15 janvier 2021

Terre-Adélie Dumont d'Urville DDU TAAF Sondage Ballon Ozone Météo France

Terre-Adélie Dumont d'Urville DDU TAAF 
Sondage Ballon Ozone 
Météo France 

Météo-France est présent en Antarctique depuis les premières expéditions polaires. Chaque année, une vingtaine d'hivernants de plusieurs instituts scientifiques partent vivre un an dans des conditions extrêmes sur le grand continent blanc, installés sur la base Dumont-d'Urville en Terre-Adélie. En mars a débuté pour eux, avec l'hiver austral, une longue période d'isolement qui durera huit mois…. 

Pour commenter cette enveloppe quelques extraits de blogs du chef météo, du blog de DDU... Les photos proviennent du blog de François Goutard



François Gourand, météorologue Météo-France, est actuellement présent sur place. Il vit sa deuxième mission en Terre Adélie. Gaétan Heymes, météorologue à Météo-France, vient d'en rentrer... Ils vous emmènent avec eux, le temps d'un entretien, pour partager leur aventure scientifique hors du commun


Où êtes-vous ? Décrivez-nous l'environnement de la base…
François : La base est située pratiquement au sommet de l'île des Pétrels, principale île de l'archipel Pointe Géologie, situé à quelques kilomètres du continent antarctique, sur lequel nous avons une vue imprenable !


Gaétan : Le vaste continent antarctique barre l'horizon sud, l'ouest s'ouvre sur la mer parsemée d'îlots, à l'est se situent des îles protégées interdites d'accès, et le glacier de l'Astrolabe !



 

François : Généralement, à la fin de l'été austral (janvier-février), l'île est quasiment entourée d'eau, ce qui permet au bateau ravitailleur l'Astrolabe d'accoster au quai de la piste du Lion. Le reste du temps, dès début mars cette année, c'est la banquise qui prend le relais, qui étend considérablement les possibilités de promenades…

Qu'est-ce qui est le plus marquant, là-bas ?
François : Le blanc, partout, autour de nous, à perte de vue, pendant l'hiver (il y a un peu de fonte en été qui fait apparaître davantage les rochers des îles). Quand le soleil sort, c'est très lumineux en journée. Les levers et couchers de soleil offrent des reflets rosés ou bleutés incroyablement beaux.
Gaétan : Le plus marquant, c'est la lumière, chaque jour changeante… Les longues soirées lumineuses d'été, la fugacité de l'éclairage vers le solstice d'hiver, les jeux de lumière entre la mer, les icebergs, les halos solaires et lunaires...

François : On vit plutôt bien sur la base, avec un certain confort matériel. Le fait que nous soyons tous volontaires et souvent très motivés pour cette expérience donne une dynamique collective quasiment automatique qui est souvent porteuse.
Gaétan : On vit dans une petite chambre individuelle, qui sert surtout pour dormir et les jours où l'on ne travaille pas et où les conditions extérieures sont trop mauvaises. Sinon, cela se partage entre le bureau de la météo, le séjour pour les repas et les soirées, la salle de sport, les visites des autres hivernants dans les différents ateliers et labos, et bien sûr l'extérieur !


Quelles sont vos missions là-bas ?
François : Je suis chef de la station météo de Dumont d'Urville ! Elle a une mission historique d'observation du temps et du climat local, avec une station de mesures au sol (pression, température, humidité, vent, rayonnement solaire), mais aussi et surtout d'observation d'altitude : un radiosondage est effectué par le personnel de la station un peu avant 0 h UTC (10 h locales) tous les jours.
Depuis que les moyens de communication ont été améliorés, notamment avec l'arrivée d'Internet, la prévision météo est devenu une mission cruciale ! Nous rédigeons deux bulletins quotidiens à destination de tous les personnels de la base, et qui permet d'organiser les activités, travail comme loisir.

http://francoisgourand.canalblog.com/archives/2020/09/03/38513250.html

A côté de cela, la météo appuie aussi sur le bouton fin d’hiver, avec des journées qui deviennent longues maintenant : un lever vers 7h40 et un coucher vers 17h40, avec une bonne heure de jour avant et après ces horaires d’aube et de crépuscule. Et un temps toujours très majoritairement calme, ensoleillé, idéal en fait, qu’elles paraissent déjà loin les courtes journées nuageuses du coeur de l’hiver ! Autre activité de fin d’hiver : la commande des vêtements de mission, avec les logos que nous avons dessinés et choisis entre nous, qui nous laisseront quelques souvenirs, d’un genre différent, de cette année particulière.


