Finalement a-t-on le droit de collectionner que ce qu'on veut?
La Charte de la philatélie est signée par la Fédération Française des Associations Philatéliques (FFAP), la Chambre Syndicale des Négociants et Experts en Philatélie (CNEP) et La Poste. Ces trois signataires sont réunis au sein de l'Association pour le Développement de la Philatélie (l'ADPhile) dont ils sont membres statutaires.
Le conseil d'administration de l'ADPhile est garant de l'application et du respect de la présente Charte. Acte fondateur, elle rappelle les valeurs communes et les engagements de ses signataires pour établir entre eux une confiance profonde et durable, une collaboration constructive.
Photo (c) JM Bergougniou |
Cette volonté d'union veut porter une image forte de la philatélie en France et vis-à-vis des instances
internationales. Elle fait suite au colloque des états généraux de la philatélie du 2 avril 2008. Elle rappelle solennellement la volonté des signataires de faire vivre la tradition pour répondre aux attentes des passionnés du timbre et accompagner la nécessaire adaptation de cette passion à la culture du XXème siècle. (Ne sommes-nous pas au 21ème?)
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La Charte de la philatélie, outil de dynamisation du secteur, doit à la fois encourager l'essor de la philatélie auprès du plus grand nombre, particulièrement de la jeunesse, développer l'utilisation du timbre comme média, et favoriser une dynamique commerciale vitale pour le devenir de ce loisir. Face à l'ouverture du marché postal, elle veut réunir les acteurs de la philatélie pour faire entendre leur voix.
Le timbre-poste est un attribut de souveraineté et constitue une preuve du paiement de l'affranchissement correspondant à sa valeur intrinsèque, lorsqu'il est apposé sur un envoi postal conformément aux Actes de l'Union (Article 8-2.2 de la Convention de l'UPU). En ce sens, il est d'abord un objet utile : il s'inscrit dans l'activité économique, il est le « carburant » de la lettre. Mais il est aussi, partout et toujours, empreint d'histoire et de culture, porteur de sens politique, créatif. Il est à l'image des sociétés qu'il représente. On ne s'étonnera donc pas que le timbre soit un objet de collection.
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Il existe aujourd'hui quatre familles de timbres.
LE TIMBRE D'USAGE COURANT- LA MARIANNE
Traditionnellement représenté par la Marianne, le timbre d'usage courant est un timbre très apprécié des collectionneurs. Il est choisi par le Président de la République à chaque nouveau mandat et sa sortie est toujours un événement.
LE TIMBRE COMMÉMORATIF
Le programme philatélique annuel, fixé par Arrêté ministériel, après avis de la Commission des Programmes Philatéliques, dresse la liste de ces timbres. Ces timbres officiels rendent un hommage de la nation aux personnalités françaises ou étrangères, commémorent les grands événements et célèbrent le patrimoine.
Le timbre commémoratif constitue le cœur, l'essence même de la philatélie. C est le timbre d'Etat. Il est le plus souvent gommé, dentelé et, dans tous les cas, il affiche une valeur faciale. Son tirage, ses dates de mise en vente et de retrait sont annoncés et garantis par La Poste. Privilégiant la taille douce, il peut cependant faire appel à d'autres techniques de création et d'impression, afin d'explorer de nouvelles pistes esthétiques en intégrant certaines innovations technologiques.
Le timbre commémoratif constitue le cœur, l'essence même de la philatélie. C est le timbre d'Etat. Il est le plus souvent gommé, dentelé et, dans tous les cas, il affiche une valeur faciale. Son tirage, ses dates de mise en vente et de retrait sont annoncés et garantis par La Poste. Privilégiant la taille douce, il peut cependant faire appel à d'autres techniques de création et d'impression, afin d'explorer de nouvelles pistes esthétiques en intégrant certaines innovations technologiques.
Les timbres officiels s'inscrivent dans le respect de la tradition et correspondent aux critères de qualité, de création et de fabrication attendus par les collectionneurs. À la demande en particulier de l'institution qu'il représente, un timbre commémoratif est susceptible d'être également édité en variante autocollante.
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LE TIMBRE D'ÉCRITURE
La Poste doit aussi faire circuler du beau timbre à la demande d'un large public. Pour cela elle met en vente auprès du grand public des timbres d'écriture. Ces timbres, le plus souvent sous forme de carnets de timbres autocollants avec indication d'usage en lieu et place de la valeur faciale, ont un tirage important. Ils ne figurent pas nommément dans l'arrêté du programme philatélique. Véritable laboratoire technologique, ces timbres autorisent des expérimentations en termes de techniques d'impression, de formats, de lignes créatives, de thématiques.
LE TIMBRE PERSONNALISÉ
C'est désormais la possibilité pour chacun de créer son propre timbre ayant valeur d'affranchissement. Ces timbres, hors programme philatélique, contribuent à la modernisation de la philatélie et correspondent aux nouveaux usages. Ces timbres sont entièrement personnalisés avec un visuel au choix du client. Le timbre à
personnaliser correspond à une démarche personnelle et n'appartient qu'à celui qui le fait : c'est son créateur et propriétaire qui décide du visuel, du tirage et de la diffusion, en respectant les règles édictées par La Poste. Dans ce cadre, La Poste peut elle aussi créer ses propres timbres personnalisés.
personnaliser correspond à une démarche personnelle et n'appartient qu'à celui qui le fait : c'est son créateur et propriétaire qui décide du visuel, du tirage et de la diffusion, en respectant les règles édictées par La Poste. Dans ce cadre, La Poste peut elle aussi créer ses propres timbres personnalisés.
