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27 avril 2019

LORIENT 54 29 juillet 1803 Etats-Unis America Crowninshield Doak

LORIENT (54) 29 juillet 1803

Etats-Unis America Crowninshield  Doak 


Une lettre de 1803 envoyée de LORIENT à Paris va nous entraîner dans les relations politiques, commerciales, économiques entre la France, le Consulat et les Etats-Unis.
Jefferson


Les relations avec les Etats-Unis n'ont pas toujours été au beau fixe. Entre 1798 et 1800, la quasi-guerre (Quasi-War en anglais) est une période de conflit larvé entre la République française et les États-Unis, véritable guerre maritime non déclarée. Aux États-Unis, le conflit est nommé quelquefois la guerre non déclarée avec la France (Undeclared War with France).




Jefferson




Armand Tuffin marquis de la Rouërie


Au début de la Révolution française, les relations sont excellentes entre les républicains américains et les révolutionnaires français, mais elles se détériorent après l'exécution de Louis XVI en 1793 et surtout l'abolition de l'esclavage décrétée par le gouvernement français, à laquelle s'opposent les lobbies américains soucieux de ne pas donner des idées de liberté à leurs propres esclaves. Les Américains refusent de reconnaître officiellement l'aide apportée par la France pour leur indépendance.





Les Français reprochent aux américains leur refus de rembourser leur importante dette à la France, qui les avait soutenus au cours de leur propre révolution. Le gouvernement de Washington prétextait que la dette avait été contractée auprès de l’ancien régime et s’était éteinte avec lui. La France était également scandalisée par le rapprochement de Washington avec le Royaume-Uni, notamment le traité de Londres qui permettait aux États-Unis de faire du commerce avec la Grande-Bretagne, nation avec laquelle ils étaient en guerre.


 La frégate américaine Constellation défait le navire de la République La Vengeance devant Curacao durant la quasi guerre 


Les escadres de la marine américaine ont recherché et attaqué non seulement les corsaires français, mais aussi tous types de navires français, jusqu'à ce que la France du Consulat s'accorde à un règlement honorable. De leur côté, plusieurs corsaires s'enrichirent notablement et en peu de temps.

À partir de 1800, les deux parties souhaitaient mettre fin aux hostilités, et la quasi-guerre se termina le 30 septembre 1800 avec la signature du traité de Mortefontaine.


Il convient à ce propos de rappeler les tentatives des négociateurs français d'obtenir des Américains le versement de quelques subsides que ceux-ci refusèrent de verser au grand dam de M. de Talleyrand, Bellamy, Sainte-Foix et autres. Les américains appelèrent cette affaire "X.Y.Z. Dispatches".


À la fin du conflit en 1800, on estime que les Américains ont capturé 85 navires français, dont un nombre important de captures effectuées par des cotres privés. De leur côté, les Français ont saisi plus de 2000 bateaux marchands américains, entraînant une augmentation très importante des primes d'assurances commerciales.




















Revenons à notre lettre expédiée de Lorient le 29 juillet ce qui correspond au 30 Messidor an 11.


Une lettre de Lorient adressée à John CROWNINSHIELD à l'hôtel de Boston, rue de Vincennes à Paris. La lettre est taxée 7 sols. 


Elle arrive à Paris comme l'atteste le cachet rond rouge au verso le 15 thermidor AN 11 soit le 3 août 1803.










Le contexte politique Le Pdt Jefferson obtient du Sénat l'envoi de Monroe en mission extraordinaire en France. Il doit proposer un partage d'autorité de la Louisiane à Bonaparte.

En 1803, alors que la guerre a repris avec l'Angleterre, le pouvoir de Napoléon Bonaparte reste fragile et fait face à diverses menaces. Il est notamment confronté à une augmentation du nombre d'attentats perpétrés par des royalistes contre sa personne.

16 avril 1803 – La levée de soixante mille conscrits est inscrite dans une loi.  


1803 vente de la Louisiane aux Etats-unis


- 30 avril 1803 – Signature à Paris par Robert Livingston, James Monroe, François de Barbé Marbois et Michael Ryan Toussaint du Traité de vente de la Louisiane aux États-Unis (Louisiana Purchase) ; le prix : 80 millions de francs, dont sont déduits 20 millions d'indemnité aux Américains lésés par les opérations maritimes.



- 11 mai 1803 – La France rejette un ultimatum anglais exigeant l'évacuation de la Hollande et l'approbation de la présence britannique à Malte. 
– 12 mai 1803 – Le traité d'Amiens est rompu. L'ambassadeur d'Angleterre quitte Paris. 

– 13 mai 1803 – Le gouvernement anglais manifeste sa volonté de conserver Malte pendant dix ans ; il réclame par ailleurs que les Français évacuent la Hollande. 


Conscrit 1809-1810


– 16 mai 1803 – Rupture entre la France et l'Angleterre. 

