26 mars 2014

Marins et aviation

Du transport aérien des Marins
Escadron 3/60 Estérel


Les DC8 ont vécu et sont remplacés par des AIRBUS A340 ou A310. Le besoin de logistique des forces armées existe toujours.  J'ai ressorti un petit livret de l'escadron Estérel qui était donné à l'occasion des vols vers les territoires lointains de l'Océanie et de la Nouvelle-Calédonie. 






La Marine fut présente dans le Pacifique beaucoup plus qu'elle ne l'est aujourd'hui notamment à l'occasion des essais nucléaires. Les marins et le matériel étaient transportés en avions par l'escadron ESTEREL.




L'escadron de transport 03.060 Esterel est une unité volante de l'armée de l'air, stationnée sur la base aérienne 110 de Creil








L'escadron de transport "Esterel" est créé en mai 1968 sous l'acronyme 2/60 sur la base aérienne de Vélizy-Villacoublay. Il prend alors en compte le DC8 appartenant précédemment au GLAM, basé sur le terraindu Bourget, et qui assure essentiellement la desserte du Centre d'Expérimentation du Pacifique. Les missions de cette nouvelle unité sont élargies au transport de fret et de passagers à longue distance (dit "transport stratégique"). La symbolique de l'escadron est alors toute simple et apparaît sur l'insigne de l'unité: Un DC8 sur fond de globe terrestre et une ligne qui fait le tour de ce globe en passant par la France.






Un deuxième (1970), puis un troisième (1972) DC8, issus de la compagnie UTA, viennent renforcer les capacités de l'escadron. Un quatrième suivra en 1976. Entretemps, le transfert des activités techniques d'UTA sur la plateforme de Roissy-Charles de Gaulle entraîne celui des avions de l'Estelle 
sur ce même aéroport.






Au début des années 1980, l'armée de l'air exploite donc deux DC8-55 et deux -62; elle opte pour l'acquisition de deux nouveaux appareils qu'elle fait remotoriser avec les réacteurs franco-américains CFM 56. 






Les quatre DC8-62 deviennent ainsi des DC8-72, certains étant convertibles en version cargo, tandis que les deux -55, moins performants et ne répondant plus aux normes internationales anti-bruit, sont progressivement retirés du service.







Les années 1990 verront une augmentation très nette de l'activité de l'unité pour le soutien des forces françaises disséminées partout dans le monde, et en dépit de l'interruption des essais nucléaires dans le Pacifique. En 1994, les bureaux et le personnel de l'escadron font mouvement vers la base aérienne 110 de Creil qui vient d'être réactivée. 











La dernière Caravelle de l'armée de l'air sera prise en compte par l'escadron de 1988 à 1992, puis deux Airbus A310 seront réceptionnés en 1993, suivis d'un troisième en 2001, alors que la flotte des DC8 diminuera progressivement jusqu'à son extinction en 2004.




Parallèlement à son activité de soutien des forces armées, l'escadron est amené à intervenir pour tout transport stratégique ordonné par les autorités françaises, notamment en cas d'évacuation massive consécutive à un bouleversement politique ou une catastrophe naturelle. À ce titre, les équipages de l'Estelle 
sont souvent décrits comme "ceux qui vont où les autres ne vont pas".








L'année 2006 verra l'affectation de deux Airbus A340 qui représentent un saut capacitaire et technologique considérable, même si le vénérable DC8 et ses 36 années de bons et loyaux services au sein de l'unité restera encore ancré pour longtemps dans la mémoire collective.

















24 mars 2014

2014 Frégate Jean Bart Escale Inde GOA Marine nationale Dunkerque

Frégate Jean Bart Escale à GOA 2014

Portrait de Jean Bart Musée Portuaire de Dunkerque photo JM Bergougniou
Jean Bart, en flamand Jan Bart ou Jan Baert, né le 21 octobre 1650 et mort le 27 avril 1702 à Dunkerque, est un corsaire célèbre pour ses exploits au service de la France durant les guerres de Louis XIV.