Une belle météo donc, dans la continuité d’un mois d’août très ensoleillé : 114h47min d’ensoleillement, soit le 8ème mois d’août le plus ensoleillé depuis 1956 à DDU, un excédent de 38% par rapport à la normale. Un mois globalement calme, en dehors des deux tempêtes Luc et Régis, et d’un coup de catabatique en milieu de mois. Nous avons connu la période du 1er au 26 août la plus calme depuis le début des relevés météo, avec une moyenne de 22km/h ! La moyenne a un peu augmenté en fin de mois, ce qui fait que sur le mois complet nous n’avons pas de record, mais l’impression de calme ensoleillé a bien dominé. Avec ces conditions, propices au froid, le mois a été assez froid, mais en 10ème position des mois d’août, donc rien d’exceptionnel non plus.


Sources

Météo France
TAAF
Blogs 
Terre-Adélie TAAF
François Goutard

13 janvier 2021

Le voyage du Président Loubet - Alger - Constantine - Tunis avril 1903 croiseur Jeanne d'Arc


Le voyage du Président Loubet - Alger - Constantine - Tunis 
avril 1903 



Vous avez reçu le bulletin n° 135 de la Marcophilie navale avec un article très intéressant de Roseline Giletto sur le voyage d'Emile Loubet. Je me permets de compléter cet article par quelques textes intéressant de l'activité à bord de la Jeanne d'Arc du Président Loubet



Et quelques photos d'un album de voyage Kodak Souvenirs





LE VOYAGE PRESIDENTIEL

M. EMILE LOUBET A ALGER

La traversée. - Un accident à bord. — Dans la rade d'Alger, — Le salut des escadres étrangères. — Du débarcadère au Palais d'Hiver. — Défilé du cortège. — L'enthousiasme populaire. - Les réceptions. — Les discours.

ALGER, 15 avril. (De notre envoyé spécial.)

Quand, aujourd'hui, le Président de la République, après avoir été salué par les escadres étrangères, mettait le pied sur la terre algérienne, il répondait au vœu depuis longtemps émis par la population qui lui a fait un si chaleureux accueil. Depuis Napoléon III, notre grande colonie africaine n'avait point reçu la visite du chef de l'Etat ; aussi l'idée de ce voyage date-t-elle de loin.


Deux des prédécesseurs de M. Loubet, ayant été pour des raisons diverses obligés de renoncer à la réalisation d'un projet, qui devait donner satisfaction à l'un des plus vifs désirs des Algériens, c'est avec plaisir que M. Loubet a accepté cette tâche et les fatigues qui en résulteront pour lui.


 Il eût. certes, voulu l'accomplir sans toute la pompe officielle qui s'impose, surtout en Algérie, pour laisser aux populations indigènes qui seront visitées l'impression de grandeur qu'elles devront conserver après le passage du chef de l'Etat. Dans la pensée du Président de la République, ce voyage doit être avant tout un voyage d'étude, le mot d'enquête étant bien prétentieux pour une visite aussi rapide. Aussi, a-t-il tenu à ce que le programme si chargé, que nous avons déjà publié, fût établI de manière à le mettre le plus souvent possible en contact direct ayec la population,

Le salut amical que les amiraux des escadres étrangères ont offert au Président de la République, de la part de leurs souverains respectifs a prêté à ce voyage, si intéressant au point de vue français, une signification internationale qui n'échappera à personne, et n'est à remarquer que si la flotte américaine n'est point représentée dans les eaux d'Alger, le consul américain a tenu à manifester d'une façon toute spéciale par le genre de décoration de son hôtel, où on peut lire, sur une immense draperie tricolore, ces mots « Deux Républiques, deux Présidents : Loubet et Roosevelt »


Avant l'arrivée

ALGER, 15 avril. — Les préparatifs faits par Alger pour recevoir le Président de la République ont été achevés cette nuit. Le pavoisement des rues et des maisons est maintenant terminé. Les derniers mâts ont été plantés et, à toutes les fenêtres, flottent les couleurs nationales. Une foule grouillante se porte sur le boulevard de la République et dans les rues donnant accès au port.

