Escorteur d'Escadre Kersaint
Deuxième d'une série de 18 escorteurs d'escadre, le Kersaint a été conçu comme escorteur antiaérien et anti-sous-marin. Mis sur cale à Lorient en juin 1951, il fut lancé en octobre 1953 et mis en service en mars 1956.Deux grande refontes vont marquer sa vie, tout d'abord de février 1964 à avril 1965 (la refonte dite « Tartar », qui verra la mise en place du système de lutte anti-aérien éponyme) puis de décembre 1970 à juin 1972.
A noter que durant les opérations de Suez d'octobre 1956, le Kersaint fera feu à 65 reprises sur un navire inconnu qui se révélera être le destroyer égyptien Ibrahim el Awal plus tard arraisonné par la Marine israélienne.
La denière rentrée des couleurs se déroule le 3 mars 1984. Le Kersaint est condamné le 23 mai 1985 et devient le numéro de coque Q638.
Il est coulé, comme cible de tirs, en mai 1986, durant un exercice par l'Escadre de l'Atlantique.
Amiral de Coëtnempren, comte de Kersaint
(1742-1793) Notice biographique Armand Guy Simon de Coëtnempren, comte de Kersaint, naît à Paris le 20 juillet 1742. Il entre aux gardes-marine, à Brest, en novembre 1755, après avoir été volontaire lors d’une campagne de l’escadre de McNemara. Enseigne de vaisseau en avril 1757, il embarque sur le vaisseau l’Intrépide commandé par son père, le capitaine de vaisseau Guy François de Coëtnempren, et participe à la campagne d’Angola et des Antilles. Il embarque sur la frégate l’Améthyste en 1759, sur la frégate l’Opale en 1760 et navigue aux Antilles en mission d’escorte. Il navigue de nouveau aux Antilles en 1765 sur la frégate Danaé. Commandant la corvette-canonnière la Lunette en 1767, il prend part à la campagne du Maroc. De nouveau aux Antilles en 1768 sur la frégate la Belle-Poule, il est promu lieutenant de vaisseau en février 1770 et commande en 1771 le Rossignol à la Martinique.
Commandant la corvette la Favorite en 1776-1777, puis la frégate Iphigénie en mars 1778, il fait avec cette frégate une campagne en Manche puis aux Antilles au cours de laquelle il s’empare des frégates anglaises Lively et Cérès avant de participer aux opérations contre l’île de la Dominique. Capitaine de vaisseau en mars 1779, il combat en 1780 dans l’escadre du comte de Guichen contre Rodney et s’empare le 29 avril d’une corvette anglaise.
Commandant une division de cinq bâtiments menés par la frégate Iphigénie, il attaque et fait capituler, en janvier 1782, les établissements anglais d’Essequibo et deBerbice (Guyane). De retour en France, il s’intéresse à des problèmes techniques concernant les constructions navales, voyage en Angleterre et propose de nombreux projets de réforme de la Marine.
Il commande le vaisseau le Réfléchi en 1784. À la demande du ministre il expérimente diverses innovations techniques sur le vaisseau le Léopard en 1787. En 1789, président de l’assemblée des électeurs de Paris, il présente à la Constituante un plan de réorganisation de la Marine qui n’est pas retenu. Administrateur du département de la Seine, il est élu député de Paris en octobre 1791, puis député de Seine-et-Oise en septembre 1792.
Contre-amiral en 1792, vice-amiral en 1793, il vote la réclusion de Louis XVI et démissionne.
La droite demande l'ajournement de toute la discussion à trois jours pour que la défense de Louis XVI puisse être imprimée comme l'ont été toutes les pièces de l'accusation, « Lorsque les tyrans égorgeaient les patriotes, s'écrie Duhem, ils n'ajournaient pas; lorsque les Autrichiens bombardaient Lille au nom du ci-devant roi, ils ne désemparaient pas. Que signifient ces déclamations ? répond Kersaint; nous sommes ses juges et non ses bourreaux. Il faut, dit Saint-Just, préalablement à toutes choses, répondre aux arguments des défenseurs de Louis Capet. »
Candidat au poste de ministre de la Marine, sa candidature n’est pas retenue ; il est destitué en juillet 1793, arrêté à Ville-d’Avray le 2 octobre, condamné à mort et exécuté le 4 décembre.