Il commence à naviguer à quinze ans sous les ordres de Ruyter et participe en 1667 à la campagne de la Tamise. Pendant la guerre de Hollande, il est corsaire pour le compte de la France et accumule les prises (plus de cinquante entre 1674 et 1678). Admis dans la Marine royale avec le grade de lieutenant de vaisseau en janvier 1679, il croise en Méditerranée contre les Barbaresques et est promu capitaine de frégate en août 1686. En 1689, il est chargé, en compagnie de Forbin de conduire un convoi de Dunkerque à Brest, il est fait prisonnier par les Anglais, s'évade et revient à Saint-Malo en traversant la Manche à la rame. Promu capitaine de vaisseau en juin 1689, il met au point une tactique de guerre fondée sur l'utilisation de divisions de frégates rapides et maniables, sorte de « préfiguration des meutes de sous-marins de la Seconde Guerre mondiale ». 


le combat de Bévéziers L'Alcyon de Jean Bart et en haut à Gauche Pierre Le Conte

En 1690, il commande L'Alcyon à la bataille du cap Béveziers, puis il escorte les convois en mer du Nord après avoir brisé le blocus imposé à Dunkerque. En 1692, il détruit une flottille de 80 navires de pêche hollandais. Son exploit, sans doute le plus célèbre, qui lui vaut des lettres de noblesse, est la reprise sur les Hollandais devant le Texel d'un énorme convoi de cent-dix navires chargés de blé que la France avait acheté à la Norvège (juin 1694). En juin 1696, il livre sur le Dogger Bank un violent combat à une escadre hollandaise, détruisant plus de 80 navires, et rentre à Dunkerque en déjouant la surveillance anglaise. Promu chef d'escadre en avril 1697, il conduit le prince de Conti en Pologne, puis commande la marine à Dunkerque où il meurt le 27 avril 1702.

Le 7 mars 2014, une opération conjointe de la frégate anti-aérienne Jean Bart et de la frégate australienne Darwin, avec l’appui d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2, a permis d’intercepter un skiff transportant 650 kg de résine de cannabis.
Le 7 mars 2014, l’hélicoptère Sea Hawk d’un navire australien de la TF 150, le Darwin, survole un skiff à l’apparence et au comportement suspects. Un avion de patrouille maritime Atlantique 2 présent dans la zone confirme par imagerie les soupçons formulés par l’équipage de l’hélicoptère. La FAA Jean Bart qui assure la coordination de cette action, en informe immédiatement le CTF 150. Ce dernier ordonne au Darwin, qui patrouille dans la zone concernée, d’intercepter et de procéder à la visite du skiff suspect. L’équipe de visite australienne découvre alors 650 kg de résine de cannabis.
Les bâtiments français et australien, ainsi que l’Atlantique 2, ont mis en commun leur connaissance de la zone et la complémentarité de leurs capacités pour établir un dispositif efficace et conduire l’opération avec succès.
Dans le cadre de l’opération « Enduring Freedom » (OEF), la frégate antiaérienne Jean Bart est intégrée depuis le début du mois de mars 2014 à la Task Force 150 (TF 150), qui lutte contre le terrorisme et les trafics illicites sur une zone maritime qui s’étend de la mer Rouge au golfe d’Oman.
Sources : EMA

Droits : Ministère de la Défense


Le 12 mars 2014, la frégate antiaérienne (FAA) Jean Bart a été ravitaillée à la mer par le pétrolier-ravitailleur britannique Wave Ruler. Le ravitaillement à la mer augmente de manière significative l’autonomie et la mobilité des navires de combat.
Près de 300m3(300 000 L) de gazole ont été distribués à la FAA Jean Bart pour lui permettre de maintenir sa présence en mer plus longtemps et de rejoindre à tout moment, dans l’immensité de l’océan indien, sur ordre de la Task Force (TF) 150, une nouvelle zone de patrouille.




Les accords militaires conclus entre les pays de l’OTAN permettent aux bâtiments français de se ravitailler en mer auprès des bâtiments de l’Alliance. La standardisation des procédures et des équipements est gage d’une interopérabilité qu’il est toutefois nécessaire d’entretenir par une pratique régulière car chaque ravitailleur possède ses spécificités.
Dans le cadre de la participation à l’opération Enduring Freedom, dont la France est l’un des principaux contributeurs depuis 2001, la frégate antiaérienne Jean Bart est intégrée à la TF 150 depuis le 27 février 2014.

