CORYMBE 149 BCR SOMME Mauritanie Sénégal
Le bâtiment de commandement et de ravitaillement 5BCR) Somme, bateau de la Marine nationale française a fait une escale de deux jours au port de Nouakchott entre le 29 septembre et le 1er octobre 2019. Le « pacha », le capitaine de vaisseau Gauthier Dupire commande le BCR Somme depuis décembre 2018.Ce sont les marins de la station navale des éléments français au Sénégal (EFS) qui sont en charge de conseiller le « Pacha » (ou commandant d’unité) le comprendre, pour l’aider à manœuvrer lors des phases d’accostage et d’assurer le soutien logistique des membres d’équipage après plusieurs jours en mer.
Dakar 08-10-2019 |
https://mr.ambafrance.org/Escale-du-BCR-Somme-Nouakchott-29-septembre-1er-octobre-2019
« Je suis le conseiller militaire du pacha » explique le lieutenant de vaisseau Charles-Emmanuel, chef de la station navale. « À ce titre je vais embarquer à bord du BCR SOMME avec un pilote sénégalais du port de Dakar pour faciliter les manœuvres d’accostage ». À 46 ans, cet officier spécialisé de la marine nationale est un « NAUTI », expert en conduite nautique.
L’équipe de la station navale est répartie, à bord du navire, sur les remorqueurs-pousseurs et sur le quai avec les lamaneurs du port.
« Notre objectif est de faire rentrer ce navire de 18 000 tonnes et de 157 mètres de long au « chausse-pied » dans un espace d’une longueur équivalente à 4 piscines olympiques, soit 200 mètres », poursuit l’officier des EFS qui a maintenant rejoint, avec le pilote, le bord de la SOMME en pilotine.
Durant les manœuvres, le risque est omniprésent. Phénomènes météo, courants, dangers soudains , le personnel de la station navale des EFS a bien préparé et briefé en amont l’équipage du BCR afin de réaliser toutes les étapes clés permettant de rejoindre le port de Dakar en toute sécurité.
source Médiathèque de la défense |
Sur la passerelle, la concentration du pacha entouré de son officier de manœuvre, du conseiller des EFS et du pilote est palpable. Pousseurs et remorqueurs sont à l’œuvre.
« Bâbord stoppé, tribord réglé pas plus un », annonce un matelot. « Bien » répond le pacha.
« Cela a bien été préparé en amont par la station navale », explique le capitaine de frégate Gauthier, commandant la SOMME. « Le conseiller dirigeait ses pousseurs en complément des remorqueurs du pilote civil. C’est son équipe qui nous a préparé l’escale.», conclut le pacha.
source Médiathèque de la défense |
L’accueil des bâtiments français en escale à Dakar est la mission prioritaire de la station navale des EFS, point d’appui maritime majeur en Afrique de l’Ouest. Ces bâtiments sont essentiellement engagés dans la mission Corymbe (environ soixante jours d’escale par an à Dakar). La station navale comprend onze marins intégrés à l’unité de commandement et de coopération opérationnelle des EFS. Ses spécialistes peuvent également être déployés dans les pays ouest-africains pour délivrer des formations techniques dans les domaines de la réparation des embarcations pneumatiques, de la manœuvre, de la navigation et de l’action de l’État en mer.Créés le 1er août 2011, suite au traité signé entre la France et le Sénégal, les 350 éléments français au Sénégal (EFS) constituent, à Dakar, un « pôle opérationnel de coopération » (POC) à vocation régionale, dont les principales missions consistent à assurer la défense et la sécurité des intérêts et des ressortissants français, appuyer nos déploiements opérationnels dans la région et contribuer à la coopération opérationnelle régionale. Les EFS disposent par ailleurs de la capacité d’accueillir, de soutenir voire de commander une force interarmées projetée
https://www.defense.gouv.fr/operations/actualites2/efs-dans-la-peau-du-conseiller-militaire-efs-de-la-station-navale-de-dakarAd libitum est une expression latine qui signifie littéralement « jusqu'à ce que (je) sois pleinement satisfait », ou mieux, « à volonté » |
.Pour la première fois depuis sa création en 1990, la mission Corymbe de présence permanente de la Marine nationale dans le golfe de Guinée est assurée par un bâtiment de commandement et de ravitaillement. Il s’agit de la Somme, basée à Brest et qui vient de rejoindre l’Afrique de l’ouest.
