Sous-Marin Le Redoutable Ile Longue 1971 Georges Pompidou
Il faut situer dans l'histoire du sous-marin, le début et l'avènement de la propulsion nucléaire, à une date mémorable qui est le 1er janvier 1955 : c'est outre-atlantique, aux Etats-Unis, qu'à cette date, le Nautilus a commencé ses essais.
Il était bien évident que la France qui avait toujours occupé une place de choix dans le domaine du sous-marin, ne pouvait pas rester indifférente à cette formidable révolution que représentait pour le sous-marin, l'avènement de la propulsion nucléaire... Toutefois, ça n'a pas été heureux ! Aujourd'hui on a la quasi certitude que cette entreprise de construire un sous-marin à propulsion nucléaire autour d'un réacteur à uranium naturel était quasiment impossible. André Gempp
Cherbourg-Arsenal Marine MANCHE 25-10-1969 1er jour du timbre Le Redoutable signature du Cdt Louzeau |
Lancement du Redoutable Inauguration Cité de la mer 28-6-2002 |
Cherbourg Ppal 29-3-1967 lancement su SNLE Le Redoutable1er jour du timbre Le Redoutable 25 oct. 1969 Signature du Cdt Louzeau |
Lancement du Redoutable Inauguration Cité de la mer 28-6-2002 |
Le 28 janvier 1972, le sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) Redoutable quittait la toute nouvelle base de l'île Longue, dans la rade de Brest, pour sa première patrouille opérationnelle. Il embarquait 16 missiles M1 dotés chacun d'une tête de 500 kilotonnes de 2 500 kilomètres de portée, et pour la première fois, la marine française connaissait les patrouilles immergées de 70 jours ainsi que la formidable puissance diplomatique et militaire que lui donnait cette nouvelle arme.
L'Île Longue Carte SHOM éditée pour les fêtes maritimes Brest |
Le Redoutable est le fruit d'un effort industriel et technologique considérable, qui remonte à 1955. Edgar Faure est alors président du Conseil et la France décide de lancer un programme de sous-marin nucléaire d'attaque. Il s'agit pour la France de se défaire de la tutelle de l'Otan, qui ne lui accorde pas une place suffisante dans le domaine des sous-marins.
Ils lancent d'abord un programme à partir des compétences nationales : un réacteur à uranium naturel. Cette technologie qu'on veut appliquer à un premier projet, le Q 244, s'engage rapidement dans une impasse. Le Q 244 est abandonné en 1958 par le secrétaire d'État à la Marine, Alain Poher. Du coup, les Français se tournent vers les Américains, qui acceptent de fournir - au titre d'un accord signé en 1959 - de l'uranium enrichi, ainsi que les plans d'un réacteur fonctionnant avec ce combustible.
la France prend une option très intelligente en choisissant la solution de la propulsion solide. Ses avantages sont considérables :
il est plus sûr, plus fiable et peut être mis en oeuvre instantanément. La France lance alors, d'abord dans le plus grand secret, le programme Pierres précieuses. Elle procède par étapes et passe tous les stades techniques et industriels qui lui permettront de développer ses propres missiles sous-marins.
Après la première explosion d'une bombe nucléaire française à Reggane en février 1960, la France cherche à développer une arme fiable, résistant à tous les impondérables d'un tir balistique : vibrations, changements de températures, etc. C'est un travail très ardu que de placer une tête nucléaire au sommet d'un missile ! Après la maîtrise des charges thermonucléaires en 1968, la France dispose d'une arme extrêmement puissante dans un faible volume, ce qui demeure une exigence prioritaire. La France a tout fait toute seule, à l'exception de la propulsion du sous-marin.
Le président de la République effectue vendredi un voyage officiel à Brest. Accompagné de MM. Michel Debré, ministre d'Etat chargé de la défense nationale, Raymond Marcellin, ministre de l'intérieur, et François-Xavier Ortoli, ministre du développement industriel et scientifique. M. Pompidou arrivera par avion spécial à l'aérodrome de Guipavas à 10 h. 30.A bord d'un hélicoptère, il se rendra aussitôt à la base stratégique de l'Ile-Longue, dans la rade de Brest, où sont basés les submersibles de la force de dissuasion nucléaire, " le Redoutable " et " le Terrible ". Le chef de l'Etat sera reçu à bord du premier sous-marin pendant quarante minutes.Après avoir visité le navire, il s'adressera à l'équipage.