Cette dernière vise à lutter contre les mouvements de groupes terroristes et les trafics illicites qui en découlent (armes, drogues) sur une zone maritime qui s’étend de la mer Rouge au golfe d’Oman en passant par la mer d’Arabie et le golfe Arabo-Persique.

Sources : EMA

Droits : Ministère de la Défense



Qui sait encore aujourd'hui où se trouve GOA?





Goa est un État de l'Inde, situé sur la côte sud-ouest. La région constitua une part des colonies portugaises d’Inde, formant avec Daman et Diu et Dadra et Nagar Haveli, l’État Portugais de l'Inde. 


https://www.google.fr/maps/place/Goa/@21.1044691,56.2610244,6z/
data=!4m2!3m1!1s0x3bbfba106336b741:0xeaf887ff62f34092

La capitale régionale est Panaji, également appelé Panjim. Après 450 ans de présence portugaise, Goa a été repris par les troupes indiennes sous Jawaharlal Nehru le 19 décembre 1961. 


Séparé de Daman et Diu et de Dadra et Nagar Haveli qui sont restés territoires, Goa a acquis le statut d'État de l'Union le 30 mai 1987.





23 mars 2014

Glais-Bizoin « Nos fusils Chassepot ont fait merveille. »

« Nos fusils Chassepot ont fait merveille. »



Le Moniteur du 10 novembre 1867 publiait, en première page, une dépêche du général de Failly, datée du 9, rendant compte de la victoire remportée par les troupes françaises et pontificales sur l'armée garibaldienne sous les murs de Mentana (3 novembre). Après avoir annoncé que six cents garibaldiens y avaient trouvé la mort, le chef de l'expédition terminait par ces mots :

« Nos fusils Chassepot ont fait merveille. »



Cette phrase, qui n'était évidemment pas très heureuse, fut l'objet des plus vives critiques en Italie et de la part des ennemis de l'Empire.

Dans une interpellation sur l'expédition de Rome, qui fut discutée au Corps législatif le 2 décembre suivant, M. Jules Favre reprocha au gouvernement de n'avoir pas laissé les bandes garibaldiennes se retirer sur le territoire italien.

« Il fallait bien, interrompit M. Glais-Bizoin, essayer les fusils Chassepot»

 M. EUGÈNE PELLETAN. — Ces fusils Chassepot qui ont fait merveille. »

M. Jules Favre exprima le regret que nos soldats aient eu à se servir de « ces armes perfectionnées qui ont l'ait tomber, disait-il, les combattants comme l'épi sous la faux du moissonneur, et qui ont permis d'écrire dans le rapport que vous savez, cette phrase qui a causé en Europe une impression horrible : « Nos fusils Chassepot ont fait merveille. »



" — Vous auriez mieux aimé qu'ils ratent! » s'écria M. Granier de Cassagnac.
« M. JULES FAVRE. — Je comprends et je subis les inflexibles nécessités de la guerre... Mais j'avoue que je suis profondément attristé lorsque je rencontre, dans un rapport français, cette glorification de la destruction des hommes. »
(Moniteur du 3 décembre.)

M. le général Du Barrail, en citant le mot de son collègue, l'a ainsi apprécié dans ses Souvenirs, (t. III. p. 108) :

« L'opinion égarée vit un manque de cœur dans cette phrase qu'on lui reprocha tant et qui pourtant était toute naturelle dans la bouche d'un chef rendant compte des effets d'une arme nouvelle. »

Rappelons qu'à la suite des succès militaires de la Prusse en 1868, dûs en partie au nouveau fusil à aiguille, le gouvernement français, voulant mettre son armement à la hauteur de celui de nos voisins, avait récemment adopté (30 août 1866) le modèle inventé, dès 1857, par Antoine Chassepot.



Quelque temps après, on chantait ce couplet, qui fut vite populaire, dans les Horreurs de la guerre, opérette de Philippe Gille, jouée à l'Athénée, le 9 décembre 1868 :

Nous avons des fusils
Se chargeant par la culasse.
Au dehors c'est gentil,
Mais au dedans ça, s'encrasse...
Nos petits Ennemis
N'en ont point.