En rade, les bâtiments anglais, italiens, russes, le Du Chayla, qui a amené la mission marocaine, le cuirassé espagnol Pelayo, sont entourés d'une flottille d embarcations bondées de curieux.


Le croiseur portugais Dom Carlos, dont on a annoncé fa prochaine arrivée à Alger est attendu dans la matinée; à l'heure actuelle il n'a pas encore été signalé.

De huit heures à dix heures, le canon ne cesse de tonner. Ce sont les saluts échangés à l'occasion des visites faites par les autorités françaises aux commandants des navires étrangers et par ceux-ci aux autorités françaises.


A dix heures, le sémaphore signale au large l'escadre française, qui s'avance dans un ordre parfait, les tourelles de ses cuirassés se profilent nettement sur l'horizon. Des salves retentissent de nouveau. L'escadre doit se tenir éloignée de la côte, attendant la Jeanne d'Arc pour se porter au devant d'elle et l'escorter à son entrée en rade.

Le soleil brille avec éclat : la journée s'annonce comme devant être superbe.

A midi, les troupes appelées à rendre les honneurs prennent position boulevard de la République et sur le reste du parcours que suivra tout à l'heure le cortège.

La foule, à laquelle se mêlent indistinctement les riches Arabes, au costume pittoresque et chatoyant, et les indigènes de basse classe, au burnous en loques, devient de plus en plus dense. Les balcons des eiages supérieurs et les toits des maisons sont surchargés de spectateurs. Les toits de la ville haute, eux-mêmes, sont, malgré 'eur éloignement du port, couverts de curieux.

En rade, tous les bâtiments ont arboré leur grand pavois.


Au large, le vent est devenu un peu plus fort, et on constate un peu de houle.

Sur le quai de l'Amirauté, viennent se ranger un bataillon de l'aviso-torpilleur le Léger et un bataillon du Du Chayla. Puis, un peu en arrière, les chefs arabes, montés sur de vifs chevaux, richement caparaçonnés, qui escorteront le Président de la République jusqu'au Palais d'Hiver.

Tour à tour arrivent le général Case, commandant le corps d'armée ; le général Bailloud, commandant la place ; le général Forzenoe, le capitaine de vaisseau Hautefeuille, commandant la marine en Algérie.


Les personnages officiels continuent à arriver. A une heure et quart, se présentent successivement MM. Saint-Germain, Gérante, sénateurs ; Etienne, Thomson, Colin, Begey, Trouin, Aubry, députés; Altaiac, maire d'Alger ; Rostaing, préfet ; SaIDIAry, ancien député, gouverneur de la, Réunion ; Savorgnan de Brazza ; les commandants Reibell et Fraisse, officiers d'ordonnance du Président de la République ; Castan, président de ta Chambre de commerce Signalons également le présence duo certain nombre de conseillers généraux, des membres des délégations financières, parmi lesquels Aitmedi, président de la section kabyle ; du capitaine Jouinot-Gambetta et du lieutenant d'Espinay, officiers d'ordonnance de l'ancien gouverneur générai, etc.


A bord de là « Jeanne d'Arc »

A onze heures vingt minutes, ainsi que nous l'avons dit, la Jeanne-d'Arc levait, hier, sa dernière ancre et appareillait aussitôt.

La sortie du port de Marseille s'est faite par une grosse mer et par un fort mistral du Nord-Nord-Ouest qui a continué de souffler jusqu'au soir.

A 11 h. 50, la Jeanne-d'Arc débarquait sen pilote, après avoir échangé de nombreux saluts de pavillon avec tous les bâtiments de commerce qu'elle croisait. Les machiner donnaient de 104 à 108 tours, soit une vitesse de 18 à 19 miltes, qui a été maintenue toute la journée. Elle a été ralentie pendant la nuit : les machines, vers une heure du matin, ont été misas à 90 tours, ne donnant plus

au bâtiment qu'une vitesse de 16 nœuds environ. Cette allure n'a été modifiée qu'à l'arrivée.