Pendant ce déploiement, le BCR, mais aussi la frégate de surveillance Germinal basée aux Antilles et l’avion de surveillance maritime Falcon 50 stationné à Dakar, vont notamment participer à Grand African Nemo. C’est la seconde édition de cet exercice majeur réunissant les marines des pays de la zone, ainsi que de nations partenaires. Il s’inscrit dans la lignée du processus de Yaoundé (Cameroun), initié en 2013 et confirmé en 2016 lors du sommet de l’Union africaine à Lomé (Togo). Il vise à développer la coopération régionale afin d’améliorer l’efficacité des Etats africains en matière de sûreté et de sécurité maritimes.
Grand African Nemo va se dérouler du 28 octobre au 4 novembre, entre le Cap Vert et l’Angola. De nombreux pays vont y participer au fil de son déroulement avec, côté africain, l’Angola, le Bénin, le Cameroun, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la République du Congo, la République Démocratique du Congo, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Guinée Equatoriale, le Libéria, le Nigéria, Sao Tome, le Sénégal et le Sierra Leone. Et du côté des pays amis : le Brésil, la Belgique, l’Espagne, les Etats-Unis, la France, le Maroc et le Portugal. Concernant ce dernier, on notera qu’un détachement de fusiliers-marins portugais est embarqué sur la Somme, une manière notamment de valoriser l’engagement européen dans cette zone.
Ces manœuvres se clôtureront officiellement le 6 novembre à Tema, au Ghana, avec un « VIP Day » au cours duquel des unités ayant participé aux manœuvres défileront devant la Somme, qui accueillera les personnalités présentes. Cet évènement se tiendra au lendemain d’une séquence politique importante avec le sommet bisannuel du G7++ Groupe des amis du golfe de Guinée, qui se déroulera à Accra, la capitale ghanéenne. Puis, le 7 novembre, aura enfin lieu un nouveau symposium consacré à la sécurité maritime dans le golfe de Guinée réunissant les chefs d’état-major des marines des pays riverains.
Zone stratégique, le golfe de Guinée, qui compte plus de 6000 kilomètres de côtes, voit transiter chaque année 140 millions de tonnes de marchandises rien que dans sa partie occidentale, soit un quart du trafic maritime africain. C’est l’une des principales zones de production pétrolière de la planète et elle abrite d’importantes ressources halieutiques. Mais la région doit faire face à de nombreux problèmes sécuritaires qui sont autant de facteurs potentiels de déstabilisation. Ils vont des actes de brigandage et de piraterie jusqu’aux trafics en tous genres, drogues et armes notamment, en passant par les risques de pollution, la pêche illicite dans ces eaux très poissonneuses engendrant un risque de déstabilisation sociale, ou encore les flux migratoires et les problèmes de surpeuplement des mégalopoles situées en bord de mer. S’y ajoute évidemment le terrorisme, avec des phénomènes de radicalisation soutenus par les islamistes opérant depuis la bande sahélo-saharienne et qui puisent entre autres leur financement dans le narcotrafic.
Dans ce contexte, le renforcement des actions en matière de sécurité maritime est un élément important pour la stabilité de la région. Et comme celle-ci est vaste et morcelée en de nombreuses zones économiques exclusives, la coopération accrue entre pays riverains est une nécessité, notamment en matière d’échanges de renseignements et pour assurer une surveillance comme des poursuites d’une ZEE à l’autre. Sur cette problématique, les Africains sont à la manœuvre, les pays amis, comme la France ne se positionnant qu’en soutien et en accompagnement, par exemple via le partage d’expérience.