Première arme réglementaire française à chargement par la culasse, notre vénérable fusil Mle 1866 appelé plus communément Chassepot du nom de son inventeur, autorisait pour la première fois le tir continu et le rechargement en position couché. Plus besoin de bourrer le canon, la baguette de chargement devenait inutile pour cette opération. Tous les composants de la cartouche amorce, poudre et projectile sont à présent assemblés dans un même étui de papier. Cette cartouche, dite combustible, est prête à l’emploi et directement introduite dans la chambre de l’arme à l’arrière du canon. La culasse mobile manœuvrée grâce à un levier, vient fermer l’arrière de la chambre et se verrouiller solidement sur le boîtier de culasse. L’arme est chargée. Il s’agit là d’un progrès énorme par rapport aux anciens systèmes à chargement par la bouche à l’aide de la baguette !
sources :


Elections Municipales Aux Urnes Citoyens

Elections Municipales
un peu d'histoire

Bon en ce jour d'élections, nous allons faire de la Cartophilie pour ceux qui seront battus et essaieront de nouvelles vestes. Et bien entendu un peu d'histoire. 

Attention ne pas se tromper même si parfois les odeurs politiques..
Pouvoir voter est un droit mais aussi un devoir. Les événements récent du côté de l'EST devront nous rappeler que la démocratie est fragile et qu'elle ne tient pas qu'à un bulletin de vote.

J'aurai aimé pouvoir voter en 1968 mais né 2 ans trop tard, je n'ai pu le faire.
Les événements incitaient à des mesures plus radicales.


Mais revenons sur l'histoire des communes et leur évolution jusqu'à la Révolution

Au Moyen Âge, le terme de commune s'applique à des villes ou à des bourgs qui ont reçu des autorités dont ils dépendent un privilège de commune, écrit ou non ; ce privilège est avant tout la reconnaissance du droit de s'associer et de se grouper.



Pour les battus...

parfois on loupe le train...



Apparues spontanément après la prise de la Bastille, les communes révolutionnaires de France sont organisées le 14 décembre 1789 par l'Assemblée nationale constituante. Leur administration est confiée à un Conseil général composé d'officiers municipaux et de notables, élus par les citoyens actifs pour deux ans, parmi lesquels sont choisis le maire, le procureur-syndic et le substitut. Dans ce cadre, la Commune de Paris jouit d'un régime spécial



J'enrage de na pas avoir été élu...


En 1789, le territoire français est divisé en provinces et généralités, gouvernées par des Intendants nommés par le roi. Le 29 septembre 1789, le rapport de Thouret sur la division de la France est présenté à l'Assemblée constituante : il vise à créer 80 départements, en plus de Paris, formant chacun un carré de 18 lieues de côté, divisé en 9 communes ou districts, lui-même divisé en 9 cantons. Les administrations territoriales, de dimension et de population relativement réduites, ne doivent pas entraver le pouvoir central : « Craignons d'établir des corps administratifs assez forts pour entreprendre de résister au chef du pouvoir exécutif, et qui puissent se croire assez puissants pour manquer impunément de soumission à la Législative » (3 novembre 1789, Thouret à l'Assemblée constituante). Partisan d'un découpage géométrique en rupture complète avec les anciennes provinces, Thouret s'oppose à Mirabeau, plus soucieux de respecter l'héritage historique et géographique du passé.


la myopie électorale...

La loi du 22 décembre 1789, relative à la constitution des assemblées primaires et des assemblées administratives, crée le département, conçu comme une division du territoire et non comme une nouvelle collectivité. Elle institue un comité formé de quatre députés, destiné à trancher les cas dans lesquels les députés des provinces ne s'entendent pas pour fixer les nouvelles limites des départements.


Pour passer l'hiver

26 février 1790 : L'Assemblée constituante achève le découpage territorial. La France est divisée en 83 départements, en respectant autant que possible les limites des anciennes provinces


tout vouloir mener à la baguette

Loi du 14 décembre 1789 : la commune devient la cellule administrative de base. Au cours du débat, Thouret, Sieyès et Condorcet se prononcent pour la mise en place de 6.500 municipalités contre l'avis de Mirabeau. Pour les premiers, la démocratie est plus forte dans les grandes communes, mieux adaptées pour permettre l'expression populaire. 