– 17 mai 1803 – Un embargo est décrété par le gouvernement anglais sur les navires français et hollandais. L'Angleterre s'empare de plus de 1200 vaisseaux et de 200 millions de marchandises. 


– 20 mai 1803 – Le Premier Consul annonce, dans un message au Sénat, au Corps législatif et au Tribunat, la guerre avec l'Angleterre. 
– 22 mai 1803 – Ordre est donné d'arrêter tous les Anglais se trouvant en France. 
– 23 mai 1803 – Déclaration de guerre de l'Angleterre. 




 20 juin 1803 – L'introduction dans les ports français de denrées et de marchandises arrivant des colonies anglaises ou d'Angleterre est prohibée. 
– 22 juin 1803 – Le succès de la guerre contre l'Angleterre fait l'objet de prières publiques. 
– 24 juin 1803 – Voyage d'inspection du Premier Consul dans le Nord de la France et en Belgique.

4 juillet 1803 – Capitulation de l'armée du Hanovre à Artlenburg. 


– 12 juillet 1803 – Napoléon Bonaparte dresse un premier plan de débarquement en Angleterre.



le 29 juillet 1803 William D. Doak écrit de Lorient à John Crowninshield à Paris.
Il dit être arrivé il ya quatre jours (25 juillet 1803), très fatigué et s'excuse de ne pas avoir écrit plus tôt.  
Le bateau par lequel il est arrivé à Lorient a-t-il donc brisé le blocus des ports imposé par les Anglais depuis juin?.  Ou a-t-il été considéré comme un navire d'un pays neutre? 
Il faudra que je creuse ce sujet...
Ceci peut peut-être expliquer la fatigue dont il fait état.


"I arrived here four days since much fatigued..."
 mais il semble avoir apprécié la traversée sur l'America :
 I am glad to say I find America a very fine ship. 
 Effectivement l'America semble un bon marcheur et est passé entre les mailles du filet britannique.


Il dit que d'ici quelques jours il sera prêt à reprendre la mer, il pense partir pour Boston d'ici 15 à 20 jours. Donc une nouvelle tentative de forcer le blocus anglais.

I think we shall depart in 15 or 20 days for Boston...
Il propose ensuite ses offres de service à l'armateur pour cette période avant le départ.

It will be useless for me to say any and .... command you may have for that quarter.

Les Crowninshield d'origine danoise et allemande voit leur ancêtre émigrer en Amérique à la fin du 17e siècle. Il s'installe à Boston Massachusetts et la famille va entrer dans le groupe des Brahmins de Boston. La famille installée à Salem va aider au développement de la ville.





George Crowninshield (1733-1815) fonde l’entreprise de transport maritime Crowninshield & Sons avec ses cinq fils.

À Salem, la famille construit le quai de Crowninshield, l'un des trois principaux quais de la ville. 
Les Crowninshield jouèrent un grand rôle dans le commerce international du thé, de la morue , de la mélasse , du vin de Madère , des oranges de Valence , des raisins de Málaga , du sel , du fer et d'autres produits.

le quai Crowninshield à Salem George Ropes (1788-1819)


La première référence que j'ai pu trouver concernant un corsaire Crowninshield est un autre navire plus ancien lui aussi appelé America, qui a servi pendant la quasi-guerre avec la France (1798–1800).

Par la suite, Salem a envoyé 40 corsaires pendant la seule guerre de 1812 dont AMERICA
Lorsque la guerre éclata en 1812, la marine américaine était sous-préparée, ne disposant que d’une douzaine de navires opérationnels. La Royal Navy, cependant, comptait environ 110 navires de guerre, 4 navires de 50 canons et 134 frégates. Pour compenser ce désavantage manifeste, les États-Unis ont mis en service environ 500 navires privés en tant que corsaires.
«le plus grand, le plus rapide, le plus chanceux et le plus célèbre des tous les corsaires qui ont  quitté le port de Salem » Old-Time Ships of Salem, Essex Institute, 1922
Construit en 1803, l’ America était à l’ origine un navire marchand qui avait une longueur de 114 pieds, une largeur de 30 pieds et deux ponts. 
Mais en 1812, lors de sa transformation en corsaire, ses dimensions ont été réduites pour la rendre plus rapide et plus maniable, afin de mieux répondre à ses nouvelles attentes. Il passera à 108 pieds de long et son pont supérieur sera enlevé, ce qui lui permet d’atteindre une vitesse maximale de 13 ou 14 nœuds.
Maquette d'AMERICA

Opérant principalement dans l'Atlantique Nord, AMERICA a capturé quarante-sept navires, vingt-sept qui ont été renvoyés aux Etats-Unis. Ces vingt-sept navires et leurs cargaisons ont été évalués à 1,1 million de dollars.

Sources :

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