1954 première liaison aérienne Madagascar Tromelin
par Laurent Albaret
En juillet 1954, une première liaison aérienne était établie entre Madagascar et Tromelin. Soixante ans plus tard, une émission des Terres australes et
antarctiques françaises célèbre cette aventure que les collectionneurs ont accompagné postalement.
L’ histoire de la première liaison aérienne Madagascar-Tromelin (aller-retour) en 1954, dont les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) commémorent cette année l’anniversaire commence, en réalité, un an et demi plus tôt. À la suite d’une demande de l’Organisation météorologique mondiale créée en 1950, les météorologues et les autorités administratives des TAAF, réunis à Tananarive en janvier 1953, décident l’installation d’une station météorologique sur l’île de Tromelin. Souhaitée depuis 1947, cette installation servira notamment à surveiller les cyclones !
Située à 535 km au nord de l’île de La Réunion et à 450 km à l’est de Madagascar, Tromelin, découverte en 1722 et décrite en 1766 par le chevalier de Tromelin éponyme, est une des îles des Éparses.
Le 22 novembre 1953, une mission de reconnaissance – essentiellement topographique – est organisée par la Marine nationale, avec le navire baliseur de la Direction générale des travaux publics, Marius Moutet 2, par une équipe
sous la direction de l’ingénieur en chef de la météorologie, Serge Frolow. La mission consiste à explorer l’île pour envisager l'installation d'une station météorologique insulaire et d'une piste d’aviation de 1000 m pour des gros porteurs afin de ravitailler la future station. L’idée de construire un port a été abandonnée car tout accostage est difficile en raison des barrières de récifs et des fortes marées. Le retour de la reconnaissance étant concluant et le rapport du 22 janvier 1954 de Serge Frolow positif, une mission d’installation est décidée avec l’appui du Marius Moutet. Le 30 avril 1954, le navire baliseur est de retour sur Tromelin, avec les premiers éléments pour la station météorologique.
l’administration des Postes autorise l’avion en question à transporter du courrier – philatélique essentiellement – sur cette première liaison, plis identifiés par des cachets commémoratifs aller et retour. Les deux griffes réalisées par La Poste pour l’occasion voient cependant leurs dates masquées ou limées (pour le retour), le vol étant difficilement prévisible en raison des conditions climatiques.
premier jour Tromelin îles Eparses TAAF 20-9-2014 pli réalisé par l'UFPP-SATA avec une double oblitération... |
L’ histoire de la première liaison aérienne Madagascar-Tromelin (aller-retour) en 1954, dont les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) commémorent cette année l’anniversaire commence, en réalité, un an et demi plus tôt. À la suite d’une demande de l’Organisation météorologique mondiale créée en 1950, les météorologues et les autorités administratives des TAAF, réunis à Tananarive en janvier 1953, décident l’installation d’une station météorologique sur l’île de Tromelin. Souhaitée depuis 1947, cette installation servira notamment à surveiller les cyclones !
Située à 535 km au nord de l’île de La Réunion et à 450 km à l’est de Madagascar, Tromelin, découverte en 1722 et décrite en 1766 par le chevalier de Tromelin éponyme, est une des îles des Éparses.
Le 22 novembre 1953, une mission de reconnaissance – essentiellement topographique – est organisée par la Marine nationale, avec le navire baliseur de la Direction générale des travaux publics, Marius Moutet 2, par une équipe
sous la direction de l’ingénieur en chef de la météorologie, Serge Frolow. La mission consiste à explorer l’île pour envisager l'installation d'une station météorologique insulaire et d'une piste d’aviation de 1000 m pour des gros porteurs afin de ravitailler la future station. L’idée de construire un port a été abandonnée car tout accostage est difficile en raison des barrières de récifs et des fortes marées. Le retour de la reconnaissance étant concluant et le rapport du 22 janvier 1954 de Serge Frolow positif, une mission d’installation est décidée avec l’appui du Marius Moutet. Le 30 avril 1954, le navire baliseur est de retour sur Tromelin, avec les premiers éléments pour la station météorologique.
