07 mai 2020

LES APPLICATIONS MILITAIRES DE L'ATOME Cols bleus Sous-marin mirage IV Mururoa Tahiti Pacifique Cadarache Marcoule CEA EDF

LES APPLICATIONS MILITAIRES DE L'ATOME

En fouillant dans les archives de Cols bleus pour préparer les articles sur la campagne de la Jeanne 1971 - 1972, j'ai relu les articles du journal sur sa vision de l'atome et du nucléaire. Nous sommes dans les années du lancement des sous-marins nucléaires (Le Redoutable, le Foudroyant), la Jeanne est à Mururoa où les essais se succèdent sous les yeux du général de Gaulle chef de l'Etat. Escales en Nouvelle Zélande et en Australie où la contestation est grande. 






LE ROLE DE LA DIRECTION DES APPLICATIONS MILITAIRES DU COMMISSARIAT
A L'ENERGIE ATOMIQUE

Aux termes de l'ordonnance du 8 octobre 1945 qui lui a donné naissance, le Commissariat à l'Energie atomique a été chargé de mettre en œuvre la forme nouvelle d'énergie non seulement dans les domaines scientifique et industriel, mais aussi dans celui de la Défense nationale.


Absorbé à son origine par des tâches prioritaires — formation d'équipes de chercheurs et de techniciens dans une discipline toute nouvelle exigeant la création de laboratoires hautement spécialisés, recherche des matières premières indispensables et transformation de ces matières en produits de pureté nucléaire, exploration des possibilités de l'atome pour développer les réacteurs de puissance producteurs d'énergie, etc. — le Commissariat à l'Energie atomique fut d'abord conduit à laisser de côté le domaine de la défense nationale. Ce n'est que fin 1954 qu'il créa un premier organisme à vocation militaire, le Bureau d'Etudes générales, et pour la première fois en 1955 qu'il reçut une dotation financière provenant du budget des Armées


Cherbourg EAMEA Ecole d'Applications Militaire de l'Energie Atomiques photo JM Bergougniou

Ce Bureau d'études générales devait prendre une extension rapide et devenir en 1958 la Direction des Applications militaires qui dépend du Commissariat à l'Energie atomique et travaille en liaison étroite avec la Délégation ministérielle pour l'Armement (section Atome).

Cherbourg EAMEA Ecole d'Applications Militaire de l'Energie Atomiques photo JM Bergougniou


Avant de passer à une étude plus détaillée de cette Direction, notons qu'elle n'est pas le seul élément du CEA impliqué dans la réalisation de la force de riposte nucléaire.



A côté d'elle, la Direction des Productions est chargée de la prospection et des recherches minières pour l'approvisionnement du pays en uranium, de l'élaboration des matières constitutives de l'explosif nucléaire : plutonium produit à Marcoule ou dans les piles de l'E.D.F. et extrait à Marcoule ou à la Hague, uranium enrichi de Pierrelatte, tritium de Marcoule, etc. Le Département de propulsion nucléaire a été chargé quant à lui des études et de la réalisation des réacteurs à uranium enrichi destinés aux sous-marins lanceurs d'engins.

Sur le plan des crédits, le budget applications militaires du CEA dépasse la moitié de la totalité des sommes dont il dispose.

MISSIONS DE LA DIRECTION DES APPLICATIONS MILITAIRES

Les missions de la Direction des Applications militaires résultent des dispositions du protocole d'accord signé le 30 novembre 1956 entre le ministre des Armées et le Secrétariat à la Présidence du Conseil chargé de l'Energie atomique, précisées par les lois de programme militaire votées en 1960, 1965 et 1970. Il lui appartient d'étudier, d'essayer et de fabriquer les charges nucléaires nécessaires à l'équipement des forces armées.



