LES APPLICATIONS MILITAIRES DE L'ATOME
En fouillant dans les archives de Cols bleus pour préparer les articles sur la campagne de la Jeanne 1971 - 1972, j'ai relu les articles du journal sur sa vision de l'atome et du nucléaire. Nous sommes dans les années du lancement des sous-marins nucléaires (Le Redoutable, le Foudroyant), la Jeanne est à Mururoa où les essais se succèdent sous les yeux du général de Gaulle chef de l'Etat. Escales en Nouvelle Zélande et en Australie où la contestation est grande.
LE ROLE DE LA DIRECTION DES APPLICATIONS MILITAIRES DU COMMISSARIAT
A L'ENERGIE ATOMIQUE
Aux termes de l'ordonnance du 8 octobre 1945 qui lui a donné naissance, le Commissariat à l'Energie atomique a été chargé de mettre en œuvre la forme nouvelle d'énergie non seulement dans les domaines scientifique et industriel, mais aussi dans celui de la Défense nationale.
Absorbé à son origine par des tâches prioritaires — formation d'équipes de chercheurs et de techniciens dans une discipline toute nouvelle exigeant la création de laboratoires hautement spécialisés, recherche des matières premières indispensables et transformation de ces matières en produits de pureté nucléaire, exploration des possibilités de l'atome pour développer les réacteurs de puissance producteurs d'énergie, etc. — le Commissariat à l'Energie atomique fut d'abord conduit à laisser de côté le domaine de la défense nationale. Ce n'est que fin 1954 qu'il créa un premier organisme à vocation militaire, le Bureau d'Etudes générales, et pour la première fois en 1955 qu'il reçut une dotation financière provenant du budget des Armées
Ce Bureau d'études générales devait prendre une extension rapide et devenir en 1958 la Direction des Applications militaires qui dépend du Commissariat à l'Energie atomique et travaille en liaison étroite avec la Délégation ministérielle pour l'Armement (section Atome).
Avant de passer à une étude plus détaillée de cette Direction, notons qu'elle n'est pas le seul élément du CEA impliqué dans la réalisation de la force de riposte nucléaire.
Cette mission générale a conduit le directeur des Applications militaires à adopter une articulation susceptible de permettre à sa direction :
— de mener toutes les études relatives à la définition des charges nucléaires et d'éclairer le gouvernement sur les problèmes relatifs aux armes nucléaires afin de préparer ses choix ;
— de fabriquer les engins nucléaires expérimentaux, de préparer et d'exécuter avec l'aide des Armées les explosions nucléaires expérimentales ;
— de fabriquer et d'entretenir les charges nucléaires opérationnelles.
ETUDES ET FABRICATION DES CHARGES
Les études concernant les charges nucléaires se développent sur les plans scientifique et technique. Sur le plan scientifique il s'agit de conduire les recherches en matière d'armes nucléaires ; recherches qui trouvent leur point d'application dans les disciplines les plus diverses physique fondamentale et appliquée, mathématiques, recherches de détonique, etc. Ce sont là les missions de la Direction Scientifique.
Sur le plan technique, la Direction Technique a la charge particulière de construire les engins nucléaires expérimentaux et de développer les prototypes d'armes.
La responsabilité des expérimentations d'armes est dévolue à la Sous-Direction des Essais qui prépare, exécute et exploite les tirs nucléaires expérimentaux et dispose par ailleurs d'un champ de tir nucléaire dépendant du Centre des Expérimentations du Pacifique.
La Sous-Direction des Armes est chargée d'approvisionner les éléments d'armes, de procéder à leur montage, et les livrer aux Armées et d'assurer leur maintenance.
Enfin comme dans tout organisme aussi bien public que privé, la Direction des Applications Militaires est soutenue par un Département administratif et financier placé sous l'autorité d'un directeur exécutif essentiellement chargé d'assurer l'administration des personnels et de gérer les crédits affectés à la Direction des Applications Militaires.
La Direction des Applications Militaires pour assurer l'ensemble de ses missions dispose par ailleurs de laboratoires spécialisés groupés en six centres d'études : trois sont situés dans la région parisienne, à Bruyères-le-Châtel près d'Arpajon, à Vau- jours non loin de Sevran-Livry, et à Limeil-Brévannes proche de Villeneuve-Saint-Georges : et trois en province, au Ripault près de Tours, à Valduc proche de Dijon, et en Aquitaine au Barp-Marcheprime entre Bordeaux et Arcachon.
