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22 juillet 2022

L’hôpital de Nagasaki 1901 1902 soeurs de l'enfant Jésus secours blessés militaires Japon

L’hôpital de Nagasaki

secours aux blessés militaires

N'ayant pas trouvé d'iconographie pour cet hôpital, les illustrations correspondent à des hôpitaux français de la société de secours et des illustrations de Nagasaki trouvées sur le site Gallica de la BnF.


La Société de secours aux blessés militaires fut fondée à Paris le 22 mai 1864, en application des principes exposés par Henri Dunant dans son célèbre petit volume de 1862.

 L’hôpital de Nagasaki fut installé dans le pensionnat des soeurs de l'Enfant-Jésus et fut disposé de la manière suivante:

Dans le sous-sol, très élevé de plafond et parfaitement aéré, ont été installes : 1° Ia salle mortuaire; 2° le dépôt des bagages; 3° deux vastes magasins pour les vivres et le matériel de réserve.

Au rez-de-chaussée, le vestibule d'entrée est flanque de deux pièces: à gauche le parloir, a droite la salle a manger réservée au personnel médical; puis dans un long couloir qui prolonge le vesti­bule viennent s'ouvrir la chapelle, deux réfectoires et six salles de traitement comprenant 55 lits.

Au premier étage, !'emplacement réserve aux officiers malades comporte une salle de 3 lits, une chambre à 1 lit et une petite salle a manger. Le reste de l’étage est occupé par six salles de traitement contenant ensemble 76 lits, le logement du pharmacien et 8 cabinets d'aisances.


Le deuxième étage comprend: 5 salles de traitement contenant ensemble 55 lits, une vaste lingerie, la pharmacie et la tisanerie, la salle d’opération et ses annexes, 2 cabinets d'aisances, enfin une petite pièce où loge le deuxième maître infirmier.


L’hôpital est entouré d'une cour s’élèvent les dépendances, cuisines, salles de bains, water-closets et logement de l'infirmier­ chef, qui peut ainsi surveiller la porte de service; cette cour forme terrasse sur la façade nord du bâtiment et communique d'une part un beau jardin, de l'autre avec un vaste terrain ou les convalescents peuvent jouer et se promener a leur aise, respirer le grand air du large et suivre les mouvements de la rade.


Sur une pointe avancée de ce terrain, se dresse un mat de 15 métrés dont la drisse porte le pavillon national et, au-dessous celui de la Croix-Rouge.

Ainsi organise, l’hôpital de terre fonctionna admirablement.

« Le gouverneur de la province, venu pour saluer la Société de secours au nom de l'empereur, dit le D' Latfont, a complimente

M. de Valence pour l'ordre et la bonne tenue de nos salles; chaque jour amène de nouveaux visiteurs, et les officiers généraux de pas­sage a Nagasaki, Les commandants des navires sur rade, les officiers, les médecins, ou ceux qui visitent notre hôpital en emportent la meilleure impression, rendent hommage aux efforts de la société et exhortent son délégué a persister, pour le bien du corps expéditionnaire, dans l’ouvre entreprise et a lui donner à l'heure voulue toute !'extension nécessaire. »

Voici quelques extraits de la correspondance de M. de Valence, qui montrent a quel point les services de cet aspirant étaient appréciés, non seulement par les malades mais par les autorités militaires françaises et japonaises:

 14 Novembre. - Le gouverneur de Nagasaki nous fait sa visite officielle à trois heures. Il demande à visiter les salles et en partant me charge de transmettre aux malades ses voeux pour leur guérison

« 17 novembre. - Nos docteurs, installés dans la maison du docteur Mores tan, étudient le projet d'ouvrir cet hiver, avec le consentement du gouverneur, un dispensaire ou ils donneraient des consultations gratuites aux pauvres de Nagasaki. La Croix-Rouge payerait ainsi hospitalité que lui offre le Japon.

Dans l’après-midi, M. l'amiral Courcelles et Mr Cousin, e que de Nagasaki, visitent en détail notre hôpital et témoignent à plusieurs reprises de leur satisfaction pour le bon ordre qui y règne et les soins minutieux dont sont entourés les malades; le comman­dant de la Nive, l'ingénieur en chef de l'escadre, le médecin en chef de la division navale, le docteur Mercier assistent aussi a cette visite.

« . - Le général Frey visite une à une toutes les salles, adressant la parole à chacun des malades. II s’intéresse a tout, ne cesse pas de nous féliciter de la bonne tenue des hommes, de la dis­cipline qui règne dans l’hôpital, de la propreté des salles; il admire la lingerie, la pharmacie, toutes les ressources dont la Croix-Rouge dispose, et, après une inspection de plus d'une heure et demie, le général nous quitte en nous témoignant, en termes chaleureux, sa plus entière satisfaction.

« Ce même jour, sont entrés à l’hôpital un capitaine de zouaves, un enseigne de vaisseau, un médecin de 2° classe de la marine et deux zouaves blessés par les Russes dans la si regrettable échauffourée de Chan-Ha'i-Kouan.»

M. de Valence termine sa lettre du 28 novembre par ·ces mots: L'installation de notre hôpital à Nagasaki est parfaite, c'est un sentiment unanime; les malades bénissent la Société de la Croix­ Rouge et les chefs ne cessent de témoigner leur satisfaction.

II est interessant de relever enfin !es termes dans lesquels le commandant de l'escadre, l'amiral Pottier, a rendu hommage à l'oeuvre accomplie par la Croix-Rouge, dans son rapport officiel au ministre de la marine :

«Je ne saurais trop insister auprès de vous sur !es services rendus au corps expéditionnaire par cette admirable Société.

" A Nagasaki, elle a organise et fait fonctionner d'une manière parfaite un hôpital de 200 lits qui, tous, ont été presque constam­ment occupés à Takou, comme a Shangaï-Kouan et à Nagasaki, le navire­ hôpital de la Croix-Rouge a concouru avec les transports de l'Etat a recueillir !es malades évacués par le corps expéditionnaire et l'escadre, et le dévouement du personnel de la Société a toujours été au-dessus de tout éloge. »

Dans ses deux formations hospitalières, la Croix-Rouge française a recueilli un total de 658 malades ou blessés et fait les frais de 17,179 journées d'hospitalisation.

La souscription publique avait, à la date du 8 janvier 1901, pro­duit un total de 404,000 fr. 70, et a la fin de l’année 1900, 988 caisses de dons divers, d'une valeur de 100,000 fr. environ, avaient été expédiées.


Sources 
Gallica BnF
Société Française de secours aux blessés militaires

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