Le déjeuner a été servi à 11h30. Le Président de la République avait convié à sa table le commandant BOISSE et le commandant en second Testot-Ferry, ainsi que te docteur Lassabatie et un lieutenant de vaisseau.

A 3 h. 35, le commandant Huguet, qui a admirablement organisé toute la partie martiale du voyage, est venu demander au Président de la République, aux présidents des deux Chambres et aux ministres s'ils désiraient visiter le bâtiment.


M Loubet a été conduit au « carré des officiers, que le commandant Boisse lui a présentés et avec lesquels il s'est aimablement entretenu, leur exprimant le regret .de ne pouvoir les convier à sa table que par  roulement, la salle à manger étant trop exiguë pour les réunir tous. Il a pasisé devant tout l'équipage, les torpilleurs commandés par le lieutenant Duriez, les canonniers par le lieutenant Argueses. les tImoniers par le lieutenant Picot, et les fusiliers par le lieutenant Lecamu.


Vêtu d'une cotte bleue, le Président est descendu dans les machines et a été fort intéressé par les explications du mécanicien, principal Clément. II a vu fonctionner les machines, qui sont au nombre de six; une partie des chambres de chauffe, qui contiennent les unes trois, les autres six chaudières, ainsi qu'une des soutes, qui renferment au complet 2,100 tonnes de charbon.



M. Loubet, les présidents des Chambres êt les ministres ont été longtemps retenus par l'examen de l'appareil de la télégraphie sans fil, que dirige avec une compétence toute particulière le commandant Jehenne, membre de la commission spéciale du ministère de la marine. L'appareil a tenu la Jeanne d'Arc en communication régulière "avec Porquerolles jusqu'à minuit 35, soit à une distance de 210 milles.

Le Président a reçu ainsi une dépêche lui annonçant que deux hommes du Galilée étaient tombés à la mer.


M. Léon Bourgeois a pu envoyer des nouvelles à sa famille, qui est à Cannes.

A six heures du matin, la Jeanne-d'Arc parlait avec le Saint-Louis, portant le ministre de la. marine, qui se trouvait à 50 milles d'Alger.

Tout le monde était à table pour dtner. Pas  un seul malade. La musique du bord s'est fait entendre.

A 10 h. 35, on apercevait le feu Caballeria, de l'Ile de Minorque, et, à Il h. 25, le feu d'Elayre, le dernier des Baléares.


Le vent qui, vers huit heures, avait tourné à l'Ouest, soufflait légèrement de l'Est à deux heures et s'y main tenait quand M.Loubet est monté sur le pont, ce matin, à six heures, le temps était magnifique et chaud, la mer calme, avec légère brise.. Le soleil, a bientôt apparu, pour ne plus nous quittée jusqu'à Alger.

La terre est reconnue à 10 h. 45 par babord devant, au moment même où la Jeanne d'Arc échange un salut avec un paquebot anglais. A Il h. 20, l'escadre est aperçue, par bâbord également, en deux lignes de file.



Elle hisse le petit pavois.

Le Saint-Louis à gauche et le Pothuau à droite manœuvrent de manière à décrire ua cercle de giratioh de 800 à 800 mètres de diamètre. Les bâtiments de l'escadre de ligne suivent le Saint-louis et les bâtiments de l'escadre légère suivent le Pothuau., de telle sorte que, quand la Jeanne-d'Arc passe entre les deux, elle est d'abord saluée par le Saint-Louis à tribord et par le Pothuau à bâbord.


La Jeanne-d'Arc, portant à son grand mât le pavillon présidentiel, reçoit le salut des 21 coups rie canon tirés par chaque bâtiment des deux encadres françaises. Le Président de la République, les présidents des deux Chambres, les ministres se tiennent tête découverte, sur la passerelle arrière de l'amiral.


