Mission Corymbe
MISTRAL - LA FAYETTE
Lors de l’escale du groupe « Jeanne d’Arc » à Dakar du 22 au 24 mars, l’association Marine Partage a délivré 2 tonnes de fret humanitaire transportées jusqu’au Sénégal par le bâtiment de projection et de commandement « Mistral ».
Marine Partage est une association constituée de 8 officiers-élèves de la promotion Ecole Navale 2011. Cette association œuvre de deux façons : elle récolte du fret humanitaire au profit d’associations locales présentes dans les pays où la mission Jeanne d’Arc fait escale et facilite le transport de fret d’autres associations humanitaires françaises.
A Dakar, six palettes contenant vêtements, jouets, livres scolaires, romans, médicaments, etc. ont été déchargées à destination de 5 associations différentes. Marine Partage est, cette année, partenaire de l’association « Urgence Afrique » présente dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et particulièrement à Dakar et Abidjan. Du fret a également été livré au nom des associations françaises « Amopa » et « Kaffrine Internat ». Enfin, de nombreux livres ont été acheminés au profit du diocèse de Thiès ainsi des médicaments pour une congrégation de religieuses qui s’occupent d’un poste de santé à Keur Moussa.
Carte précurseur Fortier n°1 Port de Dalkar |
Les officiers-élèves de l’association ont pu rencontrer des membres de ces associations avec lesquels ils correspondaient par internet depuis plusieurs mois. Ces contacts directs ont donné lieu à des rencontres enrichissantes. Conduire jusqu’à son terme ce projet humanitaire ambitieux est pour ces jeunes officiers une réelle fierté.
Le BPC Mistral participe actuellement à la mission Jeanne d’Arc 2014. Escorté par la frégate légère furtive La Fayette, il est déployé pendant 4 mois en Atlantique où il conduit des opérations militaires et des actions de coopération bilatérale. A cette occasion, les officiers-élèves de la promotion 2011 de l’Ecole navale et des officiers étrangers effectuent leur premier déploiement opérationnel et achèvent ainsi leur formation initiale grâce à la pratique in situ de leur métier et à l’expérience de la prise de responsabilités.
GÉOPOLITIQUE pourquoi une mission CORYMBE?Les problèmes endémiques de cette région, et plus généralement de l’Afrique sub-saharienne, sont dus au fait que la carte des États ne correspond pas à la carte des ethnies. Ainsi, l’unité nationale n’est pas suffisante. D’ailleurs, il est important de constater que les États à forte identité nationale sont ceux qui réussissent le mieux aux niveaux économique, politique ou du développement.
La géopolitique du golfe de Guinée considère le golfe de Guinée en tant que territoire partagé ou disputé entre les États. Ce golfe est un espace maritime situé à l’ouest du continent africain ; il inclut généralement huit pays côtiers (bien que ce chiffre puisse varier selon les sources) bordés par l’océan Atlantique : le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon et Sao Tomé-et-Principe.
Les eaux du golfe de Guinée abritent de nombreuses ressources. Ses réserves en pétrole lui permettent d'augmenter sa production et engendrent des flux importants, notamment reliés à l'axe maritime proche du golfe, lui laissant l'espoir de devenir pas à pas, malgré les conflits et les pirates, un nouveau centre de gravité énergétique et donc stratégique.
Le golfe de Guinée constitue en effet une des principales zones de risques en ce qui concerne l’activité pétrolière en mer et les attaques pirates concernent principalement les mers territoriales d’États producteurs de pétrole comme le Nigeria ou le Cameroun.
On peut aussi noter des attaques dans les ports. On a recensé 60 attaques en 2011 dans le golfe de Guinée. Avec environ vingt attaques en 2011, le Bénin est le pays du Golfe de Guinée le plus touché par la piraterie. Il y a aussi eu une hausse du nombre d’attaques au Togo et au Bénin.
La piraterie maritime est source d'importantes pertes financières, avoisinant les 2 milliards de dollars chaque année. Les conséquences de telles pertes sont inimaginables pour les populations qui espèrent une amélioration de leurs conditions de vie. Bien plus, selon le Bureau maritime international, le Golfe de Guinée aurait déclassé le Golfe d'Aden en terme de dangerosité avec 966 attaques sur des marins contre 851 attaques au large des côtes somaliennes.
C'est dans cette optique qu'une douzaine de chefs d'Etats de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), ainsi qu'un nombre important de personnalités de l'UE, de la Commission du Golfe de Guinée (CGG) et de l'ONU se sont penchés sur la question ces 24 et 25 juin 2013 à Yaoundé, la capitale camerounaise. Le sommet dit de Yaounde a pour but de mutualiser les moyens et les efforts des pays afin d'endiguer le phénomène. Ayant pris conscience de l'urgence du problème, les chefs d'Etats ont signé un mémorandum d'entente pour lutter contre la piraterie.
Le port de Lomé dans les années 1970 |