10 octobre 2019

Primauguet Kobé Japon 1934 forces navales extrême orient FNEO

Croiseur Primauguet FNEO Kobé Japon


Les Forces Navales d’Extrême Orient, à l’instar des corps d’armées qui l’avaient précédé, fut crée afin de défendre les intérêts français en Asie. Elles furent crées en 1925 et complémentaient d’une série de bâtiments de haute mer, la flottille de canonnières sillonnant les grands fleuves de Chine depuis le début du siècle.
En juin 1932 son navire amiral « Le Primauguet » accosta à Changhai, avec à son bord le Vice Amiral Charles Berthelot.


Le 9 juin 1932 accostait à Changhai « Le Primauguet », navire amiral des Forces Navales Françaises d’Extrême Orient.
Les F.N.E.O ne doivent pas être confondues avec le Corps Expéditionnaire Français qui avait été crée en 1859 afin de faire respecter les clauses du traité de Tientsin et dont la campagne aboutit en à la prise de Pékin et au sac du Palais d’été en 1860 ; ni d’ailleurs avec l’Escadre Française d’Extrême Orient qui avait été crée en 1884 lors du conflit entre la Chine et la France pour le contrôle du Tonkin.
Les Forces Navales d’Extrême-Orient (F.N.E.O.) furent crées en 1925 et les instructions générales datées du 6 juin de cette année-là en précisaient bien les raisons :
Il s’agissait tout d’abord de montrer le pavillon français dans les pays compris dans la zone d’action, ainsi que de protéger les intérêts français partout où ils seraient menacés.
La zone d’action était définie comme s’étendant "... du détroit de Malacca à la Manche de Tartarie... ".




Les F.N.E.O. comprenaient deux types de formation :
Une force de haute mer basée à Changhai, dans laquelle ont figuré essentiellement et à des dates variables les croiseurs-cuirassés Jules Michelet et Waldeck Rousseau, les croiseurs Lamotte Picquet, Primauguet, et Suffren, les avisos Algoi, Altaïr, Amiral Chamer, Bellatrix, Craonne, Dumont d’Urville, Mame, Régulus, Rigault de Genouilly, Savorgnan de Brazza et Tahure, et le sous-marin Phénix.
Deux flottilles fluviales de canonnières qui naviguaient sur le Yang-Tsé-Kiang (canonnières Balny, Doudart-de-Laqrée, Francis-Gamier La Grandière) et le Si-Kiang (Argus, Vigilante). Les canonnières du Yang-Tsé bénéficiant de la caserne de Chongqing, et celles du Si-Kiang d’une modeste installation à Canton.
Le déroulement de la guerre de 1939-1940 en Europe et l’isolement de l’Indochine face au Japon, contraignirent la France à affecter ses croiseurs et avisos à d’autres théâtres d’opérations et à désarmer ou à rapatrier ses canonnières au Tonkin. Les F.N.E.O. furent officiellement dissoutes le 12 août 1940.





Le Primauguet est mis en service en avril 1927. Il débute immédiatement une croisière mondiale de sept mois, revenant à la mi-décembre. Il effectue des croisières jusqu'en avril 1932, date à laquelle il stationne en Extrême-Orient jusqu'à une remise à neuf en janvier 1936. 




Lorsque le croiseur Primauguet apparut sur le Huangpu, il impressionna la communauté étrangère de Changhai :



Ce croiseur de la classe « Duguay Trouin » avait en effet une longueur à la flottaison de 175m, une largeur de 17.2m, un tirant d’eau maximum de 5.86m, et il déplaçait une charge normale de 8760 tonnes.
Il disposait d’une puissance de propulsion de 100.000 chevaux lui permettant d’atteindre une vitesse de 34 nœuds. Il disposait de 8 canons de 155mm, 4 canons de 75mm, 12 mitrailleuses de 13.2mm, et 12 tubes lance-torpilles et d’une catapulte pour hydravion.
L’équipage se composait de 27 officiers, 102 officiers mariniers et 452 matelots.
Le Primauguet avait été mis sur cale à l’Arsenal de Brest le 16 août 1923 et admis au service actif en avril 1927.
Il effectua quelques missions de représentation en Extrême Orient, puis aux Antilles avant de retourner en Extrême Orient comme navire amiral de mai 1932 à janvier 1936.





Le Primauguet reviendra à Changhai de novembre 1937 à juillet 1939, puis sera affecté à la flotte française d’Afrique Equatoriale ou il y termina son service après la Deuxième guerre mondiale.
Lorsque le Primauguet se présenta à Changhai en Juin 1932, il arborait le pavillon du Vice Amiral Berthelot.
Charles Alain Marie Berthelot était né le 4 mai 1874 à Plounéventer (Finistère). Il entra dans la marine en 1889. Apres une brillante carrière dans celle-ci, il y fut finalement nommé contre amiral en Juin 1926 et fit partie des plus jeunes officiers généraux. Commandeur de la Légion d’honneur en 1927, il fut nommé Vice Amiral en 1930. Il prit le commandement de la F.N.E.O le 9 avril 1932 et le resta pendant deux ans avant de poursuivre sa carrière dans la marine et quitter le service actif en 1936.
Les patrouilles en Extrême-Orient reprennent en novembre 1937 jusqu'à son remplacement par le croiseur Suffren. Il retourne ensuite en France.




Durant les premiers mois de la Seconde Guerre mondiale, il patrouille dans l'Atlantique Nord, comme escorteur de convoi. Le 1er avril 1940, il navigue vers Fort-de-France, dans les Antilles, relevant le croiseur Jeanne d'Arc. Il opère ensuite dans les Antilles néerlandaises, interceptant les navires marchands. Le 6 mai 1940, sous le commandement du capitaine de vaisseau Pierre Goybet, il relève le sloop britannique Dundee au large d'Aruba. À la capitulation hollandaise, Pierre Goybet débarque à Aruba avec le corps de débarquement du croiseur Primauguet pour défendre les dépôts pétroliers de la Shell et de la Standard Oil. Le Primauguet retourne à Dakar le 12 juin 1940, après la capitulation française. Le même mois, il participe aux opérations d'évacuation dans l'estuaire de la Gironde.





Le 8 novembre 1942, il se trouve au port lorsque la bataille navale de Casablanca (opération Torch) débute en novembre 1942. Il est bombardé par le cuirassé américain Massachusetts et le croiseur Wichita. Malgré la riposte, le Primauguet est gravement endommagé, ont compte 45 morts et plus de 200 blessés. Le navire brûle toute la nuit puis chavire le lendemain.

Aujourd'hui son épave, débarrassée de ses superstructures, gît toujours près des quais des conteneurs, recouverte par près de 4 mètres de vase, sans réel danger pour le trafic maritime. 

sources :


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