La décision de construire et d'expérimenter la première arme nucléaire fut prise par le gouvernement au début de 1958 et il fut décidé que cette expérimentation aurait lieu au cours du premier trimestre de l'année 1960.
Le 13 février 1960, le premier dispositif nucléaire expérimental construit en France était mis à feu sur le polygone de Reggane marquant ainsi la volonté du pays de se hisser au rang des puissances nucléaires militaires.
Les enseignements recueillis des campagnes de tir de 1960 et 1961 devaient permettre la mise au point du premier système d'armes nucléaires nécessaires à l'équipement de la force de dissuasion française système constitué d'une charge à fission de plutonium placée dans la bombe du Mirage IV. Ce système d'arme, formé de bombardiers supersoniques, sera maintenu en service opérationnel au delà de 1976. La charge emportée développe une énergie de 60 kt.
Les réalisations actuelles portent sur trois autres systèmes d'armes :
— le SSBS (Sol-Sol Balistique Stratégique) constitué par les fusées implantées en haute Durance (plateau d'Albion) qui emportent une charge nucléaire à fission de plutonium développant une énergie de 150 kt.
— le MSBS (Mer-Sol Balistique Stratégique) constitué par les fusées embarquées à bord des sous-marins nucléaires qui emportent une charge nucléaire de forte puissance à uranium enrichi (une demi- mégatonne).
— les systèmes d'armes dites tactiques qui se présentent soit sous forme de fusées lancées à partir de rampes de lancement (engin Pluton), soit à partir d'un vecteur avion. La charge emportée par ces vecteurs, dont les premières apparaitront en fin 1972. a une énergie de 10 à 15 kt ; ce sont des armes antiforces. L'association des ingénieurs en génie atomique réunit près d'un millier d'ingénieurs civils et d'officiers ayant suivi depuis 1955 cet enseignement de spécialité. De nombreux officiers de marine ayant droit au titre d'ingénieur ont été autorisés à faire partie de l'association.
Sa vocation est avant tout de faciliter les contacts et l'information sur l'évolution de la spécialité. En matière d'enseignement des relations très étroites sont entretenues avec l'Institut des Sciences et Techniques nucléaire de Saclay, de l'Université de Grenoble et l'école d'application militaire de Cherbourg.
Des visites d'installation industrielle sont organisées chaque année pour l'information générale des membres de l'association.
Une attention très particulière est consacrée au recyclage ; cette action sera favorisée par les perspectives ouvertes depuis juillet 71 par la loi sur l'instruction permanente. Les conditions d'organisation des stages envisagés sont actuellement en discussion entre les organismes d'enseignement les sociétés et l'association.
Au-delà de cette activité on peut souligner les relations d'amitié, d'estime et de travail développées dans ce cadre entre les ingénieurs civils et les officiers des trois armées.
La Direction des Applications militaires poursuit parallèlement à cet effort de fabrication un effort visant
— à préparer une charge thermonucléaire de remplacement pour les MSBS et SSBS: Cette charge, dérivée des essais de 1968, 1970 et 1971 développera une énergie de une mégatonne et entrera en service dans ces systèmes d'armes à partir de 1976. Elle a été expérimentée globalement à l'occasion de la campagne de 1971
— à poursuivre des études concernant le durcissement des charges, c'est-à-dire à définir les conditions auxquelles doivent satisfaire les structures et les composants des charges pour une meilleure pénétration des défenses adverses ;
— à améliorer ses connaissances de la physique des armes, afin d'être en mesure de réaliser, si le gouvernement le demande, des charges futures encore plus performantes tant au point de vue énergie libérée que possibilités de pénétration.
La Direction des Applications militaires est actuellement l'une des directions les plus importantes du Commissariat à l'Energie Atomique. Elle dispose au CEA d'une situation particulière qui lui confère une certaine originalité.
Elle vit en effet sur des crédits qui lui sont reversés par le budget des Armées, ce qui la conduit à développer des liaisons très étroites avec les organismes militaires impliqués dans la mise sur pied de la force nucléaire de riposte.
Elle assume une mission particulière adaptée à un ensemble unique d'objectifs, ce qui assure une très bonne cohésion de ses personnels.