Départ Paris le 5 juillet 1954 PARIS GARE P.L.M. Arrivée TANANARIVE RP 7-7-1954Trente-deux tonnes de matériel – dont huit de ciment – sont débarquées dans des conditions difficiles ; plusieurs blessés sont à déplorer, du matériel est perdu en mer – informations relatées en détail dans le rapport daté du 15 mai 1954 par Serge Frolow. La station est néanmoins opérationnelle le 6 mai 1954, en liaison avec le Service central météorologique de Madagascar. Elle prendra plus tard le nom de son fondateur, Serge Frolow. Durant cette mission, une piste d’atterrissage de 600 m est construite et achevée le 20 juin ; le premier avion peut désormais ravitailler les météorologues.
Départ TROMELIN 31-7-1954 arrivée TANANARIVE RP 1-8-1954
Des plis… philatéliques
Ce vol ayant été évoqué dans le milieu des collectionneurs,l’administration des Postes autorise l’avion en question à transporter du courrier – philatélique essentiellement – sur cette première liaison, plis identifiés par des cachets commémoratifs aller et retour. Les deux griffes réalisées par La Poste pour l’occasion voient cependant leurs dates masquées ou limées (pour le retour), le vol étant difficilement prévisible en raison des conditions climatiques.
Départ PARIS AFFRANCHISSEMENTS AVION 3-7-54 Arrivée TANANARIVE RP 6-7-1954
Départ TROMELIN 31-7-1954 Arrivée TANANARIVE RP 1-8-1954
Ces conditions climatiques difficiles font que la liaison aérienne aller est reportée à plusieurs reprises. Étrangement, aucune source ne s'accorde aujourd'hui avec certitude sur une date quant à cette tentative qui aurait finalement eu lieu le 22 ou le 24 juillet – par précaution, le triptyque commémoratif des TAAF mentionne d'ailleurs « Juillet 1954 ». Ce qui est vérifié, c’est que le groupe aérien mixte d’Outre-Mer (GAMON) n° 50 de la base de Tananarive-Ivato engage, pour l’occasion, un AAC.1 Toucan – version du Junker 52 allemand construite en France après la guerre –, appareil immatriculé F-SCLL.
Le capitaine André Poux et le sous-lieutenant Dubreuil en composent l’équipage. Le courrier transporté à l’aller – dont une majorité de lettres transmises par des négociants philatéliques parisiens – est revêtu de la griffe caviardée à son départ et du dateur de la station météorologique de Tromelin, à l’arrivée. Pour le vol retour, les courriers sont préparés à Madagascar, datés par le dateur de la station météorologique à Tromelin – l’île ne possède pas de bureau de poste –, puis affranchis et oblitérés au retour de l’avion à Madagascar, le 1er août 1954.
Que ce soit à l’aller ou au retour, ces premiers vols se dérouleront sans histoire, ouvrant une liaison aérienne qui perdura avec les C-160 Transall de l’Armée de l’Air. Cette symbolique liaison aérienne du bout du monde sera mise à l’honneur par les Terres australes et antarctiques françaises par une émission philatélique lors des prochaines Journées du Patrimoine
Le capitaine André Poux et le sous-lieutenant Dubreuil en composent l’équipage. Le courrier transporté à l’aller – dont une majorité de lettres transmises par des négociants philatéliques parisiens – est revêtu de la griffe caviardée à son départ et du dateur de la station météorologique de Tromelin, à l’arrivée. Pour le vol retour, les courriers sont préparés à Madagascar, datés par le dateur de la station météorologique à Tromelin – l’île ne possède pas de bureau de poste –, puis affranchis et oblitérés au retour de l’avion à Madagascar, le 1er août 1954.
Que ce soit à l’aller ou au retour, ces premiers vols se dérouleront sans histoire, ouvrant une liaison aérienne qui perdura avec les C-160 Transall de l’Armée de l’Air. Cette symbolique liaison aérienne du bout du monde sera mise à l’honneur par les Terres australes et antarctiques françaises par une émission philatélique lors des prochaines Journées du Patrimoine