Le site de l'Ile-Longue a été complètement modifié, bouleversé par le déblaiement de 5 millions de mètres cubes de terre et de rochers, soit deux fois plus que pour le tunnel du mont Blanc 30 hectares gagnés sur la mer sont venus s'ajouter aux 80 hectares de l'Ile-Longue elle-même. Par la suite, 300 000 mètres cubes de béton étaient coulés (quatre fois plus qu'au mont Blanc), plusieurs kilomètres de galeries percés, 16 kilomètres de routes tracés, et 5 500 tonnes de charpente métallique assemblées. Ce travail gigantesque, accompli jour et nuit par mille cinq cents cadres et ouvriers, a abouti à la création d'un infrastructure portuaire impressionnante.
Sources :
Cols bleus
Collection VA (2S) Claude ARATA
Ils lancent d'abord un programme à partir des compétences nationales : un réacteur à uranium naturel. Cette technologie qu'on veut appliquer à un premier projet, le Q 244, s'engage rapidement dans une impasse. Le Q 244 est abandonné en 1958 par le secrétaire d'État à la Marine, Alain Poher. Du coup, les Français se tournent vers les Américains, qui acceptent de fournir - au titre d'un accord signé en 1959 - de l'uranium enrichi, ainsi que les plans d'un réacteur fonctionnant avec ce combustible.
la France prend une option très intelligente en choisissant la solution de la propulsion solide. Ses avantages sont considérables :
Etat-Major du SNLE Le Redoutable pendant les essais |
il est plus sûr, plus fiable et peut être mis en oeuvre instantanément. La France lance alors, d'abord dans le plus grand secret, le programme Pierres précieuses. Elle procède par étapes et passe tous les stades techniques et industriels qui lui permettront de développer ses propres missiles sous-marins.
Après la première explosion d'une bombe nucléaire française à Reggane en février 1960, la France cherche à développer une arme fiable, résistant à tous les impondérables d'un tir balistique : vibrations, changements de températures, etc. C'est un travail très ardu que de placer une tête nucléaire au sommet d'un missile ! Après la maîtrise des charges thermonucléaires en 1968, la France dispose d'une arme extrêmement puissante dans un faible volume, ce qui demeure une exigence prioritaire. La France a tout fait toute seule, à l'exception de la propulsion du sous-marin.
Le président de la République effectue vendredi un voyage officiel à Brest. Accompagné de MM. Michel Debré, ministre d'Etat chargé de la défense nationale, Raymond Marcellin, ministre de l'intérieur, et François-Xavier Ortoli, ministre du développement industriel et scientifique. M. Pompidou arrivera par avion spécial à l'aérodrome de Guipavas à 10 h. 30.A bord d'un hélicoptère, il se rendra aussitôt à la base stratégique de l'Ile-Longue, dans la rade de Brest, où sont basés les submersibles de la force de dissuasion nucléaire, " le Redoutable " et " le Terrible ". Le chef de l'Etat sera reçu à bord du premier sous-marin pendant quarante minutes.Après avoir visité le navire, il s'adressera à l'équipage.
Le site de l'Ile-Longue a été complètement modifié, bouleversé par le déblaiement de 5 millions de mètres cubes de terre et de rochers, soit deux fois plus que pour le tunnel du mont Blanc 30 hectares gagnés sur la mer sont venus s'ajouter aux 80 hectares de l'Ile-Longue elle-même. Par la suite, 300 000 mètres cubes de béton étaient coulés (quatre fois plus qu'au mont Blanc), plusieurs kilomètres de galeries percés, 16 kilomètres de routes tracés, et 5 500 tonnes de charpente métallique assemblées. Ce travail gigantesque, accompli jour et nuit par mille cinq cents cadres et ouvriers, a abouti à la création d'un infrastructure portuaire impressionnante.
Le Président Pompidou visitant le SNLE Le Redoutable |
Le Cdt Bisson, le Président Georges Pompidou, le ministre des armées Michel Debré visitant le SNLE Le Redoutable |
Le Président Pompidou visitant le SNLE Le Redoutable |
Le Président Pompidou visitant le SNLE Le Redoutable |
CHERBOURG NAVAL 4--7-00 Le Redoutable de la mer au musée |
Cols bleus
Collection VA (2S) Claude ARATA
CHERBOURG Ppal MANCHE 29-3 2017 50e anniversaire du lancement du 1er SNLE français |