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■ La Poste s'engage à :
- garantir la disponibilité, au travers d'au moins un de ses canaux de vente, de tous les timbres d'usage courant, des timbres commémoratifs, des timbres d'écriture, et des timbres personnalisés initiés par clic ;
- pour les timbres commémoratifs, annoncer et garantir les dates de mise en vente et de retrait, ainsi que les tirages;
- animer la philatélie et conforter sa place dans les bureaux de poste ;
- multiplier et soutenir les actions et événements locaux en support de la philatélie ;
- stimuler la philatélie jeunesse ;
- concevoir et financer des campagnes de communication en faveur du timbre ;
- favoriser les relations entre La Poste locale, les associations philatéliques sur le terrain et les négociants locaux ;
- informer les signataires sur sa politique philatélique ;
- informer les médias, notamment la presse spécialisée, de l'actualité philatélique ;
- nommer à la Commission Philatélique des membres renouvelables, de différents horizons culturels, qui apporteront une ouverture dans le respect de la traditionPhoto (c) JM Bergougniou |
Une “charte de la philatélie” par Pierre Jullien
Fraîchement routée par La Poste, ce matin: la “charte de la philatélie” tant attendue, issue des Etats généraux de la philatélie!…
” La Charte de La Philatélie, dévoilée officiellement le 13 juin 2009 à Tarbes, au 82e Congrès de la Fédération française des associations philatéliques, a été signée le 24 juin par le Président de La Poste, Jean-Paul Bailly. Riches des enseignements du colloque des Etats Généraux de la Philatélie du 2 avril 2008, nous nous étions tous attelés à la rédaction de cette Charte tripartite signée par la FFAP, la CNEP et La Poste.
Ce texte fondateur rappelle nos valeurs communes et nos engagements pour établir entre ses signataires une confiance profonde et durable, un vrai partenariat. Nous remercions de leur implication et de leurs conseils la FFAP et la CNEP, acteurs majeurs de la philatélie, mais aussi tous ceux qui nous ont apporté leur concours (journalistes, collectionneurs, experts, passionnés du timbre)”, explique dans un texte d’accompagnement de la “Charte”, Christian Winkler, Secrétaire Général de l’ADphile - Association pour le Développement de la Philatélie (Immeuble ORSUD, 3-5 Avenue Galliéni, 94250 Gentilly).
Que trouve-t-on dans cette “Charte”?
Tout d’abord, elle est signée par La Poste, La fédération française des associations philatéliques et la Chambre syndicale des négociants et experts en philatélie.
Elle compte 3 chapitres.
Le premier ouvre sur une définition de la philatélie, “collection des timbres-poste et des documents postaux” (rien sur la philatélie fiscale)…
2e chapitre: une définition du timbre: “attribut de souveraineté et constitue une preuve du paiement de l’affranchissement correspondant à sa valeur intrinsèque”…
Parmi ses attributs “les plus caractéristiques”, poursuit la “Charte”, “on retient”: sa valeur d’affranchissement, son visuel, son thème, sa technique d’impression, son tirage, sa durée de diffusion, etc.
Bien! On aurait pu ajouter sa matière, sa gomme, son usage (poste aérienne, préos, etc. qui déterminent les indications imprimées, etc.).
La “Charte” définit 4 familles de timbres!
- Le timbre d’usage courant (la Charte stipule que c’est “traditionnellement une “Marianne”… soit!);
- Le timbre commémoratif du programme annuel fixé par arrêté ministériel (”c’est le timpbre d’Etat” qui privilégie la “taille-douce” mais qui peut “dependant faire appel à d’autres techniques de création et d’impression”);
- Le timbre d’écriture (!), qui ne figurent pas “nommément dans l’arrêté du programme philatélique” qui permet de “faire circuler du beau timbre à la demande d’un large public”, “avec indication d’usage en lieu et place de la valeur faciale”.
- Le timbre personnalisé… (La Charte ne fait pas référence aux timbres en ligne… )
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3e chapitre: les “engagements réciproques des signataires”.
Chacun des trois partenaires de l’Association pour le développement de la philatélie, signataires de la Charte, prend des résolutions:
Pour La Poste: disponibilité des timbres, annonce des tirages, stimulation de la philatélie jeunesse, favorisation des relations entre postes locales, associations et négociants locaux, information des médias, réforme de la commission philatélique.
Pour la fédé: animer et coordonner l’activité des assoces (rien de nouveau), animer la Compagnie des guides de la philatélie, etc.
Pour les marchands: mener un groupe de réflexion sur la situation de la profession de négociant en timbres.. “compte tenu que les membres de la CNEP assurent le service après-vente de La Poste auprès des collectionneurs, en stockant et rachetant les timbres passés (sic), en les cataloguant..”, etc.
Espérons que ce code de conduite sera suivi d’effet. Pour le moment, il faut en mesurer la portée symbolique. les esprits grincheux remarqueront qu’il n’y a rien sur les oblitérations (flammes, timbres à date, bien chahutés ces dernières années).
D’autres esprits encore plus grincheux regretteront que ces déclarations restent générales, manquent de concret et n’impliquent pas de moyens et figent la philatélie dans une certaine tradition (présence de la philatélie à la TV, quantités de timbres, etc.).
Les plus optimistes trouveront que cette Charte est une première mesure d’ordre dans la “maison” qui ne demande qu’à être suivie d’effets.
photos prises à l'occasion de l'exposition temporaire organisée par l'association Histoire de la Poste en Bretagne de Dinan (22)
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