Cette mission générale a conduit le directeur des Applications militaires à adopter une articulation susceptible de permettre à sa direction :

— de mener toutes les études relatives à la définition des charges nucléaires et d'éclairer le gouvernement sur les problèmes relatifs aux armes nucléaires afin de préparer ses choix ;

— de fabriquer les engins nucléaires expérimentaux, de préparer et d'exécuter avec l'aide des Armées les explosions nucléaires expérimentales ;

— de fabriquer et d'entretenir les charges nucléaires opérationnelles.

ETUDES ET FABRICATION DES CHARGES






Les études concernant les charges nucléaires se développent sur les plans scientifique et technique. Sur le plan scientifique il s'agit de conduire les recherches en matière d'armes nucléaires ; recherches qui trouvent leur point d'application dans les disciplines les plus diverses physique fondamentale et appliquée, mathématiques, recherches de détonique, etc. Ce sont là les missions de la Direction Scientifique.





Sur le plan technique, la Direction Technique a la charge particulière de construire les engins nucléaires expérimentaux et de développer les prototypes d'armes.

La responsabilité des expérimentations d'armes est dévolue à la Sous-Direction des Essais qui prépare, exécute et exploite les tirs nucléaires expérimentaux et dispose par ailleurs d'un champ de tir nucléaire dépendant du Centre des Expérimentations du Pacifique.

avec Alain PEYREFITTE , Pierre MESSMER (Ministre des Armées). Le CV DEGROVE Commandant les sites nucléaires de Mururoa et Fangataufa. Le général est aussi accompagné du général Billotte, du professeur Perrin et de Mr Hirsch.



La Sous-Direction des Armes est chargée d'approvisionner les éléments d'armes, de procéder à leur montage, et les livrer aux Armées et d'assurer leur maintenance.



Enfin comme dans tout organisme aussi bien public que privé, la Direction des Applications Militaires est soutenue par un Département administratif et financier placé sous l'autorité d'un directeur exécutif essentiellement chargé d'assurer l'administration des personnels et de gérer les crédits affectés à la Direction des Applications Militaires.

Cherbourg EAMEA Ecole d'Applications Militaire de l'Energie Atomiques photo JM Bergougniou
La Direction des Applications Militaires pour assurer l'ensemble de ses missions dispose par ailleurs de laboratoires spécialisés groupés en six centres d'études : trois sont situés dans la région parisienne, à Bruyères-le-Châtel près d'Arpajon, à Vau- jours non loin de Sevran-Livry, et à Limeil-Brévannes proche de Villeneuve-Saint-Georges : et trois en province, au Ripault près de Tours, à Valduc proche de Dijon, et en Aquitaine au Barp-Marcheprime entre Bordeaux et Arcachon.

LES REALISATIONSDE LA DIRECTION DES APPLICATIONS MILITAIRES



La décision de construire et d'expérimenter la première arme nucléaire fut prise par le gouvernement au début de 1958 et il fut décidé que cette expérimentation aurait lieu au cours du premier trimestre de l'année 1960.




Le 13 février 1960, le premier dispositif nucléaire expérimental construit en France était mis à feu sur le polygone de Reggane marquant ainsi la volonté du pays de se hisser au rang des puissances nucléaires militaires.

Mirage IV



Les enseignements recueillis des campagnes de tir de 1960 et 1961 devaient permettre la mise au point du premier système d'armes nucléaires nécessaires à l'équipement de la force de dissuasion française système constitué d'une charge à fission de plutonium placée dans la bombe du Mirage IV. Ce système d'arme, formé de bombardiers supersoniques, sera maintenu en service opérationnel au delà de 1976. La charge emportée développe une énergie de 60 kt.


Cherbourg EAMEA maquette de Mirage IV photo JM Bergougniou

Les réalisations actuelles portent sur trois autres systèmes d'armes :

— le SSBS (Sol-Sol Balistique Stratégique) constitué par les fusées implantées en haute Durance (plateau d'Albion) qui emportent une charge nucléaire à fission de plutonium développant une énergie de 150 kt.

