Centenaire 1914 1918 Internement des prisonniers de guerre en Suisse
En 1870, l'armée de l'est est encerclée, elle pénètre en Suisse et est internée. L'armée de Bourbaki avec 2467 officiers et 87 847 soldats est désarmée et accueillie par la Confédération suisse.
Près de 18000 blessés sont pris en charge et soignés par les 200 ambulances répartis le long de la frontière. 1701 soldats sont ensevelis dans les cimetières suisses.
Guerre de 14-18
Paul Labbé est prisonnier à Erfurt.
Le camp d'Erfurt avait une sinistre réputation. Il s'agissait d'un détachement du célèbre camp de Langensalza. D'ailleurs Erfurt sera évacué fin 1917 sur ce dernier camp.
On comptait environ 14 000 prisonniers dont 7 000 russes. A ce jour on sait que plus de 2 400 hommes perdirent la vie dans ce lieu. Il y avait aussi plus de 3 000 civils déportés. Le Lazarett de ce camp était à l'hôpital Bolz.
Dans sa première circulaire, en date du 15 août 1914, le comité international de la Croix-Rouge de Genève faisait connaître : « (…) Dès maintenant l’œuvre de la Croix-Rouge est appelée à une activité intense telle qu’elle ne s’est jamais produite jusqu’à ce jour. » Cette activité ne tarda pas à être mise en oeuvre. En octobre 1914, à la suite de renseignements provenant des camps de prisonniers relayés par les « sanitaires » libérés, le CICR tenta d’extraire des camps allemands et français, les « grands blessés » dont la mortalité était alors effrayante.
puis il est interné au camp de Würzburg
Camp principal (plusieurs camps : Galgenberg et Marienberg) l'un pour officiers, situé en Bavière, proche de celui de Hammelburg, à l'Est de Darmstatt, sur le Mainz.
Dans le courant d'octobre 1914, le CICR se met en relation avec les gouvernements allemand et français en vue de l’échange, par l’intermédiaire de la Confédération helvétique, des prisonniers gravement blessés : « les grands blessés ». Au début de l’année 1915, le Saint-Siège fit une proposition analogue. En février 1915, un accord humanitaire d’échange de « grands blessés » était signé entre l’Allemagne et la France. Les transports d’échanges commencèrent le 2 mars 1915 et furent confiés à la Croix-Rouge suisse. De mars 1915 à novembre 1916, près de 2 343 allemands et 8 668 grands blessés français furent échangés via la Suisse. Ce système d’échange devait par la suite se tarir et être remplacé par l’internement avec rapatriement à l’issue d’une plus ou moins longue convalescence.
TAD MAnuel FRUTIGUEN 6 IX 16 |
Paul Labbé va partir en Suisse où il est interné à FRUTIGEN (Hôtel Bellevue) en 1916. Frutigen est une commune du canton de Berne. La pension hébergeait 95 français au 25 août 1916
Au cours de la guerre, certains prisonniers ont été envoyés en Suisse à cause de leur état de santé. Les conditions d’internement en Suisse ont été très strictes puis se sont adoucies au fil du temps.
Seules les maladies suivantes pouvaient mener à un départ : maladie du système hématopoïétique, graves problèmes neurotiques, tumeurs et sévères maladies de peau, cécité (totale ou partielle), graves blessures de la face, tuberculose, un ou plusieurs membres manquants, paralysie, problèmes cérébraux comme la paraplégie et l’hémiplégie et les graves maladies mentales. Par la suite, les prisonniers âgés de plus de quarante-huit ans ou qui avaient passé plus de dix-huit mois en captivité pouvaient en effet prétendre au départ pour la Suisse.
Hotel Bellevue Frutigen |
Le Comité international de la Croix-Rouge est à l’origine de ces internements qu’il a proposés fin 1914 mais qui n’ont été mis en place qu’en février 1915. La désignation au départ ne signifie en aucun cas la libération définitive mais le transfert pour Constance, siège d'une commission médicale où l’état des prisonniers est vérifié.