Pour Mirabeau, le maintien des structures éparpillées permet de mieux contrôler les citoyens et garantit au pouvoir central une plus grande sérénité. Finalement, la loi unifie le statut des communes et leur donne leur actuelle dénomination mais leur délimitation est largement reprise de celle des 44 000 paroisses constituées dès le Moyen-âge. Elle précise que : « Les corps municipaux auront deux espèces de fonctions à remplir ; les unes propres au pouvoir municipal ; les autres propres à l'administration générale de l'État et déléguées par elles aux municipalités ». Les membres du conseil général de la commune et le maire sont élus pour 2 ans.

taillée sur mesure...


La Constitution du 3 septembre 1791 dispose : « Le Royaume est un et indivisible : son territoire est distribué en quatre-vingt-trois départements, chaque département en districts, chaque district en cantons ». Le département est administré par un Conseil général de 36 membres élus pour 2 ans et renouvelables par moitié chaque année ; le Conseil général du district compte 12 membres élus. 

j'aimerai voir mon Maire "emplumé"


Sous la Convention, les députés Girondins, partisans d'une assez large décentralisation, s'opposent aux Jacobins, tenants d'une République unitaire. Ces derniers font supprimer les conseils de département et transférer leurs attributions à des administrations de district directement contrôlées par le Comité de Salut public. Depuis cette époque, les termes de « girondin » et de « jacobin » qualifient les partisans ou les adversaires de la décentralisation. En fait, la centralisation administrative mise en place par les Jacobins correspond essentiellement aux circonstances du moment : guerres civiles, notamment en Vendée, et invasions étrangères. Le plan de Constitution présenté à la Convention les 15 et 16 février 1793 reprend les thèses des Girondins en matière de décentralisation.


Sources :

Assemblée nationale 

http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/decentralisation.asp


Gallica Archives de France 

Alexandre GLAIS-BIZOIN Bretagne Côtes d'Armor du Nord La Poste train chemin de fer

Alexandre GLAIS-BIZOIN

Très honnêtement je ne connaissais pas Glais-Bizoin même si une rue porte son nom à Rennes. Il serait le père de la réforme postale et du réseau ferré…
Comme cela remonte à loin.
Pour en savoir plus, je suis donc allé rechercher sa biographie dans les archives de l'Assemblée nationale.


Député de 1831 à 1848, député au Corps législatif de 1863 à 1870, membre du gouvernement de la Défense nationale, né à Quintin (Côtes-du-Nord) le 9 mars 1800, mort à Lamballe (Côtes-du-Nord) le 6 novembre 1877, fils d'Olivier Glais-Bizoin (1742-1801), député en 1791, Alexandre Glais-Bizoin étudia le droit, mais une fois reçu avocat (1822), négligea le barreau pour la politique, lutta dans les rangs du libéralisme contre les Bourbons, fut nommé, après la révolution de Juillet, membre du conseil général des Côtes-du-Nord.


Pétition pour le sieur Olivier Glais de Bizoin 

Il est donc né deux ans avant Victor Hugo. Napoléon est premier consul depuis l'année précédente et ne sera empereur que dans quatre ans.


Il se fit élire (5 juillet 1831) député du 6e collège de ce département (Loudéac) par 86 voix sur 120 votants et 145 inscrits. Il prit place à l'extrême gauche et fut constamment réélu pendant toute la durée du règne de Louis-Philippe :
- le 21 juin 1834, avec 84 voix (124 votants, 148 inscrits), contre 38 à M. Chardel ;
- le 4 novembre 1837, avec 80 voix (134 votants, 153 inscrits) ;
- le 2 mars 1839, avec 72 voix (100 votants, 155 inscrits) ;
- le 9 juillet 1842, avec 67 voix (128 votants, 144 inscrits), contre 55 à M. Sauveur-Lachapelle ;
- et le 1er août 1846, avec 97 voix (180 votants, 191 inscrits), contre 81 à M. Duplessis de Grénedan.



