance du bâtiment. La livraison du Suffren est prévue cette année. Au total, six bâtiments de la classe Suffren équiperont la Marine nationale d’ici à 2030.
© Naval group.
Les essais à la mer représentent pour un sous-marin nucléaire une phase intense de validation des installations du bord.
Ces opérations conduites progressivement en plusieurs campagnes d’essais permettent de s’assurer notamment :– de l’étanchéité en immersion et de la manœuvrabilité du navire,– des performances du système de combat, des armes tactiques et de tous les équipements de haute technologie embarqués dans cette nouvelle génération de sous-marin nucléaire d’attaque,– et enfin de ses capacités opérationnelles.
Le Suffren est destiné à remplacer la génération de SNA de type Rubis. Naval Group est en charge de la réalisation de cette série de sous-marins, depuis la conception jusqu’à la réalisation du navire et des systèmes d’information, la fabrication des principaux composants des chaufferies nucléaires ainsi que l’entretien des navires à Toulon.





« Nouvelle étape pour le programme Barracuda, salue la Direction générale de l’armement (DGA). Après la réussite des premiers essais conduits par la DGA avec la Marine nationale, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et ses partenaires industriels à Cherbourg, la 2e phase se poursuit pour les essais en plongée du Suffren en haute mer au large de Brest. »

Cela, tout près de la base opérationnelle de ses cousins, les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la base opérationnelle de l’Île-Longue, en Presqu’île de Crozon. 

Le Suffren rentre en rade de Brest | DR/MARINE NATIONALE
La différence entre les SNLE et les SNA ? Les premiers sont des bombardiers, équipés de seize missiles à têtes nucléaires M51, prêts à frapper tout État qui attaquerait la France.

© Naval group. Photographie
publiée le 29 avril 2020 depuis le compte Twitter de la société.


C’est le principe de la dissuasion nucléaire française : depuis 1972, au moins l’un des quatre SNLE est « dilué » en permanence au fond de l’océan, lors de patrouilles de 70 jours, sans escale.

Cinq fois plus petits (ils accueillent 70 marins dans 200 m2, au lieu de 110 hommes dans 600 m² d’un SNLE), les seconds sont des chasseurs : ils effectuent des patrouilles de quatre mois, offensives, de renseignement ou de commandos par exemple, ponctuées d’escales en surface, à la différence des SNLE qui, eux, ne doivent en aucun cas, rompre leur invulnérabilité.




Les caractéristiques techniques du Suffren
• Déplacement en surface : 4 700 tonnes
• Déplacement en plongée : 5 200 tonnes
• Longueur : 99 mètres
• Diamètre : 8,8 mètres
• Armement : missiles de croisière navals (MdCN), torpilles lourdes filoguidées F21, missile antinavire Exocet SM39 modernisé
• Propulsion hybride : un réacteur à eau pressurisée dérivé des chaufferies équipant les SNLE type Le Triomphant et le porte-avions Charles de Gaulle, deux turbines de propulsion, deux turbo alternateurs et deux moteurs électriques
• Équipage : 65 personnes + commandos
• Disponibilité à la mer : > 270 jours par an

Le 29 avril 2020, le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) « Suffren », lors de sa première plongée statique en mer. S’ensuit sa prise de coffre au large de Cherbourg (Manche). | DR/MARINE NATIONALE


La phase d’essais est indispensable pour vérifier les programmes. Ils peuvent mettre à jour la nécessité d’ajustements techniques sur le navire et ses équipements. C’est à cela que servent les tests. Cherbourg dispose de moyens industriels que n’ont pas d’autres ports s’il est nécessaire d’intervenir pour poursuivre les essais.

Malfonctionnement
"La phase d’essais est indispensable pour vérifier les programmes. Ils peuvent mettre à jour la nécessité d’ajustements techniques sur le navire et ses équipements. C’est à cela que servent les tests. Cherbourg dispose de moyens industriels que n’ont pas d’autres ports s’il est nécessaire d’intervenir pour poursuivre les essais."
Selon nos informations, les essais ont mis à jour un malfonctionnement d’un système qui, s’il n’est pas réparé, pourrait compliquer la manœuvrabilité du sous-marin. La Presse de la Manche 

Les quelques ajustements, a priori mineurs, devraient nécessiter la mise à sec du sous-marin dans le dispositif de mise à l’eau de Cachin (DME).

Le Suffren ne devrait rester que quelques jours à Cherbourg avant de repartir pour Brest. Des opérations courantes, d’entretiens et de mise au point pourraient également être menées à bien.
Naval Group n’a pas l’autorisation de communiquer sur ces opérations.

Selon la DGA, cet épisode ne remet pas en cause la livraison du navire dans l’année. Un transfert de propriété qui, rappelons-le, ne signifie pas forcément une admission au service actif.

Une fois terminés ces essais dans l’Atlantique, le Suffren poursuivra ensuite ses essais en Méditerranée, depuis son futur port d’attache, Toulon.

Après la plateforme, c’est davantage le système d’armes, la discrétion acoustique et les capacités opérationnelles qui seront testées.

Durant les essais, l’endurance du sous-marin, avec une autonomie portée de 45 jours pour la série des Rubis à 70 jours, va être vérifiée. Il sera placé dans toutes les configurations possibles, poussé à la limite de ses possibilités.





Sources 
Le fauteuil de Colbert
Ouest-France 
Naval Group
La Presse de la Manche 

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