TAD Manuel GENEVE EXP. LETTR. 25.XI.16 |
Puis Paul Labbé rejoint l'hôtel Beauséjour à Champel Canton de Genève. L'hôtel a hébergé 48 français au 20 décembre 1917, 73 au 20 juin 1918 et 71 au 10 novembre 1918
La catégorisation médicale des internés (12 catégories en janvier 1916) fut étendue à 20, au 16 février 1916, pour être réduite à 18, en juin-juillet 1916. Parmi ces catégorisations, furent exclues : les affectations nerveuses ou mentales graves qui étaient du cadre du rapatriement ; l’alcoolisme chronique ; les maladies contagieuses. Toutefois parmi les internés arrivés en Suisse, certains d’entre eux, par suite d’une mauvaise catégorisation des commissions médicales neutres ayant opérés leur choix, étaient cependant susceptibles d’être rapatriés ; aussi, au 20 janvier 1917, 50 Allemands et 650 Français et Belges, civils et militaires furent rapatriés.
Flamme de Genève Exp. LETTR 10 IV 1917 double cercle avec bloc horodaté à 3 rangées flamme à droite avec 7 lignes et croix suisse Tampon censure ovale violet Pontarlier |
lecteur censure de Pontarlier |
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Elles remplaceront les étiquettes509 et 509 bis
« Matin, 7 heures, avons café au lait, confiture, et 225 grammes de pain pour la journée. Midi, soupe grasse, bœuf, patates, salade et café. Le soir à 6 heures 30 soupe légère, langue de bœuf en sauce, patates, épinards et rhubarbe en compote. ».
Le 24 février 1916, l’organisation et le fonctionnement de l’internement faisaient l’objet d’une communication officielle de l’Etat-major de l’armée suisse.
En mars 1916 - Les premières commissions itinérantes suisses se mettaient en route pour les camps de prisonniers de guerre pour effectuer le choix des internés.
Le 21 avril 1916, 12 000 places d’internés furent créées.
Mai 1916 – L’Angleterre se rattachait au système de l’internement.
Septembre 1916 – Etude de l’extension de l’internement aux civils, pères de famille, prisonniers de guerre « jeunes », prisonniers de guerre autrichiens, italiens, serbes, etc.
En 1917, l’idée directrice de l’internement avait été de faire de la Suisse un sanatorium. En parallèle tous les partenaires et les états belligérants travaillaient en toute discrétion à la signature d’un accord qui devait marquer un tournant, non seulement dans le concept de l’internement mais aussi dans celui des conventions internationales sur les prisonniers de guerre. Cet accord intéressait le sort des prisonniers valides (civils et militaires) qui avaient subi une longue captivité.
En décembre 1916, les belligérants étudièrent à titre d’essai la question d’un échange d’un groupe de prisonniers, captifs depuis plus de dix-huit mois, neurasthéniques (syndrome du barbelé) ou pères de famille. Ce plan d’extension de l’internement fut suivi d’effet, puisque le 4 avril 1917 étaient internés en Suisse 104 prisonniers père de famille français et, le 20 avril, un nombre égal d’allemands. Cette nouvelle orientation trouvait de l’écho au comité international de la Croix-Rouge qui adressait un appel aux belligérants, le 26 avril 1917, pour systématiser cette nouvelle pratique.
Les pays des différents ressortissants internés en Suisse doivent continuer à payer pour entretenir leurs prisonniers. La France par exemple doit payer quatre francs par soldat et par jour, six francs par officier et par jour (en ce qui concerne les tuberculeux, les montants s’élèvent respectivement à cinq et huit francs). Très vite, la situation se dégrade, en particulier l’alimentation qui devient insuffisante.
Je ne partage pas tout l'article de Wikipédia sur le sujet
A la lecture des courriers de Paul Labbé, la vie ne semblait pas si terrible que ça… Thés, restaurants, visites, visites, universités et conférences…
Les restrictions, caractéristiques de la vie des camps, sont très mal supportées par les prisonniers internés. Les détenus français pointent le gouvernement du bout du doigt.
Les prisonniers internés en Suisse sont soumis à un travail obligatoire. Certains prisonniers sont libérés en avance et parviennent à rejoindre la France avant la signature de l’armistice.
sources :
collection JMB
http://hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/2014/01/la-suisse-et-l-internement-des-prisonniers-de-guerre-allies-malades-et-blesses-1914-1918.html