Quand la Jeanne-d'Arc, qui manoeuvre majestueusement et avec une précision admirable, a dépassé les derniers vaisseaux français, on aperçoit à gauche les bâtiments de l'escadre anglaise. Les bâtiments russes sont les plus rapprochés de la Jeanne-d'Arc. Entre les anglais et les russes sont mouillés les italiens. Les bâtiments des chefs de misions sont seuls ancrés dans l'intérieur du port.

Le Magnificent, vaisseau-amiral anglais, salue; sa musique joue la. Marseillaise ; l'amiral Curzon Howe se tient sur sa passerelle- tête nue ainsi que tout son état-major.



La Jeanne d'Arc répond par le God save the King.

Le Sicilia attaque ensuite l'Hymne national francais et la musique de la Jeanne d'Arc fait retentir l'hymne italien.

Le.bâtiment présidentiel jette l'ancre à 1h et quart. Il hisse à l'arrière le pavillon italien et rend les 21 coups de canon de la xxxxx Il hisse ensuite le pavillon russe et rend là salve tirée en son honneur par le cuirassé, amiral russe.

Il observe le même cérémonial pour le bâtiment amiral anglais, puis pour le bâtiment amiral espagnol.

le canot présidentiel est descendu à la mer et il se dirige vers le port de l'Amirauté où débarque M.Loubet.


Le spectacle est un des plus grandiose qu'il soit sait possible de voir. La réunion de ces cinq escadres a donné lieu à une manifestation unique jusqu'ici et qui a profondément impressionné tous les assistants.

IIl est exactement 1 h. 50 lorsque le canot présidentiel , l'arrière et à l'avant duquel flottent deux drapeaux tricolores, contenant dans le blanc, en lettres dorées, les initiales du çhef de l'Etat, entre dans ie port de l'Amirauté, remorqué par, une chaloupe à vapeur. Le, Président de la République, habit, avec en sautoir le grand cordon de la Légion d'honneur, a à sa droite, M. Fallières, président du Sénat, et à sa gauche, M. Bourgeois, président de la Chambre.



Dans le canot, se trouvent également MM. Dèlcassé, ministre des affaires étrangères; Pelletan, Ministre de ia marine ; Maruéjuols, ministre des travaux publics ; Varnier, gouverneur par intérim de l'Algérie ; Combarieu et le. général Dubois, secrétaires généraux de la présidence.







L'accident du Galilée

C'est à la suite d'une rupture du mât de hune du Galilée que les deux matelots de ce croiseur se sont noyés. M. Pelletan a fait arrêter toute l'escadre pendant une heure et les a fait rechercher pendant trois heures par le Gallilée et la Hallebarde sans pouvoir retrouver ces infortunés.




Sans préjuger des événements — puisque, à l’heure où vous recevrez ces lignes, M. Emile Loubet n’aura pas encore quitté l'Algérie — on peut dès maintenant affirmer que la tournée présidentielle aura, pour la Colonie, les conséquences les plus heureuses. Tout d'abord, elle aura jeté une vive lumière sur les êtres et les choses du beau pays dont nos boulevardiers les plus notoires parlaient encore, il y a quelques jours à peine, avec cette indiffêrence suprême et ce beau dédain qui est la marque essentielle du parisianisme : « aucune importance,,, aucun intérêt, » Cet exclusivisme blessant qui fait, comme au temps du Nain Jaune et du Figaro de Villemessant, évoluer la vie universelle entre la rue Drouot et la rue de la Chaussée d’Antin, a dû momentanément capituler devant les articles, les télégrammes envahissants dont les journaux parisiens se voient bien forcés de peupler leurs colonnes. Cela ne va pas, bien entendu, sans protestations, mais enün, il faut passer par où le veut l’actualité, c’est-à-dire par Oran, Alger, et Constantine. En sorte que les descriptions enthousiastes des envoyés spéciaux, leurs articles chaleureux et comme enflammés de soleil, leurs cris de surprise et de joie, leurs émerveillements, tout cela aura eu pour premier résultat de faire consacrer l'existence officielle de l’Algérie par les boulevardiers les pins 'myopes et les plus récalcitrants. 































Sources 

BNF Gallica
Le journal  jeudi 16 avril 1903
Voyage du Président Loubet
Les Nouvelles 26 avril 1903


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