LARTIGUE sort ses griffes
B.A.N. située en Oranie algérienne, sur la route de Sidi Bel Abbès, à une vingtaine de kilomètres au sud d'Oran. Créée par l'armée de l'Air et d'abord baptisée Tafaraoui, on lui avait donné des faux airs de hameau pour préserver son anonymat. C'était quand même une entité disposant d'un terrain d'aviation règlementaire qui, malgré son clocher factice, prit peu à peu l'allure d'une vraie base aérienne, après la déclaration de guerre à l'Allemagne du 3 septembre 1939.
Utilisée après la fin des combats comme terrain de regroupement des unités d'aviation qui avaient pu se replier au sud de la France, rallier l'Afrique du nord et être réorganisées sous la surveillance plus ou moins discrète des Allemands de la commission d'armistice, ce fut l'époque où, avec l'accord de l'armée de l'Air, la base passa sous le contrôle de l'Aéronautique navale.
L'agence postale de Lartigue ouvre le 1er juillet 1954 et ferme le 25 mai 1962.
Durant ce lapse de temps plusieurs griffes ont été utilisées
Après la victoire du 8 mai 1945, la flottille 6 F, qui venait d'abandonner ses antiques Lockheed Ventura pour des Bloch 175, quittera le Maroc pour Lartigue, où ils se révélèrent rapidement peu fiables. Reconduite comme B.A.N. en 1946 et déclarée B.P.A.N. dans la foulée, elle vit l'EPV devenir 52 S/EPV sur Martin Maryland, Avro Anson, Vickers Wellington, Consolidated Catalina et Junkers 52/3m, mission qu'elle poursuivra après le 1er octobre 1948, sous l'appellation de 56 S, avant de repartir pour Agadir en 1951. La 4 S, également créée à Lartigue le 15 avril 1947, du dédoublement de la 52 S/EPV, devint l'escadrille de Lartigue, chargée des liaisons et autres servitudes pour le compte de la 4e Région maritime.
Elle y opérera jusqu'au 10 juillet 1963, date de sa dissolution, sauf entre le 1er avril 1955 et le 1er janvier 1957, où un brillant penseur parisien fit changer la 4 S de numérotation pour devenir la 5 S...appellation déjà utilisée par la SES de Karouba, qui changea de nom à la même date pour devenir la nouvelle 4 S. La seule certitude fut d'embrouiller tout le monde et de contraindre à effectuer la manipulation inverse 18 mois plus tard. Ces deux formations alignèrent les matériels les plus divers allant du NS 701 Siebel au SO 95, en passant par les LeO 453, Avro Lancaster, Junkers 52 alias AAC 1 et Consolidated Catalina.
Plus positivement, en 1947, Lartigue comportait déjà deux pistes, la 08-26 de 1550 mètres, dont le seul défaut était de buter sur un oued côté est, compliquant sérieusement son éventuelle extension et une N-S de 1990 mètres. Les choses s'étant améliorées au fur et à mesure que la guerre s'éloignait, la nouvelle 56 S/EPV reçut, dès août 1949, son premier SO 95 flambant neuf. Les autres suivirent, poussant vers le ferraillage les anciens avions britanniques qui posaient tant de problèmes de maintenance.
Puis, ce furent les accords d'Evian, qui prévoyaient un délai pour permettre aux troupes françaises de quitter des plate-formes aussi importantes que Lartigue, comportant également un EPAN. Il ne fut bien entendu pas respecté par les Algériens qui multiplièrent les incidents, tandis que la France, fidèle à sa politique de l'échine souple, continuait de construire des bâtiments sur ses différentes bases, sous le fallacieux prétexte qu'ils étaient programmés de longue date.
Ce fut le cas de la base de Bou Sfer, à l'ouest de Mers El Kebir, intégralement réalisée et payée par la France après l'indépendance.
Les flottilles de Neptune quittèrent le sol algérien définitivement en mai 1963 pour la 22 F, à destination de Nîmes-Garons, en novembre suivant pour la 21 F avec le même point d'arrivée. La 22 F reviendra sur les lieux entre le 15 novembre suivant et la fermeture définitive de la base en février 1964.
