Lancement du Sous-marin l'Africaine Le Trait Seine-Inférieure
Dans le journal deux informations concernant des sous)marins : la perte du 2-236 que nous évoquerons dans un prochain article et le lancement de L'Africaine
Le 31 Octobre 1940, l'ordre est donné d'achever sa construction. Le 05 Mai 1941 est rebaptisée UF 1.
En Novembre 1943, sa construction est abandonnée.
En Août 1944, reprise par les forces alliées et reprise de la construction- Fin de construction prévue en Janvier 1946.
L'Africaine reçoit un canon allemand de 88 mm
Prête à entrer en service en 1949
Du peuplier dans un sous-marin
Nous donnons ci-après les caractéristiques d'une bille de choix exposée à la Foire de Lille par le Syndicat départemental des produits forestiers et de scierie du Nord.Caractéristiques de la grume : Longueur, II m. ; circonférence, 3. m. 72; volume, 12 m3; poids, 14 t. 500. (Bille de pied d'un peuplier de 18 m. de hauteur, d'un volume de 18 m3 et d'un poids de 21 tonnes.)
Provenance : Parc du château de la Carnoye, appartenant à M. Spriet à Lambersart.
Mise en œuvre : Exploitant, Établissements Georges Lehouc et Fils, à la Madeleine; bûcheron, Jules Callewaert, à Bondues; transporteur, A. Dhennin, à Ronchin.
Destination : ( Accumulateurs Tudor » (Compagnie générale d'Électricité), route d'Arras à Lille.
Utilisation : Bois de déroulage pour la fabrication de séparateurs qui serviront à la construction du sous-marin
AU TRAIT Le sous-marin “L’Africaine” est lancé avec succès
A l’heure où un deuil cruel plonge dans l’angoisse la marine et ie peuple français, les Chantiers Na vals du Trait viennent de nous montrer que le pavillon tricolore ne s’avoue jamais vaincu. Samedi, en effet, à 11 h. 50 devant une foule nombreuse venue malgré une pluie battante, le sous-marin « L’Africaine », ouvrait sous son étrave les flots de la Seine, pendant que la musique des Gardiens de la Paix de Rouen jouait « La Marseillaise ». Ce lancement qui couronne un long et dur travail est tout à l’honneur des ouvriers des Chantiers du Trait. Saboté par les Allemands, il fallut en effet relever le sous-marin tombé de sa cale. Dans la neige de janvier 1945, par un temps de chien, avec des moyens de fortune, « L'Africaine » fut remise sur son « ber ». L’émission radiophonique de la Renaissance Française consacra alors cet exploit unique dans l’histoire des chantiers navals. Aujourd’hui le sous-marin flotte et c’est avec orgueil que les artisans de ce succès, ouvriers et ingénieurs, le regardent.
Dans son discours le directeur des Chantiers Worms rendit d’ailleurs un légitime hommage à ce labeur, commun et par le long martyrologe des morts dans la guerre, les bombardements, la Résistance, montra leur sacrifice devant les nombreuses personnalités assemblées : M. le préfet, des ingénieurs généraux de la Marine Nationale et de l’Artillerie Navale, René Cance représentant le Conseil général, Victor Michaut député de la Seine-Inférieure, Bretéché maire du Trait, Salaün, représentant le Comité d’Entreprise.
Ainsi, une fois de plus la volonté de renaissance de la France se manifeste et l’examen de la consommation d’énergie électrique des chantiers le prouve surabondamment en même temps qu’elle souligne la nécessité d’exiger le charbon de la Rhur : en 1936 : 100.000 kilowatts, en 1938 : 280.000 kw.; après la Libération 30.000 kw. et maintenant 150.00 kilowatts. C’est pourquoi, avec un courage accru, ouvriers et techniciens du Trait marchent vers de nouvelles victoires.
