20 avril 2020

Ecole Navale Brest

Ecole Navale Brest 30 mai 1936


En confinement, chacun ouvre ses coquerons, ses soutes, ses classeurs.
Suite à l'article sur l'Ecole navale (la Baille), l'amiral Arata nous fait partager un dossier sur l'inauguration de l'école navale. Ce dossier constitué par aspirant mécanicien Joseph Emile Jules Lacroix comprend cartons d'invitation, menu, cartes.


"Pour l'Ecole Navale, je viens de retrouver mes archives de l'admission à l'Ecole des Ingénieurs Mécaniciens depuis le début: LACROIX Joseph, Emile, Jules né le 24 septembre 1912 à Caudies de Fenouillèdes ( PO). - Arts et Métiers d'Aix - Entré sans concours.- 2ème/8". 
Et comme le sous-entend  l'amiral, pour être invité, il devait être au moins fils d'archevêque...



M.LEBRUN A INAUGURE HIER, à Brest LA NOUVELLE ECOLE NAVALE


Les ministres de la Marine, de la Guerre, de l'Air, de la Marine Marchande et des Colonies accompagnaient le chef de l'Etat qui fit un vibrant éloge de la Bretagne et salua la renaissance de notre flotte.

BREST, 30 mai (de notre rédaction). M. Albert Lebrun, président de la République. a solennellement inauguré aujourd'hui les bâtiments de la nouvelle Ecole Navale dont la première pierre fut posée en 1929 par M. Georges Leygues, alors ministre de notre Marine nationale.





Le chef de l'Etat, accompagné des ministres de la Marine, de la Guerre, de l'Air, de la Marine marchande et des Colonies, a reçu de la population un accueil enthousiaste.

Au cours du banquet offert par M. Piétri, ministre de la Marine, ce dernier prononça un vibrant discours à la gloire de notre marine nationale, auquel M. Albert Lebrun répondit. 

LE DISCOURS DE M. LEBRUN 








Le président de la République, après avoir adressé au nom des membres du gouvernement qui ont bien voulu l'accompagner, et au sien, un salut cordial aux population du Finistère et à ses élus, MM. les Sénateurs et Députés, ainsi qu'au président du Conseil général, poursuit ainsi :

« Croyez que le chef de l'Etat se félicite d'avoir pu venir en Bretagne et rendre visite a votre admirable province, l'une des plus fidèles parmi toutes celles qui, depuis des siècles, contribuent à 1a parfaite homogénéité de notre beau pays de France.






Terre de contrastes, elle est tour à tour le pays des antiques forêts de chênes, d'Argoat sombre où les derniers druides trouvèrent refuge, les derniers aux ajoncs d'or, où la légende promena les rêveries de l'enchanteur Merlin et aussi des falaises déchiquetées et des grèves stériles, cette Armor qui depuis toujours jette ses enfants dans la téméraire aventure des flots mouvants alors que se dresse devant eux, en une visite décevante, les tours disparues de la ville d'Ys.






Son histoire comme elle-même est originale et forte. Elle est la patrie des plus illustres soldats, depuis Du Guesclin, le connétable qui porta les prouesses de son épée par delà les Pyrénées, Beaumanoir, magnifique héros du combat des Trente, jusqu'à la pure et idéale figure de La Tour d'Auvergne, premier grenadier de France. Un grand nombre de ses fils furent aussi de hardis capitaines de mer Duguay-Trouin, Jacques Cartier, Surcouf, du Couëdic et d'autres qui déployèrent à travers le monde le pavillon français.

« Terre de force , Terre de poésie aussi. C'est d'elle que Chateaubriand, La Mennais, Brizeux, Renan ont tiré le meilleur de leur génie. Elle a forgé une race de travailleurs tour à tour mystiques et réalistes par qui notre histoire s'est enrichie de pages émouvantes comme celles qu'écrivaient hier encore les fusiliers-marins de l'Yser fit les canonniers de Verdun.





La Bretagne, terre de marine Mais la Bretagne est avant tout une terre de marins. L'océan qui l'étreint domine toute son existence, ses décors et son coeur. Elle est, a écrit Anatole Le Bras, le chef-d'oeuvre de la mer. De tout temps, elle a donné à notre marine les meilleurs de ses fils. Ce fut tout naturellement à Brest que Richelieu forma la première compagnie de ses gardes-marines dont la culotte et les bas rouges, la bravoure et les exploits, comme aussi les excès bruyants dans les basses ruelles de la cité, sont restés longtemps fameux. C'est dans sa rade encore que stationna le Duquesne, où Napoléon voulut que fussent formés les aspirants pour le recrutement des cadres de sa flotte. C'est toujours ici que, sous les voiles de L'Orion et des trois Borda s'entraina pendant un siècle l'élite de notre marine
















La nécessité de la nouvelle école




C'est également à Brest que devait être installée l'Ecole Navale quand on envisagea de l'ancrer définitivement à terre.

