sous-marin U 2326 N35 - 5 décembre 1946
La France récupéra après guerre des submersibles allemands.Deux bâtiments particulièrement intéressants furent incorporés dans la Marine nationale, les U 2326 et U 2518. Les bâtiments de ces deux types, s'ils avaient été mis en service plus tôt auraient changé la face de la guerre sous-marine mais leur mise en service intervint trop tard pour influencer le sort des armes. C'est la Royal Navy qui remit à la France ces deux bâtiments aux fins d'études. La conception de ces navires, appelés « Elektroboot » dans la marine allemande, du fait de leur capacité électrique, était alors révolutionnaire.
Roland Morillot |
U2518 entrait en service dans la Marine allemande le 4 novembre 1944 et quitta la Marine nationale en 1967. Ce type de bâtiment donna naissance à la nouvelle génération de sous-marins classiques « améliorés » après la guerre, c'est ainsi que dérivèrent de ce type les Tang américains, les Porpoise britanniques, les W soviétiques, les Narval français, les Hajen suédois, etc.
Cols bleus 28/11/1992 |
Cette flottille de sous-marin allemands rendit après guerre les plus grands services à la flotte sous-marine française, au moment où celle-ci, exangue et désuète, devait se mettre à reconstruire, ce qui bien entendu devait prendre plusieurs années étant donné que la France avait d'autres priorités au lendemain de la guerre. Elle permettait d'entraîner les équipages sur des bâtiments dont aucun ne datait d'avant 1940 et qui avait fait leurs preuves, ô combien, dans les dures conditions de navigation en temps de guerre. Cette flottille assurait ainsi la liaison avec les bâtiments du nouveau programme naval de 1949, dont les premières mises sur cale eurent lieu en 1951 avec la série des Narval, le dernier survivant étant le Dauphin, encore opérationnel en 1992 pour la mise au point de divers matériels destinés à la nouvelle génération des SNLE du type Le Triomphant.
Avant la capitalisation du IIIe Reich le 30 avril 1945, l'amiral Dönitz donne l'ordre de saborder les navires de la Kriegsmarine. Le sous-marin U2326 n'obéira pas à cet ordre et viendra se rendre aux Britanniques le 14 mai 1945 à Dundee (Ecosse).
De leur côté les Alliés prévoient d'envoyer par le fond les navires allemands capturés.
Sur les 156 U-boot remis, 116 seront coulés au large de l'Irlande du Nord ou dans le loch Ryan.
Ces deux sous-marins sont prêtés à la France après la signature d'accords pour une durée de deux ans. Ces deux navires arrivent à Cherbourg par remorquage le 13 février 1946. La marine nationale commence alors la remise en état des bâtiments mais le manque d'informations ralentit la démarche. En effet, aucun plan complet n'est à la disposition du STCAN (Service Technique des Constructions et Armes Navales).
Selon la tradition d'après-guerre de baptiser les nouveaux bâtiments du nom de commandants français de navires disparus, l'U-2326 aurait dû s'appeler Lavallée.
Les seuls plans disponibles proviennent de la DCAN , à Toulon, où ils ont été laissés par les forces allemandes en déroute. La Kriegsmarine avait commencé l'assemblage de sous-marins de Type XXIII dans le tunnel St Pierre à Saint-Mandrier en vue d'en engager un grand nombre en Méditerranée. D'autres renseignements venaient de l' ECAN (Établissement des Constructions et Armes Navales) d'Indret qui avait procédé à des essais de propulsion sur les moteurs Diesel et les moteurs électriques.
sous-marin Archimède |
Le 5 décembre 1946, l'U-2326 appareille de Toulon pour une nouvelle série d'essais. Le lieutenant de vaisseau Émile Avon est son commandant. Il est secondé par l'enseigne de vaisseau de 1re classe Gilbert Rizot et par l'ingénieur mécanicien de 2ème classe Jean Duquesne. Le reste de l'équipage est formé de 12 officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots. Sont également présents, le capitaine de frégate Jean Mottez, chef de la section sous-marins de l’état-major général, l'ingénieur en chef du Génie maritime Marc Isabelle, le chef d'équipe de l'arsenal Marius Lasalle. En tout, 19 personnes embarquent sur l'U-2326 le 5 décembre 1946.Le navire effectue sa plongée vers 9 h 40 à une vingtaine de nautiques de Toulon. Il est reconnu par le sémaphore situé au sud de Cepet. Son retour est prévu vers 19 h. Mais à 20 h le U-2326 ne donne aucun signe de vie. Le Préfet maritime, le vice-amiral Lambert, ordonne alors de commencer les recherches. À 20 h 45, le destroyer d'escorte Marocain de la classe Cannon appareille, suivi à 21 h 25 par le croiseur Montcalm. À 22 h, le Chasseur 131 appareille également, pendant que l'aéronavale et l'armée de l'air envoient deux chasseurs et un bombardier Vickers Wellington.
Le 7 décembre 1946, l'U-2326 est considéré comme perdu avec les 19 marins, ingénieurs et techniciens qui étaient à son bord.
Le naufrage du U-2326 reste un mystère, l'épave n'ayant jamais été retrouvée. Néanmoins il pourrait s'agir d'un défaut de fabrication ou plus probablement d'une méconnaissance des capacités du navire. N'ayant aucune connaissance précise au sujet des sous marins de type XXIII, il est possible que l'équipage ait plongé trop profondément. Une pression excessive aurait pu alors engendrer une rupture partielle ou totale de la coque.
L'U-2326 ainsi que l'U-2518 échappent à la destruction, grâce à un accord passé entre la Royal Navy et la Marine Nationale (Opération "Thankfull").
Ils arrivent à Cherbourg, le 13 Février 1946.
