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08 novembre 2021

Pothuau à la Station d'Islande - cotre Le Mutin



La pêche à la morue est pratiquée en Europe depuis le IXe siècle

Pothuau et la pêche en Islande - Cotre le Mutin


les premiers armements pour la pêche d’Islande furent faits par Dunkerque, qui en conserva pendant de longues années le monopole à peu près exclusif ;
mais, la consommation de la morue s’étant notablement accrue, la plupart des ports secondaires du nord de la France ne tardèrent pas à rivaliser avec Dunkerque. Gravelines, Boulogne, Fécamp, Saint-Brieuc, Paimpol, Granville, Saint-Malo, Dieppe, expédient aujourd’hui sur l’Islande un nombre de plus en plus considérable de navires.


Les départs pour l’Islande ont généralement lieu en février. Une grande partie des navires qui ont
Consacré les longs mois de l’automne au cabotage ou à la pêche sur les côtes rentrent en France vers le commencement de l’année pour s’y préparer à leur campagne d’été. Ils ont généralement profité de leur, dernier voyage pour prendre, soit sur les côtes d’Espagne ou de Portugal, soit à Saint-Martin-de-Ré, le sel nécessaire à la préparation ultérieure de la morue. Il leur reste à s’approvisionner au port d’armement de tout ce qui pourra leur être nécessaire par la suite, en matériel et en vivres, l’Islande ne devant leur offrir que des ressources insuffisantes, pour ne pas dire nulles
Le préfet maritime lui témoigna toute sa satisfaction et profita de l'occasion qui s'offrit bientôt de lui faire obtenir un nouveau commandement, celui du cotre le Mutin, affecté à la station d'Islande.

Le petit bâtiment revenait de ces parages quand le lieutenant de vaisseau Pothuau en prit possession.

Avant de retourner à sa destination, le cotre le Mutin fut expédié à la station de Granville et employé à la surveillance et à la protection de la pêche pendant tout l'hiver de 1848 à 1849.


Chargé pour la seconde fois d'un semblable service, Pothuau s'en acquitta avec son activité habituelle, et, au commencement du printemps de 1849, il partit pour l'Islande avec ordre de toucher aux îles Shetland et aux îles Feroë.

La navigation dans ces mers du Nord était pour le petit cotre extrêmement difficile, périlleuse même ; mais il s'attachait tant d'intérêt à la mission, que le commandant du Mutin n'avait souci ni du danger ni de la fatigue.


La France envoyait alors tous les ans à la pêche de la morue, sur la côte d'Islande, de cent cinquante à deux cents navires.

Nos bâtiments de la station de guerre devaient escorter ces bateaux pêcheurs et leur prêter assistance en toute occasion. C'est à cela que s'employa le lieutenant Pothuau, placé sous les ordres du capitaine de frégate de Maucroix, commandant la station.

Après avoir servi à la côte Ouest pendant la première partie de la campagne, il fut détaché à la côte Est et passa par le Nord, voyage curieux pendant lequel il fut favorisé par un temps superbe.


C'est dans cette traversée qu'il rencontra le cotre le Favori, parti de France après lui et qui venait de recevoir d'importantes nouvelles.

Une manifestation inquiétante, celle des Bonnets à poil, avait été dispersée grâce aux habiles dispositions prises parle général Changarnier.

D'autre part, le choléra sévissait à Paris. Au nombre de ses plus illustres victimes se trouvait le maréchal Bugeaud. La mort d'un pareil homme était un véritable deuil national.

Le Mutin fut envoyé sur la côte d'Ecosse à la fin de la saison de pêche. Sa traversée de retour fut très rapide et s'accomplit en passant par le Pentland Firth.


Arrivé sur les côtes d'Ecosse, son commandant en visita les principaux points et y exerça une surveillance de tous les instants sur la pêche du hareng qu'y pratiquent nos marins des ports du Nord.

Cette navigation de port à port sur la côte d'Ecosse et aussi sur la côte d'Angleterre, présentait le plus grand attrait, mais aussi offrait à un marin les plus sérieuses difficultés qu'il pût rencontrer.

Il s'agissait, au moment de la descente du hareng par le Nord de l'Europe, d'empêcher nos pêcheurs d'acheter ce poisson aux Anglais, et de les contraindre à bénéficier eux-mêmes de la pêche, sans payer à nos voisins un impôt indirect.


Qu'on s'imagine par les nuits les plus sombres le petit cotre le Mutin louvoyant au milieu d'une quantité innombrable de navires, se glissant, se faufilant pour ainsi dire entre deux ou trois cents voiles, allant du golfe d'Edimbourg à l'embouchure de la Tamise, toujours naviguant, toujours surveillant. Il était mené par un chef infatigable, qui, habillé en matelot, les pieds presque toujours dans l'eau, trouvait à peine le temps de prendre du repos.

Le lieutenant de vaisseau Pothuau ne rentra à Cherbourg qu'à la fin de l'hiver.

L'année suivante, il retourna en Islande, et il y fut envoyé, malgré son grade, en qualité de commandant de la station.


Cette campagne ne fut pas, ainsi que la première, favorisée par la température. Les mauvais temps succédèrent aux mauvais temps, les coups de vent aux coups de vent, et cela depuis le commencement jusqu'à la fin. La grosse mer, surtout, était très fatigante pour un bâtiment d'un aussi faible tonnage (90 tonneaux). Sans la précaution de son commandant qui eut soin de faire monter la barre de rechange sur le pont, pendant un gros temps, en vue des îles Féroë, il eût infailliblement péri. En effet, la barre qui était en place s'étant cassée dans un violent effort du gouvernail put être immédiatement remplacée, avant que le cotre ne vînt en travers et ne fût exposé à être submergé par un coup de mer.


L'hiver fut des plus rudes.

Pris par les glaces pendant trois jours, en essayant de passer par le Nord pour se rendre de la côte Ouest à la côte Est, le lieutenant Pothuau eut les plus grandes difficultés à faire sortir son cotre de la banquise dans laquelle il s'était peut-être un peu imprudemment avancé.

Mais il ne se laissa pas plus décourager par les glaces que par la tempête ; après avoir habilement manœuvré, en faisant gouverner luimême, du haut de la mâture, pendant des heures entières, il parvint à se dégager. Si la brume avait duré deux heures de plus, ç'en était fait du pauvre Mutin, qui se serait brisé contre la banquise et aurait eu le sort du brick la Lilloise, commandé par l'infortuné Blosseville, qui, en 1832, ayant voulu tenter ce passage dans les mêmes circonstances, a disparu sans que depuis on en ait entendu parler.



A la fin de cette seconde campagne, il reçut les témoignages les plus flatteurs du ministre de la marine, l'amiral Desfôssés, alors contreamiral. Celui-ci le félicita hautement de la manière dont il avait rempli sa mission durant les deux années qui venaient de s'écouler.

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