"Nécessité d'ailleurs, qui s'imposait. Car si le cadre limité d'un vaisseau suffisait jadis pour assurer l'instruction de nos officiers, aujourd'hui que le vulgaire mazout a remplacé la poésie des voiles blanches, on ne peut plus réaliser à bord de vieux navires désaffectés une organisation adaptée aux exigences si complexes de l'instruction moderne.







Une flotte actuelle est comme un gigantesque appareil de précision. Il faut pour la bien mener un personnel doté non seulement d'une culture générale solide, mais aussi d'une éducation professionnelle très étendue. Les hommes qui en ont la charge doivent être presque tous des spécialistes confirmés dans leurs fonctions multiples et délicate».

C'est pour tenir compte de ces exigences qu'a été entreprise l'édification de cette école. Notre joie est grande de pouvoir inaugurer ce matin ses magnifiques bâtiments aux proportions heureuses dus à la conception de l'architecte Jacques Hermant mort, hélas, au moment où se réalisaient ses plans et terminés sous la haute direction de M. Maurice.





Ils vont désormais, sur ce plateau des QuatrePompes d'où ils dominent la ville et la rade, enrichir le patrimoine monumental, de la France et permettre à Brest de poursuivre sa mission éducatrice. Ecole d'une importance capitale pour la formation de nos cadres, officiers de vaisseau et ingénieurs mécaniciens. L'officier de marine se distingue par sa belle tenue, sa passion du devoir, un sens de la discipline devant qui doit s'incliner toute velléité d'indépendance et cette exaltation du métier qui, seule, permet d'en accepter l'austère sévérité et les lourdes servitudes. 











Un hommage à Georges Leygues 


 le président salue au nom du pays, ses chefs, ses professeurs et ses élèves et rend un hommage particulier celui qui en fut le père, au grand ministre de la Marine d'après guerre. Georges Leygues, dont ce fut la passion au lendemain de la victoire de travailler au relèvement de notre marine militaire si gravement anémiée au cours des hostilités; enfin, à ses successeurs, en particulier M. le ministre Piétri, dont M. Lebrun fait l'éloge en ces termes :

Avec une noble intelligence, un sens élevé de sa mission, une compréhension éclairée des nécessités de la défense nationale, il a poursuivi la tache de Georges Leygues et s'est révélé comme l'un de ses continuateurs hautement qualifiés.









Avec ses divisions de croiseurs rapides, ses flottilles de torpilleurs et de contre-torpilleurs si parfaitement homogènes, ses nombreuses escadrilles de sous-marins, ses formations d'aéronautique eux caractéristiques chaque jour améliorées, ses bâtiments de ligne en construction, notre flotte répond à nos besoins essentiels. Elle assure la sécurité de nos côtes et la liberté des lignes de communication avec nos possessions d'outre-mer.

Je salue avec joie et fierté la renaissance de notre marine. Tout à l'heure, nous allons. passer en revue sur votre rade les magnifiques unités de notre deuxième escadre. Les joyeuses acclamations qu'elle adressera au Président de ta République iront, en fait, à la France tout entière. et c'est au nom de la France républicaine que le lui enverrai mon fier et confiant salut. Le chefs de l'Etat demande à l'assistance de lever son verre avec lui-même en l'honneur de la Bretagne. pays de chênes, de landes et de la mer, de la ville de Brest au long passé sans tache, de l'Ecole Navale, pépinière pour demain d'officiers savants. vaillants et forts, de notre flotte rajeunie et puissante, de ses états-majors et équipages soudés entre eux par l'ivresse du plus beau des devoirs

















Programme musical breton avec le Roi d'Ys d'Hector Lalo 
mais surtout il convient de noter que l'orchestre va jouer  une pièce de Jean Cras : "Journal de bord"
Deux parties composent cette pièce : Mer Calme et Terre en vue.

Né à Brest Jean Cras,  il entre à l'École navale à 17 ans sur le ponton école Borda, il sera professeur à l'Ecole navale quelques années plus tard. Il y invente la règle qui porte aujourd'hui son nom. Nommé contre-amiral il sera Major Général de Brest. Jean Cras embarque toujours avec son piano.