— le MSBS (Mer-Sol Balistique Stratégique) constitué par les fusées embarquées à bord des sous-marins nucléaires qui emportent une charge nucléaire de forte puissance à uranium enrichi (une demi- mégatonne).




— les systèmes d'armes dites tactiques qui se présentent soit sous forme de fusées lancées à partir de rampes de lancement (engin Pluton), soit à partir d'un vecteur avion. La charge emportée par ces vec
teurs, dont les premières apparaitront en fin 1972. a une énergie de 10 à 15 kt ; ce sont des armes antiforces. L'association des ingénieurs en génie atomique réunit près d'un millier d'ingénieurs civils et d'officiers ayant suivi depuis 1955 cet enseignement de spécialité. De nombreux officiers de marine ayant droit au titre d'ingénieur ont été autorisés à faire partie de l'association.

Cherbourg EAMEA Ecole d'Applications Militaire de l'Energie Atomiques photo JM Bergougniou

Sa vocation est avant tout de faciliter les contacts et l'information sur l'évolution de la spécialité. En matière d'enseignement des relations très étroites sont entretenues avec l'Institut des Sciences et Techniques nucléaire de Saclay, de l'Université de Grenoble et l'école d'application militaire de Cherbourg.



Des visites d'installation industrielle sont organisées chaque année pour l'information générale des membres de l'association.

Une attention très particulière est consacrée au recyclage ; cette action sera favorisée par les perspectives ouvertes depuis juillet 71 par la loi sur l'instruction permanente. Les conditions d'organisation des stages envisagés sont actuellement en discussion entre les organismes d'enseignement les sociétés et l'association.

Au-delà de cette activité on peut souligner les relations d'amitié, d'estime et de travail développées dans ce cadre entre les ingénieurs civils et les officiers des trois armées.

La Direction des Applications militaires poursuit parallèlement à cet effort de fabrication un effort visant



Cherbourg EAMEA Ecole d'Applications Militaire de l'Energie Atomiques photo JM Bergougniou

— à préparer une charge thermonucléaire de remplacement pour les MSBS et SSBS: Cette charge, dérivée des essais de 1968, 1970 et 1971 développera une énergie de une mégatonne et entrera en service dans ces systèmes d'armes à partir de 1976. Elle a été expérimentée globalement à l'occasion de la campagne de 1971

— à poursuivre des études concernant le durcissement des charges, c'est-à-dire à définir les conditions auxquelles doivent satisfaire les structures et les composants des charges pour une meilleure pénétration des défenses adverses ;

— à améliorer ses connaissances de la physique des armes, afin d'être en mesure de réaliser, si le gouvernement le demande, des charges futures encore plus performantes tant au point de vue énergie libérée que possibilités de pénétration.

La Direction des Applications militaires est actuellement l'une des directions les plus importantes du Commissariat à l'Energie Atomique. Elle dispose au CEA d'une situation particulière qui lui confère une certaine originalité.




Elle vit en effet sur des crédits qui lui sont reversés par le budget des Armées, ce qui la conduit à développer des liaisons très étroites avec les organismes militaires impliqués dans la mise sur pied de la force nucléaire de riposte.

Elle assume une mission particulière adaptée à un ensemble unique d'objectifs, ce qui assure une très bonne cohésion de ses personnels.



Cherbourg EAMEA Ecole d'Applications Militaire de l'Energie Atomiques photo JM Bergougniou

Mais cette originalité ne lui fait pas oublier qu'elle est partie intégrante du Commissariat à l'Energie Atomique, grand organisme de recherche qui a fait ses preuves depuis la date lointaine de sa création dans les domaines scientifique et industriel. C'est sa fierté d'avoir réussi dans le domaine particulier et difficile des armes, à mener à bien la mission qui lui était confiée.


