St Thégonnec et l'enclos paroissial
Une halte sur la route de brest
Le nom de la commune provient de saint Quonocus ou Toquonocus (Quonoc, Coquonoc ou Toquonoc), par déformation ensuite Thégonnec, disciple de Pol Aurélien et qui serait comme lui venu au vie siècle de l'île de Bretagne (actuelle Grande-Bretagne) pour évangéliser l'Armorique.
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photo (c) JM Bergougniou |
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Selon une autre tradition, il serait né à Tréfentec, village de l'actuelle commune de Plonévez-Porzayet aurait construit un ermitage à Plogonnec avant de devenir un disciple de saint Guénolé, abbé de l'abbaye de Landévennec qui l'aurait ensuite envoyé prêcher dans le Léon. Lobineau, dans sa Vie des saints en fait même un saint mythique, qui n'aurait jamais existé. La localité de Pleugueneuc en Ille-et-Vilaine a la même origine.
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Selon la tradition paroissiale, Thégonnec reçut un accueil enthousiaste de la population locale avec quelques exceptions toutefois : un jour qu'il avait soif, des habitants du village du Bougès lui refusèrent un verre d'eau. En représailles, le saint prononça un anathème "Boujès a voujezo. Biken dour mad n’iien devezo" ("Les sources de Bougés peuvent être abondantes, mais jamais il n’en sortira une bonne eau".
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Par contre il bénit les habitants du Herlan où il reçut une hospitalité généreuse. Ce serait l'origine de la source du Stivel, fontaine longtemps vénérée : les jeunes filles venaient encore au début du xxe siècle y jeter des épingles pour trouver un mari.
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L'église actuelle de Saint-Thégonnec, bâtie à l'emplacement de la première église, appartient à plusieurs époques échelonnées de 1520 à 1667 environ. Le petit clocher a été achevé en 1563, mais par rivalité avec l'église voisine de Pleyben, les paroissiens décidèrent en 1599 la construction d'un second clocher beaucoup plus imposant. Le clocher-porche de style Beaumanoir date de 1653 ; les statues en kersantite qui l'ornent ont été réalisées par Roland Doré en 1625.
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En 1670, le bas de l'église est exhaussé pour permettre la mise en place des orgues et enfermer ainsi le petit clocher jusqu’aux galeries entre les deux nouveaux pans de mur. En 1714 la nef principale et l’abside reçurent l’élévation qu’elles ont actuellement.
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L'essentiel de l'édifice a été réalisé en "granite de la montagne" de Plounéour-Ménez, mais une quinzaine de types de pierre ont été mises en œuvre au cours des différentes constructions, en fonction des exigences techniques et financières, mais aussi des modes architecturales.
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La porte triomphale — ou arc de triomphe —, à l’entrée de l’enclos, est un édifice de style Renaissance en granite de Plounéour-Ménez réalisé dans l’atelier du château de Kerjean entre 1587 et 1589.
Elle est composée de quatre piliers massifs surmontés de lanternes cubiques et de lanternons. Deux échaliers relient les piliers extérieurs et l’entrée centrale est faite d’un arc en plein-ceintre fermé à l’époque par une grille. L’arc est orné de trois statues en Kersanton : à droite Notre-Dame du Vrai Secours, à gauche l’archange Gabriel et au centre Dieu le père entouré de deux canons.
L'arc de triomphe est classé monument historique depuis 1914. Le mur de cimetière attenant est, quant à lui, classé en 1928.
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Le calvaire de 1610 représente la Passion du Christ. À l’origine, il était peint
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Construit en 1610, le calvaire de Saint-Thégonnec clôture le mouvement d'édification des grands calvaires à « mace » qui commença près de cent cinquante ans plus tôt à Tronoën. Le Maître de Saint-Thégonnec, à défaut de connaître son véritable nom, est l'auteur de ce monument. Un autre artiste mieux connu serait également intervenu sur l'édifice en la personne de Roland Doré, sculpteur à Landerneau, qui aurait réalisé le groupe du Christ aux outrages.
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photo (c) JM Bergougniou |
Les 3 croix de la Crucifixion surmontent un massif de maçonnerie rectangulaire qui étonne par ses faibles dimensions. Seules neuf scènes, entièrement consacrées à la Passion du Christ, garnissent l'unique frise entourant le monument. De fait, les croix réalisées de manière plus « conventionnelles » paraissent disproportionnées au vu de leurs dimensions et du nombre de personnages qu'elles exposent. Il faut d'ailleurs souligner le subtil et savant jeu d'équilibre qui est ici mis en œuvre pour assurer la stabilité de l'ensemble, au-delà des siècles.
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photos : (c) JM Bergougniou
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