Le plus jeune capitaine de vaisseau de la Royale commande de 1927 à 1929 la Provence, le plus puissant cuirassé en service alors, dans la marine nationale française. Il meurt en 1932.
















La dernière photo représente la promotion 1934.. Ils étaient aspirants en 1935. Lacroix doit y être. 

Par contre je connais le 6ème en partant de la gauche de la dernière rangée haute . C'était l'aspirant Guillou Jean. Il sera mon commandant à l'Ecole Atomique en 1965.
Très connu dans le nucléaire, ce fut notre amiral Rickover français.Ce fut aussi mon parrain à l'Académie du Var. Il nous a quitté à 99 ans. Claude Arata

Sources :

Claude Arata
Ouest-Eclair
Archives Ville de Brest
BnF Gallica 

19 avril 2020

Brest visite du Président de la République Albert Lebrun 30 mai 1936

Brest visite du Président de la République Albert Lebrun 30 mai 1936


Le Front populaire remporte une nette victoire aux élections législatives des 26 avril et 3 mai 1936, rassemblant environ 57 % des suffrages exprimés au premier tour et envoyant, au terme du second, un total de 386 députés sur 608 siéger à la Chambre des députés, dont 147 pour la SFIO. Cette majorité parlementaire inédite investit le premier gouvernement à dominante socialiste de la IIIe République, et Léon Blum est nommé président du Conseil par le président de la République Albert Lebrun, le 4 juin 1936.



Brest, 30 mai (De notre rédaction) 

Une foule immense, venue de toute la région, a assisté aujourd'hui à l'inauguration de l'Ecole Navale de Brest et aux fêtes organisées à cette occasion dans notre grand port militaire.

La nouvelle école, dont on pourrait dire qu'elle est la première école navale à terre, est un ensemble splendide dont la façade, étendue sur 380 mètres, domine la rade de Brest.

Construite sur les plans de MM. Hermant et Morlce, elle comprend; au rez-de-chaussée, quatre amphithéâtres, des salles d'études et de réceptions et des magasins divers. 




Aux étages les réfectoires et les dortoirs. Des musées, une bibliothèque, des salles d'enseignement pratique, une infirmerie en complètent l'aménagement grandiose. Un stade, touchant l'école, permet aux élèves la pratique de tous les sports. Au pied des bâtiments, devant les hangars de la base aéronautique de Laninon, les goélettes d'instruction et les monotypes attendent les élèves dont la préparation technique est aussi poussée que possible.




Tel est l'ensemble unique au monde que le premier citoyen de France est venu baptiser au cours d'une journée qui fait honneur à la fois à la Nation et à la Bretagne



Au monument aux morts


A 9 h: 05, il montait dans sa voiture spéciale et se rendait au monument élevé, place Anatole-France, a la mémoire des soldats et marins français morts pendant la guerre
L'auto présidentielle était accompagnée par un peloton cycliste spécialisé, précédée par un peloton de gardes républicains à cheval et un peloton de dragons montés, suivie par une voiture de sécurité et un peloton de cavalerie.
Sur tout le parcours, le Président de la République dut répondre aux ovations d'un peuple enthousiaste. Devant le monument aux morts, il déposa une gerbe de fleurs naturelles portant cette inscription très simple " Le Président de la République"


A bord de la « Provence » 

A 9 h 50, les autorités maritimes étaient présentées à M. Albert Lebrun à l'entrée de l'arsenal par M. le vice-amiral, commandant en chef, préfet maritime, puis le Président s'embarqua sur la vedette amirale, qui le conduisit à bort de la Provence, vaisseau du commandant en chef de la deuxième escadre où il fut effectivement reçu par le vice-amiral Darlan.



Le vice-amiral Durand-Viel reçut la Médaille Militaire des mains même du Président.

Après s'être fait présenter tous les commandants des bâtiments de cette force navale, le président reprit place dans la vedette pour atterrir à Lanlnon, devant l'ancienne école navale provisoire où il passa en revue les mousses et les pupilles de la marine. 


aujourd'hui CIN photo ministère de la défense

A l'Ecole navale

A 10 h. 50, le Président de la Republique arrivait aux Quatre-Pompes et pénétrait dans l'Ecole Navale par le bastion navrd.