L'énergie nucléaire. Une exposition présentée par
le Commissariat à l'énergie atomique
et le Palais de la Découverte ... affiche / Villemot
Sa tâche en effet n'était pas simple dans un secteur d'activité couvert par le secret le plus absolu. Il a fallu que les ingénieurs et techniciens de la Direction des Applications Militaires parcourent à leur tour, sans aucune aide extérieure, le long chemin qui conduit d'abord à l'arme A puis à la maîtrise des phénomènes thermonucléaires. Il leur a fallu approfondir les connaissances de base dans les disciplines les plus diverses : physique nucléaire, détonique, électronique, chimie, métallurgie, etc. Il leur a fallu concevoir et réaliser des appareils spécialement adaptés à la mesure des phénomènes nucléaires explosifs qui permettent d'étudier le comportement de la matière dans des conditions de température, de pression et de rapidité exceptionnelles et jusque-là inaccessibles.

Les missions de la Direction des Applications Militaires du CEA constituent un ensemble de grande ampleur. Les connaissances acquises au cours des dix dernières années tant sur le plan scientifique que sur le plan technique, l'existence d'une infrastructure de qualité et de personnels hautement spécialisés sont autant d'éléments positifs qui permettent d'envisager l'avenir avec confiance.

UNE EXPOSITION DU C.E.A. AU PALAIS DE LA DECOUVERTE

Paris : Entrée du Palais de la Découverte, secrétariat d'état aux Universités



Le Palais de la Découverte présente du 14 décembre à la fin du mois de février, une exposition itinérante du commissariat à l'Energie atomique.

Destinée à faire connaître les principales applications de l'énergie nucléaire, cette exposition, qui a déjà été présentée dans quelques villes universitaires de France, tient compte des acquisitions récentes de la science et de la technique dans ce domaine.



Elle s'étend sur 400 m2 et présente essentiellement, après une brève Introduction sur la constitution de la matière, les applications de l'énergie nucléaire dans des secteurs aussi variés que la recherche fondamentale et appliquée, la production d'électricité, la biologie et la médecine, l'agronomie et l'industrie...

Cadarache 


T
rois grandes maquettes de réacteurs nucléaires sont présentées : — le réacteur de recherche Minerve qui fonctionne au centre de Fontenay-aux-Roses depuis 1959. 


Ce réacteur-piscine sert en particulier à faire l'analyse de pureté des matériaux. Les réacteurs de recherche ne sont pas destinés à produire de l'énergie (celle-ci est évacuée et non récupérée) mais sont étudiés pour produire d'intenses flux de neutrons issus de la réaction de fission. Les neutrons, particules neutres, sont des sondes incomparables de la matière et les investigations qu'ils permettent s'appliquent aussi bien à la recherche fondamentale qu'à la recherche appliquée. Le dispositif « piscine » de ces réacteurs permet d'installer les expériences « à vue » et de disposer d'une place importante.



— Le réacteur expérimental Rapsodie qui fonctionne au centre de Cadarache depuis 1967 utilise comme combustible du plutonium. La puissance thermique de ce réacteur (40.000 KW), son très haut flux de neutrons rapides et sa très grande fiabilité de fonctionnement ont permis à la France de prendre une place enviée dans une nouvelle technique de production d'électricité : la filière à neutrons rapides.



— Le réacteur de production Phénix de 250.000 KW électriques est actuellement en cours de construction à Marcoule sur les bords du Rhône. Ce réacteur producteur d'électricité, élaboré d'après les excellents résultats obtenus avec Rapsodie a été conçu pour faire la démonstration de la validité de cette nouvelle filière de réacteurs de puissance. Un grand réacteur de 1 million de KW électriques doit être construit en 1974 en collaboration avec l'Allemagne de l'Ouest et l'Italie.

Dès maintenant notre vie quotidienne bénéficie des apports de l'industrie atomique. Ainsi la production d'électricité d'origine nucléaire est actuellement de 3,6 % de la. production totale et atteindra 8% en 1975. Parallèlement les radioéléments sont utilisés par plus de 900 organismes de recherche, plus de 200 services médicaux et près de 1.700 entreprises industrielles.


