CTM Sainte-Assise Cent ans d'Histoire
Armé par vingt-quatre marins et protégé par la compagnie de fusiliers marins Morel, le CTM de Sainte-Assise est l’un des quatre centres de transmissions de la Force océanique stratégique (FOST). Son antenne, portée par dix pylônes de 250 mètres permet des transmissions intercontinentales et surtout transocéanique au profit des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) et des SNA.
Au travers de la permanence de leurs émissions très basse fréquence, 365 jours par an et 24 heures sur 24, les CTM concourent à la mise en œuvre du volet océanique de la posture de dissuasion nucléaire française. Ils garantissent en permanence la transmission vers les sous-marins à la mer, des ordres gouvernementaux et des messages de commandement des forces sous-marines et de la FOST.
Le samedi 26 novembre 1921, l’amicale des ingénieurs de l’Ecole supérieure d’électricité organise une réunion dans les salons de l’hôtel Lutetia à Paris. Il s’agit de fêter le millième membre de l’association, une femme nommée Mlle Sacerdote.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le centre fut occupé par la Kriegsmarine qui l’employa pour communiquer avec ses sous-marins à la mer. Exploité par la Compagnie Radio France dès l’origine, le centre passe sous contrôle de la Compagnie générale de télégraphie Sans Fil (CSF) à l’occasion d’une fusion en 1957, avant d’être cédé par France Telecom à la Marine nationale en 1991. Après plusieurs années de travaux, le CTM est modernisé. En 1998, il reçoit le premier émetteur à état solide et renforce ainsi ses capacités de communications avec les sous-marins à la mer
Plusieurs personnalités sont présentes, des éminents spécialistes des industries électrique et Paul Laffont, alors sous-secrétaire d’Etat des PTT. Après un discours sur les progrès de l’électricité et sur le centenaire d’Ampère, une surprise attend les trois cents personnes présentes.
La Tour s’est tue
Il est 22 heures quand une voix se fait entendre dans un haut-parleur. C’est celle d’Yvonne Brothier. Sauf que la soprano de l’Opéra comique n’est pas au Lutetia mais à une quarantaine de kilomètres de là à Sainte-Assise, près de Melun, où se trouvent les installations radiotélégraphiques de la Compagnie générale de TSF (aujourd’hui Thales), dont la filiale la Société française radioélectrique sera à l’origine l’année suivante de Radiola, la première radio privée française.
La cantatrice interprète la Valse de Mireille, un air du Barbier de Séville et la Marseillaise, transmis par un émetteur de cinq kilowatts. L’expérience est réussie. Il faut dire que les organisateurs s’étaient assurés que la Tour Eiffel cesse ses transmissions télégraphiques à partir de 22 heures.
Le récepteur dans une chambre
« Les appareils récepteurs étaient installés dans une chambre de l’hôtel et consistaient en quelques lampes amplificatrices à trois électrodes, destinées à multiplier à l’arrivée dans des proportions considérables, l’intensité relativement très faible des ondes hertziennes reçues« , nous apprend l’Intransigeant. Yvonne Brothier a été prévenue par téléphone du moment où elle devait commencer à chanter. Mais les organisateurs, craignant une défaillance du réseau téléphonique avait prévu une liaison radio parallèle.
Sources
BnF Gallica
Merci à Joël
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