Adversaire déterminé de la politique gouvernementale, M. Glais-Bizoin se signala moins par ses discours que par ses interruptions, signa le compte rendu de 1832, harcela le pouvoir de ses interpellations et de ses critiques, et s'employa surtout à réclamer la diminution de l'impôt du sel et de la taxe des lettres, et la suppression du timbre des journaux. Il combattit les ministères Casimir Perier, Thiers, Molé, Guizot, etc., se prononça contre les lois de septembre 1835, et se montra, contrairement à la grande majorité du parlement, très opposé à la translation de Sainte-Hélène à Paris des restes de Napoléon Ier : « Les idées bonapartistes, dit-il, sont une des plaies vives de notre temps ; elles représentent ce qu'il y a de plus funeste pour l'émancipation des peuples, de plus contraire à l'indépendance de l'esprit humain. » Il opina contre l'indemnité Pritchard, pour les propositions de réforme électorale, et prit une part active à la campagne des banquets réformistes.

Il semble donc s'être fait remarqué comme étant un trublion. Il aurait pu porter un bonnet rouge par son combat contre les impôts.




Après s'être associé à la demande de mise en accusation du ministère Guizot, M. Glais-Bizoin se rallia à la République, proclamée en février 1848.

Elu, le 23 avril, représentant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée constituante, le 4e sur 16, par 93 921 voix (144 377 votants, 167 673 inscrits), il siégea à gauche, présida la réunion dite « du Palais-National », et appartint à la fraction modérée du parti démocratique, avec laquelle il vota :
- contre le rétablissement du cautionnement,
- contre les poursuites contre Caussidière,
- contre le rétablissement de la contrainte par corps,
- pour le maintien de l'état de siège, pour l'abolition de la peine de mort,
- pour l'amendement Grévy,
- contre le droit au travail.

Il avait lui-même proposé d'inscrire dans la Constitution la formule suivante, qui fut rejetée, le 14 septembre 1848, par 596 voix contre 187 :

« La République reconnaît le droit de tous les citoyens à l'instruction, le droit à l'existence par le travail et à l'assistance dans les formes et aux conditions réglées par les lois. »

Il se prononça ensuite pour l'ordre du jour en l'honneur du général Cavaignac, contre la proposition Rateau, contre l'interdiction des clubs, contre l'expédition romaine, et fit une assez vive opposition à la politique de Louis-Napoléon Bonaparte.



Non réélu à l'Assemblée législative lors des élections générales, il essaya d'y entrer le 8 juillet 1849, en remplacement de M. de Montalembert, qui avait opté pour le Doubs ; mais sa candidature républicaine échoua dans les Côtes-du-Nord avec 36 775 voix contre 55 759 accordées à M. de Largentaye, élu. M. Glais-Bizoin vivait dans la retraite au moment du coup l'Etat de 1851.

La tentative qu'il fit le 29 février 1852, comme candidat de l'opposition au Corps législatif dans la 3e circonscription des Côtes-du-Nord, ne lui donna que 1 772 voix contre 10 845 au candidat officiel, élu, M. de Gorrec, 4 123 à M. de Saisy, 1 757 à M. de Botaniliau et 1 214 à M. Loyer.

Il se représenta aux élections suivantes, le 22 juin 1857, et échoua encore avec 6 525 voix contre 16 748 au député sortant réélu.



Mais, le 1er juin 1863, il fut élu dans la 1ère circonscription des Côtes-du-Nord, au Corps législatif par 12 827 voix (23 606 votants, 36 159 inscrits), contre 7 156 voix à M. Geslin et 3 524 à M. de Montalembert. Membre du petit groupe de l'opposition de gauche, il demanda en vain (mai 1865), lors du vote du contingent, l'adoption du système prussien du service personnel et obligatoire ; ce fut lui qui inaugura, le 15 février 1867, la tribune parlementaire rétablie ; il proposa et soutint un grand nombre d'amendements, combattit le cumul des gros traitements, parla contre les budgets du gouvernement impérial et critiqua notamment celui de l'armée. À propos du costume de nos troupes et de l'usage des bonnets à poil, il s'écria (1868) au milieu des rires : « Je voudrais que ceux qui persistent à en charger la tête de nos soldats, fussent condamnés à les porter ! » La même année, il fonda avec MM. E. Pollotau, Hérold, Lavertujon, etc. , un journal démocratique hebdomadaire, la Tribune française, dont il fut le directeur.