L'énergie nucléaire est passée du stade de l'aventure individuelle du chercheur dans son laboratoire à l'ère industrielle en l'espace de deux décennies. Cette évolution très rapide oblige l'homme d'aujourd'hui à faire un effort d'information pour comprendre et accepter ces nouvelles techniques.

C'est à la découverte de ce monde que nous emmènent le C.E.A. et le Palais de la Découverte. Cette exposition permet à chacun de s'initier aux secrets de l'atome et de comprendre l'intérêt des techniques nucléaires et par conséquent les raisons de leur développement


Sources

Cols bleus

http://marcophiliedaniel.blogspot.com/

06 mai 2020

Campagne 1971 - 1972 PH Jeanne d'Arc Nouvelle Zélande

SOUVENIRS... AUX ANTIPODES DE LA FRANCE - Nouvelle-Zélande



QUITTANT les joies de l'exploration des fonds coralliens et aussi celles de l'hydrographie, nous réintégrons notre poste en cette fin d année 1971, a l'abri des ardeurs d'un soleil dont certains conserveront pour quelque temps un souvenir cuisant.
Mais les esprits sont préoccupés par deux événements : d'abord dans trois jours c'est la nouvelle année qu'on passera en mer, puis ce sera l'arrivée en Nouvelle-Zélande dont chacun a entendu dire qu'elle est la terre la plus éloignée de France, située aux antipodes.

Aussi chaque poste se prépare-t-il dans la fièvre à célébrer la nouvelle année avec une certaine ampleur. On procède à la décoration du poste tandis que chacun revêt un déguisement à sa convenance qui porté sur le style polynésien, tel autre nostalgique du Pérou préfère le « poncho ».



L'ambiance monte après un joyeux réveillon qui se termine par une grande farandole à travers les coursives, tandis qu'un feu d'artifice annonce brillamment le passa ge dans la nouvelle année.

Autant dire que le lendemain, il n'est pas déployé à bord une très grande activité, tous se ressentent des fatigues de la nuit.

Cependant les jours suivants, on commence à penser à la nouvelle escale qui arrive d'autant plus rapidement que la date du 3 janvier est sautée au moment du franchissement de la ligne de changement de date.

Il faut avouer que la première vision de la terre ne nous enchante guère, nous longeons la côte de l'île du Nord et elle nous apparaît inabordable et aride.

Mais l'impression change à notre arrivée en vue de cette magnifique baie au fond de laquelle se cache Wellington cernée de toutes parts par des collines boisées et des montagnes verdoyantes.

Dès lors chacun se plait à évoquer les côtes et paysages de l'Ecosse ou de la Norvège... ou le goulet de Brest. Mais non, la comparaison est par trop hasardeuse, dès qu'apparaissent les habitations individuelles, maisons sans étage, souvent de couleurs vives, chacune entourée d'un jardinet, tandis que la ville elle-même étale le modernisme de ses buildings.

Sitôt l'accostage, chacun est pressé de partir à la découverte de la ville. On est dès l'abord surpris par le caractère anglais des gens et des choses. Déjà la circulation à gauche suffit à donner l'ambiance. les réclames, l'habillement des gens arborant fréquemment shorts et chaussettes, cette tenue pouvant comporter la cravate, tout indique le monde anglo-saxon

Poussez, poussez l'escarpolette ! Matelots Flaud, Spiesser et QM1 Lecozic.

LABOURAGE ET PATURAGE



Mais la relative froideur des anglo-saxons est rapidement brisée et de sincères sympathies naissent à l'occasion des réceptions et des bals. Certains ont la chance d'être invités à la campagne dans des familles, ce qui va leur donner l'occasion de connaître ce qui fait l'essentiel de la vie néo-zélandaise : l'agriculture et l'élevage.