Mais cette originalité ne lui fait pas oublier qu'elle est partie intégrante du Commissariat à l'Energie Atomique, grand organisme de recherche qui a fait ses preuves depuis la date lointaine de sa création dans les domaines scientifique et industriel. C'est sa fierté d'avoir réussi dans le domaine particulier et difficile des armes, à mener à bien la mission qui lui était confiée.
Sa tâche en effet n'était pas simple dans un secteur d'activité couvert par le secret le plus absolu. Il a fallu que les ingénieurs et techniciens de la Direction des Applications Militaires parcourent à leur tour, sans aucune aide extérieure, le long chemin qui conduit d'abord à l'arme A puis à la maîtrise des phénomènes thermonucléaires. Il leur a fallu approfondir les connaissances de base dans les disciplines les plus diverses : physique nucléaire, détonique, électronique, chimie, métallurgie, etc. Il leur a fallu concevoir et réaliser des appareils spécialement adaptés à la mesure des phénomènes nucléaires explosifs qui permettent d'étudier le comportement de la matière dans des conditions de température, de pression et de rapidité exceptionnelles et jusque-là inaccessibles.
Les missions de la Direction des Applications Militaires du CEA constituent un ensemble de grande ampleur. Les connaissances acquises au cours des dix dernières années tant sur le plan scientifique que sur le plan technique, l'existence d'une infrastructure de qualité et de personnels hautement spécialisés sont autant d'éléments positifs qui permettent d'envisager l'avenir avec confiance.
UNE EXPOSITION DU C.E.A. AU PALAIS DE LA DECOUVERTE
Le Palais de la Découverte présente du 14 décembre à la fin du mois de février, une exposition itinérante du commissariat à l'Energie atomique.
Destinée à faire connaître les principales applications de l'énergie nucléaire, cette exposition, qui a déjà été présentée dans quelques villes universitaires de France, tient compte des acquisitions récentes de la science et de la technique dans ce domaine.
Elle s'étend sur 400 m2 et présente essentiellement, après une brève Introduction sur la constitution de la matière, les applications de l'énergie nucléaire dans des secteurs aussi variés que la recherche fondamentale et appliquée, la production d'électricité, la biologie et la médecine, l'agronomie et l'industrie...
Trois grandes maquettes de réacteurs nucléaires sont présentées : — le réacteur de recherche Minerve qui fonctionne au centre de Fontenay-aux-Roses depuis 1959.
— Le réacteur expérimental Rapsodie qui fonctionne au centre de Cadarache depuis 1967 utilise comme combustible du plutonium. La puissance thermique de ce réacteur (40.000 KW), son très haut flux de neutrons rapides et sa très grande fiabilité de fonctionnement ont permis à la France de prendre une place enviée dans une nouvelle technique de production d'électricité : la filière à neutrons rapides.
— Le réacteur de production Phénix de 250.000 KW électriques est actuellement en cours de construction à Marcoule sur les bords du Rhône. Ce réacteur producteur d'électricité, élaboré d'après les excellents résultats obtenus avec Rapsodie a été conçu pour faire la démonstration de la validité de cette nouvelle filière de réacteurs de puissance. Un grand réacteur de 1 million de KW électriques doit être construit en 1974 en collaboration avec l'Allemagne de l'Ouest et l'Italie.
Dès maintenant notre vie quotidienne bénéficie des apports de l'industrie atomique. Ainsi la production d'électricité d'origine nucléaire est actuellement de 3,6 % de la. production totale et atteindra 8% en 1975. Parallèlement les radioéléments sont utilisés par plus de 900 organismes de recherche, plus de 200 services médicaux et près de 1.700 entreprises industrielles.
L'énergie nucléaire est passée du stade de l'aventure individuelle du chercheur dans son laboratoire à l'ère industrielle en l'espace de deux décennies. Cette évolution très rapide oblige l'homme d'aujourd'hui à faire un effort d'information pour comprendre et accepter ces nouvelles techniques.
C'est à la découverte de ce monde que nous emmènent le C.E.A. et le Palais de la Découverte. Cette exposition permet à chacun de s'initier aux secrets de l'atome et de comprendre l'intérêt des techniques nucléaires et par conséquent les raisons de leur développement
Sources
Cols bleus
http://marcophiliedaniel.blogspot.com/
Cherbourg EAMEA Ecole d'Applications Militaire de l'Energie Atomiques photo JM Bergougniou |
Ce Bureau d'études générales devait prendre une extension rapide et devenir en 1958 la Direction des Applications militaires qui dépend du Commissariat à l'Energie atomique et travaille en liaison étroite avec la Délégation ministérielle pour l'Armement (section Atome).
