Guerre 39-45 bateaux Internés en Turquie Censure Vienne
Nous avons eu l'occasion à plusieurs reprises d'évoquer les bateaux français internés en Turquie durant la seconde guerre mondiale.
De petits navires ayant quitté Beyrouth en juillet 1941, se réfugient à Alexandrette et sont ensuite envoyés à Isparta et Erdek sur la mer de Marmara. Les principaux étaient le pétrolier Adour, les dragueurs Avocette et Elan, le Cid...; aucun ne possédait d’agence postale embarquée. Ils furent vendus à la Turquie en 1943, à l’exception du dragueur Elan qui rejoignit les forces françaises fin 1944
Le Cid
http://envelopmer.blogspot.com/2020/06/chalutier-le-cid-turquie-beyoglu-erdek.html
Jean-Mic
http://envelopmer.blogspot.com/2017/07/batiments-internes-en-turquie-jean-mic.html
Aviso Elan
http://envelopmer.blogspot.com/2019/03/les-batiments-internes-en-turquie-aviso.html
Nous allons à nouveau évoquer cette période à partir d'un pli envoyé à Douai. Le cachet turc d'Istanbul n'est malheureusement pas lisible dans sa totalité. On devine le quantième 17 et l'année 1943. Le mois est très difficile à lire, on peut supposer que c'est un 9 donc septembre..
Le 23 mai 1943 les bateaux français internés sont remis à la Turquie sauf l'aviso ELAN mais ce n'est que le 10 novembre que les marins prendront le train pour rejoindre Compiègne. Peut-être ont-ils empruntés le tracé du prestigieux Orient-Express?
Affranchissement de 12 Kurus (piastres en français) Beyoglu Istanbul |
Le courrier est expédié par l'Ingénieur mécanicien Leclercq au bon soin de Mr l'attaché naval Ambassade de France Istanbul Turquie.
L'amiral ARATA nous dit que dans son catalogue des mécaniciens , il existe un dénommé Leclercq Georges, Octave, Henri, Joseph, né le 10 juin 1907 , Arts et Métiers Lille - Promotion EIM 1929 -
Ingénieur Mécanicien de 2 ème classe le 1 octobre 1933 - Retrait du service : 31 décembre 1948.
En 1943, il devait avoir trois galons (IM1) .
A cette époque, c'est la commission de Vienne qui contrôlait le courrier à destination des pays balkaniques, des états du Levant, de notre escadre d'Alexandrie et de l'Indochine ;
Gaston Bergery remplace l'ambassadeur Helleu en Turquie. Il était favorable à une collaboration entre le régime de Vichy et le régime nazi. A Istanbul, il a entretenu des relations ambigües avec l'ambassadeur d'Allemagne Von Pappen.
Pendant la guerre Von Pappen est réaffecté comme ambassadeur d'Allemagne en Turquie de 1939 à 1944. En tant qu'ambassadeur du Troisième Reich à Ankara de 1939 à 1944, il parvient, grâce à l'espion « Ciceron », Elyesa Bazna (valet de chambre de l'ambassadeur britannique à Ankara), à obtenir des informations clés concernant les Alliés, comme les comptes rendus des conférences entre Américains, Soviétiques et Britanniques. Il signe par ailleurs un pacte de non-agression avec la Turquie le 18 juin 1941.Des comptes seront demandés à Bergery à la libération.
" Nous ne faisons pas le procès de la fonction, mais celui du zèle dans la fonction. " Cette précision de M. Vassart, procureur de la République, a situé hier le procès de Gaston Bergery devant la cour de justice de Paris. Et c'est pour rejeter cette accusation que l'ancien ambassadeur du gouvernement de Vichy à Moscou, puis à Ankara, a parlé pendant près de six heures.
Assuré, brillant quelquefois, appuyant ses périodes de gestes d'orateur ou du mouvement brusque de lunettes d'écaillé constamment mises et ôtées, M. Bergery a retracé les principales étapes de sa carrière. A vrai dire on resta longtemps hors du procès : l'historique des événements du 6 février 1934 qui entraînèrent M. Bergery à se démettre de son mandat de député radical socialiste, sa réélection, la fondation du " frontisme " et de la Flèche, son attitude lors de Munich justifiée par les altitudes comparables de maintes personnalités aujourd'hui en place, son vote à l'Assemblée nationale du 10 juillet 1940, l'approbation de l'armistice " pour sauver ce qui pouvait être sauvé ", ne sont dans celle affaire que des étapes rappelées par l'acte d'accusation. Mais, M. Bergery tenant à s'en expliquer afin qu'on ne puisse les lui reprocher ou en tirer des conclusions et des anticipations, il a fallu attendre presque la fin de l'audience pour entrer dans le vif du procès : l'inculpation pour intelligence avec l'ennemi, fondée sur le rôle de l'accusé à Ankara, et ses relations avec von Papen, son collègue allemand.
C'est en avril 1942 que Pierre Laval proposa à M. Bergery l'ambassade d'Ankara. Nouvelle digression sur les rapports avec Pétain et Laval. Fidèle au " maréchal ", M. Bergery s'efforçait de servir son pays. Mais cette fidélité lui fit aussi adresser au " chef de l'État " deux mots où il définissait " l'esprit de collaboration " : une collaboration ou l'Allemagne aura la première place, et la France seulement la seconde, mais à condition que le Reich sache dominer sa victoire.
Le courrier a été censuré.
Cachets linéaires sur des bandes kraft : aigle, GEÖFFNET (et lettre g en dessous), aigle, OKW.
Le bureau de censure de Vienne, à qui est attribuée la lettre « g », a été mis en place par les allemands vers Octobre ou Novembre 1939. Comme pour les autres régions du Reich, le courrier interne n’était pas examiné. Le bureau de Vienne censurait :
– Le courrier en provenance ou à destination de la Bulgarie, Croatie, Grèce, Hongrie, Servie, Slovaquie, Turquie et Yougoslavie.
– Le courrier en transit originaire de France, Italie (et Vatican) et Suisse à destination des pays ci-dessus:
– Le courrier des prisonniers de guerre italien en Égypte
– Le courrier des internés allemands en Palestine et Égypte (entre octobre 1940 et mars 1941), et aussi d’Iraq et Inde anglaise (entre Janvier et mars 41)
– Certains courriers de la Feldpost de Vienne à partir de mai 43
Sources
Le Monde 09 février 1949
Claude Arata
http://ww2philatelie.olafarge.fr/2018/07/07/marcophilie/
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