On est tout de suite frappé, en traversant la campagne, par l'étendue de ces immenses prairies peuplées d'innombrables moutons et vaches. Puis c'est l'accueil dans les familles, franc et direct, et la glace est vite rompue, en dépit de l'obstacle de la langue et grâce aux efforts méritoires faits de part et d'autre.

Très vite aussi, on se trouve confronté avec les particularités de la cuisine anglaise. Le lunch du midi ne comporte souvent que quelques toasts avec lesquels on boit du thé ou du café au lait. En revanche, le soir on peut déguster des viandes délicieusement arrosées, 0 surprise le de vin néo-zélandais dont certains crus sont réputés.

Les distractions offertes par nos hôtes ne manquent pas ; certains assistent à la tonte des moutons ou se voient offrir des parties de chasse, en effet le lapin abonde et constitue un véritable fléau. D'autres font du cheval ou découvrent les splendeurs de la montagne néo-zélandaise. On est frappé par la multitude des essences d'arbres, les arbres importés d'Europe ou du Nouveau Monde côtoyant les essences originaires de l'île.

Ces montagnes forment d'immenses réserves souvent transformées en parcs nationaux, offrant des possibilités de randonnées infinies.

LE PAYS DES KIWIS



La curiosité de la faune ne le cède en rien à celle de la végétation : daims et surtout de nombreuses espèces d'oiseaux aux bizarres noms maoris, sans oublier le fameux kiwi, symbole de la Nouvelle-Zélande, que bien peu sans doute auront vu car il ne consent à se montrer que le soir...


Enfin tous auront pu apprécier la vie familiale traditionnelle à la fois chaude et confortable lors de réceptions sympathiques où l'on boit whisky, cherry sans oublier la fameuse bière nationale dont les Néo-zélandais sont grands consommateurs.

Malheureusement il faudra se quitter trop tôt, non sans avoir invité ses nouveaux amis à venir visiter la « Jeanne d'Arc » et leur avoir offert une coupe de champagne tout en évoquant la France qu'ils aiment beaucoup et sont avides de connaitre.

C'est sur des au revoir que nous quittons à regret nos amis néo-zélandais pour prendre la direction de l'Australie.

CE. BOUCHET (Poste II).

Sources Cols bleus

Campagne 1971 1972 Porte-hélicoptères Jeanne d'Arc Bali

Campagne 1971 1972 Bali

Porte-hélicoptères Jeanne d'Arc



LA CAMPAGNE DE L'ÉCOLE D'APPLICATION
INDONESIE
BALI





Un longue traversée attendait le groupe Ecole d'application entre Nouméa et l'Indonésie. En fait ces douze jours passèrent très rapidement. Partis de Lifou le 25 janvier au soir, les bâtiments faisaient, dès le 29 janvier, une courte halte devant Port-Moresby, chef-lieu de la Nouvelle-Guinée australienne. Ce passage était mis à profit pour envoyer un hélicoptère chercher du courrier et pour embarquer le pilote qui devait nous faire franchir le lendemain le détroit de Torres.





Trois jours plus tard, nous atterrissions sur Timor et ne devions plus quitter la terre de vue. Pendant plusieurs jours nous longeâmes ces somptueuses îles de la Sonde aux noms évocateurs : Os Timo, Alor Pandai, Lomblen, Solor, Flores, Rindja, Qkomodo, Sumba, Sumbawa, Lombok et enfin Bali. Ces journées furent consacrées surtout au contrôle des connaissances des officiers élèves à mi-campagne.


Le soir la nuit équatoriale tombant très tôt, chacun pouvait sur le pont d'envol savourer les magnifiques couchers de soleil et un instant de fraîcheur tout en écoutant des concerts stéréophoniques de musique enregistrée.