L'Africaine a effectué, le 30 juin, sa dernière sortie à la mer, avant d'être désarmée au terme d'une carrière de onze ans. Sous-marin de 900 tonnes, de la série Aurore, l'Africaine était en construction aux chantiers du Trait en 1939, et ne fut achevée qu'en 1948, après une histoire mouvementée : sabotée par les Français en 1940, la coque fut reprise par les Allemands qui poursuivirent les travaux, et finalement la sabordèrent à leur départ. Retrouvée, renversée au fond d'un bassin en 1945, elle fut rehissée sur cale, et devint le deuxième sous-marin construit en France après la guerre. Armée pour essais en 1948, elle entreprit, en 1949, une croisière d'endurance qui la mena jusqu'en mer Rouge, à Diégo-Suarez; croisière éprouvante pour l'équipage d'autant que des ennuis de diesel immobilisèrent plusieurs mois le bâtiment à Djibouti ! Heureuse époque, néanmoins, où les sous-marins ne se contentaient pas de briquer les côtes européennes ou méditerranéennes ! L'Africaine fut admise au service actif en 1950 comme « sous-marin d'entraînement ».
Affectée à la 1re E.S.M. et travaillant avec le G.A.S.M., elle rendit d'immenses services, à une époque où les sous-marins étaient rares. L'Africaine connut son heure de gloire en 1956, lorsqu'elle participa aux opérations de Suez, briquant la Méditerranée orientale, en patrouille de guerre, torpilles de combat à poste, parée à attaquer une hypothétique force navale égyptienne.
Elle ne rencontra guère d'ennemis, mais essuya le feu d'une division américaine et ne dut son salut qu'à une plongée rapide : le commandant de la VI e Flotte possède sans doute encore sur son bureau une douille de « 76 » recueillie sur les lieux, et offerte à l'amiral américain « Avec les chaleureux remerciements de l'Africaine »... L'Africaine va servir de bâtiment de démonstration à l'Ecole de navigation sous-marine.Le V.A.E. Bernard Louzeau est né le 19 novembre 1929 à Talence (Gironde).
Entré à l'Ecole navale en 1947, il embarque en octobre 1949 sur le croiseur-école Jeanné d'Arc.
Désigné pour l'Indochine en octobre 1950, il embarque sur l'aviso Annamite puis est nommé successivement de mai 1951 à septembre 1952 commandant du LCM 49, de la 258e section d'engins d'assaut et du groupe de LCM de Hué de la Flottille amphibie d'Indochine Sud.
Désigné pour l'Indochine en octobre 1950, il embarque sur l'aviso Annamite puis est nommé successivement de mai 1951 à septembre 1952 commandant du LCM 49, de la 258e section d'engins d'assaut et du groupe de LCM de Hué de la Flottille amphibie d'Indochine Sud.
En décembre 1952, il est affecté à bord du sous-marin l'Africaine. En août 1954, il obtient le brevet d'officier ASM et en octobre 1954, le certificat d'aptitude à la navigation sous-marine.
En décembre 1954, il est désigné comme chet du service « Armes sous-marines » puis officier en second du sous-marin Narval.
En février 1958, il est nommé commandant du sous-marin Laubie. A l'issue de son commandement, il est admis comme stagiaire puis comme professeur de neutronique à l'Ecole d'application militaire de l'énergie atomique. En février 1961, il obtient le brevet d'officier atomicien et le ,diplôme d'ingénieur en génie atomique.
En juin 1962, il prend le commandement du sous-marin Dauphin puis est admis en septembre 1963 à l'Ecole supérieure de guerre navale.
Breveté d'état-major en avril 1965, il est affecté comme secrétaire du Comité du personnel des sous-marins à la Direction du personnel de la Marine.
En avril 1967, il est désigné comme premier commandant du premier sous-marin nucléaire lanceur d'engins Le Redoutable.
sources
Cols bleus n°1923 20-12-1986
Revue des eaux et forêts 01-01-1946
L'Avenir Normand
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