Cherbourg EAMEA Ecole d'Applications Militaire de l'Energie Atomiques photo JM Bergougniou |
Avant de passer à une étude plus détaillée de cette Direction, notons qu'elle n'est pas le seul élément du CEA impliqué dans la réalisation de la force de riposte nucléaire.
A côté d'elle, la Direction des Productions est chargée de la prospection et des recherches minières pour l'approvisionnement du pays en uranium, de l'élaboration des matières constitutives de l'explosif nucléaire : plutonium produit à Marcoule ou dans les piles de l'E.D.F. et extrait à Marcoule ou à la Hague, uranium enrichi de Pierrelatte, tritium de Marcoule, etc. Le Département de propulsion nucléaire a été chargé quant à lui des études et de la réalisation des réacteurs à uranium enrichi destinés aux sous-marins lanceurs d'engins.
Sur le plan des crédits, le budget applications militaires du CEA dépasse la moitié de la totalité des sommes dont il dispose.
MISSIONS DE LA DIRECTION DES APPLICATIONS MILITAIRES
Les missions de la Direction des Applications militaires résultent des dispositions du protocole d'accord signé le 30 novembre 1956 entre le ministre des Armées et le Secrétariat à la Présidence du Conseil chargé de l'Energie atomique, précisées par les lois de programme militaire votées en 1960, 1965 et 1970. Il lui appartient d'étudier, d'essayer et de fabriquer les charges nucléaires nécessaires à l'équipement des forces armées.
Sur le plan des crédits, le budget applications militaires du CEA dépasse la moitié de la totalité des sommes dont il dispose.
MISSIONS DE LA DIRECTION DES APPLICATIONS MILITAIRES
Les missions de la Direction des Applications militaires résultent des dispositions du protocole d'accord signé le 30 novembre 1956 entre le ministre des Armées et le Secrétariat à la Présidence du Conseil chargé de l'Energie atomique, précisées par les lois de programme militaire votées en 1960, 1965 et 1970. Il lui appartient d'étudier, d'essayer et de fabriquer les charges nucléaires nécessaires à l'équipement des forces armées.
Cette mission générale a conduit le directeur des Applications militaires à adopter une articulation susceptible de permettre à sa direction :
— de mener toutes les études relatives à la définition des charges nucléaires et d'éclairer le gouvernement sur les problèmes relatifs aux armes nucléaires afin de préparer ses choix ;
— de fabriquer les engins nucléaires expérimentaux, de préparer et d'exécuter avec l'aide des Armées les explosions nucléaires expérimentales ;
— de fabriquer et d'entretenir les charges nucléaires opérationnelles.
ETUDES ET FABRICATION DES CHARGES
Les études concernant les charges nucléaires se développent sur les plans scientifique et technique. Sur le plan scientifique il s'agit de conduire les recherches en matière d'armes nucléaires ; recherches qui trouvent leur point d'application dans les disciplines les plus diverses physique fondamentale et appliquée, mathématiques, recherches de détonique, etc. Ce sont là les missions de la Direction Scientifique.
Sur le plan technique, la Direction Technique a la charge particulière de construire les engins nucléaires expérimentaux et de développer les prototypes d'armes.
La responsabilité des expérimentations d'armes est dévolue à la Sous-Direction des Essais qui prépare, exécute et exploite les tirs nucléaires expérimentaux et dispose par ailleurs d'un champ de tir nucléaire dépendant du Centre des Expérimentations du Pacifique.
La Sous-Direction des Armes est chargée d'approvisionner les éléments d'armes, de procéder à leur montage, et les livrer aux Armées et d'assurer leur maintenance.
Enfin comme dans tout organisme aussi bien public que privé, la Direction des Applications Militaires est soutenue par un Département administratif et financier placé sous l'autorité d'un directeur exécutif essentiellement chargé d'assurer l'administration des personnels et de gérer les crédits affectés à la Direction des Applications Militaires.
Cherbourg EAMEA Ecole d'Applications Militaire de l'Energie Atomiques photo JM Bergougniou |
LES REALISATIONSDE LA DIRECTION DES APPLICATIONS MILITAIRES
La décision de construire et d'expérimenter la première arme nucléaire fut prise par le gouvernement au début de 1958 et il fut décidé que cette expérimentation aurait lieu au cours du premier trimestre de l'année 1960.