Le 5 février au matin, la « Jeanne d'Arc » et le « Victor Schoelcher » mouillaient par un temps magnifique à Padang Bay, à l'est de Bali. Viennent aussitôt nous souhaiter la bienvenue le lieutenant- colonel Chavannes, attaché des forces armées près l'ambassade de France en Indonésie, à Djakarta, M. Mercier, agent consulaire à Surabaya ainsi que les officiers de liaison indonésiens. Les commandants partent en hélicoptère effectuer leurs visites officielles. D'abord à Denpasar, chef-lieu de l'île, au gouverneur de la province de Bali, M. Soekarmen, chez qui sont réunies les principales autorités constituant le conseil de l'île en particulier le général de brigade Soeprapto, commandant de la région militaire Udayama et le major Sugardjito, commandant la base navale de Benoa, les commandants se rendent ensuite, toujours en hélicoptère, à Singaradja, au nord de Bali, chez le vice-amiral d'escadre Sjaaf, commandant la 5" région interarmées. Ces visites se terminent à bord par un repas réunissant les principales autorités de l'île, toutes militaires.




Les manifestations officielles se poursuivent avec la très sympathique réception à déjeuner offerte le lendemain 6 février aux commandants et à une trentaine d'officiers et de membres de l'équipage par l'attaché militaire et l'agent consulaire. Se succèdent baignades, buffet et spectacle culturel de danse.



Bali est avant tout un paradis pour le tourisme et les équipages ont pu, pendant trois jours, parcourir en tous sens cette île de rêve, soit en car dans le cadre d'excursions organisées, soit par des moyens de locomotion personnels. Tous ont pu sillonner les villages aux milles temples domestiques et les routes serpentant au milieu de splendides rizières en terrasses. Ils ont pu visiter les principaux temples de la religion balinaise, à Besakih ou Akehen, se baigner près de la fontaine sacrée de Tampak Siring, monter à Kintam voir le volcan Batur entrer en éruption toutes les trois minutes. Le soir venu ils ont pu assister, dans les villages, à la lueur des flambeaux à des danses inspirées pour la plupart par la toujours vivace légende de Ramahana, et rythmées par la musique obsédante du Gamelan, orchestre uniquement composé d'instruments à percussion. 


Trois démonstrations de danses ont été organisées spécialement pour le personnel, sur le quai de Padang Bay une danse du Sarong, combat entre le bien et le mal, un Legong où se produisent de jeunes Balinaises d'une douzaine d'années aux attitudes et mouvement des yeux et des mains très gracieux et à bord de la « Jeanne d'Arc » un Ketjak, danse fascinante rythmée par plus d'une centaine d'hommes imitant les cris des singes.



Nous aurons fait durant ces trois jours ample provision de souvenirs impérissables mais aussi de cadeaux originaux, sculptures sur bois, peintures, tissus batik...





Le lundi 7 février au soir nous quittons à regret cette île mystérieuse de Bali, île de paix qui a su préserver en notre siècle, une civilisation originale très ancienne, des paysages vivant en harmonie avec la terre et avec les dieux.

SURABAYA


Un détroit de trois kilomètres seulement sépare Bali de Java et il a fallu moins de 24 heures pour que le groupe Ecole d'application se déplace du mouillage de Padangbay, quitté le 7 février à 19 h, à Surabaya où il s'amarre au quai le 8 février à 19 h. Il lui fallut auparavant transiter pendant deux heures dans le chenal séparant l'île de Madura de l'île de Java.


Le lieutenant-colonel Chavannes attaché des Forces armées en poste à Djakarta et M. Mercier, agent consulaire de France à Surabaya, sont venus à notre rencontre avec le pilote. Nous fûmes accueillis sur le quai par une fanfare et une section de cadets de l'Académie navale indonésienne dont on a remarqué l'excellente présentation. 


La « Jeanne d'Arc » et le « Victor Schoelcher » se trouvent à une extrémité de l'importante base navale de Surabaya, dont la porte de sortie est elle-même à plusieurs kilomètres du centre de la ville. Services de cars, taxis, pousse-pousse tricycles permettront aux permissionnaires d'aller se promener dans cette immense ville de plus de 3 millions d'habitants.