Reçu par le capitaine de vaisseau Ven, commandant l'Ecole, il passa en revue les élèves des deux promotions et visita les bâtiments somptueux qui font de notre pépinière d'officiers de marine la plus belle école navale du monde.


A suivre ...
Sources :

BnF Gallica
Oust-Eclair
Claude Arata 

18 avril 2020

Marius Bar : Un éditeur de cartes postales provençales et Marine . De la plaque au numérique Toulon

Marius Bar Editeur de cartes postales 

"J'avais un grand projet : mettre sur la toile l'intégralité de la collection que mes aïeux m'ont laissé en dépôt c'est désormais terminé après plus de 5 années de fastidieux et dur travail." Bernard Castel.

Depuis 1886 sans interruption Marius Bar exerce son activité en Provence, à Toulon. Tous les travaux proposés sur le site sont réalisés uniquement dans nos ateliers sans aucune intervention de sous-traitance, afin de maitriser les délais de livraison, la confidentialité mais surtout la qualité de notre travail.




- Issu d'une vieille famille marseillaise, Marius BAR après un long apprentissage à Toulon, ouvre un atelier de photographie au numéro 15 de la Place Puget. L'activité de portraitiste et les contacts qu'elle lui procure ne correspondent pas vraiment à son idéal esthétique, ce dynamique photographe passionné d'images et de lumière va orienter sa vie professionnelle sur deux grands thèmes : L'illustration et la Marine.

Le parcours

- Marius BAR parcourt sans cesse le paysage baigné par la belle lumière de Provence et va " le mettre en boîte " inlassablement. La ville de Toulon, ses quartiers, les bourgs avoisinants n'ont plus de secret pour cet œil avide d'image. L'extraordinaire procédé photographique lui permet de figer sur la plaque de verre l'instant présent, pour mieux le restituer ensuite sur papier sensible.

Grâce à Monsieur Marius BAR, tout un passé est là devant nous, des temps à jamais révolus, qui sans son travail tomberaient dans l'oubli : les dernières diligences comme les premières automobiles, les tartanes à voile latine, les premiers sous-marins… Ce long parcours photographique lui donnera également la chance de croiser d'autres artistes, qui deviendront au fil du temps ses amis : les peintres Victor GENSOLLEN, Paulin BERTRAND, Paul LEVERE, François NARDI, les poètes François ARMAGNIN, Théodore BOTREL. Il réalisera divers reportages et portraits de l'Académicien Jean AICARD, dans le village de Solliès-Ville dont il était maire ou encore dans son mas gardéen.


Passionné par la Marine, il consacrera à cet inépuisable sujet l'essentiel de sa vie d'homme d'image ; c'est un peu plus tard qu'il s'installe dans l'est de Toulon, dans des locaux plus vastes et mieux adaptés : " Le Clos des Lumières ".

- L'acquisition d'une machine pouvant imprimer 16 cartes postales sur une feuille de format " Jésus " va donner à Marius BAR la possibilité de diffuser ses photographies à l'aide d'un procédé moins coûteux : " la phototypie ". C'est l'âge d'or de la carte postale, les bazars et les coopératives des unités de la Marine devinrent les clients du talentueux photographe imprimeur. Cette spécialisation de photographie maritime lui donnera à diverses reprises l'occasion de réaliser des reportages sur la vie des marins à bord, et sur les grands événements toulonnais.
- Sa grande satisfaction sera de pouvoir transmettre, à la fin de sa vie, la passion de son métier à son gendre Monsieur BERNARD Rosin, qui remplaça le maître très malade en effectuant les prises de vues.


- Ce fut avec la quatrième génération, en la personne du petit-fils de Monsieur BERNARD, M. Bernard CASTEL, que l'entreprise se modernisa par l'acquisition de nouveaux locaux et de matériel de tirage, faisant appel aux techniques les plus récentes. Aujourd'hui, l'activité des Editions Photographiques Marius BARest essentiellement consacrée à l'imagerie numérique sous toutes ses formes destinée, aux photographes indépendants, particuliers, entreprises ou d'administrations de la région PACA, ainsi que la conception et la réalisation d'expositions thématiques ayant un dénominateur commun : le passé en image.

Marius Bar naît en 1862. Sa famille s'installe à Toulon et le met en apprentissage chez le photographe Pélissier, puis en 1879 chez le peintre photographe Lina Bonnot (dit L. Bill), qui sera son véritable maître, lui donnant un vrai regard d'artiste.