Le 13 février 1960, le premier dispositif nucléaire expérimental construit en France était mis à feu sur le polygone de Reggane marquant ainsi la volonté du pays de se hisser au rang des puissances nucléaires militaires.
Mirage IV |
Les enseignements recueillis des campagnes de tir de 1960 et 1961 devaient permettre la mise au point du premier système d'armes nucléaires nécessaires à l'équipement de la force de dissuasion française système constitué d'une charge à fission de plutonium placée dans la bombe du Mirage IV. Ce système d'arme, formé de bombardiers supersoniques, sera maintenu en service opérationnel au delà de 1976. La charge emportée développe une énergie de 60 kt.
Cherbourg EAMEA maquette de Mirage IV photo JM Bergougniou |
Les réalisations actuelles portent sur trois autres systèmes d'armes :
— le SSBS (Sol-Sol Balistique Stratégique) constitué par les fusées implantées en haute Durance (plateau d'Albion) qui emportent une charge nucléaire à fission de plutonium développant une énergie de 150 kt.
— le MSBS (Mer-Sol Balistique Stratégique) constitué par les fusées embarquées à bord des sous-marins nucléaires qui emportent une charge nucléaire de forte puissance à uranium enrichi (une demi- mégatonne).
— les systèmes d'armes dites tactiques qui se présentent soit sous forme de fusées lancées à partir de rampes de lancement (engin Pluton), soit à partir d'un vecteur avion. La charge emportée par ces vecteurs, dont les premières apparaitront en fin 1972. a une énergie de 10 à 15 kt ; ce sont des armes antiforces. L'association des ingénieurs en génie atomique réunit près d'un millier d'ingénieurs civils et d'officiers ayant suivi depuis 1955 cet enseignement de spécialité. De nombreux officiers de marine ayant droit au titre d'ingénieur ont été autorisés à faire partie de l'association.
Cherbourg EAMEA Ecole d'Applications Militaire de l'Energie Atomiques photo JM Bergougniou |
Sa vocation est avant tout de faciliter les contacts et l'information sur l'évolution de la spécialité. En matière d'enseignement des relations très étroites sont entretenues avec l'Institut des Sciences et Techniques nucléaire de Saclay, de l'Université de Grenoble et l'école d'application militaire de Cherbourg.
Des visites d'installation industrielle sont organisées chaque année pour l'information générale des membres de l'association.
Une attention très particulière est consacrée au recyclage ; cette action sera favorisée par les perspectives ouvertes depuis juillet 71 par la loi sur l'instruction permanente. Les conditions d'organisation des stages envisagés sont actuellement en discussion entre les organismes d'enseignement les sociétés et l'association.
Au-delà de cette activité on peut souligner les relations d'amitié, d'estime et de travail développées dans ce cadre entre les ingénieurs civils et les officiers des trois armées.
La Direction des Applications militaires poursuit parallèlement à cet effort de fabrication un effort visant
Cherbourg EAMEA Ecole d'Applications Militaire de l'Energie Atomiques photo JM Bergougniou |
— à préparer une charge thermonucléaire de remplacement pour les MSBS et SSBS: Cette charge, dérivée des essais de 1968, 1970 et 1971 développera une énergie de une mégatonne et entrera en service dans ces systèmes d'armes à partir de 1976. Elle a été expérimentée globalement à l'occasion de la campagne de 1971
— à poursuivre des études concernant le durcissement des charges, c'est-à-dire à définir les conditions auxquelles doivent satisfaire les structures et les composants des charges pour une meilleure pénétration des défenses adverses ;
— à améliorer ses connaissances de la physique des armes, afin d'être en mesure de réaliser, si le gouvernement le demande, des charges futures encore plus performantes tant au point de vue énergie libérée que possibilités de pénétration.
La Direction des Applications militaires est actuellement l'une des directions les plus importantes du Commissariat à l'Energie Atomique. Elle dispose au CEA d'une situation particulière qui lui confère une certaine originalité.
Elle vit en effet sur des crédits qui lui sont reversés par le budget des Armées, ce qui la conduit à développer des liaisons très étroites avec les organismes militaires impliqués dans la mise sur pied de la force nucléaire de riposte.
Elle assume une mission particulière adaptée à un ensemble unique d'objectifs, ce qui assure une très bonne cohésion de ses personnels.