Des essais et l'entraînement de l'équipage se poursuivent entre le 22 Juillet et le 16 Septembre 1946.
Liste des disparus
Le 6 décembre 1946, deux appareils de la base d'aéronautique navale d'Hyères Le Palyvestre patrouillent sans aucun résultat pendant deux heures. Toute la journée, les recherches restent vaines.
Le 7 décembre 1946, l'U-2326 est considéré comme perdu avec les 19 marins, ingénieurs et techniciens qui étaient à son bord.
Le naufrage du U-2326 reste un mystère, l'épave n'ayant jamais été retrouvée. Néanmoins il pourrait s'agir d'un défaut de fabrication ou plus probablement d'une méconnaissance des capacités du navire. N'ayant aucune connaissance précise au sujet des sous marins de type XXIII, il est possible que l'équipage ait plongé trop profondément. Une pression excessive aurait pu alors engendrer une rupture partielle ou totale de la coque.
L'U-2326 ainsi que l'U-2518 échappent à la destruction, grâce à un accord passé entre la Royal Navy et la Marine Nationale (Opération "Thankfull").
Le 06 Février 1946, les deux U-Boote font route vers Cherbourg. Le convoi qui comprend aussi des bâtiments de surface, fait escale à Dublin, à cause de mauvaises conditions météo.
Aucun entretien n'a été fait sur les deux U-Boote par les britanniques, ils sont amenés en remorque vers la France...
Ils arrivent à Cherbourg, le 13 Février 1946.
Le problème pour la remise en état du 2326 est le manque d'informations techniques. Aucun plan complet n'est à la disposition du STCAN (Service Technique des Constructions et Armes Navales). Les seuls plans disponibles proviennent de DCAN Toulon, plans laissés par la "Kriegsmarine". Cette dernière avait commencé l'assemblage de Type XXIII dans le tunnel St Pierre à St Mandrier, en vue d'en engager un grand nombre en Méditerranée. D'autres renseignements venaient de l'ECAN (Etablissement des Constructions et Armes Navales) d'Indret qui avait procédé à des essais de propulsion. En effet, le Type XXIII possédait un système de propulsion : Diesel et moteur électrique. Il manque donc de nombreuses données techniques et entre autre l'immersion maximale...
L'U-2326 quitte Cherbourg après quelques essais, le 31 Mai 1946, pour La Pallice.
Des essais et l'entraînement de l'équipage se poursuivent entre le 22 Juillet et le 16 Septembre 1946.
Il effectue sa première croisière entre le 17 Septembre et le 12 Octobre 1946 où il effectue le trajet La Pallice-Casablanca-Alger-Toulon.
Le 05 Décembre 1946, il appareille de Toulon pour essais. À son bord ont embarqué dix neuf personnes. L'Etat-Major est composé du L.V. Charles AVON, de l'E.V.1 Gilbert RIZOT et de l'I.M.2 Jean DUQUESNE. Il y a le C.F. Jean MOTTEZ, chef de la section sous-marin de l'Etat-Major Général, l'I.C.G.M. (Ingénieur en Chef du Génie Maritime) Marie ISABELLE, Marius LASALLE ouvrier de l'Arsenal et douze hommes d'équipage.
Le 2326 est aperçu, à 09h40, en train de plonger, du sémaphore situé au Sud de Cepet. De nombreux essais étant prévu, il n'est attendu à Toulon que vers 19h00.
À 20h00 Toulon commence à s'inquiéter du silence du 2326. Le Préfet Maritime (V.A. LAMBERT) ordonne de commencer les recherches.
À 20h45, l'escorteur "Marocain" appareille, suivi à 21h25 par le croiseur "Montcalm" (C.A. POTHUAU).
À 22h00, le "Chasseur 131" appareille également, pendant que l'Aéronavale et l'Armée de l'Air envoient deux chasseurs et un bombardier Wellington".
Le 06 Décembre 1946 deux appareils de la B.A.N. d'Hyères patrouillent sans aucun résultat pendant deux heures. Toute la journée, des recherches sont menées.
Le 07 Décembre 1946, l'U-2326 est considéré comme perdu avec ses seize hommes à bord, plus le Chef d'équipe Marius LASALLE, l'Ingénieur en Chef du Génie Maritime Marie Isabelle et Jean MOTTEZ chef de la section Sous-Marins de l'E.M. de la Marine.
Notes : Hypothèse la plus souvent retenue pour expliquer ce dramatique accident : rupture d'un organe de coque occasionnée par une pression excessive.
Ne connaissant pas l'immersion max, l'U-2326 a dû descendre trop profond. Il faut signaler que les français avaient une grande confiance dans les possibilités techniques des U-Boote allemands.
Liste des disparus
Lieutenant de Vaisseau Charles AVON
Enseigne de Vaisseau de 1ère classe Gilbert RIZOT
Ingénieur mécanicien de 2ème classe Jean DUQUESNE
Maître Joseph TANGUY
Second-maître Paul HOUMEAU
Second-maître Emile KERAUTRET
Second-maître Louis MADORE
Second-maître Joseph MEROUR
Second-maître Paul SOULET
Quartier-Maître Maurice CHEVALIER
Quartier-Maître Michel GARNIER
Quartier-Maître Victor PAILLER
Quartier-Maître Joseph SALAUN
Matelot Jean DEBAST
Matelot Pierre DEJEAN
Matelot Jean GLORION
Ingénieur en chef du Génie Maritime Marc ISABELLE
Capitaine de Frégate Jean MOTTEZ
Ouvrier de l'Arsenal Marius LASSALE
Sources
https://memorial-national-des-marins.fr/recherche-des-batiments/184450-u-2326
Cols bleus 28-11-1992
Il y a cinquante ans la bataille de l'Atlantique R. de Renty