En 1886, il ouvre un atelier de photographie au 15 Place Puget. Là, le rez-de-chaussée est réservé au magasin, le premier étage au logement et le dernier à l'atelier et au salon de pose qui bénéficie d'un bel éclairage naturel, nécessaire pour les portraits.



En effet, démocratisé dès le Second Empire, le portrait photographique touche rapidement toutes les classes de la société et chacun peut désormais posséder, pour quelques sous, une image de soi que l'on compte bien léguer à la postérité. Et, si le réalisme de certains visages peut choquer, les retoucheurs corrigent pour un modeste supplément les erreurs de la Nature. Notables toulonnais ou simples employés, célébrités de passage et actrices en tournée, tous passent par son atelier.

Au début, il s'associe avec le photographe Paul Couadou. Mais, assez vite, ce dernier s'installe à son compte et déménage son atelier rue de Lorgues. Car Marius Bar est loin d'être le seul photographe de la ville. A la fin des années 1890, on n'en recense pas moins de onze sur la ville sans compter les trois négoces de fournitures pour photographie. […] A la mort de Marius Bar, on recense une trentaine de photographes installés à Toulon, preuve que si la photographie amateur se développe, la profession garde encore de beaux jours devant elle.




Loin de se contenter de l'activité, certes fort lucrative, de portraitiste Marius Bar parcourt les moindres recoins de Toulon et de ses alentours, photographiant tout autant les monuments d'une ville en pleine mutation que le charme pittoresque de ses habitants et leur vie quotidienne. Rien ne lui échappe, des grands évènements, comme la visite de l'Escadre russe ou la venue du Président Fallières, en passant par les dernières diligences, les premières automobiles, l'animation populaire du marché ou les élégances du boulevard de Strasbourg.




Passionné par la mer, Toulon lui offre un cadre idéal. Toute sa vie il va photographier les vaisseaux et la vie quotidienne des équipages de la Marine, les premiers sous-marins, les pêcheurs au travail, les tartanes à voile latine…
Il reçoit des commandes de reportage de la Marine, devient correspondant pour l'Illustration, ou pour des ouvrages spécialisés sur les navires de guerre comme les Flottes de Combat, publiés à partir de 1897 par le Commandant de Balincourt pour la Société Géographique Maritime et Coloniale, ou son équivalent britannique, le Jane's Fighting Ships.
Parallèlement il est aussi le photographe officiel de la ligne de chemin de fer du Sud France, dont la compagnie et les gares ont aujourd'hui disparu.





En 1906 il déménage pour des locaux plus vastes et mieux adaptés dans le quartier de St-Jean-du-Var, au 47 avenue Marceau : Le Clos des Lumières.
Très tôt intéressé par l'édition, il se lance dans la production de cartes postales. Les faisant dans un premier temps imprimer à Lyon, il acquiert rapidement une machine pouvant imprimer 16 cartes postales sur une feuille de format Jésus. Ainsi, il va pouvoir diffuser ses photographies à l'aide du procédé moins coûteux de la phototypie. Tous les bazars de la ville et les coopératives des unités de la Marine s'arrachent ces tirages bon marché.

Ce long parcours photographique lui donnera également la chance de croiser d'autres artistes qui deviendront ses amis, tels les peintres Victor Gensolen, Paulin Bertrand, Paul Léveré, François Nardi, les poètes François Armagnin, Théodore Botrel ou encore l'écrivain académique Jean Aicard.



Ayant deux filles de son mariage en 1892 avec Claire Aiguier, il transmet sa passion à ses gendres, Messieurs Bernard et Milhaud. Aujourd'hui c'est avec Bernard Castel, que les Editions Photographiques Marius Bar continuent de prospérer, tout en conservant précieusement un fonds documentaire riche de près de 120 ans d'existence.

Phototypie : C'est un procédé d'impression à plat à l'encre grasse à l'aide d'une feuille de gélatine bichromatée et insolée sous un négatif. Un bain fait ensuite gonfler les parties non insolées. Les creux des parties insolées prennent l'encre. La phototypie permet l'impression d'un document photographique sans tramage.

Bernard Castel nous communique

Sources :

Site Marius Bar      http://www.mariusbarnumerique.fr

rubrique : Boutique -> Navires/Warships
"je suis tombé ce matin par hasard sur le site de la Marcophilie Navale, que de souvenirs...
J'ai pensé qu'il serait peut être utile d'ajouter si vous le voulez bien cette adresse dans la liste des liens de votre propre site ? 
Bernard Castel"

C'est avec joie que nous le faisons.

http://www.mariusbarnumerique.fr



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