Les efforts de l'administration firent échouer la candidature de M. Glais-Bizoin dans les Côtes-du-Nord, le 24 mai 1869 : le candidat indépendant n'eut que 12 501 voix contre 18 725 à l'élu, M. le général de La Motte-Rouge, candidat officiel.



Mais dans une élection partielle, motivée par l'option pour l'Hérault de M. Picard, M. Glais-Bizoin fut élu, le 22 novembre de la même année, député de la 4e circonscription de la Seine, avec 16 683 voix (20 826 votants, 42 066 inscrits), contre 146 à M. Allou. Il revint alors siéger sur les bancs de la gauche, présenta, en 1870, un projet de loi modifiant l'impôt sur les boissons, fit accepter en partie une proposition de loi supprimant l'impôt du timbre sur les journaux et le remplaçant par un droit de poste sur les imprimés, vota d'abord contre la déclaration de guerre à la Prusse, puis déclara, le 18 juillet, qu'il n'en donnerait pas moins tout son concours aux dispositions prises par le gouvernement. Lors de nos premiers revers, il proposa (11 août) « de ne ratifier aucune convention ni traité tant que les armées ennemies seraient sur le territoire », et signa, le même jour, avec M. de Kératry, la motion de traduire le maréchal Lebœuf et les fonctionnaires de l'intendance devant une commission d'enquête parlementaire. M. Glais-Bizoin s'était fait au Corps législatif, par sa physionomie propre d'orateur et surtout d'interrupteur, une véritable originalité et une sorte de réputation d'enfant terrible : 

« Plus enfant que terrible, écrivait un biographe, il jette des cailloux dans le jardin des ministres ; il casse de temps en temps un petit carreau officiel, enfin il joue à l'émeute avec un pistolet qui n'est pas chargé ; mais personne ne prend au sérieux ce gavroche septuagénaire… 

À peine a-t-il assez de voix pour interrompre ; mais il interrompt quand même : il interrompt de l'œil, de la tête, de la main, de la jambe : il interrompt n'importe qui et n'importe quoi ; il s'interrompt lui-même pour n'en pas perdre l'habitude. 
On aperçoit toujours dans ses petits yeux noirs une malice prête à partir ; elle part, mais elle rate, et l'on ne retrouve la balle que le lendemain, au Moniteur. »

La journée du 4 septembre 1870 porta M. Glais-Bizoin au pouvoir. Membre du gouvernement de la Défense nationale, il fut délégué, le 16, avec Crémieux et l'amiral Fourichon, pour aller constituer à Tours la délégation du gouvernement auprès des départements non envahis. Il se rendit à son poste, adressa, le 7 octobre, à ses collègues de Paris, une dépêche pour leur faire part des mesures d'organisation préparées en province, et n'eut d'ailleurs, dans la conduite des opérations de la défense et dans l'exercice du gouvernement, qu'un rôle de second plan, que l'arrivée de Gambetta avec des pouvoirs extraordinaires rendit plus effacé encore. Il s'associa, en les contresignant, à toutes les mesures prises par la Délégation, et notamment au fameux décret frappant d'inéligibilité les ex-fonctionnaires de l'Empire, décret qui provoqua un désaccord profond entre le gouvernement central et les délégués de Tours. M. Glais-Bizoin se montra très sensible au reproche d'avoir voulu s'insurger contre la majorité de ses collègues, et plus sensible encore aux attaques de certains journaux qui l'accusèrent d'avoir vendu ses biens, réalisé sa fortune et de s'être retiré en Angleterre : il protesta. en déclarant « que non seulement il avait servi son pays gratuitement pendant cinq mois et demi de pouvoir absolu, mais encore qu'il avait dépensé son avoir pour le service de l'Etat ».

