Saint-Nazaire 1941 Kriegsmarine bureau de surveillance du port
Après le passage éclair de l'armée de terre à Saint-Nazaire en juin 1940, c'est la marine allemande, la Kriegsmarine, qui s'installe très rapidement. Elle profite ainsi de l'excellente situation géographique du port orienté face à l'Atlantique, des capacités de réparation offertes par les chantiers navals et de la présence de la forme écluse Joubert. Cette énorme cale sèche, d'où était sorti le paquebot Normandie avant-guerre, leur donne la possibilité d'y faire réparer leurs plus gros cuirassés.
Afin de mettre ces sous-marins à l'abri des bombardements en retour de mission, un gigantesque bunker va être construit en plein milieu du port : la base sous-marine. Sa construction commence en mars 1941, en juin 1942 les 14 alvéoles pouvant recevoir 20 sous-marins en même temps sont terminées. Cependant les travaux de construction annexes et surtout le renforcement permanent du toit continueront jusqu'en juin 1944 ! Ses dimensions sont impressionnantes : 299 mètres de long pour 124 mètres de large ; l'épaisseur du toit atteint, là où il est terminé, 8,75 mètres ! En totalité le bâtiment occupe une surface au sol d'environ 39 000 m² pour 480 000 m3 de béton coulé !
Deux flottilles de sous-marins du type VII sont basées à Saint-Nazaire : la 7e flottille venant de Kiel dès janvier 1941 et la 6e de Danzig à partir de février 1942.
Sir Winston Churchill a déclaré que durant toute la seconde guerre mondiale sa plus grande peur avait été le danger représenté par les sous-marins allemands. Les Alliés vont donc bombarder intensivement la base sous-marine de Saint-Nazaire, puis la ville quand ils s'aperçoivent que la base est quasiment indestructible.
Les bombardiers britanniques effectuent avec 5 appareils leur premier bombardement significatif sur le port de Saint-Nazaire dans la nuit du 10 au 11 mars 1941, alors que les travaux de construction de la base sous-marine commencent à peine.
Nous sommes en présence d'une lettre adressée aux Laboratoires André Guebert et Cie à Saint-Ouen. Le nom est erroné lié certainement à une faute de frappe. Il convient de lire GUERBET. En fin d'article nous reviendrons sur l'histoire de ce laboratoire.
Le pli est envoyé par le bureau de surveillance du port de la Kriegsmarine à Saint-Nazaire. Nous avons cette information dans le cachet rond de la Kriegsmarine portant l'aigle allemand en haut à droite de l'enveloppe et par le texte dactylographié en bas à gauche.
La flamme KRAG continue de Saint-Nazaire est à la date du 4 mars 1941, levée de 12 heures.
Il s'agit d'un pli officiel de la Wehrmacht ; Wehrmacht Dienstsache.
La mention AN est dactylographié sous la flamme à gauche.
au verso, une flamme KRAG d'arrivée Saint-Ouen porte la date du 5 mars 1941.
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MACHINE KRAG. 1906-1969
L’oblitératrice Krag doit son nom au lieutenant-colonel KRAG, son inventeur norvégien. Elle sera commercialisée par l’entreprise « Krag Maskin Fabrik a/s » située à Oslo. Elle est mise à l’essai en mars 1906, toujours à l’Hôtel des Postes de Paris, rue du Louvre. Plus performante que l’International, elle est destinée aux bureaux à fort trafic. Validée rapidement après les essais de la rue du Louvre, elle commence sa carrière dès 1907 en étant la première machine à donner une empreinte continue.
Krag deuxième génération
La période sera de 64mm pour la grande majorité et 128mm pour les autres.
La grande différence porte sur le bloc dateur qui est sur une ligne au lieu de 4, trouvant, en lecture, de gauche à droite : date du jour en chiffres arabes, mois en chiffres romains, année à 2 chiffres arabes et l’heure de levée. La permutation date du jour et heure de levée se rencontre sur certaines empreintes.
Comme pour la 1ère génération, on trouvera des flammes à barres d’annulation, texte, illustration, mixte texte-illustration.
La longue période d’utilisation s’accompagnera de variations inévitables : plusieurs types de barres d’annulation, plusieurs types de timbre à date, de nombreuses variantes dans les caractères des textes et formes des illustrations.
Les laboratoires Guerbet
En 1898, Marcel GUERBET, pharmacien des Hôpitaux de Paris et docteur ès-sciences physiques, travaillait comme préparateur aux travaux pratiques de chimie de l’Ecole supérieure de Pharmacie de Paris. Discutant avec le Dr Laurent LAFAY, docteur en médecine et pharmacien, ancien interne des hôpitaux de Paris, sur les problèmes de l’iode et de ses propriétés thérapeutiques, ils décident ensemble d’orienter leur recherche sur la fixatioon d’iode sur une molécule organique comme l’a déjà fait un laboratoire allemand, MERCK, avec la synthèse d’une huile chloro-iodée, l’Iodipine, proposée pour le traitement par voie intra-musculaire de diverses affections rhumatismales et cardiovasculaires. Marcel Guerbet, après une recherche systématique des huiles sicatives , retient l’huile d’oeillette pour y fixer l’iode et un procédé permettant d’obtenir une huile entièrement iodée (et pas chloro-iodée). Le LIPIODOL est né est sera alors fabriqué dans la pharmacie d’officine du Dr Lafay, 69, rue de Provence à Paris. Une société en participation, non publique, est constituée entre Laurent Lafay et Marcel Guerbet pour réaliser le développement et la commercialisation du produit.
Mais l’usage thérapeutique du Lipiodol serait resté confidentiel s’il n’avait pas rencontré les Rayons X et les Dr Sicard et Forestier. Sous l’impulsion de SICARD, neuro-chirurgien, FORESTIER procède aux premiers travaux sur l’usage du Lipiodol en radiologie et la piste de recherche se révèle extrêmement féconde : le Lipiodol devient ainsi le premier produit de contraste organique iodé, en premier lieu en myélographie (pour visualiser les espaces sous-arachnoïdiens, puis dans de très nombreux examens : bronchographie, hysterographie, fistulographie, urethrographie, etc. Il faudra cependant attendre 1961 et les travaux de Wallace aux Etats Unis et ceux de Jean-Daniel Picard en France pour qu’il soit utilisé en lymphographie, en association avec le bleu patenté, pour visualiser les vaisseaux lymphatiques.
En parallèle à cette évolution , André Guerbet, le fils de Marcel, a terminé ses études à l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures en 1922 et son père l’incite fortement à s’intéresser aux produits de contraste et au Lipiodol. Il a commencé ses études de pharmacie pendant ses études d’ingénieur et est interne à l’Hôpital Necker-Enfants Malades. Il créé le 10 octobre 1924 les Laboratoires André Guerbet, 22, rue du Landy à Saint-Ouen, en Région pariesienne, avec un capital de 186.000 Francs. Par la suite de nombreux produits iodés vont sortir des laboratoires de recherche de Guerbet : TENEBRYL (1931), ORABILIX, TELEBRIX, HEXABRIX, et plus récemment XENETIX et DOTAREM. Parallèlement au développement de nouveau produit, Guerbet a pris une stature internationale et a de nombreuses filiales dans le monde.
Le site internet du Laboratoire Guerbet (www.guerbet.com) qui est resté un Groupe familial français donne des informations sur son histoire plus récente.
sources :