" La guerre ! C'est une chose trop grave pour la confier à des militaires"
Représentant à l'Assemblée nationale en 1871, député de 1876 à 1889, né à Mouilleron-en-Pareds (Vendée), le 28 septembre 1841, il est issu d'une famille de « bleus » vendéens : son père fut arrêté au coup d'état du 2 décembre.
Au sortir du collège, il fit des études de médecine qu'il commença à Nantes et qu'il acheva à Paris. Reçu docteur (1867) avec une thèse dont les tendances matérialistes furent remarquées, il partit peu de temps après pour les Etats-Unis, où il se maria. Il revint à Paris vers la fin de l'Empire, et, au lendemain du 4 septembre, entra dans la vie publique comme maire de Montmartre : M. Clemenceau s'était établi médecin dans le 18e arrondissement et s'y était acquis rapidement une grande popularité. Les municipalités de Paris, d'abord nommées par le gouvernement, puis, après le 31 octobre, élues par la population, avaient, pendant le siège, pour l'administration de leur arrondissement, une certaine latitude, dont M. Clemenceau profita pour laïciser les écoles (circulaire en date du 28 octobre 1870). Démissionnaire au 31 octobre, il fut réélu maire le 5 novembre, et ne se signala, d'ailleurs, jusqu'aux élections législatives, par aucun acte politique important.
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Porté par les comités radicaux de Montmartre candidat à l'Assemblée nationale, il fut élu, le 8 février 1871, le 27e sur 43, représentant de la Seine avec 95 144 voix (328 970 votants, 547 858 inscrits). Il se rendit à Bordeaux, prit place à l'extrême gauche et vota, le 1er mars, contre les préliminaires de paix. La gravité exceptionnelle des événements qui se préparaient le rappela bientôt à Paris, ou « l'affaire des canons » fut le prélude de l'insurrection communaliste.
Des pièces oubliées par l'autorité militaire dans la zone ouverte aux Prussiens lors de leur entrée à Paris, avaient été enlevées et conduites place des Vosges par cette partie de la population, qui, tourmentée par la crainte d'un coup d'état monarchique, était dans une méfiance toujours en éveil contre le pouvoir. On traîna ces canons et d'autres sur les buttes Montmartre, où ils formèrent un parc d'artillerie assez considérable. Plusieurs hommes politiques du parti républicain envisagèrent alors avec terreur les éventualités qui pourraient surgir d'une telle situation : parmi eux, M. Clemenceau, confiant dans sa popularité, entreprit de négocier la restitution des canons à l'armée, sans combat, et s'entremit pour cela, entre les hommes qui gardaient les canons et le gouvernement.
« C'est peut-être la seule fois, remarque un biographe, qu'il se soit employé en vue de la conciliation. » Mais les tentatives du maire de Montmartre n'eurent d'autre résultat que de compromettre l'influence qu'il pouvait avoir sur ses administrés, tandis que l'autorité militaire refusait systématiquement de traiter avec lui. Un moment, M. Clemenceau avait cru pouvoir apaiser les esprits avec la promesse transmise au nom du gouvernement, qu'il n'y aurait pas de coup de force ; le 17 mars au soir, l'affaire semblait perdre beaucoup de son importance et les journaux conservateurs constataient que les canons n'étaient presque plus gardés, quand, le 18 au petit jour, la troupe envahit la butte encore endormie, saisit et désarma les postes, s'empara des canons, et, bientôt entourée par la foule, par les femmes mêlées aux gardes nationaux, reçut l'ordre de tirer...
Quelques heures suffirent pour changer la face des choses. La situation de M. Clemenceau devenait de plus en plus difficile. De toutes parts les colères se soulevaient contre lui. Impuissant à prévenir les événements, il tenta de rester encore à son poste, sans pouvoir sauver les généraux Lecomte et Clément Thomas. Cependant le gouvernement s'était retiré à Versailles, et le comité central s'installait à l'Hôtel-de-Ville. Montmartre tout entier lui appartenait. La mairie fut bientôt entre les mains d'une municipalité nommée par lui. M. Clemenceau protesta (23 mars), avec son adjoint, M. Lafont, contre l'envahissement de la mairie, et dut se soustraire, en quittant Paris, à un ordre d'arrestation lancé contre lui de l'Hôtel-de-Ville. Il reprit alors, de concert avec les députés et les autres maires de Paris, ses essais de négociations en partie double, dans l'espoir de faire prévaloir une « solution pacifique; » mais il rencontra les mêmes difficultés que précédemment, et le même insuccès. Une proposition, déposée par lui, le 20 mars, sur le bureau de l'Assemblée nationale, et portant « qu'il serait procédé dans le plus bref délai à l'élection des membres du Conseil municipal de Paris, composé de 80 membres, lequel choisirait dans son sein un membre qui exercerait les fonctions de maire », fut accueillie par les murmures de la majorité et repoussée par l'ordre du jour pur et simple.