Dans le Carnet de la Sabretache, il est donné une image peu reluisante de Glais-Bizoin. Je ne sais pas où se situe cette publication par rapport à notre député

Carnet de La sabretache http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115383m/f458.image.r=Glais%20bizoin.langFR

Dès qu'il avait été question d'appeler les électeurs au scrutin pour la nomination d'une Assemblée constituante, M. Glais-Bizoin avait adressé de Tours à ses concitoyens des Côtes-du-Nord une circulaire en date du 6 octobre 1870, dans laquelle il s'exprimait ainsi :

« Je voudrais bien aller en personne vous demander l'honneur de vous représenter à l'Assemblée constituante ; mais un devoir qui m'impose un des plus lourds fardeaux qui puisse être départi aux forces et au courage d'un homme politique m'enchaîne à Tours. Ce devoir, c'est de garantir notre pays de toutes discordes civiles à l'origine de nos nouvelles institutions républicaines, si spontanément et si unanimement acclamées comme les seules possibles pour maintenir l'union de tous les Français devant un ennemi acharné à notre ruine.

« Cette union, au milieu de nos désastres, est à la fois un grand bienfait de la Providence et le gage certain que la patrie sera bientôt délivrée ! Elle le sera, soyez-en sûrs, c'est la tâche à laquelle s'est voué sans relâche le gouvernement de la Défense nationale.

« Oui, notre chère et malheureuse patrie, si malheureuse par les fautes d'un homme qui l'a sacrifiée à son ambition, sera délivrée avant peu. Votre impatience, que je comprends, voudrait qu'elle le fût déjà; mais le gouvernement tient à ne porter que des coups assurés. De grandes et solides armées ne s'improvisent pas. Cependant, grâce à nos efforts, j'ose affirmer que, dans quelques semaines, deux armées de deux cent mille hommes, et probablement de trois cent mille, nos réserves non comprises, se composant des gardes nationales sédentaires mobilisées, et accrues de l'effectif des dix classes de 25 à 35 ans, c'est-à-dire de plus de deux cent mille hommes, ces armées, dis-je, seront debout et en état de marcher à la délivrance de Paris, ou, pour mieux dire, de la France elle-même. Voilà, mes chers concitoyens, ce qui me retient à Tours...

« AL. GLAIS-BIZOIN,

« Membre du gouvernement de la Défense nationale. »

Il ne réunit d'ailleurs, le 8 février 1871, dans son département natal, comme candidat à l'Assemblée nationale, que 11 183 voix sur 106 809 votants. Venu à Paris en curieux au moment de l'insurrection du 18 mars, il fut arrêté, le 13 mai, par ordre de la Commune, mais relâché le lendemain sous la condition de ne point quitter la capitale et de faire de temps à autre acte de présence à l'Hôtel de Ville.

On a dit qu'il assistait le 18 mai à la chute de la colonne Vendôme. Il s'échappa lors de l'entrée des troupes de Versailles, se rendit dans cette ville, où il subit, d'autre part, une très brève incarcération, et après une dernière et vaine tentative comme candidat à Paris aux élections complémentaires du 2 juillet 1871, il rentra définitivement dans la vie privée.

On a de M. Alexandre Glais-Bizoin quelques comédies parmi lesquelles le Vrai courage (1868), présentée au Théâtre-Français, refusée, et jouée à Genève, et une relation de son rôle personnel pendant la guerre sous ce titre : Cinq mois de dictature (1873).

Ouest-France



Le tout nouveau timbre à l'effigie du Quintinais Alexandre Glais-Bizoin, l'instigateur en 1848 du service de courrier postal à tarif unique (qui deviendra ensuite le timbre), a été présenté la semaine dernière, en avant-première, à l'Assemblée nationale. Marc Le Fur, député, se réjouit de cette initiative « honorant un Breton qui a beaucoup oeuvré pour notre région, tant dans le domaine des postes que dans celui des transports avec l'arrivée du chemin de fer. Je suis d'autant plus attaché au personnage que je suis son successeur à l'Assemblée nationale. Alexandre Glais-Bizoin fut député des Côtes-du-Nord de 1831 à 1870. J'ai d'ailleurs aussi habité quelques années dans la maison qui fut la sienne, rue Saint-Thurian, à Quintin ».


Merci à Marcel Drouet

Sources :

Par estafette Paris Le Havre Bureau de Poste Assemblée nationale chambre des députés

 Estafette Bureau de Poste Chambre des députés Courrier par Estafette pour Le Havre expédié depuis le bureau de poste spécial de la chambre ...