Cherbourg EAMEA Ecole d'Applications Militaire de l'Energie Atomiques photo JM Bergougniou |
Mais cette originalité ne lui fait pas oublier qu'elle est partie intégrante du Commissariat à l'Energie Atomique, grand organisme de recherche qui a fait ses preuves depuis la date lointaine de sa création dans les domaines scientifique et industriel. C'est sa fierté d'avoir réussi dans le domaine particulier et difficile des armes, à mener à bien la mission qui lui était confiée.
L'énergie nucléaire. Une exposition présentée par le Commissariat à l'énergie atomique et le Palais de la Découverte ... affiche / Villemot |
Les missions de la Direction des Applications Militaires du CEA constituent un ensemble de grande ampleur. Les connaissances acquises au cours des dix dernières années tant sur le plan scientifique que sur le plan technique, l'existence d'une infrastructure de qualité et de personnels hautement spécialisés sont autant d'éléments positifs qui permettent d'envisager l'avenir avec confiance.
UNE EXPOSITION DU C.E.A. AU PALAIS DE LA DECOUVERTE
Paris : Entrée du Palais de la Découverte, secrétariat d'état aux Universités |
Le Palais de la Découverte présente du 14 décembre à la fin du mois de février, une exposition itinérante du commissariat à l'Energie atomique.
Destinée à faire connaître les principales applications de l'énergie nucléaire, cette exposition, qui a déjà été présentée dans quelques villes universitaires de France, tient compte des acquisitions récentes de la science et de la technique dans ce domaine.
Elle s'étend sur 400 m2 et présente essentiellement, après une brève Introduction sur la constitution de la matière, les applications de l'énergie nucléaire dans des secteurs aussi variés que la recherche fondamentale et appliquée, la production d'électricité, la biologie et la médecine, l'agronomie et l'industrie...
Cadarache |
Trois grandes maquettes de réacteurs nucléaires sont présentées : — le réacteur de recherche Minerve qui fonctionne au centre de Fontenay-aux-Roses depuis 1959.
Ce réacteur-piscine sert en particulier à faire l'analyse de pureté des matériaux. Les réacteurs de recherche ne sont pas destinés à produire de l'énergie (celle-ci est évacuée et non récupérée) mais sont étudiés pour produire d'intenses flux de neutrons issus de la réaction de fission. Les neutrons, particules neutres, sont des sondes incomparables de la matière et les investigations qu'ils permettent s'appliquent aussi bien à la recherche fondamentale qu'à la recherche appliquée. Le dispositif « piscine » de ces réacteurs permet d'installer les expériences « à vue » et de disposer d'une place importante.
— Le réacteur expérimental Rapsodie qui fonctionne au centre de Cadarache depuis 1967 utilise comme combustible du plutonium. La puissance thermique de ce réacteur (40.000 KW), son très haut flux de neutrons rapides et sa très grande fiabilité de fonctionnement ont permis à la France de prendre une place enviée dans une nouvelle technique de production d'électricité : la filière à neutrons rapides.
— Le réacteur de production Phénix de 250.000 KW électriques est actuellement en cours de construction à Marcoule sur les bords du Rhône. Ce réacteur producteur d'électricité, élaboré d'après les excellents résultats obtenus avec Rapsodie a été conçu pour faire la démonstration de la validité de cette nouvelle filière de réacteurs de puissance. Un grand réacteur de 1 million de KW électriques doit être construit en 1974 en collaboration avec l'Allemagne de l'Ouest et l'Italie.
Dès maintenant notre vie quotidienne bénéficie des apports de l'industrie atomique. Ainsi la production d'électricité d'origine nucléaire est actuellement de 3,6 % de la. production totale et atteindra 8% en 1975. Parallèlement les radioéléments sont utilisés par plus de 900 organismes de recherche, plus de 200 services médicaux et près de 1.700 entreprises industrielles.
L'énergie nucléaire est passée du stade de l'aventure individuelle du chercheur dans son laboratoire à l'ère industrielle en l'espace de deux décennies. Cette évolution très rapide oblige l'homme d'aujourd'hui à faire un effort d'information pour comprendre et accepter ces nouvelles techniques.
C'est à la découverte de ce monde que nous emmènent le C.E.A. et le Palais de la Découverte. Cette exposition permet à chacun de s'initier aux secrets de l'atome et de comprendre l'intérêt des techniques nucléaires et par conséquent les raisons de leur développement
Cols bleus
http://marcophiliedaniel.blogspot.com/