Dès l'arrivée les commandants se rendent en visites officielles chez le vice-amiral d'escadre Sjamsul Bachri, commandant la flotte indonésienne et M.-T. Mochnur, gouverneur de l'est de Java. Un repas réunit ensuite à bord de la « Jeanne d'Arc » le vice-amiral commandant le district naval de Surabaya, le colonel, maire de Surabaya et plusieurs autres personnalités de la marine indonésienne. En fin d'après-midi la conférence de presse reçoit plus de 25 journalistes dans les salons du commandant. La journée s'achève avec un dîner offert en sa résidence par M. Mercier, agent consulaire à Surabaya.

Le lendemain, 9 février, les commandants s'envolent en compagnie du lieutenant-colonel Chavannes pour Djakarta, capitale de l'Indonésie. à l'ouest de Java. Ils y sont reçus par S.E. M. Pierre Gorce, ambassadeur de France, l'amiral Sudomo, chef d'état-major et ils seront invités à déjeuner par le vice-amiral Abdul Kadir, chef d'état-major adjoint. Le soir l'ambassadeur donnait en leur honneur un cocktail auquel assistaient la plupart des ambassadeurs et attachés navals en poste à Djakarta. La soirée se termina par un dîner offert par le lieutenant- colonel Chavannes.



le même jour une trentaine de membres de l'équipage partent pour 18 heures en excursion à l'intérieur de Java. Ils seront sympathiquement accueillis et hébergés par la marine indonésienne au centre de Malaria, une centaine d'autres entreprennent un voyage qui le- conduit par avion à Jogjakarta, au sud de Java, puis par la route, aux deux joyaux laissés, aux VII et VIIIe siècle ,.. respectivement par les religions bouddhiste et hindouiste à ce pays maintenant musulman: le sanctuaire de Borohudur et l'ensemble des temples de Prambanan.


Les journées suivantes sont consacrées à des échanges permettant d'établir de très cordiales relations entre les deux marines. Le commandant de la « Jeanne se rend à l'académie navale et au Centre d'entrainement de la Marine indonésienne et est reçu à déjeuner par le Vasubekti commandant le district naval.




Les officiers du groupe visitent le Djajawidjaja 
où est embarqué l'état-major de la flotte ainsi que des vedettes- lance-torpille- La « Jeanne d'Arc » reçoit 65 officiers et 125 cadets ainsi que les familles et orphelins de la marine indonésienne. Le jeudi 10 février voit se dérouler le traditionnel cocktail Jeanne d'Arc ».

Le 11 février S.E M. Gorce arrive de Djakarta pour visiter le bâtiment, en compagnie de M. Calibert attaché culturel.

Tous deux se relaient ensuite pour présenter l'Indonésie sous tous ses aspects dans une conférence très vivante. Ils sont reçus il déjeuner par le commandant en présence des amiraux commandant la flotte, le district naval et le maire de Surabaya. Le soir même S.E. M. Gorce, le lieutenant-colonel Chavannes et M. Mercier offrent en la résidence de l'agent consulaire une soirée dansante très animée. rehaussée en l'absence de colonie française à Surabaya, par la beauté des femmes indonésiennes et où le buffet offre avec du champagne fiançais des « sat » brochettes locales très relevées.




Le 12 février. enfin la dernière soirée est marquée par une très belle réception de l'amiral commandant la flotte. où nous pouvons admirer un échantillon complet de danses de l'est de Java et de Madura après les danses balinaises, des danses d'un autre style mais tout aussi gracieuses mettent en valeur la beauté et l'élégance des Javanaises.

Nous avons été au total, très agréablement impressionnés par la cordialité de l'accueil reçu à Surabaya, par la gaieté de nos hôtes, par le sourire illuminant le visage de l'homme de la rue que nous rencontrions el aussi la sollicitude dont a fait preuve la marine indonésienne à notre égard.

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