Sources
http://aeronavale-porteavions.com/viewtopic.php?f=102&t=2043
B.A.N. située en Oranie algérienne, sur la route de Sidi Bel Abbès, à une vingtaine de kilomètres au sud d'Oran. Créée par l'armée de l'Air et d'abord baptisée Tafaraoui, on lui avait donné des faux airs de hameau pour préserver son anonymat. C'était quand même une entité disposant d'un terrain d'aviation règlementaire qui, malgré son clocher factice, prit peu à peu l'allure d'une vraie base aérienne, après la déclaration de guerre à l'Allemagne du 3 septembre 1939.
Utilisée après la fin des combats comme terrain de regroupement des unités d'aviation qui avaient pu se replier au sud de la France, rallier l'Afrique du nord et être réorganisées sous la surveillance plus ou moins discrète des Allemands de la commission d'armistice, ce fut l'époque où, avec l'accord de l'armée de l'Air, la base passa sous le contrôle de l'Aéronautique navale.
L'agence postale de Lartigue ouvre le 1er juillet 1954 et ferme le 25 mai 1962.
Durant ce lapse de temps plusieurs griffes ont été utilisées
L'agence postale de Lartigue ouvre le 1er juillet 1954 et ferme le 25 mai 1962. Durant ce lapse de temps plusieurs griffes ont été utilisées
|
Après la victoire du 8 mai 1945, la flottille 6 F, qui venait d'abandonner ses antiques Lockheed Ventura pour des Bloch 175, quittera le Maroc pour Lartigue, où ils se révélèrent rapidement peu fiables. Reconduite comme B.A.N. en 1946 et déclarée B.P.A.N. dans la foulée, elle vit l'EPV devenir 52 S/EPV sur Martin Maryland, Avro Anson, Vickers Wellington, Consolidated Catalina et Junkers 52/3m, mission qu'elle poursuivra après le 1er octobre 1948, sous l'appellation de 56 S, avant de repartir pour Agadir en 1951. La 4 S, également créée à Lartigue le 15 avril 1947, du dédoublement de la 52 S/EPV, devint l'escadrille de Lartigue, chargée des liaisons et autres servitudes pour le compte de la 4e Région maritime.
Elle y opérera jusqu'au 10 juillet 1963, date de sa dissolution, sauf entre le 1er avril 1955 et le 1er janvier 1957, où un brillant penseur parisien fit changer la 4 S de numérotation pour devenir la 5 S...appellation déjà utilisée par la SES de Karouba, qui changea de nom à la même date pour devenir la nouvelle 4 S. La seule certitude fut d'embrouiller tout le monde et de contraindre à effectuer la manipulation inverse 18 mois plus tard. Ces deux formations alignèrent les matériels les plus divers allant du NS 701 Siebel au SO 95, en passant par les LeO 453, Avro Lancaster, Junkers 52 alias AAC 1 et Consolidated Catalina.
Plus positivement, en 1947, Lartigue comportait déjà deux pistes, la 08-26 de 1550 mètres, dont le seul défaut était de buter sur un oued côté est, compliquant sérieusement son éventuelle extension et une N-S de 1990 mètres. Les choses s'étant améliorées au fur et à mesure que la guerre s'éloignait, la nouvelle 56 S/EPV reçut, dès août 1949, son premier SO 95 flambant neuf. Les autres suivirent, poussant vers le ferraillage les anciens avions britanniques qui posaient tant de problèmes de maintenance.
Puis, ce furent les accords d'Evian, qui prévoyaient un délai pour permettre aux troupes françaises de quitter des plate-formes aussi importantes que Lartigue, comportant également un EPAN. Il ne fut bien entendu pas respecté par les Algériens qui multiplièrent les incidents, tandis que la France, fidèle à sa politique de l'échine souple, continuait de construire des bâtiments sur ses différentes bases, sous le fallacieux prétexte qu'ils étaient programmés de longue date.
Ce fut le cas de la base de Bou Sfer, à l'ouest de Mers El Kebir, intégralement réalisée et payée par la France après l'indépendance.
Les flottilles de Neptune quittèrent le sol algérien définitivement en mai 1963 pour la 22 F, à destination de Nîmes-Garons, en novembre suivant pour la 21 F avec le même point d'arrivée. La 22 F reviendra sur les lieux entre le 15 novembre suivant et la fermeture définitive de la base en février 1964.
Sources
http://aeronavale-porteavions.com/viewtopic.php?f=102&t=2043