Le 25 mars, M. Clemenceau signa l'affiche des députés de Paris invitant les citoyens à prendre part aux élections faites sur la convocation du comité central : ils se flattaient d'obtenir des élections favorables à leur politique et d'avoir la majorité dans la commune : cette espérance ne tarda pas à leur être enlevée : personnellement, M. Clemenceau, naguère encore si populaire dans son arrondissement, ne put y réunir, aux élections communales, qu'un total de 700 voix. Après avoir couru inutilement, pendant huit jours, de l'Hôtel-de-Ville à Versailles, il se décida, le 27 mars, à donner sa démission de représentant : « Dans la conviction profonde, écrivit-il au président, où je suis de ne pouvoir plus même essayer d'être utile au pays en continuant à siéger au sein de l'Assemblée nationale, je vous adresse ma démission. »
M. Clemenceau entra alors, avec MM. Lockroy, Floquet, etc. dans la Ligue d'union pour les droits de Paris, qui persistait à vouloir s'interposer entre les combattants, et cherchait des points d'appui en province. MM. Clemenceau, Floquet, Corbon, Villeneuve, etc. furent envoyés en mission par la Ligue dans les départements : M. Clemenceau quitta Paris dans les premiers jours de mai, se rendit à Alençon à Nantes, à Bordeaux, puis revint à Paris. Il arriva à Saint-Denis au moment où les portes de la capitale se fermaient ; l'armée venait d'y entrer quelques heures auparavant. C'est probablement ce qui lui sauva la vie ; car on a raconté qu'un malheureux, pris pour M. Clemenceau, dans le massacre confus de la semaine de mai, allait être fusillé, quand par bonheur il put se faire reconnaître. D'ailleurs, l'ancien maire de Montmartre faillit être englobé dans les poursuites relatives aux événements du 18 mars.
Peu de temps après la reprise de Paris, la grande ville nomma (juillet 1871) son conseil municipal : le quartier de Clignancourt (18e arrondissement) y fit entrer, avec 1 652 voix, M. Clemenceau, qui y vota avec les radicaux, appuya, en 1873, la candidature Barodet, et, réélu en novembre 1874, devint secrétaire, puis vice-président, puis président du Conseil. Dans le discours qu'il prononça en prenant possession du fauteuil, il réclama pour la capitale l'intégrité de ses droits municipaux : « Paris aux Parisiens, dit-il, pour le bien de la France et de la République. »
Clemenceau s'écrit sans é mais avec e |
La mise en chantier du Clemenceau fut décidée le 24 août 1938, et la mise sur cale dans le bassin du Salou intervint le jour même où la coque, incomplète, du Richelieu y avait été mise en eau, le 17 janvier 1939. Les travaux avancèrent lentement, car la construction n'a pas reçu la même priorité, à partir de septembre 1939, que la construction de Richelieu et du Jean Bart. Au moment de l'occupation allemande, un tronçon de coque de 130 m avait été construit. Il fut déclaré butin de guerre par les Allemands, et enregistré par la Kriegsmarine comme cuirassé R.
En 1941, il fut mis en état de flotter, et remorqué hors du bassin, pour être amarré près de la base de sous-marins ou à Landevenec. Il fut coulé, le 27 août 1944 lors des bombardements alliés qui précédèrent la libération de Brest.
Affecté à l'escadre de méditerranée de 1961 à 1965, passé dans l'escadre de l'atlantique, puis opéré dans le pacifique ou l'océan indien,Il a pris une part importante avec son aéronavale dans la première guerre du golfe.
Contrairement au FOCH qui continue à naviguer sous pavillon brésilien sous le nom de Sao Paulo. Le Clemenceau est devenu après son désarmement un navire bien "encombrant", lui qui était devenuMairie Paris 18e guerre 1870le fleuron de la marine.
Problème de désamiantage ou pas le CLEM a conservé son coté frondeur au point de casser ses amarres pour faire un petit tour en solitaire en Méditerranée.
sources :
Assemblée nationale
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